" Que le vent le plus lointain nous amène les meilleurs desseins "

Mais quel plus beau soleil que celui-ci ? Celui qui de si bon matin vous réveille, étincellent les visages encore endormit qui doucement sortent de leurs songes pour affronter la dure réalité. Il y a des matins comme cela et aujourd'hui n'était pas une exception, alors pourquoi cette journée dégageait-elle une si grande importance dans tous les cœurs d'Erade ? "La circonférence" paraissait être le sujet principal dans toutes les conversations... Inutile de rappeler ce que cette inutile cérémonie vital pour le bien d'Erade nous apporte à tous : on recharge les munitions pour la guerre ! Voila à quoi sert cette circonférence; on est bien loin du destin noble du bien contre le mal d’avant..

Mais qu'importe, en tout cas l'importance que prenait cette cérémonie dans le cœur d'Azure était en tout point des plus moindre. En effet, tous les ans seul les héritiers sont les grandes célébrités de cette événement tant redouté et Azure n'était héritier que sous peu, il ne les a jamais cotoyé, il a due leur parler une ou deux fois dans sa vie et personnellement il n'y voyait pas l'intérêt de connaitre ces gens là. Car pour lui les héritiers étaient des sosies de leurs parents, n'ayant que pouvoir et addiction à la bouche, se confortant dans leur beau château sans aucune remise en question sur eux même et leur position face à tout un peuple vivant pour la plus part dans une misère terrible ! Oui Azure pensait tous les héritiers ainsi, alors il ne préférait ne pas les côtoyer mais c'est peut être justement parce qu’il ne les connait pas qu'il les juge ainsi .. Oui peut être son jugement est trop attife mais en tout cas à l'heure d'aujourd'hui il le pensait et malheureusement pour lui, il devra en faire abstraction.

Azure écrivait une lettre de papier de glace eternel à son maitre d'arme des terres oubliés, oui il savait qu'absolument aucun membre de la famille royal ne devait s'aventurer sur ses terres, mais justement ce côté immaculé par la royauté d'Erade attire Azure et son amitié et son respect pour son maitre d'arme le pousse souvent à lui demander conseil .. Aujourd’hui comme d'autres jours d'ailleurs ! En effet il y a quelques jours il avait déjà envoyé une lettre lui demandant comment il allait faire à garder son calme lors de cette mascarade nommé "Circonférence" et ce dernier lui avait bien expliqué qu'il était plus sage de garder son sang froid, peu importe les conditions qu'il fallait en ce jour mettre ses convictions personnels de côtés .. Peut être était-ce la seul solution, de toute façon avait-il vraiment le choix ?

En tout cas beaucoup d'images défilaient dans sa tête, en route vers le territoire d'Amilian il se mit soudainement sifflet un valet à moitié endormit pour lui poser une question. A vraie dire ils n'étaient que tout les deux dans la calèche, son frère banni politiquement se trouvait dans une autre calèche derrière accompagné de leur mère, en faite Azure préférait faire le voyage sans eux, pour plus de tranquillité ..

" Dis-moi, tu as l'habitude tous les ans d'accompagner mon frère à la cérémonie vue que c'était lui l'héritier jusqu'à aujourd’hui .. Alors peut être pourrais-tu m'éclairer sur les autres héritiers, comment sont-ils ? "

Le valet semblait vraiment intrigué mais un sourire sympathique se dessina petit à petit et il finit tout de même par prendre la parole

" Les héritiers ? Et bien il y a Siegfried d'Airian, il est assez mystérieux et on ne sait en faite pas vraiment grand chose de lui, il reste toujours neutre, assez passif en faite ! Il y avait ensuite votre frère mais celui-ci je n'ai pas besoin de vous le décrire .. Sinon il y a Aegnor de Rugilian, une brute qui utilise plus ses muscles qu'autre chose, il privilégie la guerre et personnellement je suis sûre qu'il se serait bien entendu avec votre frère si nos royaumes n'étaient pas en conflit ... "
" Et bien .. je sais à qui m'attendre mais n'y avait-il pas aussi une princesse parmi tous ces princes ?
" Oui tout à fait, Elys d'Amilian, d'ailleurs c'est en son royaume que nous nous rendons et de plus elle est tout comme vous héritière sous peu, suite à diverses enchainements d'événements parfois sombre .. et elle a un sens assez noble de la justice et de la paix ! "
" Mensonge ! Comme si un héritier en titre aurait de telles convictions ..
" C'est pourtant votre cas ! "
" Oui mais à force de me battre pour ces convictions là justement, le conseil veux me jeter le plus vite et le plus loin possible de toute hiérarchie possible alors oui, je suis héritier mais à cette vitesse je ne le resterais pas longtemps .. "
" Peut être devriez-vous profiter de la cérémonie pour vous faire connaitre, ainsi vous auriez votre place dans le cercle très fermé de la famille royal d'Erade et le conseil ne pourra plus étouffer l'affaire ! "
" Peut être .. je verrais bien à quoi ils ressemblent de toute manière .. "

le reste du voyage resta assez silencieux, Azure assit d'une drôle de façon avait son poing fermement fermé servant de repose-tête au prince et laissant son genou soutenir le bras et le coude; il ne disait pas grand chose, bien trop préoccupé à devoir faire bonne impression, car oui il se souvenait des autres cérémonies : Il y a quatre grands héritiers, ces quatre se connaissent et se côtoie depuis leur enfance et ainsi devenu adulte ils garderaient en théorie bon contact .. nous disons bien en théorie ! Mais voila il arrive que les héritiers ne soit pas ceux que l'on soupçonne à l'enfance et même quand tout l'histoire d'Erade cette génération est la première a autant changer d'héritier; le soucie est qu'Azure n'a jamais prit la peine de prendre part à toutes les festivités des autres héritiers, il les a toujours laissés se côtoyer mais aujourd'hui Azure fait son entré dans ce cercle si fermé et c'est dans des jours comme cela que l'on regrette de ne pas connaitre plus ses confrères que ça ..

Le temps passait et Azure commençait à se lasser de ce voyage quand soudainement il quitta une forêt bien mystérieuse pour arriver au cœur de la capital, où un monde grouillant laissait place à un château à la pointe majestueuse sur une colline royal, aucun doute, toute la famille Otian était bien arrivé à Terian ! Arrivé aux portes du château, Azure empressa de sortir de sa prison de bois pour se dégourdir un peu les jambes mais une fois encore il rata l'occasion de se démarquer; son frère arrivant derrière, sortit avec des dizaines de gardes semblant lui tourner autour, l'homme était d'une élégance, d'une propreté et d'une perfection jusqu'au regard métrisé, suivit de prêt par la reine et détentrice du trône, et puis enfin Azure, bien moins dans les coutume mais déjà bien mal à l'aise d'un milieu qu'il ne connaissait pas et dont il ne comprenait strictement rien.

* Peut être ferais-je mieux de repartir tant qu'il en est encore temps ? *

Mais le devoir l'appelait et il se devait avec la plus classe qu’un prince d'Otian devait dégager de faire son entrée, à son tour dans la salle de bal. Ce fut donc après un petit instant silencieux que l'on entendit les portes une nouvelle fois s'ouvrir et un homme aux cheveux mi-long bleu, au regard sombre et assez trouble, à la tête relevé et aux bijoux étincelants, aux habilles fins mais dans un sens assez classique apparaitre quelques secondes après son frère qui s'était dés lors empressé de se plaindre au prés de quelques invités comment il avait été évincé du trône et bannit politiquement, un vraie comédien mais qu'importe, Azure devait faire abstraction de tout ça aujourd'hui, pour le bien de la cérémonie, pour le destin de l'Erade.

Après dix bonnes minutes de repérage, Azure ne savait à qui parler et remarquait bien que chaque personne de la salle avait trouvé un compagnon de discussion, seul Azure ne parlait à personne, il se sentait momentanément bien seul et préféra aller se servir un simple et vulgaire verre d'eau, histoire de passer le temps quand soudainement, en allant chercher son verre, il entendit un nom à peine audible : "vous êtes la princesse Elys". Azure se retourna aussi tôt, il voyait enfin la personne dont le valet avait fait dans un sens l'éloge mais pour sa part ce n'était pas l'image qu'il s'était fait de la princesse à la dernière cérémonie .. En faite il ne se souvenait pas l'avoir vue à la dernière cérémonie, peut être s'en fichait-elle également .. vue l'accoutrement de ces deux personnes ce n'était pas vraiment ça ... Non seul Azure se fichait de la cérémonie !

Les convives semblaient tous prendre plaisir à être là en ce jour béni. Pourtant la princesse ne se sentait pas à l'aise. Elle avait quitté ce milieu à l'âge de 14 ans et elle se retrouvait aujourd'hui dans une de ces cérémonies qu'elle s'était juré de ne plus assister. Elys se rappelait qu'au moment de son départ, les premières nuits, elle avait souvent rêvé de ces moments là. Des moments qu'elle aurait pu passer avec son père et feu son frère, si elle n'avait pas été choisie par le Feu Sacrée. Jamais elle n'aurait imaginé à cette époque que ces rêves allaient devenir réalité. Elle avait prêté serment auprès de son ancienne guilde, de leur être fidèle jusqu'à la mort. Mais le destin en avait décidé autrement et elle n'avait pu se résigner à abandonner son père, à abandonner tout un peuple qui comptait maintenant sur elle. Quelle ironie du sort ! Sa mère n'avait elle pas fait le même choix lorsqu'elle avait rencontré son père ?

La salle de bal était somptueuse et les invités resplendissaient tous de richesses et de beautés. Seul quelques bourgeois avaient pu entrer au château, encore qu’ils ne fussent pas mélangés avec la haute noblesse puisqu'ils se trouvaient en haut sur la mezzanine. Pourtant Elys devinait que pour certains des Royaumes, présents en cette cérémonie, n'auraient jamais accepté leur présence. La princesse avait beaucoup voyagé lorsqu'elle avait été une Malarian mais personne n'avait douté de sa véritable identité. Elle n'avait jamais rencontré les familles royales, mais toujours leurs représentants. Depuis pas mal d'années, personne ne se préoccupait d'eux et pensait que leur soit disant mission n'était qu'illusion pour maintenir un semblant de stabilité. En même temps, ils n'avaient pas totalement tort mais ils étaient toujours aussi craints qu'au début de leur création.

Elys se demandait qui était au courant de son passé ? Peu de personne était au courant de son exil : il n'y avait que son père et les Hauts conseillers du Royaume. Pour le peuple, Elys était la jeune princesse qui était partie vivre dans la famille de feu sa mère, et que le décès brutal de son frère avait ramenée vers eux. Elle se doutait bien que Milos, un des conseillers, complotait dans son dos pour l'évincer du trône. Misogyne et arrogant, il s'opposait à ce qu'elle devienne la Reine du Royaume d'Amilian. Aussi, en quelque sorte il avait réussi à la piéger : si elle voulait un jour devenir reine, il fallait qu'elle se trouve un mari. Elle se rappelait encore ses paroles acerbes et son sourire satisfait :

- " Vous avez un an, Princesse, pour vous trouver un mari. Passez ce délai, vous serez déchu de vos fonctions ... et je devrais malheureusement monter sur le trône …

Si elle avait été seule à cet instant, elle lui aurait volontiers planté son épée jusqu’à la garde et regardé ces boyaux sortir de son ventre. Mais comme toujours une princesse doit se comporter comme tel. Le regard haineux, elle lui avait lancé une menace silencieuse. Milos était partie aussitôt et bizarrement le lendemain, sa garde personnelle avait doublé.

Pourtant en cette soirée, Milos semblait se délecter de chaque moment, accostant mielleusement chaque personne qu’il croisait. Le torse bombé et le regard hautain il se voyait déjà le prochain roi du Royaume d’Amilian. S’il croyait qu’elle allait regarder sans rien faire, il se mettait les doigts dans l’œil.

Elle fut tirée de ses pensées par son père qui lui murmura à l’oreille :

- Mon enfant, si un jour tu dois monter sur le trône, il faut que tu connaisses qui sont les rois et futurs rois des royaumes voisins. En ces temps sombres où la guerre est omniprésente, il est toujours bon de savoir qui sont nos amis et nos ennemis …

Elys l’avait regardé étonné. Elle ne savait pas que la situation était aussi grave. Ainsi la guerre était au porte du royaume et elle comprenait par les sous entendus de son père, que bientôt, eux aussi n’y échapperait pas. Les temps de paix sont si rares qu’elle se demande si un jour elle pourrait en connaitre un sous son futur règne. Elle l’espérait, de tout son cœur. Et elle ferait tout pour agir pour le bien de son peuple.

Son père s’éloigna alors d’elle pour aller à la rencontre d’un comte et elle allait en profiter pour aller prendre un verre d’hydromel lorsque les portes de la salle de bal s’ouvrirent et firent place à toute une délégation. Le Royaume d’Otian venait d’arriver. Elys avait beaucoup entendu parler de ce royaume et des complots qui s’y jouaient. On disait qu’un des frères avaient assassiné l’héritier du trône et qu’il avait été exilé. Celui qui devait alors devenir roi, le cadet, avait été évincé par la reine, qui gouvernait maintenant d’une poigne de fer. Le peuple en souffrait et pas qu’un peu.

Ainsi, ils étaient tous venus, Elys sentait que la soirée allait mal se terminer et elle priait pour que ce ne soit pas le cas. Le Royaume d’Otian et de Rugilian était en guerre depuis un bon moment et tout le monde se demandait comment la cérémonie allait se passait lorsque les deux royaumes seraient présent dans la même salle. Le frère ne prit même pas la peine de saluer le père d’Elys ni elle d’ailleurs. Mais elle s’en fichait. La Reine par contre, leur accorda une brève entrevue aussi froide que les glaciers de leur royaume. Les portes s’ouvrirent encore une fois et un homme aux cheveux bleus et aux regards clairs entra dans la salle. Personne ne sembla se préoccupait de lui. Bizarre … Pourtant il portait toutes les armoiries royales.

Un homme s’approcha soudainement vers elle : il était habillé élégamment et de stature imposante. Elle devina alors qu’il n’était pas n’importe qui et qu’il venait du Royaume d’Airian vu le dessin du phœnix. Il se pencha vers elle et lui dit :

- Bonjour, je me présente je suis prince et frère du roi Siegfreid du royaume d'Airian, je m'appelle Ulfrick, je présume que vous etes la princesse Elys.. »

Ainsi elle avait vu juste, il était prince du Royaume d’Airian. Et pas n’importe lequel : elle avait beaucoup entendu parler de lui. Fameux coureur de jupons et bon guerrier, il était aussi d’une beauté parfaite. Les rumeurs disaient donc vrais et toutes les femmes de la salle ne le quittait pas des yeux.

- Vous présumez bien cher prince. Votre frère, le Roi d’Airian, nous honorera t’il de sa présence ce soir ?

Dit elle dans un charmant sourire. Si le Roi d'Airian ne venait pas à cette cérémonie c'est qu'il devait se passer quelque chose de grave dans son Royaume. Surtout au point d'envoyer son frère cadet. Chaque année, tous les rois ne manquaient jamais ce moment de pouvoir regarder de leur propre yeux la réunion des pierres sacrées. Peut être avait il eut un petit contre temps malheureux. De toute façon, il n'était pas encore en retard puisque la délégation du royaume de Rugilian n'était pas encore là. D'ailleurs ça promettait d'être assez festif vu les relations politiques qu'elle entretenait avec le Royaume d'Otian ...

« Un voyage de mille lieux commence toujours par un premier pas. »

Les contours du royaume se profilèrent enfin à l’horizon. Elle soupira de soulagement, heureuse d’être enfin arrivée. Alors qu’elle commençait à peine à se lancer à sa poursuite, le jeune prince l’énervait déjà. Il n’était, en effet, pas de chose plus agaçante que de constater que l’objet de sa marche de plusieurs jours n’était pas à l’endroit où l’on escomptait le trouver.



Elle avait timidement poussé la porte de l’auberge et avait rougi en rencontrant d’innombrables paires d’yeux qui la lorgnèrent un moment avant de se détourner et de reprendre leurs conversations, comme si de rien n’était. L’aubergiste, un homme dont l’embonpoint donnait des airs de bon gros nounours lui adressa un gentil sourire à travers sa moustache rousse et secoua sa tignasse, rajustant la toque qu’il arborait sur sa tête avant de se diriger vers elle.
Il s’était penché, lui demandant ce qu’elle désirait et était sitôt reparti pour lui apporter le plat du jour dont le nom avait échappé à la jeune demoiselle. Celle-ci avait étiré bras et jambes, fatiguée de son voyage depuis le royaume d’Airian et avait entamé son repas avec bon appétit. La nourriture était correcte, mais elle n’était pas prête à vanter autour d’elle les talents de cuistot de son hôte. Pas difficile, elle s’était contentée de cette viande légèrement caoutchouteuse et de ces légumes mal cuits avant de se diriger vers le comptoir où régissait le maître des lieux pour payer ce qu’elle lui devait.

Il n’était pas dans les habitudes de la maison qu’un client se lève pour régler son repas, mais l’aubergiste ne s’en était pas formalisé, étant plutôt agréablement surpris de la voir s’approcher de lui… Peut-être avait-il momentanément espéré qu’elle lui avoue un coup de foudre plus que désiré ? Il avait été légèrement déçu en se rendant compte que ce n’était pas lui qui intéressait la jeune fille, mais plutôt, comme bon nombre de prétendantes avant elle, le jeune prince d’Otian. Encore un espoir voué à l’échec. Il avait lâché un soupir de désespoir : ce n’était pas lui qui pouvait crier haut et fort que toutes les plus jolies dames du royaume lui couraient après.
En se rendant compte des illusions qu’entretenait secrètement l’aubergiste, la jeune fille lui avait adressé un pauvre sourire, bien gênée de se retrouver dans cette situation embarrassante. Elle avait alors désiré avoir sa réponse au plus vite pour quitter l’établissement, réponse qui ne lui avait guère plu.

« Le jeune prince n’est plus ici, mamzelle. Il est parti avec le reste de la famille de royale pour le royaume d’Amelian pour assister à la… La Circo… Enfin, quelque chose avec une pierre ou je ne sais quoi. »

« La Circonférence. »

« Ouais, voilà, c’est ça ! Sûrement qu’il est d’jà là-bas. Tous les royaumes se réunissent à Amelian vous savez, ça sème la pagaille à chaque fois. »

« Tout le monde peut y assister ? »

« Bien sûr ! À condition d’avoir de quoi payer une robe digne du lieu où vous vous trouvez. »

Les soirées de la haute société ne l’attiraient pas, mais, si ce point était assez épineux, il était loin d’être le pire. Lors de cette cérémonie, il lui faudrait débourser l’équivalent d’un an de salaire pour un ouvrier commun dans l’unique dessein de s’offrir une robe destinée à en mettre plein la vue. Elle répugnait l’idée de se balader vêtue dans ce genre d’accoutrement, aussi somptueux soit-il, et pleurait déjà intérieurement en pensant à toutes les boutiques qu’elle allait devoir faire pour trouver de quoi se vêtir correctement. Les gens la pousseraient, pressés de rejoindre le comptoir, il lui faudrait batailler, faire des pieds et des mains pour tirer faiblement une tenue qu’elle ne porterait qu’une fois dans sa vie.
Pendant quelques secondes, elle avait eu envie de renoncer à cette folle entreprise. C’était bien trop audacieux, bien trop arrogant. Elle ne voyait pas franchir le pas et oser pénétrer dans l’un de ces magasins pour riches aristocrates et pourtant…
Sa main était allée agripper le collier, bien à l’abri sous sa chemise, elle l’avait serré jusqu’à que ses jointures en deviennent blanches et s’était levée, décidée.



Dans la rue, elle avait très vite repéré une petite boutique, cachée à l’abri des regards indiscrets qui ne comptait qu’une ou deux clientes, mais qui contenait des robes qu’elle jugeait aptes à supporter la cérémonie. Peut-être réussirait-elle à se fondre dans la foule… C’était bien beau de rêver.
La couturière, puisque c’était elle qui créait les robes en modèle unique, s’était penchée sur elle et une lueur amusée avait brillé dans son regard lorsqu’elle lui avait révélé où elle comptait se rendre.

« J’ai ce qu’il vous faut. »

S’était-elle alors exclamée en se dirigeant dans l’arrière-boutique pour en revenir avec une robe d’un bleu pâle s’arrêtant au-dessus de sa poitrine pour repartir en manches légères et transparentes, évasées au bout qui laissaient ses épaules nues. Le bas de la robe tombait en plis et le tissu était fendu sur le côté, remontant un peu après les genoux, ne révélant qu’un bout de sa cuisse. Un corset retenait le tout dans son dos et quelques fils argentés apparaissait ci et là pour rehausser un peu la couleur de l’ensemble.
En la portant, elle fut soulagée de constater que son collier descendait assez bas pour qu’elle puisse le cacher dans le bustier de sa robe ce qu’elle fit, bien que la couturière avait affiché une mine outrée à l’idée de masquer un si beau pendentif.
Elle avait payé la robe qui avait vidé la moitié de ses économies et l’avait soigneusement pliée dans un sac en toile avant de se remettre en route, arrêtant, cette fois-ci, une calèche déjà occupée par une femme.



Elle s’était alors excusée alors que la jeune dame avait éclaté d’un rire discret avant de la prier de monter avec elle et, chemin faisant, elles se rendirent compte qu’elles se rendaient au même endroit.
Alys, puisque tel était son nom, était une jeune femme qui devait avoir dans les vingt-cinq ans et qui lui proposa bien généreusement de l’aider à se préparer avant la cérémonie ce qu’Erin accepta de bon cœur. Toutes deux discutèrent de tout et de rien durant le reste du voyage et, avant qu’elle ne se rende bien compte de ce qui était en train de lui arriver, Erin se retrouva face à un château à l’aspect à la fois doux et imposant.

Elle n’avait pas osé entrer et c’est Alys qui la poussa à l’intérieur, se dirigeant, experte, vers un escalier conduisant probablement aux étages supérieurs. Elle l’avait traînée à travers un nombre incalculable de couloirs avant de pousser la porte d’une chambre et de s’effacer pour laisser passer sa nouvelle amie.

« Vous êtes sûre que… »

Hésita Erin. Alys lui attrapa le poignet et la tira à l’intérieur avant de refermer la porte derrière elles.

Là, elles se préparaient pour la cérémonie qui aurait lieu quelques heures plus tard. Erin s’étant lavé et ayant enfilé sa robe, elle s’apprêtait à sortir lorsque Alys la retint, décrétant qu’elle n’était pas encore tout à fait prête.

Elle la fit s’asseoir sur une chaise et entreprit de relever ses cheveux leur donnant un aspect plus travaillé. Quelques mèches se baladaient autour de son cou et des cheveux sortaient de temps à autre leur donnant une mine légèrement décoiffée qui plut à la jeune fille. Ne s’arrêtant pas là, Alys inséra dans sa coiffure des perles blanches qu’elle dissémina un peu partout avant de poser sur sa tête un fin diadème d’argent qui passait sur son front.
Elle appliqua ensuite un peu de noir autour de ses yeux, ombrant ses paupières d’un bleu tirant sur le gris et teinta ses lèvres d’un rose pâle à peine visible. Elle colora ses pommettes en un rouge pas trop criard et se déclara satisfaite une fois qu’elle eut prolongé la ligne noire présente au-dessus de son œil gauche en un dessin abstrait, fait au gré de sa fantaisie.

Erin se tourna vers la glace et ne se reconnut d’abord pas. Elle ne ressemblait pas aux dames de la haute société, à son grand soulagement, mais pouvait se glisser sans problèmes dans leur monde sans en être inquiétée. Ses doigts frôlèrent à nouveau le pendentif caché sous sa robe et laissa Alys passer une chaîne argentée autour de son cou qui était plus courte que celle déjà présente et qui arborait un petit diamant pour seul pendentif.
Ses poignets furent passés dans quelques bracelets et deux bagues, petites et discrètes, à deux des doigts de sa main droite.

Ensuite, ce fut enfin fini. Elle n’eut plus qu’à regarder Alys passer sa robe aux tons rougeoyants et ses bijoux dorés, se demandant comment repérer celui qu’elle cherchait dans la foule. Elle ne l’aborderait pas tout de suite, elle voulait juste savoir qui il était, connaître son physique et tenter de deviner s’il était comme tous ces aristocrates ou si ses convictions étaient moins inébranlables qu’eux.

« Erin ? Il vaut mieux nous dépêcher, les convives ont déjà dû commencer à arriver. »

La jeune demoiselle leva la tête vers Alys et eut un léger sourire crispé par la peur. Elle se redressa, suivant la flamme endiablée qui marchait à vive allure devant elle, pressant sans cesse le pas. Elle ne devait pas arriver en retard. Les couloirs se succédaient à un rythme trop rapide pour qu’elle puisse retenir le moyen de retourner à la chambre.
Très vite, trop vite, deux portes s’ouvrirent devant elle et les lumières de la salle l’aveuglèrent un moment. Tout de suite, elle entreprit de chercher le jeune prince, mais la foule était trop nombreuse et distinguer les suzerains des autres n’était pas ce en quoi elle excellait.

La cérémonie promettait d’être longue.

Azure n'en croyait pas ses yeux ! Alors comme ça, le serviteur dans la calèche avait raison, Aegnor était réellement l'homme qu'il aimait se dire être... il désirait qu'on le pense ainsi et l'avouer publiquement sans retenu... Azure n'en revenait tout simplement pas...

" Imbécile ! Je vois bien qu'ils ont peur de toi... D'ailleurs dans cette salle tout le monde a peur de toi, tout le monde te crains ! Tout le monde mais pas moi chère Aegnor ! Ce n'est plus de l'autorité mais de l'acharnement que tu déploies dans tout Rugilian... les gens ont peur, ce n'est pas qu'ils respectent les lois mais c'est qu'ils ont peur de payer de leur vie pour leur liberté de penser ! Tu es méprisable Aegnor, et moi qui espérais une meilleure estime de toi finalement toutes ces rumeurs qui courent sur ta personne sont bien réelles et tu aimes être cet homme, avide de pouvoir et dictateur pour un sou ! Je te prouverais, un jour ou un autre, que tout un peuple s'agenouillera à ma simple demande et qu'il vivra dans la justice et la paix, sans débordement et sans pour cela qu'il vive dans le crainte et la barbarie ! Je te le prouverais... Je t'accorde qu'il y aura toujours des fourbes qui ne voudront que le mal d'un royaume et qu'ainsi une justice s'impose, mais la preuve que ta politique ne marche pas si bien que ça, tu n'es pas encore en prison !

Azure s'éloigna ensuite un peu plus de l'homme, il n'avait pas l'air de vouloir en rester là, ou en tout cas pas pour encore quelques minutes

" Mon frère avait hérité de l'éducation elfique des terres d'Amilian, et j'ai reçu l'éducation de mon frère, alors tu sais, il ne me faut pas plus d'un instant pour comprendre que seul ton regard suffirait à dégoûter le plus honnête homme !

Mais l'elfe du zénith remarqua soudainement le ton enjoué, qui incitait à autre chose du prince de Rugilian... Azure commença à douter, peut être même à comprendre ? Qui sait ?

" Aegnor, que sous-entends tu ? Ne me dis pas que...

L'elfe savait qu'il fallait se calmer, ainsi il devait terminer la confrontation ici, car s'énerver plus n'avancerait pas la réconciliation

" Fais attention, tu n'auras pas toujours la situation sous ton contrôle Aegnor... Nous réglerons nos différents plus tard, aujourd'hui n'est ni l'heure, ni l'endroit !"

La mère et le frère d'Azure étaient assis à une table en compagnie de diverses hommes et femmes important d'Erade, ils avaient tous les deux un sourire satisfait, peut être qu'Azure avait finalement réussit à s'imposer dans un monde qu'il ne connaissait pas et ne désirait pas mais en faite il s'en fichait tout aussi royalement que l'était la cérémonie. Ainsi il salua exagérément le prince de Rugilian avec un regard fixe qui incitait beaucoup d'émotions puis passa prés de la table où se trouvait la famille Otian pour prononcer un très discret et un très ferme :

" Et vous retournez dans votre nids à serpent ! "

.. Qui enleva instantanément leur sourire pour laisser place à un regard abaissé et gêné.
De colère il sortit de la salle de balle, d’une colère et d’une rage s’en pareil il préféra se calmer hors d’ici et alla donc prendre un peu l’air à l’extérieur di château ; mais malheureusement l’air n’était pas plus changeante parce qu’à peine dehors il entendait encore les émois d’Aegnor sur une mendiante que l’elfe ne jugea pas bon d’écouter pour ses nerfs, le début lui suffisant amplement. Il s’éloigna encore du château, troublé, il ne s’imaginait pas à quel point l’homme pouvait être aussi cruel avec ses semblables si le pouvoir le demandait... Peut que rester aussi loin de tout ça l’avait rendu trop candide... croire à la paix, à la justice, à toutes ces valeurs morales... Azure pensait que tout était normal mais peut être que le conseil avait raison, Azure n’avait pas l’étoffe d’un roi, peut être que Aegnor avait raison, seul la discipline et la dictature étaient les amis d’un roi... peut être que toutes ces valeurs utopiques qu’avait Azure n’avaient finalement pas leur place dans l’idéologie d’un roi...

Mais après dix bonnes minutes de réflexion il retrouva tout de même le sourire ... Pourquoi ? Mais parce qu’il se souvenu d’un roi qui avait réussit avant lui... Qui ? Mais Erade ! Il était l’exemple que l’équilibre existe, la preuve qu’avec le temps et la volonté on pouvait y arriver... Il se souvenu à quel point son premier frère vénérait son alleu, il avait apprît à Azure comment Erade gouvernait son peuple et le courage qu’il y mettait, si il n’aurait pas été aussi jeune que l’est aujourd’hui Azure, on aurait put croire qu’il l'avait connus tellement qu'il savait en parler comme personne peut être grâce aux études qu’il avait effectué sur Erade avaient été poussés... d’ailleurs ce même grand frère s’appelait Erade, le père d’Azure avait ainsi nommé l’aîné de la famille dans l’espoir que ce nom lui porte chance... avoir été assassiné est-il de la chance ? Vue les temps sombres qui s’annoncent on commencerait presque à le croire …

Dans tous les cas Azure reprit son souffle et laissa de côté ses idées et sa nostalgie pour rentrer de nouveau dans le château aux milles splendeurs, d’ailleurs cette fois-ci il fit bien plus attention au décor qu’à sa première entrée, peut être que parce que cette fois il se fichait de la façon dont il allait rentrer, que cette fois il préférait traîner des pieds, il ne pensait plus à grand chose aussi cette fois, et d’un côté c’était une bonne chose. Il s’amusa soudainement à exagérer un ou deux de ces pas sur un très long tapis vert qu’il n’avait pas vue avant, et ce carrelage si pure, vraiment somptueux et puis enfin les portes.

Azure avait profité pour se faufiler dans un petit groupe de jeunes hommes et femmes pour ainsi rester inaperçu même si au final il s’en fichait il ne préférait pas avoir tous les regards posé sur lui si il refaisait une arrivé princière .. non ainsi personne ne le vue et d’ailleurs Azure préféra cette posture parce qu'il put de ce fait se délecter en solitaire de cinq, énormes et somptueux chaînes, des centaines de sorte de plante exotique, pour un elfe c’était l’endroit humainement modifié rêvé ! Il en avait les yeux grand ouvert d’admiration face à tout ce travail réalisé, il est vraie qu’absolument personne de cette salle n’avait prit attention à tout ce mal donné mais peut être qu’Azure avait toujours gardé une petite part enfantine de celui qui regarde comme un enfant un spectacle de milles feus, peut être est-ce aussi le fait qu’il était elfe et que voir la nature reprendre ainsi le contrôle de toute la pièce était pour lui véritablement exquis … oui peut être …

Mais en tout cas après le petit groupe se dissipa dans la foule et Azure se retrouva de nouveau seul... Enfin je ne sais si dans une telle salle l’on peut parler de solitude mais après tout pourquoi pas. Pourtant Azure avait bel et bien quelqu’un à ses côtés, une jeune femme à la robe bleu en tout point magnifique, des courbes légères, féminines et pourtant naturellement agréable ; un bustier sûrement des plus inconfortable mais qu’importe Azure fixait étrangement son visage, des traits familier, presque familial, un visage qu'il reconnaissait mais dont il n'aurait sue dire la rencontre et puis aussi le cou de la jeune femme, comme si il ressentit sous le tissu un bijou qu’il connaissait bien... une idée qu’il s’enleva bien vite de la tête même si il ne put que sourire à la jeune femme en guise de salutation avant de repartir plus loin dans la salle d’approcher de nouveau Elys et l’homme avec qui elle parlait, décidément Azure se serait crus une heure plus tôt, une impression d’avoir déjà fait cela, à croire que cette circonférence n’était qu’un éternel recommencement .. Oh mais c’est bien ce qu’elle est après tout ?!?!

Mais après quelques minutes, Azure se rendit compte qu’il n’avait guerre était plus intelligent que Aegnor en étant totalement tombé dans ses provocations, à vraie dire il se trouva momentanément ridicule d’avoir joué son jeu idiot, il se rendit d’ailleurs à l’évidence que cela devait sûrement avoir été son but au moment où il avait impunément provoqué le prince d’Otian... Il en jura par deux fois à l’égard de sa réflexion avant de se rendre aussi compte que la pauvre Elys devait être bien mal à l’aise qu’un grabuge se produise dans son royaume surtout dans un jours comme celui-ci. Ainsi il attendit qu’un silence s’installe entre l’homme et Elys avant de lui effleurer très délicatement le dos et de reprendre très doucement d’abord pour ensuite atteindre un ton normal, comme un piano en crescendo, toujours aussi discrètement sans pour autant ne pas non plus se cacher, juste se faire un peu oublier le temps que les choses se soient calmé et que pour que seul l’homme et Elys sachent qu’Azure était revenu dans la salle de balle :

" Ely... Heu enfin Je veux dire Mademoiselle d’Amilian, je vous prie de m’excuser de mon comportement qui aurait due en temps que prince de cette ordre ne pas répondre à ces accusations même si mon honneur y était mit à prix... j’aurais due faire preuve de plus d’intelligence et j’espère profondément que cette querelle ne sera pas l’image que l’on gardera de cette cérémonie, et que mes propos n’ont pas gâché cette ambiance un peu trop sainte à mon g.o.û…"

En faite Azure s’arrêta net car il savait que continuer sa phrase s’était recommencer à critiquer la royauté d’Erade et pour quelqu’un qui avait promis de rester calme jusqu’à la fin ce n’était pas ce qu’on attendait, ainsi il se dit très profondément, à l’intérieur de ses entrailles un simple « fermes-là » qui valut extérieurement une simple lèvre mordillé puis un sourire pour ensuite continuer par dire

" Et j’espère que ce ne sera pas non plus l’image que vous garderez de moi ! "

Puis l’elfe sourit de nouveau avec une légère exclamation qui ponctua sa fin de phrase, ainsi il mettrait un peu de sa gaieté pour rendre l’ambiance moins … officielle ?

Aegnor jubilait intérieurement de la réaction d’Azure. Quel idiot. Il prouvait devant l’assemblée, devant lui, qu’il n’était pas digne d’être roi qui de plus ne pouvait pas se maitriser lors d’une simple discussion. Que c’était drole.. En moins de cinq minutes, il avait réussi à le troubler, le blesser et le rabaisser. Cependant, il ne répondit pas à la dernière réplique du prince d’otian. Ce n’était pas la peine, ça prouvait juste qu’ils avaient deux opinions différentes de gouverner un royaume. Il le regarda alors sans aller hors de la salle et se plongea dans ses pensées.

Oui c’était vrai tout le monde avait peur de lui et il en était bien fier. Ce n’était pas donné à tout le monde d’avoir une si grande autorité et cela lui permettait de grande chose. D’aussi grande chose qu’un roi peut faire… Azure avait certainement oublié son père. Il était peut etre plus machiavélique que Aegnor mais personne n’osait s’approcher de lui. Le prince d'otian parle de lois, de justice, de liberté de penser, de paix mais qui mettait en place tout ça à rugilian? Ce n’était pas aegnor qui déployait de si grand projet pour le royaume. Ce n’est pas lui qui jetait sous ses ordres, ses soldats pour une guerre infinie !

Il n’avait rien compris, pauvre azure. Aegnor n’avait fait que défendre les interets de son père dans tout cela. Juste que le supporter, l’aider, donner ses opinions. Il n’était pas le coupable. Et de toute facon il s’en fichait qui l’était. Il trouvait que son père gerer bien ses affaires. Le seul reproche qu’il lui faisait, c’était justement d’être à la tête de tout celà et non son fils. Aegnor voulait toute la gloire.

Il prit un verre qui passait sous ses yeux et but d’un trait. Il avait besoin de boire, de se saouler, d’oublier certaines choses… Aegnor se rememorait tout ce qu’il avait fait, regardait les gens pétrifier dès qu’on posait un regard sur lui… Le prince d’otian avait de nouveau tort. Il aura toujours la situation sous contrôle car il a les tripes, il a ça dans le sang. Jamais on ne pourra l’avoir et enfin un jour il sera proclamer roi de rugilian. Un serveur repassa encore devant et il chopa un autre verre. S’il avait pu.. si l’occasion se présentait dans la soirée, il le tuerait… A cette pensée, ses yeux passèrent à un rouge feu et s’estompèrent quand Azure revint dans la salle et le voyait se diriger vers une superbe créature. Surement la princesse d’amelian. Quelle délice.

Aegnor se demanda un instant pourquoi sa sœur n’était pas venue. Après tout, elle faisait partie du sang royale et son père n’avait pas insisté pour qu’elle vienne. Etrange… Peut etre que.. Non… ce n’était pas possible ! Peut etre qu’il lui avait passé le gouvernement pendant leur abscence ? A qui donc l’a-t-il donné alors ? Le prince serra des dents et serra tellement fort le verre qu’il aurait pu éclater s’il ne se retenait pas. Il ne voulait pas qu’on le surprenne. Cependant il jeta un regard long sur son père qui parlait avec d’autres gens qui ne connaissaient pas. A la fin de la cérémonie, il ne manquerait pas de lui demander… Une pointe de colère l’empechait de cacher ses sentiments malgrès lui.

Il ne detestait pas sa sœur, mais il ne l’aimait pas non plus. Leur mère était morte quand il était petit et il n’a jamais adoré qu’elle passe du statut de princesse à celui de premiere dame. C’était trop facile. Il fallait qu’il se change les esprits… Il se dirigea alors vers le groupe de princiers quand il entendit Elys présentait au roi d’orian, Azure. Avec un sourire qui en disait long il s’immissa dans la discussion et bien attendu, nargua la elys sur son passé.

- Princesse Elys !!! ! s’exlama t-il comme s’il avait vu un mort. Prince de rugilian ! Alors vous êtes enfin rentrée au royaume pour prendre la place de votre grand frère décédé ? C’est pour cela que vous êtes revenu ? Ahhh… quel dommage que vous ne puissiez pas continuer votre.. votre..

Il eut du mal à trouver ces mots mais c’était plus du narcissisme.

- Initiation chez les malarians. Enfin bref ! Belle cérémonie n’est ce pas ?

Il but une gorgée de son verre pour fêter ses mots. Il était sur, bien attendu que la jeune femme allait lui répondre. Mais moins stupidement que le faisais prince azure toute à l’heure. Elle avait quelque chose d’autre qui se dégageait en elle et qui montrait qu’elle n’était pas si bête que ça. Il la relooka rapidement de la tête au pied. Elle était magnifique. Sa robe lui allait si bien qu’on l’avait certainement faites pour elle. Son décoleté dégageait une poitrine si sublime que s’ils avaient été seuls, il l’aurait dévoré comme un loup affamé. Mais il n’en laissa moindre voir.

Il finit le verre qu’il n’avait bu complètement toute à l’heure, cela lui faisait du bien. Il régnait une chaleur dense et avec ses habits, il crevait de chaud et il ne devait certainement pas être le seul.

Aegnor posa son regard sur le prince Azure * quel nom idiot * pensa t-il au passage et se demandait quand il pourrait se venger. Aujourd’hui était la cérémonie il était sur qu’il ne pouvait rien tenter. Et.. Il n’avait pas la patience d’attendre la prochaine bataille. Peut etre engagerait-il de nouveau un tueur à gage comme il l’avait fait pour son frère ?
Non il avait envie de le tuer, de le voir geindre, de le voir souffrir quand il plantera sa lame dans son estomac et l’entendre supplier de l’épargner. Il voulait le voir mort comme d’autre personne qu’il avait en tête. Oui un massacre.. pourquoi pas tuer tout le monde au passage ? …

Sa y est il devenu fou, l’alcool lui était instantanément monté à la tête. Décidement il prenait ses reves pour des réalités

Le soleil venait à peine d’esquisser quelques uns de ses rayons, mais comme à son habitude, la jeune princesse du royaume de Rugilian avait déjà quitté son sommeil depuis un long moment. La fatigue ? Un mot, jusqu’ici pour elle, presque inconnu. Et oui, toujours penser aux autres et quasiment jamais à soi-même. C’était un mode de vie qu’Alexandra avait adopté depuis déjà bien longtemps et elle n’en n’était pas malheureuse. Bien au contraire, aider d’autres personnes ne faisait que combler le bonheur de la jeune femme.
Tous les habitants du château étaient encore endormis. Seule la princesse était éveillée. Elle était assise sur la branche d’un arbre tout près du palais. Seule une simple robe de chambre l’habillait. Ses longs cheveux noirs, malgré le fait qu’elle ne les avait pas coiffés, étaient toujours lisses et soyeux. Aucun signe de fatigue n’apparaissait sur le visage d’Alexandra.

La jeune femme était au meilleur endroit pour observer le lever du soleil. Un spectacle qu’elle ne ratait jamais. Peu à peu, l’immense étoile finit par sortir de sa cachette, amenant avec elle, de magnifiques couleurs rouges, oranges mais aussi dorées. Une demi heure passa avant que la princesse ne décide à quitter le ciel du regard. Pensant que tout le monde dormait encore, la princesse se leva sur la branche solide du chêne où elle était assise. Mais au lieu de descendre, elle s’éleva en l’air. Non pas par le biais d’autres branches, mais simplement en se servant de son nouveau pouvoir. Un pouvoir dont elle était bien décidée à ne pas parler à son père. Elle savait que celui-ci n’aurait pas été content d’apprendre qu’elle maîtrisait un élément autre que le Feu.

Elle allait s’élever encore plus haut, quand soudain, elle ressentit la présence de quelqu’un qui approchait. C’était son père. La porte d’entrée du château commença à s’ouvrir, laissant apparaître la main du roi de Rugilian. Complètement désemparée par la situation et envahie par la panique, Alexandra lâcha volontairement le contrôle de sa manœuvre ce qui fut la cause d’une lourde chute de quelques mètres. Heureusement, le père de la jeune femme n’avait dû voir que ce moment là et non pas celui où sa fille était en train de voler. Il arqua un sourcil, la regardant qui commençait à se relever.

-Comment es-tu tombée ? demanda-t-il.

-Bonjour père... Euh…. Je… J’ai… mis mon pied sur une branche pas assez solide et… euh… Elle s’est cassée…

Un instant de silence ne se fit pas attendre. Mais quelques moments plus tard, le roi finit par lui répondre avec toutefois, un air douteux.

-Ce genre de maladresses ne te ressemble pas, mais je n’ai pas le temps de discuter de cela. En effet, je suis venu te voir pour te rappeler qu’aujourd’hui se déroule la circonférence et je tiens à ce que tu t’y montres auprès de moi et de ton frère.

La princesse reprit son air sérieux. Elle n’appréciait guère les pensées de son père, notamment sa méprise envers ces peuples, mais elle se garda de le lui dire, ne voulant pas qu’il pense que sa propre fille était contre lui.

-Je le sais, père et je compte bien y être présente, ne vous en faites pas.

-Très bien, fais ce que tu veux de ta journée, mais n’oublie pas de bien te préparer pour leur montrer que la plus belle des princesses est et sera toujours dans notre royaume.

Alexandra hocha la tête. Elle ne prenait pas cette phrase pour un compliment, car elle savait bien que le roi l’avait toujours utilisée comme un objet que possédait son royaume, simplement pour rendre jaloux tous les autres…

La journée se déroula sans imprévus, Alexandra la passa à se balader dans le château, allant de salles en salles pour apporter son opinion ainsi que pour diriger certaines choses. Bref, une journée tout à fait ordinaire.
Mais quand le soir fut venu, la princesse remonta dans sa chambre pour se préparer. Une magnifique robe à bustier était posée sur son lit. Une robe, bien évidemment, d’un rouge sombre, rappelant les couleurs de son royaume. Le tissu était fin mais composé de plusieurs couches. On retrouvait aussi des ornements noirs. Une fois la robe enfilée, Alexandra alla coiffer ses longs cheveux puis, à l’aide de ses pouvoirs, elle leur donna quelques boucles, ce qui lui allait à merveille. Ses lèvres étaient d’un rouge qui rappelait les couleurs de sa robe. La jeune femme se regarda dans le miroir. Tout était parfait. Elle était à présent prête pour se rendre à la cérémonie.

La jeune femme partit un peu plus tard que son père et son frère, juste au moment où le soleil commençait à se coucher. Son trajet ne fut pas très long, les rues étaient calmes, toutes les personnes qui la croisaient lui laissaient la place en s’inclinant. Non pas par crainte, mais simplement par respect. Car oui, nous le savons bien, la princesse n’usait en aucun cas de son titre pour mépriser les autres…

Une fois arrivée devant le château d’Amilian, Alexandra eut le libre passage par les gardes qui eux aussi, s’inclinèrent. Elle le traversa pour arriver devant la Salle de Bal dans laquelle elle entra. Toujours de sa magnifique démarche très gracieuse, elle s’avança d’abord vers la princesse d’Amilian, son hôte. Elle s’inclina légèrement par politesse tout en affichant un léger sourire.

-C’est un vrai plaisir de vous rencontrer enfin, je suis Alexandra de Rugilian.

La jeune femme alla aussi se présenter au prince d’Airian ainsi qu’à son frère cadet.

-Dommage que je n’ai jamais pu voir votre royaume, je suis sûre que cela doit être une pure merveille.

Puis elle se dirigea lentement vers le prince d’Otian, espérant que son père ainsi qu’Aegnor ne faisaient pas très attention à elle.

-J’ai beaucoup entendu parler de vous dans le royaume de Rugilian, prince. Mais malheureusement, ce n’était que par des personnes qui ne vous apprécient guère... Pardonnez mon frère de vous avoir ainsi importuné. Je vois que votre rivalité de s’est pas éteinte, je trouve cela bien dommage… En tout cas, j’ose espérer que vous n’en tiendrez pas compte envers moi.

Alexandra sourit, puis elle se retourna en espérant que son père où son frère n’avaient pas entendu ses paroles, car même si cette cérémonie interdisait toute bagarre, la princesse savait que sa famille n’aurait pas accepté qu’elle soit aussi sympathique envers quelqu’un qu’ils méprisaient…

La Circonférence, voilà une fête dont Naduor n'avait plus entendu le nom depuis longtemps. Cette cérémonie qui devait servir à rendre de la vigueur aux pierres gardées par leur gardien... Il ne savait pas exactement ce qu'il devait se passer mais il savait néanmoins que les rois, reines et héritiers des différents royaumes seraient présents... Quelle n'avait pas été sa surprise quand son Roi lui avait demandé d'y assister... Jamais auparavant, il n'y avait été mais vu que le jeune frère du Roi y allait, il lui avait demandé d'assurer sa sécurité et de choisir les hommes qui partiraient avec lui et ceux qui partiraient avec Siegfried... Il avait bien sûr accepté l'invitation, il ne pouvait négliger l'aspect sécuritaire de sa fonction. Oui, il était Maître d'Armes et il lui revenait le devoir d'apprendre le maniement des armes aux héritiers du royaume et à ceux de la noblesse du pays d'Airian mais il avait également la charge de la sécurité de la Famille Royale... Devoir qu'il rempliçait avec le plus de sérieux possible. Les gardes royaux rattaché au Roi d'Airian savaient que Naduor était un homme qui prennait cette mission particulièrement à coeur.

Après quelques moments de réflexions, il avait désigné les deux groupes qui partiraient : l'un avec Siegfried et l'autre avec l'héritier. Les meilleurs hommes avaient été sélectionné. Il était certains que la Famille Royale ne risquait rien. C'est donc en bateau qu'ils avaient décidé de partir. Durant le voyage, Naduor était resté à distance de l'héritier, de l'oncle et de sa femme. Concentré qu'il était sur les plans du château d'Amilian. Il voulait absolument savoir comment avait été construit ce château pour être sûr de ce mettre aux meilleurs endroits le moment venu.

Le fait d'avoir demandé à une équipe d'espions de copier les plans s'étaient révélés plus que bénéfique. Ce qui amusait le plus Naduor, c'était qu'en dehors du Roi, de son frère et de l'Oncle, personne ne savait qui était le Chef du Réseau d'Espions d'Airian. Pour la Cour et le Conseil, Naduor était simplement le Maître d'Armes. Sur sa demande, Siegfried avait accepté que ne soit pas dévoilé qui était le Chef de son réseau. Même les espions d'Airian ne savait pas qui leur donnait les ordres. Quand il rencontrait ses hommes, Naduor était toujours masqué ou dans l'ombre. Cette prudence embêtait bien le Conseil qui n'arrêtait pas de demander au Roi de lui fournir ce renseignement. Pour l'instant, Siegfried s'était toujours contenté de répondre qu'ils n'avaient pas besoin de le savoir.

Quand ils étaient arrivé à Amilian, Naduor avait suivit le Prince Ulfrick et sa tante en ville tandis que quelques hommes assuraient la sécurité de l'oncle. Bien entendu, ces hommes se montraient discret comme Naduor avec l'héritier. Voyant qu'ils se dirigeaient vers le château d'Amilian, Naduor laissa la Famille Royale en compagnie d'autres nobles des différents pays. Lui, il en avait profité pour monter à l'étage au-dessus, de là, il avait une bonne vue sur tout ce qu'il se passait. Les autres hommes s'étaient éparpillés dans la salle que ce soit en bas avec les nobles où en haut. Ils se faisaient discret et on ne les remarquait pas ! Ne quittant pas des yeux le Prince Ulfrick, il le vit se diriger assez vite vers une belle jeune demoiselle qui n'était autre que la Princesse d'Amilian en personne.

*Incroyable ce gosse, il ne peut pas s'empêcher de draguer toutes les filles qu'il voit...*

Il remarqua l'entrée assez discrète de la Famille Royale d'Otian et celle plutôt remarquée de celle de Rugilian. L'héritier semblait prompte à l'agressivité car il fonça sur l'héritier d'Otian comme une souris voyant un fromage... Et bonjour la discretion, de là où il était, il avait tout entendu mais se garda bien de penser quoique ce soit. Il y aurait de l'eau sous les ponts avant que ces deux personnes n'arrivent à s'entendre... Peut-être même que ce jour n'arriverait jamais ! Dans la suite, Naduor ne vit pas le départ de l'héritier d'Otian et regarda toujours si Ulfrick était bien encore en conversation avec la Princesse d'Amilian. Voyant que c'était le cas, il bougea dans l'espace qui lui était offert entre les différentes personnes présentes, principalement des bourgeois parlant de leurs dernières affaires ou de l'acquisition incroyable qu'ils avaient réussie à avoir. Bref, rien qui n'était très intéressant pour une personne qui n'était absolument pas attiré par les histoires d'argent.

Vint enfin l'arrivée du Roi Siegfried d'Airian. Même s'il s'était légèrement inquiété sur l'absence de son suzerain, il s'était dit qu'il avait du avoir un léger contre-temps sans importance. Il était loin de se douter qu'il avait dû prendre à revers une embuscade. Ce qu'il apprit assez vite d'un des hommes qui était venu avec le Roi. Naduor vit bien qu'il n'y avait rien eu de grave, Siegfried était sain et sauf mais également entier. Voyant qu'il y avait plusieurs personnes en train de regarder que personne n'agresse la Famille Royale, Naduor balaya son regard sur l'assistance. Il remarqua une jeune femme qui semblait se faire toute petite pour que l'on ne la remarque pas et elle n'avait de cesse de regarder l'héritier de la Couronne d'Otian. Etait-ce une admiratrice ? Il ne le savait pas mais son comportement était bien étrange. Au lieu de s'approcher de lui pour tenter de le séduire, elle faisait tout pour qu'il ne la voit pas. Le Maître d'Armes se dit qu'il menerait son enquête plus tard.

En regardant où se trouvait Siegfried, il vit qu'il était lui aussi près de l'héritière d'Amilian.. Il esquissa un sourire...

*Et les voilà tous les deux sur la même proie... Ca va encore donner lieu à des disputes tout ça...*

Puis il vit que l'héritier de Rugilian s'approchait du groupe et comme il aimait à montrer qu'il n'avait peur de personne, il le prouva une fois de plus en insultant la Princesse. Heureusement, elle ne réagit pas comme le Prince Azure et le Roi d'Amilian vint annoncer le commencement de la cérémonie tant attendue... Mais il avait bien compris que c'était plus pour sortir sa fille de ce pétrin qu'autre chose. Naduor croisa le regard de son Roi et lui fit un léger signe de tête. Puis il descendit l'escalier pour se mêler aux gens de la noblesse. Naduor avait fait attention à son habillement. Il s'était habillé de manière à honorer ce genre de célébration mais tout en faisant attention à rester discret. Il portait des vêtements gris clairs et une cape d'un gris un peu plus foncé avec des lignes noires sur le côté.

Il se mit à un endroit où il était à proximité du Prince Ulfrick et de son frère sans pour autant géner qui que ce soit.

Naduor s'était déplacé dans la foule évitant de bousculer les gens et faisant son possible pour passer sans encombre. Il remarqua le cours échange de parole entre Siegfried et le Prince d'Otian puis il vit également que le Roi se mettait à l'écart. Sans doute en avait-il assez de ce regroupement de personnes parlant de chose et d'autres pour faire bonne figure... Un sourire naquit sur le visage du Maître d'Armes quand il vit l'Oncle de son Suzerain se diriger d'un pas rapide vers son neveu... Il devait certainement lui faire part de conseils pour paraître à son avantage dans cette cérémonie.. Il remarqua que l'échange fini par l'éloignement tout aussi rapide de l'Oncle et avec une mine plus énervée qu'avant...

Bien que l'Oncle soit d'une indéféctible loyauté envers son neveu, il n'avait de cesse de le pousser à toujours plus de perfections et de le conseiller sur l'attitude qu'il devait adopter... Sans doute pensait-il ne pas avoir suffisament oeuvrer durant sa jeunesse. Du point de vue de Naduor, Siegfried était tout à fait apte à diriger Airian en bon monarque qu'il semblait être. Il remarqua le sourire fatigué de son Roi tandis que ce dernier marchait dans sa direction. Il s'arrêta jusqu'à côté de Naduor et lui demanda :

Citation :

"A quoi es-tu donc encore en train de penser? "

Cette question fit sourire malgré lui le Maître d'Armes. A croire qu'il percevait chaque fois que Naduor était en train de réfléchir. En l'occurence, il ne réfléchissait pas, il ne faisait que surveiller que le jeune frère du Roi ne fasse pas de bétises. Mais ça ne l'empêchait pas d'avoir son opinion sur ce qu'il se passait... Tout en regardant le groupe composé des héritiers d'Otian, d'Amilian et d'Airian, Naduor répondit :

"Que voulez-vous savoir Majesté ? Ce que je pense du comportement des Princes d'Otian et de Rugilian ? Ce que je pense de cette cérémonie ? Ou de ce que votre Oncle vous a dit ?"

Après tout, Naduor était un Elémental de l'air, il avait la faculté d'entendre ce que se disait les gens entre eux. C'était ce qui faisait que le service d'espionnage d'Airian avait les meilleurs agents de l'ancien royaume d'Erade... Même s'il n'avait pas volontairement axé ses pouvoirs vers le Roi et son oncle, il avait entendu malgré lui ce que ce dernier avait dit... Ne sachant ce qu'attendait Siegfried, Naduor attendit que son interlocuteur pousse plus en avant son interrogatoire...

Le jeune homme après avoir bu une longue gorgée posa son regard dans celui de la jeune princesse. Il en était sure, elle le détestait. Pourquoi donc ? Pour une simple phrase ? Décidement, tout le monde s'emportait bien vite dans un moment pareil alors qu'on était là justement pour fêter la cérémonie des quatre pierres, parlés tranquillement sans se faire la tête et s'amusait comme s'il n'y avait de guerre, comme s'il n'y avait jamais eu de mauvaises ententes entre certaines personnes. Il remarqua au passage que personne ne le vanait. Etait ce parce que justement personne n'avait le cran ? Ou parce qu'ils étaient stupide pour ne pas se meler des affaires des autres et mettre des embrouilles là où il ne le fallait pas comme il l'avait fait avec Elys et Azure ? Sa l'enervait au plus haut point. Tout le monde voulait être gentil, généreux. Sauver le monde. Presque il en vomirait. Ne pouvait-il pas laisser leur fierté de côté et enfin répliquer pour défendre leur propre image ? Ne voyait-il pas qu'il se laissait dominer par un simple prince ? Celà le faisait bien rire.

Il savait qu'à cet instant, la princresse réfléchissait très vite à ce qu'elle pourrait dire. Révélé au grnd jour ce qu'elle faisait pendant son absence ne devait pas être dans son programme. Il sentit le sang coulait dans sa main et fut très heureux de constater qu'il avait obtenu ce qu'il voulait. Il n'avait vraiment rien à faire pour faire du mal aux gens, ils s'en faisaient eux même. Ils se créaient leurs propres problèmes et se punissaient enfin de ce qu'ils avaient fait.

- En effet il est vraiment dommage que mon retour soit associé au décès de mon frère. Je suis sur qu'il aurait vraiment aimer faire votre rencontre ...

Le jeune prince sourit à cette remarque. Si elle savait la vérité, elle en aurait tellement mal au coeur qu'elle se poignarderait toute seule. Elle ne pensait pas si bien dire en parlant d'aimer le rencontrer. Décidement, on lui cachait bien des choses mais ce n'était pas le bon moment pour en parler... Pas tout de suite... Pas encore...

- Mais je suis sure qu'il aurait été d'accord avec moi pour vous dire que vous etes ...
-Chers invités, la cérémonie des pierres va bientôt commencer ! Si vous voulez aller vous asseoir ...

Aegnor se retourna vivement vers le père d'Elys qui venait de lui couper la parole. Qeuel imbécile !!! Il s'en mordit les doigts. Un peu plus et ladignité de la princesse partait en fumée. insulté un prince n'aurait pas fait bonne figure surtout devant toute une assemblée. Rah quel dommage !!! Il se tourna une dernière fois vers Elys alors que du monde commencait à se regrouper cherchant un regard. Trop tard. Il sortit du reste du groupe et s'éloigna.
Son père l'avait certainement fait exprès. Mais, elle ne l'aura pas toujours derrière son minois. Quand le masque tombera, le royaume tombera avec. Celà sera certainement plus amusant que cette cérémonie.

Soudain il vu sa soeur au loin. Finalement elle était venue à la circonférence. Comment avait-il pu douté de sa loyauté ? Il oublia très vite et sans qu'elle le voye s'approcha et remarqua qu'elle s'approchait à son tour des autres princes. Mais qu'avait-elle donc en tête ? Elle cherchait quoi là ? A cause de cette petite sotte, l'image de rugilian allait en prendre un coup. Avant qu'elle ne dise autre mot, il l'attrapa violement par le bras ne daignant pas jeter un oeil aux autres.

- Qu'est ce que tu fais ? Tu sympathises avec des laches ? Si tu veux te faire des amis tu ne les trouveras pas ici.

Plus bas il rajouta pour qu'ils n'entendent pas

- Tu humilies notre père et moi même en fraternisant avec l'ennemi. Te rends tu compte de ça ?

Son air était grave et il ne comprenait vraiment pas ce qu'elle faisait. Il l'aimait, il ne voulait pas la blesser non plus. Aegnor ne savait vraiment pas comment réagir devant sa soeur. Une voix vint encore les inviter à s'assoir pour assister à la cérémonie, déjà du monde était assis et attendait impatiemment. Il relacha sa soeur et ne savait pas s'il devait être froid ou être inquiet.
Il remarqua ensuite que des regads s'étaient posés et il leur lanca un regard de dégout à leur tour. Aegnor soupira et partit s'assoir comme tous les autres.

Alexandra était heureuse de voir que le prince d'Otian ne la considérait pas comme son ennemie malgré la guerre entre leurs deux royaumes. Tout comme la jeune femme, il pensait que chaque personne est différente, peu importe ceux qui l'inflluencent. Malheureusement, le frère de la princesse n'était pas du même avis. Alexandra n'eut même pas eu le temps de répondre qu'elle sentit quelqu'un la prendre par le bras violemment pour l'emmener loin de Azure. C'était, bien évidemment, Aegnor. Celui-ci commença à lui crier dessus, à cause de l'image sympathique que la jeune femme renvoyait et qui était contradictoire au royaume.

-Aegnor...

La princesse eut beau chercher ses mots, elle ne réussit pas à en trouver pour répondre à son frère. Un sentiment de tristesse l'envahit, il était tellement grand qu'elle en avait presque les larmes aux yeux. Comment était-il possible qu'une simple dispute comme les autres soit assez forte pour que la jeune femme manque de se mettre à pleurer en pleine cérémonie? C'était peut être parce que ce sentiment douloureux avait toujours été là au fond d'elle, et qui avait fini par remonter peu à peu à force de voir cette haine chez son frère. Une haine qui était inconnue à Alexandra. Elle savait qu'il l'aimait, mais est-ce que cet amour pouvait être plus fort que le mal qui ne cessait de guêter l'esprit du prince? Ainsi que cette jalousie qu'il avait toujours éprouvé envers sa soeur, simplement parce que son rang au sein du royaume avait monté plus rapidement que le sien...
Alexandra poussa un soupir. Ceux qui la regardaient n'aurait jamais pu deviner tout ce qu'elle pouvait ressentir à ce moment là, même si toutefois, il apparaîssait dans ses yeux, cet air léger de tristesse qu'elle ne pouvait cacher.
La jeune femme finit par prendre la parole pour répondre à son frère.

-Excuse-moi, dit-elle d'une voix à peine audible.

La princesse aurait voulu lui dire tant choses, lui confier tout ce qu'elle avait sur le coeur, pouvoir enfin lui parler comme à un frère, mais elle en fut incapable. Les mots d'excuse furent les seuls à sortir de sa bouche, après quoi, elle se tut pour aller suivre Aegnor et s'asseoir près de lui en attendant que la cérémonie commence. Elle sentait une douleur au bras, qui revenait du moment où son frère l'avait serré. Mais ce n'était pas comme une vraie douleur physique, c'était juste... un nouveau souvenir qui allait s'installer dans son coeur...
Alexandra tourna, sans s'en rendre compte, les yeux vers le prince d'Otian, peut être en essayant inconsciement de trouver un simple regard apaisant qui l'aurait, ne serait-ce qu'un peu réconfortée...

Elys ne savait plus où donner de la tête ! Des personnes importantes défilaient devant elle sans qu'elle ne puisse prendre le rythme de cette danse insaisissable. Tout se bousculait sans qu'elle ne puisse se raccrocher à n'importe quelle paroi, à n'importe quelle prise qui la soutiendrait un peu. Heureusement son père l'avait tiré d'une fort mauvaise situation, même si elle pensait que rien de mauvais en serait ressortis. Pourtant elle se doutait bien que quoi qu'elle dise ou quoi qu'elle fasse, elle serait toujours surveillée par son père le Roi, mais aussi par les Hauts Conseillers. Elle espérait néanmoins qu'un jour cela serait autrement. Et que ce jour là ne serait pas associé à la disparition de son père. Comment son frère avait il réussi à supporter une telle pression ? Rien que de se trouver ici en présence de haut dignitaire la mettait étrangement mal à l'aise alors qu'avant, cela ne la dérangeait point lorsqu'elle était encore une guerrière malarian.

Suite à l'annonce de son père, bon nombre de gens commencèrement à prendre place tout autour de l'autel, laissant les trones à chaque Rois, Reines, Princes et Princesses de chaque Royaumes présents. La princesse Alexandra de Rugilian profita de l'occasion pour se présenter à elle. Elys fut ravie de constater qu'elle était moins farouche que son frère ainée, ce qui pouvait être un plus pour elle. Si elle arrivait à devenir amie avec la princesse de Rugilian, peut être pourrait elle essayer ensemble à remédier à la situation qui opposait le Royaume d'Otian et de Rugilian. Encore que cette idée laisse à penser que cela n'est qu'une utopie ...

Elys sourit chaleureusement à la jeune femme et lui répondit :

- Je suis aussi ravie de faire votre connaissance princesse de Rugilian et je ...

Elle n'eut même pas le temps de finir que son frère Aegnor de Rugilian la tira brutalement par la bras et l'éloigner du petit groupe que formait les héritiers de chaque royaumes. Elys secoua d'abnégation devant ce geste aussi infantile et se reprit à observer ce qui l'entourait. Le Roi d'Airian était en grande discussion avec son frère et devait certainement l'informer de la raison de son retard, puis il s'était éloigné au fond de la salle. Elys se rappellait encore les paroles du Prince d'Otian :

- Et
sachez que vous serez la bienvenue au royaume d'Otian si le coeur vous
en dit, votre présence me fera grandement plaisir et personnellement ..
"

Il n'avait put en dire plus puisque le prince de rugilian avait fait son apparition. Qu'avait il essayait de lui dire ? Elle ne le connaissait pas et ignorait tout de lui, mise à part les folles rumeurs qui couraient sur son royaume et sa famille. Son père lui avait recommandé de ne pas quitter le royaume d'Amilian étant donné la guerre qui opposait les deux royaumes. Il ne voulait pas qu'un incident diplomatique éclate avec le royaume de Rugilian ou d'Otian si la princesse venait à aller dans un des royaumes. Il ne manquerait plus qu'un des deux croient que le royaume d'Amilian donne son aide ou encore qu'ils fournissent des armes ou autres. La politique du royaume était simple : la neutralité.

Elys fut tirée de ses pensées par trois coups portaient au sol par un des gardiens grâce à son baton. Le silence commenca à se faire dans la salle et tout le monde alla rejoindre sa place ou son trone. Son père était déjà installé et elle alla le rejoindre à ses cotés. Les sièges étaient confortables et doux au toucher. La lumière avait faiblit laissant place à la pénombre. Lorsqu'enfin tout le monde fut assis et que le silence fut, le gardien s'avanca au milieu d'eux et dit :

- En ce jour bénie par la Pierre Sacrée, la Cérémonie de la Circonférence est officiellement ouverte ...

Puis il s'écarta laissant place à ce que tout le monde attendait ...

La première fois qu'Elys assista à la Circonférence, elle était âgée de 9 ans. La princesse se rappelait avoir eut très peur de toute cette lumière aveuglante mais surtout de l'esprit, répondant au nom de Chiméra, qui était apparu en son centre. Son père l'avait alors pris dans ses bras et l'avait rassuré pendant que la cérémonie se déroulait. Aujourd'hui, la future héritière du trône voyait d'un tout nouvel œil cet évènement et elle y comprenait tous les enjeux. Elle ressentait un certain trouble en elle lorsqu'elle entendit le discours de Chiméra. Il était apparu dans un volute de fumée blanche, provenant de limbes lointaines. Son regard était aussi perçant que celui d'un aigle et l'on pouvait deviner qu'il en savait plus sur l'avenir que n'importe quel être sur terre.

- Elys d'Amilian, Aegnor de Rugilian, Azure d'Otian, Siegfried d'Airian, je ne reconnais là que les princes de Rugilian et d'Airian, que les deux nouvelles têtes puisse trouver leur chemin moins périlleux avec ma bénédiction, comme je l'ai tant souhaité aux autres héritiers avant vous, que votre destinée soit meilleure et qu'elle connaisse une tout autre fin que vos frères respectifs. "

Elys se sentit tressaillir mais elle n'en dit rien. La mort de son frère lui avait laissé un grand vide dans son cœur, et à chaque fois que l'on évoquait son décès, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver un profond malaise de désespoir et de tristesse. Elle tourna la tête vers son père, et vit que ses yeux s'étaient légèrement voilés. Lui aussi n'avait pas encore surmonté la mort de son fils ainé. Mais peut on vraiment y arriver ?

- " Très bien, à présent il est temps pour moi d’accomplir le rite tant attendu par chacun de vous, n'oubliez pas que chacun d'entre vous est maître de ces décisions et que chacune influencera en conséquence la destiné d'Erade. Gouvernez comme il vous semble le plus juste et comme vous pensez être le mieux pour votre royaume tant que votre but restera la prospérité d'Erade, tout ira pour le mieux, malgré le mal et les ténèbres qui un jour refera peut être surface.. Qui sait ? "

Les dernières paroles de Chiméra la tirèrent de ses sombres pensées. Ainsi Erade allait encore connaitre de sombres moments. Elys espérait de toute son âme qu'il se trompait mais que pouvait elle bien savoir de plus qu'un être supérieur ? Ainsi le futur allait être aussi noir que maintenant .... Chiméra s'approcha de chaque héritier et toucha leur front de sa main. La princesse sentit un petit picotement, et lorsque ses yeux croisèrent les siens, elle eut l'impression de se perdre dans les méandres de l'Univers. Il s'en retourna alors sur l'estrade, et prononça alors d'une voix grave et posée :

"J'en appelle aux quatre chimères des limbes les plus inavouées,
Au nom du roi Erade,
Je fais appel à votre bonté,
Que vos esprits imbibent l'âme de l'ancienne pierre sacrée,
900 ans après la première circonférence,
Que votre pureté nous protège des plus sombres desseins
Et que votre puissance nous montre à tous le chemin à suivre !"

Les pierres se mirent à léviter au dessus des gardiens et rejoignirent l'esprit de la cérémonie. Chaque morceaux s'épousait parfaitement entre eux pour ne former plus qu'un. Une lumière l'enveloppa alors, aveuglant toute l'assistance et le vent se leva brutalement aspirant toute la magie ambiante et l'inhibait dans la pierre. Tous les gens se cramponnaient sur leurs chaises, d'autres s'envolaient. Elys, elle n'avait pas peur : avec le vent son chignon se détacha et les mèches lui fouettaient le visage. Pourtant elle s'en fichait, elle goutait à chaque instant, essayant de ne pas en perdre une seule miette. C'était un instant magique pour elle, alors que pour d'autre c'était la fin du monde. Puis soudain tout s'arrêta et un puissant rayon de lumière traversa le haut plafond de la salle provoquant des "oh" et des "ah". Tout le monde voulait voir ce qu'il se passait, chacun se bousculait pour mieux y voir. Elys n'avait pas besoin de bouger, d'où elle était on y voyait parfaitement bien. Ce spectacle magnifique lui arracha quelques larmes de bonheur qu'elle s'empressa d'effacer du bout des doigts. Comme elle aurait aimer assister à ca avec son frère ...

Puis le moment tant attendu par tout le monde arriva : l'apparition des quatre divinités. La licorne représentant le Royaume d'Amilian était aussi belle que dans ses souvenirs. Sa corne était aussi pure que les premiers flocons de neige de l'hiver, aussi lumineuse qu'il était difficile de la fixer trop longtemps. Alors que tout le monde assistait à ce spectacle idyllique, un brusque changement dans l'air attira l'attention d'Elys. Celle ci se retourna pour regarder derrière elle, et au même moment, la lourde porte en bois massif de la salle explosa dans une gerbe de feu venant tout droit des Enfers. Des cris s'élevèrent alors, des gens commencèrent à courir un peu partout, sans qu'aucun ne remarque que la cérémonie continuait son cours.

La fumée envahissait la salle et les flammes léchaient les rideaux et les peintures avec avidité. Elys se leva et prit une épée à un soldat qui se trouvait à terre. Comment était il mort ? Des gens l'a bousculait, les soldats couraient vers la porte détruite et se battait contre un ennemi invisible aux yeux de la princesse. C'était la panique et personne ne semblait savoir ce qu'il se passait réellement, préférant s'enfuir comme ils pouvaient. Elle entendait les cris de son père la suppliant de venir avec lui, mais elle ne pouvait pas. Son tempérament de guerrière l'obligeait à rester là à défendre son peuple, à défendre son royaume. Des bruits de combats se faisaient entendre, des corps tombaient à terre. Elys se fraya un chemin vers l'endroit où le combat faisait rage et lorsqu'elle y arriva, elle n'en crut pas ses yeux ....