La destinée de l'Erade
Bienvenue à toi, étranger !
Œuvre du hasard ou du destin, tu viens d’arriver aux portes d’un monde nouveau, celui d’Erade ; un univers aux secrets innombrables où cohabitent des cultures différentes et où la magie se lie à chaque être, dés sa naissance. Tu connaitras l’amour, l’amitié et de grands moments que tu n’oublieras jamais mais aussi de la tristesse, une noirceur dont tu ne te connaissais pas l’existence et qui sommeille pourtant en toi. Ce monde possède des horizons différents, des histoires liées entres elles et tu apprendras par la suite que rien n’arrive par hasard. Tu peux fuir ou rejoindre l’aventure mais n’oublie jamais qu’ici, chacun de tes actes changera le cours de notre histoire, celle que l’on écrit tous ensemble, la destinée de l’Erade.
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 Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)

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Luhiel Symanth

Luhiel Symanth

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Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 _
MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Jan - 16:40

La situation ne cessait de prendre des tournures imprévues et de toute façon inattendues, car l'imprévisible Caym était comme une anguille filant toujours entre ses doigts de manière furtive. Que pourrait faire Luhiel afin d'enfin saisir ce qui allait lui tomber dessus par la suite? Pas grand chose. Il était complexe et elle ne l'avait jamais ignoré, mais parfois elle se sentait juste dépassée, incapable de suivre la cadence d'évolution trop rapide qu'il avait. Peut être était-elle trop ancrée dans son vécu et son expérience, ou peut être s'agissait-il d'autre chose encore, elle ne saurait le dire...
Un peu déçue tout de même de le voir recourir à la facilité d'ignorer chacun de ses commentaires pour simplement lui faire valoir son opinion sur ce qui se passait par un moyen qui certainement n'avait rien de recommandable ou lui laissant le choix, la demoiselle le vit s'éloigner quelques instants et se prépara déjà mentalement au pire. C'était toujours la même chose avec lui, il fallait s'attendre toujours au plus désagréable car au moins on était moins pris au dépourvu. Si ça se trouve c'était la seule raison pour laquelle elle subissait plus facilement les contrecoups des actions de son frère sans pour autant lâcher prise, qui sait... Lui répondant tout de même avant qu'elle n'en ait plus l'opportunité, elle serrait déjà les dents:

- Quoi que tu puisses penser que ce soit bienveillant ou non, vrai ou non tu suis toujours ce même schéma... Et si parfois tu crois des conneries, on ne peut en tout cas pas te reprocher de ne pas les croire de tout ton soûl. Je ne comprends pas pourquoi tu veux maintenir que tu es fier de moi peu importe ce que j'ai pu faire, si tu n'es même pas foutu d'accepter que je puisse soutenir le même point de vue que toi !
Oui tu m'as conditionnée à te penser menteur, et jusqu'à un certain point tu l'es. Le seul problème c'est que nous avons tous été conditionnés tous autant que nous sommes, d'une manière ou d'une autre... Que ce soit par père et ses manigances, par l'absence de Mère, ou bien par je ne sais quelles autres manœuvres extérieures. Les tiennes ne sont qu'une goutte de l'océan...


Observant les différentes manipulations auxquelles s'adonna son frère pour extirper un artefact aussi petit, elle fronça les sourcils. Elle avait suffisamment confiance pour savoir qu'il ne ferait rien qui puisse la blesser volontairement... mais elle ne se leurrait pas pour autant, elle savait parfaitement qu'il pouvait entamer une démarche pour lui prouver qu'il avait raison tout en sachant qu'il pourrait la blesser en conséquence. Au final le résultat ne démontrait aucune distinction si ce n'est l'intention, ce qui était bien mince, néanmoins ce genre de subtilités avait son importance avec des individus comme lui... C'était même les détails qui étaient primordiaux. Disons qu'il y avait deux classes de personnes l'entourant: ceux qu'il blessait volontairement... et ceux qu'il blessait malgré lui. Heureusement elle ne lui en avait jamais tenu rigueur, mais étant donné le rapport inconstant qu'ils avaient à l'heure actuelle ainsi que l'état d'esprit précaire dans lequel la demoiselle se trouvait, il n'était pas garanti que les effets soient un minimum positifs... Surtout qu'une fois qu'il se retourna vers elle, la Malarian reconnut cet objet dont il lui avait parlé si souvent lorsqu'elle était petite.
Intriguée elle s'était toujours demandée comment une histoire de gosses pouvait déboucher sur quelque chose d'aussi poussé à l'ère adulte... mais finalement elle renonça à trouver une explication. C'était ça la magie de Caym... Rendre l'improbable possible. Écoutant ses éclaircissements sur le bien fondé de cet objet, elle acquiesça simplement. Oui... elle connaissait cette utilité, elle avait elle même longtemps pensé à faire de même afin que si jamais elle venait à disparaître, ses souvenirs ne soient pas perdus. C'était une phobie qui la hantait encore plus que la mort, car sans mémoire on n'était plus rien... C'est pourquoi elle avait également enfermé ses souvenirs dans un bijou dans le plus grand secret, afin que jamais elle ne se retrouve dépouillée de ce qu'elle était. Elle était la seule à savoir sa localisation... mais elle ne s'en faisait pas, personne ne le trouverait jamais et même si c'était le cas, il faudrait encore tuer son gardien ce qui serait très loin d'être aisé.

- La seule à l'ignorer hum? Oui il y a beaucoup de choses que la famille m'a caché, beaucoup trop d'éléments que l'on m'a volontairement dissimulé, peut être trop. - la tristesse perla dans sa voix calme, car rien ni personne ne pourrait comprendre la douleur de ne jamais connaître sa mère.

Attristée mais décidée à ne pas fuir, elle se laissa faire sans protester, fermant les yeux pour mieux s'immerger dans ce qu'elle pouvait voir et en même temps ressentir dans chacune de parties de son corps. Oui elle ressentait ce désespoir et cette impuissance, cette solitude et ce dédain dirigé vers soi, cette incompréhension et cette rage allant grimpante pour ne jamais vraiment s'arrêter. La haine avait fini par ne jamais vraiment disparaître mais juste changer de cible... allant de soi vers les autres, bien qu'elle le soupçonne de s'en vouloir toujours malgré tout. Cela lui permit de comprendre beaucoup de choses, mais en simultané l'overdose de sentiments négatif lui donna le tournis en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Des nausées la prirent mais elle se contrôla, portant ses mains à ses tempes pour pouvoir voir tout cela jusqu'au bout. Pourtant si bien sûr ce voyage dans l'âme de son aîné lui était utile pour mieux saisir ce qui l'animait, cela n'apportait au final rien de neuf si ce n'est le choc. Elle n'avait jamais douté de sa sincérité, de la véracité de ses sentiments... elle avait juste douté qu'il n'y ait que ça, ce qu'elle continuerait de faire qu'elle le veuille ou non. Elle avait désormais été trop souvent bernée pour faire totalement confiance, et si l'accorder à nouveau à Caym demeurait possible, ce n'en était pas moins difficile et sujet à de multiples épreuves dans le temps.

Mais étrangement même si la compassion la prenait au cœur, même si elle avait une certaine solidarité et un amour qui n'en était pas moins grand, elle avait également un autre sentiment naissant, plus égoïste. C'était le sentiment d'avoir complètement été laissée pour compte depuis la mort de sa mère. C'était un fait compréhensible que de se rendre compte que Caym pouvait avoir eu envie d'oublier cette période douloureuse de sa vie, et cela ne l'étonnait pas que Père n'en ait jamais fait mention étant donné ce que tout cela devait lui inspirer, mais... le fait est qu'encore deux décennies après, elle découvrait des secrets qui lui avaient été dissimulés en connaissance de cause et l'idée lui en était insupportable. Elle ne comprenait simplement pas pourquoi et comment son Prince avait pu garder pour lui un poids pareil... C'était frustrée qu'elle se rendait compte que toutes ces années elle était à côté de la plaque, qu'elle avait tiré un nombre incalculable de mauvaises conclusions, toutes aussi erronées les unes que les autres, tout ça parce qu'ils avaient tous gardé le silence. À quoi bon avoir cru avoir été utile à cette époque ou tout ce qu'elle pouvait faire était de faire son possible pour prendre la place de celle qui avait trépassé en lui donnant vie? Luhiel avait cru avoir été d'un petit secours, aussi relatif soit-il dans les vies de ses frères... Mais au final elle s'était leurrée. Comment pourrait-elle effacer ou apaiser ce genre de blessures? Jamais... Elle n'en avait pas le pouvoir ni la prétention, et il fallait être réaliste, c'était la seule chose à faire.

Jurant copieusement, elle revit le tout une seconde fois, mais serra tellement fort les poings afin de garder le silence que ses griffes en sortirent sans prévenir. Le métal rutilant brilla dans l'air, d'un éclat loin d'être naturel. Ces lames étaient depuis le rituel Malarian une partie intégrante de son corps et non plus une de leurs extensions... C'est pourquoi comme tout le reste, ils étaient animés de sensations et sentiments si contradictoires, qu'on ne saurait dire lequel serait dominant. La colère? La révolte? Le regret? L'impuissance? L'empathie?
Un peu de tout cela, ce qui ne lui donnait pas le choix de faire le tri. Lorsqu'enfin la torture prit fin et que les images cessèrent... Luhiel perdit le reste des forces qu'elle mobilisait afin de se maintenir debout avec dignité. S'effondrant à terre avec fracas, elle n'en menait pas large et n'était pas non plus dans un état ayant quoi que se soit à envier à celui du Général. Bordel... passant ses mains sur son visage dépité – et encore c'était bien peu de le dire – la Blondine soupira pour essayer de se reprendre, mais déplorait l'échec de sa tentative. Son cœur battait à tout rompre et les mots lui manquaient... Mais elle sentait qu'elle ne pourrait pas rester longtemps et même pas un seul instant dans le silence pesant qui déjà s'installait. C'était trop dur... ce serait plus qu'elle ne pourrait encaisser. Elle en avait déjà eu assez avec un silence durant 23 ans... Alors les mots maladroits franchirent ses lèvres, plus dans un ton défait et perdu qu'en reproche.

- Pourquoi ne m'as tu pas dit,....... mon prince?? Pourquoi ne m'as tu jamais fait savoir que tout ce que j'entreprenais à ton égard était aussi vain que de jeter un caillou dans le désert? Je sais que ça t'aurait été difficile, mais je ne t'aurais jamais demandé de tout me raconter ou me faire voir comme maintenant... Tu le sais. Alors pourquoi m'avoir laissé me fourvoyer sur ce que tu étais de la sorte? Au final j'ai toujours étreint un petit homme contre mon cœur, même pendant l'enfance... Mais celui là même que j'enlaçais n'avait rien d'un enfant auquel je croyais avoir affaire. Après tout que peut la tendresse face à......... ce que tu as vécu?

La douleur s'exprimait à travers ses mots, autant parce qu'elle se sentait lourde et inutile à nouveau que parce qu'elle sentait ne pas avoir été la hauteur d'un tel secret. Pour ne rien arranger en plus elle avait l'impression qu'un mur invisible s'était dressé entre eux pendant toutes ces années, l'empêchant de comprendre ce que faisait son frère, et pire, qui il était vraiment. Sa voix se brisa net et ne lui permit pas de continuer... Alors elle demeura à genoux par terre, immobile, les cheveux retombant dans un épais rideau pour cacher l'expression déroutée et la grimace honteuse. Elle ne voulait pas se poser en victime car c'était loin d'être le cas, mais le toucher à ce moment là ne pourrait pas être possible. Comme toujours lorsqu'elle souffrait plus qu'elle ne pouvait théoriquement le supporter, Luhiel se referma dans un cercueil de froideur...
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Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 _
MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Jan - 21:56

« Qui te dis que ce que tu fis jadis ne me fit pas de bien? Qui es-tu pour juger du bien que tu m’as fais à l’époque? Veux-tu partager le reste de mes souvenirs, cette lame qui me perçait le cœur de ne pouvoir ta dire et cette douce chaleur réconfortante, comme celle de mère que je ressentais pour chacune de tes attentions? Je le redis Luhiel. Et je le redirai jusqu’à ce que la vie me quitte. Je suis et j’ai toujours été fier de toi. Tu n’as jamais remarqué la chose? Que tu as toujours agis, peut-être inconsciemment, de façon bien plus mature que ton âge ne le laissait penser? Si père te déteste tant, n’as-tu jamais songé au fait que ce fusse parce que tu ressemblais plus à mère de comportement que de physique seul? Tu n’as pas toujours été une petite fille quand nous étions enfants, Luhiel. C’est une réalité que tu ne peux ignorer. »

Rétorqua Caym en finissant par se relever, après plus de temps qu’il n’en avait cru nécessaire pour le faire. Luhiel continuait à se dénigrer, mauvaise habitude héritée probablement pendant l’absence de ses frères alors qu’elle était encore avec leurs pères… Remarquant les étranges griffes de Luhiel, il se contenta d’arquer un sourcil alors que le commun des mortels aurait sans doute reculé de quelques pas. Il n’avait jamais craint sa propre sœur, non pas par dérision et acquis de faiblesse pour la plus jeune des Symanth mais davantage parce que Caym n’avait pas pour principe de craindre quoi que ce soit. Il se doutait que si confrontation il y avait, il aurait peut être l’avantage un moment contre sa sœur, le temps que le doute se chasse et que l’instinct de combat prenne le relais mais il savait que passé. Ce délai, Luhiel aurait de bonne chance de lui en coller une. En fin stratège et tacticien qu’il était, Caym voyait ce genre de choses... Bien que dans l’Actuel situation, cette analyse des choses était plus une défense pour pouvoir refaire un focus cohérent sur le monde réel. Le fait que Luhiel voit les choses du mauvais angle l’attristait autant que cela l’énervait… Et le conflit émotionnel ne le guidait par sur une marche à suivre spécifique. Se fier à l’instinct serait certes une défense efficace… Mais il se demandait si ce serait réellement utile pour rectifier le tir de l’actuel situation.

Décidant de se porter auprès d’elle, il accota la tête de sa sœur sur ses genoux et commença à jouer dans ses cheveux tout en li murmurant des paroles de réconfort issues d’une autre époque. Caym le sage, celui qui avait toujours un petit mot pour remettre le moral de sa sœur sur les rails… Car Caym avait toujours veillé sur Luhiel comme elle avait veillé sur lui. S’il usait d’une langue morte spécifique avec Relian Mirel, sa seconde, il avait commencé à user de langues mortes bien avant. En fait, pendant le temps où justement il avait été entièrement paralysé, il avait eu le temps d’emmagasiner un certain bagage de connaissances… Et il avait vite enseigné à Luhiel une forme de communication qui lui permettrait de dire tout haut ce qu’elle pensait sans risque de représailles… Caym n’avait peut-être pas été le frère parfait et il ne l’était peut-être toujours pas… Mais on ne pourrait pas lui reprocher d’avoir à tout le moins fait son possible. Comment aurait-il pu faire autrement? Pourquoi l’aurait-il fait?


« Ne malespero, kara fratino, por pli hela estonteco estas sur vi! Preter bona kaj malbonega, Mi vol ĉiam ĉeest por vi, kia ajn estu la ŝancoj... »

Autrement dit : ne désespère pas ma sœur adorée car un futur plus prometteur s’annonce. Par de là le bien et le mal, je serai toujours là pour toi et ce à n’importe quel prix… Il allait de soi que ce n’était pas là des paroles en l’air et qu’il le pensait très sérieusement, berçant Luhiel comme il l’avait fait jadis, continuant à lui prodiguer des mots réconfortants et en faisant le sujet de toute son attention… Il repensa aux paroles prononcées par Luhiel dans les dernières minutes soit un peu avant les événements des souvenirs et maintenant… Et il se décida à répondre à tout cela puisque son état d’esprit lui permettait de formuler des réponses qui ne seraient pas teintée par un manque flagrant d’objectivité. Après tout, répondre à la légère n’était pas trop son truc…

« Tu sais Luhiel, trente centimètres d’acier c’était davantage histoire de dire qu’avec une telle longueur, j’étais sur et certain de t’épingler au mur comme un insecte dans une collection. Accorde-moi un peu plus de crédit quand même. Mais là n'Est pas la question. Sur le point de ta fin éventuelle, ce n’est pas tant sur le champ de bataille que je la voyais mais de ta belle mort une fois ta vie arrivée à son terme après une vie mouvementé mais fructueuse au final. Il est des odes que l’on peut chanter en dehors de la mort au combat, tu sais… Et je te ferais remarquer que ce n’était pas tant sauver ma paire de fesse à l’époque… Mais davantage de la prudente planification. Il fut un temps jadis où j’envisageais de me venger de père pour ses mauvais traitements mais cette pensée est morte comme tant d’autres dans la peur de me voir séparé de toi et Sparda. Quant à la réputation que t’a donnée père, je n’en ai jamais entendu parler donc c’est davantage à toi d’y voir que moi, en toute franchise. Otian est loin derrière moi et je doute y remettre un jour les pieds en dehors d’une invasion… Impératifs militaires obligent, il va de soi.

Sur le point de prendre ma place, c’est là où tu te conduis en idiote, Luhiel. Si je t’ai caché la vérité sur mon passé c’était pour ne pas poser sur tes épaules un fardeau qui m’écrasait moi. Tu m’as toujours tout donné Luhiel et en retour je t’ai pratiquement tout caché. Ce cœur qui est mien est peut-être bien noir mais les rares parcelles de gris dont il est encore pourvu ont pour la plupart toujours été pour toi et uniquement pour toi. Et cesse le mélodrame et cesse de te bercer d’illusions : je ne suis pas un étranger à tes yeux. La preuve étant, autrement tu ne serais pas dans ce bureau en train d’avoir une conversation si intime avec moi. Tu as toujours eu toute une carapace quand venait le temps de parler, entre autre chose, de cœur… Et Traite moi de crétin arrogant tant que tu le voudras Luhiel mais si je t’ai tout dit maintenant c’est parce que je ne sais pas si j’aurai un jour la chance de te reparler à cœur ouvert ainsi. Et pardonne moi si tu le peu le fait d’être le monstre que je suis mais si je l’avais pu, si j’avais été à tes côtés, toutes ces vies qui te pèsent sur les épaules je les aurais prises sans hésiter à ta place. Je commettrais sans trop d’hésitation le parricide pour toi… La vérité Luhiel, aussi stupéfiante soit-elle c’est que tu es pour moi le symbole d’un espoir. Ne comprends-tu donc pas, ne vois-tu donc pas tous les sacrifices que j’ai fait, dans ma haine contre moi et le monde? Toujours à œuvrer dans l’ombre quand nous étions enfant pour te protéger, dégageant la route avant même que tu ne passe, éliminant le danger avant qu’il ne se pointe…

Et je préfère t’avoir conditionné à mal me voir Luhiel qu’à bien me voir car on tombe de bien moins haut quand on constate que son frère est juste un peu plus pourri qu’il ne l’était à la base que de le découvrir pourri complètement par contraste de frère bienveillant. Et si je devais le refaire, tuer, mentir, blesser et manipuler pour te protéger, je le ferais mille fois sans hésiter. Je préfère les flammes de l’enfer au doux chant du paradis si au final tu deviens de nous trois, enfants Symanth, celle qui aura donné à mère où qu’elle soit le plus de fierté. Et tu n’as aucune idée de la puissance de l’amour fraternel que je te porte… Mes efforts furent peut-être bien minimes sur le total… Mais on ne pourra jamais me reprocher de ne pas avoir essayé! »
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Luhiel Symanth

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MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Jan - 18:10



- Non tu as raison je ne suis pas la mieux placée pour savoir ce que j'ai fait de bien, mais je le suis pour savoir ce que j'ai fait de mal, et pire... ce que je n'ai pas fait du tout. Je ne suis pas en train de douter de ta parole, car tu es le seul juge de ce que tu ressens... mais cela ne veut pas dire pour autant que je ne t'ai pas failli, que j'ai cru comprendre ta manière de fonctionner alors que je n'en ai pas effleuré le quart du bout des doigts. J'ai été dans le faux tout ce temps. Oui je sais que je ressemblais à mère... du moins physiquement d'après ce qu'on m'en a dit. Je ne me souviens de rien la concernant, juste d'une vieille mélodie, mais à vrai dire je ne suis même pas sûre que cela vienne d'elle... Peut être que vous trouvez que je lui ai ressemblé car j'essayais le plus possible de m'écarter de ce qu'était notre père, mais ça ce n'est pas bien dur. Il n'y en a pas deux comme lui et dans un sens, heureusement que s'en est ainsi.

Luhiel était à terre et semblait bien démunie, Les jambes repliées sous elle dans un angle improbable alors que sa crinière dorée s'étendait libre en baignant le sol comme un drap soyeux. Même si il est vrai que les griffes pourraient donner un côté effrayant à son image, le reste de son anatomie à commencer par son faciès étaient défaits, démunis... confus. D'un autre côté si Caym avait douté de son engagement Malarian, désormais il pouvait en être sûr, elle n'avait pas bluffé. La paire de serres métalliques greffées à ses poings en témoignaient, bien qu'elles soient trop loin de démontrer de la douleur qu'elles lui avaient coûté. Des armes létales c'est vrai, mais aussi un prix à payer pour ce qui était de les utiliser... Car la chair était déchirée à chaque fois de la même façon, ce qui à lui seul rappelait toujours à ces guerriers que la justice n'était pas une affaire de plaisir. Rengainant alors ces dernières dans un effort de concentration et maîtrise d'elle-même, la benjamine des Symanth retint une grimace de douleur. Elle se sentait épuisée moralement avec ce qu'elle venait de voir... et puis si elle n'avait plus les blessures causées par ses mésaventures dans les cachots, elle en ressentait encore les effets musculaires.

Toutefois les gestes de son aîné la surprirent par leur douceur retrouvée, comme si malgré les affres des réminiscences il était parvenu à se libérer d'un fardeau invisible. Se laissant faire autant par envie que par impuissance à retrouver ses sens tout de suite, Luhiel l'écouta attentivement sans trouver la force de le regarder. Fronçant les sourcils un instant en retrouvant cette forme de communication qu'elle n'avait plus entendue depuis tant d'années, elle parvint tout de même à le comprendre et sourit mélancoliquement. Oui c'était possible qu'il ait raison, mais pour l'instant tout cela lui paraissait bien lointain... trop sûrement. Lui prenant une main des siennes, elle tentait de lui exprimer corporellement ce que sa langue se refusait à articuler correctement. Elle avait toujours été peu douée avec les mots... et mieux que beaucoup, Caym connaissait ses crises de mutisme n'était qu'une manifestation lointaine de son caractère solitaire et sa tendance à l'autisme. Il était toujours aussi dur de canaliser son attention sur plusieurs choses, mais le combat était son moteur et le maniement des armes la seule chose qui ne lui avait jamais fait défaut... en compagnie des livres qui lui permettaient l'évasion qu'elle ne pouvait avoir autrement. Écoutant les paroles du général qui revenait sur tout ce à quoi il n'avait pas répondu, la demoiselle avait les yeux perdus dans le vague dans un mélange d'absence et de froideur involontaire. Ce n'était pas de l'indifférence et bien qu'il soit facile de s'y méprendre, l'Otianaise espérait juste que son interlocuteur verrait à travers cet écran de fumée. Quelques bribes de réponse lui parvinrent pourtant, un peu en vrac car structurer ses pensées devenait mission impossible dans son état:

- J'espère juste que jamais je ne devrai t'affronter ni annihiler tes hommes en défendant Otian... C'est tout ce pourquoi je prie. D'autre part je ne compte pas mourir à quatre-vingt dix ans... Je me vois bien mourir à la fleur de l'âge, dans dix ans peut être... mais je ne l'accepterai qu'une fois que j'aurai trouvé le meurtrier de celui qui m'a été promis.

Puis tu as fait ton choix et peu importe que je le déplore ou non au final... Je sais juste que j'aurais aimé savoir cela pour mieux te comprendre, pour mieux te soutenir par des moyens plus grands que la pitié dont tu ne veux pas... Mais au final tu es moins corrompu que tu ne crois, mon Prince. Tu es bien moins noir que tu ne penses, car ceux qui se relèvent de ce genre de blessures n'ont plus grand chose à craindre. Chaque jour tu te bats contre toi même et tu gagnes... et ça même moi je ne sais ce que c'est. Oui tu es un crétin arrogant et je t'aime malgré tout... mais après ce genre de révélations je ne peux que me demander ce qu'on m'a encore caché tout le long de ma pitoyable existence. Comment pourrai-je désormais croire que je ne vais pas à nouveau tomber de haut en apprenant que tout ce en quoi je crois ne sont que des chimères?
Non tu n'es pas un monstre... tu es un homme sans visage. Tu n'aurais pas à assumer mes fautes, ce n'est pas ton rôle... De toute façon je ne regrette aucune vie que j'ai prise, et même si c'est mal je l'aurais refait de la même façon si la chance m'en était donnée. Il n'y a qu'un meurtre que je regrette, mais celui là je ne l'ai jamais désiré... Alors non ne me jette pas au visage ce que tu as pu faire dans l'ombre, je suis loin de le voir comme une gloire. J'aurais préféré que tu fasses des choses plus positives par ma faute, car celles-là ne sont en rien un bon résultat...
Je n'aurais rien pu te reprocher de toute façon ni maintenant pas plus qu'auparavant... comprends le, je ne suis pas que désolée de ce qui t'est arrivé... je suis dépassée par une réalité qui me rattrape et me double en coup de vent...


Elle serra sa main en levant finalement les yeux, l'air plus ressemblante que jamais à feu Hielyn leur mère... Si on faisait abstraction de la voix, il y avait presque moyen de s'y méprendre. Pourtant peu consciente de tout ça ainsi que de toutes ces choses au sujet de cette femme aimée de qui elle ne savait rien, Luhiel profitait de ces retrouvailles aigre-douces qui pourraient autant se terminer en échange amical qu'en couteaux sous la gorge...
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Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 _
MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeMer 13 Jan - 23:18

« Ultimement, Luhiel, ce qui importe reste et demeure le présent. Ce qui est fait est fait et tu sais aussi bien que moi qu’à moins de pouvoir remonter le cours du temps, ces choses ne changeront jamais. À cela j’ajouterais ma très chère sœur que la vie étant suffisamment cruelle ainsi, ne serait-il pas particulièrement traitre que de t’accabler d’un poids additionnel? À dire vrai… Comme je te l’ai dis bien souvent, ce que tu ignores ne peut te faire de tort. Regarde dans quel état t’ont mit mes révélations… Cet élément à lui seul parle plus que bien des voix et bien des mots… Nous allons faire quelque chose, si tu le veux bien… »

Celui qui tue le temps n’assassine que lui-même, avait un jour dit un auteur que Caym avait bien aimé. Hors de question donc de perdre du temps, surtout qu’il s’agissait pour les mortels d’une ressource fort précieuse. Il n’avait pas envie de voir sa sœur dans un pareil état, de ne pouvoir profiter de ses retrouvailles en bonne et due forme, en parlant, en riant, en reprenant du terrain sur un temps perdu à jamais. Après tout, il était son grand frère, par mandat il se devait de la garder heureuse. Ils parleraient de leurs bons coups respectifs en évacuant la peine et les regrets, ces deux épines qui jamais ne quittaient le flanc de ceux qui traversait la vie par les armes… Elle dans son ordre, lui en temps que général d’une armée, il y avait mieux à vivre et ressentir que les larmes…

Caym retourna à son bureau, ouvrit un tiroir et en extirpa un livre relié de cuir qui bien que simple d’apparence avait un quelque chose de… Noble, pratiquement. Allez savoir si Caym avait procédé à la collecte des éléments composant ce dernier dans l’espoir de revoir sa sœur un jour ou simplement pour garder en plus d’un endroit d’heureux souvenirs… Mais cela avait peu d’importance en termes de démarche mais pas en termes de produit fini. Ce livre contenait des images, des dessins fort réalistes représentant des moments forts de la vie du général Symanth, des moments heureux qu’il gardait à portée de main pour se redonner force et courage et faire notre en son faciès un sourire. Certaines scènes avaient été relatées en grand détail par le général ou les protagonistes des diverses images contenues dans l’ouvrage, d’autres avaient été créées à partir de textes fournis par le général, des extraits de son propre journal personnel. En tout et partout, il y avait là plusieurs années de souvenirs impérissables, du Caym enfant qui avait relaté des souvenirs heureux, avec soit Sparda ou Luhiel à ses côtés au Caym recrue, couvert de boue, riant avec des collègues en passant par plusieurs étapes de la vie de l’ainé des Symanth et qui le dépeignait en plus d’une scène, passant de la maison à la forêt, de la caserne à la taverne, de l’hôpital au champ de bataille, du palais au désert… Il y avait de tout et de quoi peindre le portrait d’un homme heureux et plein de vie. Un Caym que Luhiel avait connu enfant et qui contrairement à des craintes qu’elle aurait pu avoir avait survécu. Caym n’était pas du genre à avoir le rire facile, rendant par conséquent chaque moment unique. Le plus curieux dans tout cela? L’absence totale de mot en quelque endroit de cet ouvrage. Caym, pourtant, était un maître des mots, il aurait donc pu embellir davantage toutes ces images… Mais il avait préféré laisser celui qui regardait se faire une idée. Il tendit sa copie du livre à Luhiel comme il lui aurait tendu la main en signe d’aide avant de sourire et de reprendre la parole.


« Mettons de côté toutes ces sombres pensées sur notre passé, la mort, les j’aurais pu, j’aurais dû, les paroles tristes et toutes ces choses qui finissent par peser une tonne sur nos épaules. J’ai entendu ce que tu m’as dit et je ne désire pas ouvrir le débat ou même répliquer voire trop commenter. Si j’avais voulu faire de la joute oratoire ou philosopher autant, j’aurais été dans un de ces cercles de nobles. Pour le temps qui est et viendra, dans ce qui nous reste ensemble, je veux être un frère avec sa sœur et partager des souvenirs heureux. Je veux te faire découvrir que toutes ces petites attentions que jadis tu as eu pour moi ne sont pas parties en fumée dans la tourmente de mes démons. Une image vaut mille mots dit-on? Je t’en offre des dizaines à regarder… »

Bon gré mal gré, le frère et la sœur se retrouvèrent assis côte à côte sur une sorte de sofa où d’ordinaire venaient s’asseoir les officiers qui attendaient de faire leur rapport au sein même du bureau du général, quand il était de suffisamment bonne humeur pour les admettre directement dans son bureau. De là, le général comptait bien partager ses souvenirs avec sa sœur quitte à discourir tout seul en lui faisant le détail des nombreuses scènes recueillies dans le bouquin de cuivre. On disait que les plus grands génies se parlaient souvent à eux même… Et Caym avait hérité de ce supposé trait de génie donc parler dans le vide ne le dérangerait pas le moins du monde, advenant le cas…

Mais bon, il avait foi en Luhiel, il savait qu’il serait en mesure de la rallier à son idée. Si Luhiel avait conservé une part de ce qu’elle avait été jadis… Elle n’avait pas perdu sa passion pour les images. Combien de contes déjà fort bien établis Caym avait-il réduit à néant pour n’en utiliser que les images pour conter des histoires à sa sœur? Plus qu’il ne l’admettrait jamais à dire vrai. Si Luhiel avait prit soin d’un petit homme, en quelques occasions, Caym s’était demandé s’il ne s’occupait pas d’une petite mère. Elle lui ressemblait tant après tout et elle avait toujours agit un peu comme tel… Douce Luhiel qui s’était toujours fort mal vu… C’était encore son tour de lui faire voir le soleil derrière les nuages, il devait bien cela à sa petite sœur… Il aurait été un frère encore plus indigne qu’il ne l’était déjà et il ne comptait pas progresser davantage dans cette direction… Ouvrant le livre qu’il avait précédemment tendu à Luhiel, il esquissa un large sourire en ouvrant le tout sur un dessin fort réaliste de Luhiel, Sparda et lui, une version adulte et idéalisée de la trinité qu’ils avaient été jadis. C’était un de ses hommes qui s’était chargé de faire le dessin, un sous-officier ayant un grand talent pour les arts, ce que n’avait pas Caym bien malgré lui. Oui d’accord, cette image resterait sans doute éternellement une pièce de fiction dans un album remplit de bons souvenirs mais bon, c’était la première chose qui lui remontait le moral quand il ouvrait l’album et cela lui suffisait largement! Il ne perdait pas espoir pour autant : après tout, leur temps sur Érade n’était pas encore terminé et sans exagéré, Caym aurait bien dit loin de là même!


« J’aime bien cette image… Une version… Idéalisée si on veut de cette vision que j’avais de nous, adulte, quand j’étais encore enfant. Nous trois en armures, côte à côte, prêts à affronter tout ce que la vie nous jetterait à la figure… Tu me diras sans doute que c’est une vision utopiste mais ce n’est pas moi qui irai dédaigner cette image… Pour ce que j’en constate, elle est assez… Réaliste, considérant que je sais maintenant de façon définitive que nous sommes tous trois militaires. Pas dans le même camp, je le conçois sans mal mais pour ce qu’il en est, trois guerriers et pas les moindres!

Il s’attarda longuement sur l’image, attendant une réaction de Luhiel, un commentaire. Il espérait entendre son rire ou voir un sourire. Mais bon, ce n’était pas à lui de commander à Luhiel comment elle devait réagir!
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MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeLun 18 Jan - 15:57

- Si les choses étaient simples il suffirait effectivement que je me raisonne pour que je puisse me convaincre de quelque chose objectivement. Seulement ce n'est pas comme ça que je fonctionne et tu le sais très bien. Lorsque je commets une erreur, soit j'œuvrerai pour qu'elle soit réparée d'une manière ou d'une autre, ou alors je porterai son poids à tout jamais. Mais sur un point je ne suis pas d'accord. L'ignorance n'a jamais été l'apanage des gens heureux, mais bien celle des faibles. C'est pourquoi même si parfois j'en fais partie malgré moi, j'essaye de m'en affranchir le plus possible.

Il n'y avait qu'une triste neutralité dans sa voix, car c'était là l'expression de la vérité la plus pure de son point de vue. Après tout il ne fallait pas trop lui en demander après l'agression gratuite de Sparda, son séjour dans les cachots avec le traitement de faveur, et puis finalement les images du passé de Caym qui étaient et resteraient à jamais gravées sur ses rétines. En y repensant elle savait bien qu'il était fort possible que si elle avait su ce qui c'était passé à l'époque, son frère de méprenne et pense qu'elle lui offrait sa pitié, c'était même hautement probable qu'il ait pu dans ce cas là mal interpréter... Mais cela n'était pas suffisant pour arrêter les pensées culpabilisatrices qui la traversaient. Contre ce mal il n'y aurait pas de remède, seul le temps pourrait potentiellement faire son effet apaisant, et ce dans le meilleur des cas. Cependant doucement, Luhiel se remettait de ses émotions, mettant un point d'honneur à reprendre sa fierté guerrière.

Il suffisait de cette répugnante faiblesse qui faisait également sa honte, il était hors de question qu'elle se montre sous ce jour une seule minute de plus aux yeux de son Prince. Se redressant en partie, elle déglutit avec peine et afficha une expression avenante mais dure. La carapace était de nouveau en place, pour le meilleur et surtout pour le pire...Le suivant du regard pour le voir encore fouiner dans ses affaires, la Malarian se prit déjà à entrevoir le pire. Peut être que c'était naturel suite à la dernière mauvaise surprise, peut être que c'était pathétique de craindre une nouvelle chose de ce genre, mais le fait est qu'elle ne pouvait pas s'en empêcher. Le voyant alors sortir un livre à l'aspect étrangement privé, Luhiel souffla un peu et se rassit dignement sur un siège non loin. Prenant respectueusement l'ouvrage entre ses mains, elle le feuilleta délicatement en s'imprégnant les mirettes de ces nouvelles images, plus gaies cette fois. Des années d'histoire personnelle semblaient ainsi réunies en de belles illustrations diverses, relatant par ce biais des moments précis mais évocateurs de la vie qu'il avait menée. C'était beau, bien fait et surtout c'était d'une certaine manière réconfortant pour elle... mais quelque part cela la chamboulait à nouveau d'une bien dérangeante façon.

Si d'un côté c'était consolateur de voir qu'il avait eu quelques joies parmi les peines de ces dernières dix années, il était quelque part amer de voir qu'elle n'était pas là pour les partager. De plus d'un point de vue plus personnel, elle n'avait rien à lui montrer, et même si elle avait également pu réunir des souvenirs de la sorte, elle n'aurait pas grand chose à raconter. Sa vie avait semblé commencer depuis qu'elle avait été amenée à la Citadelle Mannam, et s'était terminée quelque part lorsqu'elle avait du se pencher sur la dépouille sans vie de Syl. Mais à bien y réfléchir, même durant cette période relativement heureuse elle n'avait pas eu d'amis, même pas des fréquentations,... tout juste des collègues de formation qui la méprisaient pour son côté solitaire. Ses deux amis étaient un tigre et un mort... rien de bien folichon en somme, même si elle n'en avait pas honte. Pourtant malgré ce qui lui passait par la tête, Luhiel savait que son aîné avait raison pour cette fois. L'heure des pleurnicheries était terminée, et il n'était pas question de gâcher leur temps à s'apitoyer et larmoyer. C'étaient des activités qui n'avaient jamais fait avancer personne... raison pour laquelle elle n'avait jamais pleuré lors de ses douloureux deuils. Peut être aurait-elle du...

Regardant les différentes images avec des étoiles dans les yeux, elle en caressa certaines du bout des doigts comme pour mieux s'y immerger. C'était rempli de trésors ce petit carnet... et au combien inestimables si on appréciait la précision du travail comme la richesse des détails et le symbole qu'il était devenu. Mais une image en particulier la laissa sans voix, sans souffle, sans pensées. Cette simulation d'eux trois à nouveau réunis lui réchauffa le cœur mais le tordit en même temps, car étant donné l'état de ses relations avec Sparda, ceci était à l'heure actuelle totalement impossible. Gardant pourtant un sourire léger sur les lèvres elle ne lâcha rien, se contentant de passer le bout des doigts sur le visage de Sparda sur le papier. Le double de Caym... son alter ego. Elle les avait souvent enviés d'être nés par paire lorsqu'elle était petite, car elle aussi aurait voulu se prêter à des jeux que seule son autre pourrait comprendre, toujours compter sur une alliée indéfectible quoi qu'il arrive, et puis confondre leurs identités juste pour plaisanter. Oui elle aurait vraiment aimé avoir cette chance, mais malheureusement tel n'avait pas été son destin. Tant pis. Son regard se fit mélancolique et voilé par un demi sourire. Pour une fois elle décida de faire part de ses inquiétudes et réflexions à son frère de manière spontanée...

- C'est... c'est magnifique. Les mots me manquent pour exprimer à quel point je suis flattée de voir une telle merveille, et heureuse que tu aies tout de même traversé des périodes moins sombres durant cette décennie. Puis ce portrait de nous trois... Est d'une beauté irréelle. J'aurais tant voulu le voir se réaliser un jour... Mais je doute que Sparda puisse ne fusse qu'entrevoir une réconciliation pour l'instant. Peut être un jour lorsque nous ne serons plus que de vieux os il verra la vérité. Le fait est qu'après dix ans il n'a été bon qu'à m'accuser de je ne sais quels crimes et à m'insulter. Il est encore aveuglé par les prérogatives de Père, prisonnier de son obstination pleine de certitude... J'aimerais tant lui faire voir mon point de vue, mais je désespère de voir à quel point il est sourd à ce que je peux lui dire. Et puis pour dire la vérité j'ai des desseins plus grands que de perdre mon temps à essayer de lui faire entendre raison. Des affaires sombres m'appelent ailleurs... et pour ne rien te cacher, je sais que je devrai pousser mes investigations dans l'est... En terres oubliées.

Cela sonnait comme une décision de jouer à la roulette russe, ou de mettre sa tête volontairement sous la guillotine. Le fait est que là bas elle trouverait probablement plus de réponses à ses questions, mais elle risquait également de trouver la mort sans que personne ne puisse lui porter secours. Ce terrain maudit était un nid à démons, le berceau du mal sous toutes ses formes... Mais il n'y avait pas de peur ni de regret dans la voix cristalline de l'Otianaise... Juste une certaine réserve décidée dans une confidence. Peut être qu'elle n'en reviendrait plus jamais...
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MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeMer 20 Jan - 0:46

Caym bondit, littéralement, de son siège en entendant les paroles de Luhiel. Jamais dans dix ans, cent ans, mille ans! Elle devrait lui passer sur le corps d’abord! Pointant un index accusateur sur Luhiel, il se perdit en bruits et onomatopées incompréhensibles, un discours confus voulant s’échapper de ses lèvres où tous les mots voulaient sortir en même temps… Parvenant par miracle à se calmer, plus rouge que la couleur elle-même, il parvint alors à tenir un argumentaire à peu près cohérent.

« JAMAIS! JAMAIS TU M’ENTENDS! Tu ne mettras jamais les pieds dans ces terres maudites tant et aussi longtemps que je serai ton ainé! Je te l’interdis mon petit roseau! Ou tu m’amènes moi et accessoirement Sparda car je dois toujours garder un œil sur tout le monde, ou tu me passes sur le corps! JAMAIS! Je le redis! Tu n’iras pas là-bas c’est absolument hors de propos! Même s’il fait que je te fasse enfermer, même s’il faut que je te surveille des jours durant sans manger ni dormir, je te garantis que tu vas devoir faire une croix sur ce projet de fous! As-tu perdu là tête? Malarian, je veux bien, mais tu restes ma sœur et à ce juste titre il est de mon obligation de frère de m’arranger pour que tu restes en vie! Des plans pour que mère me hante jusqu’à la fin de mes jours oui! C’est un non catégorique Luhiel, tu ne peux pas me demander d’appuyer ce projet ou pire, me demander de fermer les yeux sur la chose!| »

Sans même laisser le temps de répondre, voilà que Caym retournait farfouiller dans ses affaires dans un concerto de grognements pour généraux énervés. Ce qu’il cherchait? Une fusée éclairante magique, rien de moins! Un gadget fort utile commandé par le général de la stratégie pour certaines opérations de long déploiement en territoire ennemi. Une petite merveille de magie permettant d’envoyer une fusée éclairante dans les airs qui brillerait tant et aussi longtemps que les secours n’auraient pas récupérés le membre en détresse. Le gros plus? Seuls ceux disposant du mot de pouvoir relié à la fusée pouvait la voir. Le moins : quiconque pouvait lancer la dite fusée… Donc si quelqu’un de mal intentionné en volait une, les armées rugilianaises ou plutôt les divisions d’infanterie de Caym pourraient se jeter droit dans une embuscade… Ces engins là coûtaient pratiquement leur poids (en grammes) en or et il fallait dire que la pièce était assez onéreuse… Revenant vers Luhiel et lui agitant la dite fusée sous le nez, il reprit la parole, d’un ton plus calme… Mais la tempête menacée de se pointer de nouveaux…

« Je ne sais pas ce que tu essaies d’accomplir. Je ne sais pas pourquoi. Et je sais foutrement qu’à moins de faire obstacle, ta tête blonde et de pioche va quand même aller là où je t’interdis d’aller pour faire je ne sais quoi! C’est bien pour cela que j’ai toujours détesté avoir le rôle du grand frère, c’est moi qui dois jouer aux grands méchants pour t’empêcher de faire des imbécilités. Si tu tiens tant à te suicider, Luhiel, il y a des moyens bien plus simples et bien moins douloureux! »

Se rendant compte soudainement que peut-être que son jugement était excessivement arrêté et qu’il parlait suite à une réaction légitime face à une décision possible de Luhiel d’aller se jeter dans la gueule du démon, Caym se fit violence pour ne pas en rajouter, préférant se rasseoir pour regarder attentivement sa sœur. Prenant ses mains dans les siennes, il se retrouva de nouveau à étreindre la jeune femme, lui offrant derechef toute cette protection fraternelle qui avait toujours été là pour préserver Luhiel de tous les maux et ce quel que soit la nature du dit mal. Même quand Luhiel tombait malade, plus jeune, Caym refusait avec une obstination farouche de se plier aux interdits pour éviter de contaminer tout le monde… Sa place était au côté de sa sœur, point à la ligne.

« Excuse moi mon petit roseau, je m’inquiète pour toi, c’est tout. Nous avons été séparés pendant tant de temps et j’ai si peur de te perdre à nouveau… Je ne peux simplement pas accepter une telle éventualité. Je sais, tu me diras que c’est immature de ma part, surtout venant de quelqu’un qui a vu des dizaines de personnes mourir… Mais entre toi et le reste du monde, il y a toute une marge, tu dois t’en douter… Ne préfèrerais-tu pas que nous confrontions ensemble Sparda, le ramener à la raison et entreprendre cette mission ensemble? Abandonner mon poste ne me fait pas peur et j’ai plusieurs légions qui me suivront sans hésiter, tu n’as qu’à le demander… »

Caym préférait encore risquer sa carrière et le courroux de Rugilian plutôt que d’abandonner sa sœur une seconde fois. Il aurait été inhumain de lui demander de ne pas être prêt à faire ce genre de sacrifice pour la jeune femme et il savait que même si ce n’était pas la grande amitié entre Luhiel et le colonel Mirel, la dame de cœur du général se porterait volontaire pour participer à pareille entreprise si voyage en terres oubliées il y avait. Caym s’était fait une sorte de noyau de personnes extrêmement fiables et dévouées à sa personne et il savait qu’il pouvait à tout le moins avoir d’un simple claquement de doigts un bataillon de la crème de l’élite de l’infanterie rugilianaise prête à exécuter tous ses ordres… Le général Symanth se demanda même quel genre de fous imbéciles étaient les malarians pour laisser l’un des leurs entreprendre un périple si dangereux, seul de surcroit… Oui, Luhiel devait être d’une rare puissance… Mais le nombre l’emporte ou fini toujours par l’emporter sur la force, c’était de notoriété publique…

Non, s’il fallait entreprendre l’impossible, il ne serait pas celui qui reculerait devant la tâche. Au contraire, Caym avait toujours été un des premiers à plonger au cœur de l’action. Ses gallons n’étaient pas dus uniquement à ses manipulations… C’était un militaire de carrière et de talent avant tout. Il n’avait pas peur de grand-chose et encore là, il fallait aller plus loin que les pensées de surface pour trouver de quoi il s’agissait… À bien y penser, il avait toujours fait sa vie pour prouver et se prouver quelque chose… Il était peut-être temps de changer d’optique, de soigner convenablement ses blessures et d’aller encore plus de l’avant. Sans défaire son étreinte, il reprit la parole, murmurant les mots dans le creux de l’oreille de sa sœur, comme un doux secret.


« Je ne peux te le promettre mon petit roseau mais un jour nous ferons face de nouveau tous les trois. Un jour, nous retrouverons notre unité de jadis. Je te l’ai dis Luhiel, s’il faut que je convainque notre frère par la force des armes, je le ferai. Je refuse de laisser ce qu’il reste du legs de mère disparaître sous les lubies d’un alcoolique violent qui a perdu toute dignité et qui n’a rien fait d’autre que d’entretenir une haine insidieuse en moi et Sparda… Tu sais, je me suis souvent demandé comment elle réagirait si elle nous voyait aujourd’hui, où qu’elle soit… Je donnerais ma vie pour redorer le blason si nécessaire… Ce serait, à mon sens, un bien maigre sacrifice… De nous trois Luhiel, c’est toi qui doits vivre. Tu es celle qui a été la moins touchée par la corruption de père et la plus près de ce que défendit en termes de valeur notre mère… »
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MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeDim 24 Jan - 2:16

En entendant la réaction virulente qui ne se fit pas attendre, Luhiel regretta presque d'en avoir trop dit. C'était prévisible que Caym essaye de s'opposer à son idée, bien que naïvement elle n'ait pas cru qu'il le ferait avec autant de conviction. Fermant fortement les yeux pour s'éviter le sermon au volume pour le moins prononcé, la demoiselle haussa les épaules d'un air maladroit tout en se grattant la nuque. Elle balbutia alors quelques paroles reflétant qu'en présence de son frère elle se retrouvait quelque part une âme d'enfant qu'elle jugeait perdue pour toujours:

- Heu... pour le coup je crois que j'aurais mieux fait de me taire.

C'est vrai que c'était la meilleure des solutions a posteriori, car il ne fallait pas être devin pour savoir qu'il essayerait par tous les moyens de la dissuader, quitte peut-être à user des moyens les moins recommandables. Le regardant de ses prunelles angéliques tandis qu'il beuglait littéralement, rouge de rage, Luhiel réfléchissait. Oui en ce moment on aurait juste dit un père qui engueulait sa fille n'étant pas capable de faire autre chose que des bêtises,... et si cela se trouve ils n'en étaient pas si loin. Un voyage en terres oubliées pourrait être son dernier, et c'était en pleine âme et conscience qu'elle voulait y aller. Bien sûr on pouvait aisément croire que c'était parce qu'elle avait cessé de lutter ou de donner la vraie valeur à sa vie, mais de fait c'était même tout le contraire. C'était bien parce qu'elle savait que ses jours étaient comptés qu'elle s'acharnait à vouloir toujours donner tout ce qu'elle avait, à toujours poursuivre les choses jusqu'au bout quel qu'en soit le prix. Si elel avait voulu mettre fin à ses jours elle l'aurait fait lorsque tous les malheurs lui étaient tombés dessus en simultané et non maintenant... Oui elle n'avait pas de raison de faiblir en ce moment, surtout à présent qu'elle avait un tant soit peu renoué ses liens avec Caym. Si elle avait osé penser qu'elle pourrait se réconcilier elle n'aurait sûrement pas misé sur lui mais bien sur Sparda... comme quoi la vie était d'une surprenante ironie.

- Bien sûr que je ne te demanderai aucune aide... Tu le sais bien tu me connais un minimum. Je ne te demande aucune réaction en particulier si ce n'est de la compréhension, même si je peux envisager que cela te soit très difficile. Je ne vais pas là bas dans le but de crever comme une malpropre sous la lame d'un démon infâme... Je ne vais sur place que pour quérir des informations que je ne pourrai pas obtenir autrement. Mes informateurs sont à cours de pistes et moi de mon côté je ne cesse de faire chou blanc. J'en ai assez d'être ballottée à travers tout Erade sans trouver une once de traces de ceux que je cherche. J'ai déjà fait plusieurs incursions en Terres Oubliées, ce n'est pas une nouveauté. Je te reviendrai ne t'en fais pas.

Oui évidemment elle croyait ce qu'elle disait, mais elle ne pouvait décemment le lui promettre car trop de variables parasites entraient en ligne de compte. La vérité perlait à travers ses paroles calmes et si elle n'avait pas une confiance démesurée, elle était consciente de ses forces et ses faiblesses. Il y avait en elle la sérénité de la personne décidée qui sait qu'elle accomplit sa destinée, qu'elle dirige de ses mains ce qui sera son avenir. La Malarian œuvrait pour ce qui lui tenait à cœur et cela se sentait dans toute son attitude comme dans son expression. Ce serait sûrement frustrant pour le Général, mais il était assez bien placé pour savoir que dans ce genre de cas il ne servait à rien de batailler contre la volonté inamovible de sa sœur... Souriant faiblement elle regarda l'engin inconnu que son aîné brandissait sous son nez avec curiosité. Elle comptait bien amadouer la féroce hargne protectrice de Caym avec sa douceur...

- Oui je vais bien aller là bas, que tu me l'interdises ou non, c'est un fait. Si je t'en ai parlé c'est par respect pour toi ainsi que pour signer définitivement une trêve entre nous. Prends ça comme un cadeau de re-bienvenue. Je sais que cela ne te plait pas, et je sais parfaitement qu'à ta place j'aurais eu probablement la même réaction... mais réfléchis. Tu ne voudrais pas que je te quitte en connaissance de cause et que j'oublie malencontreusement de te raconter ce petit « détail »? J'avais deux choix outre celui que j'ai pris: soit te mentir par omission, soit te mentir pleinement... mais je pense que l'un comme l'autre seraient pire. Le mensonge n'est en définitive pas ma tasse de thé, alors je préfère jouer franc-jeu, quitte à devoir reporter mon départ de quelques semaines afin de te convaincre de me laisser partir! Ceci dit je suis disposée à t'en parler plus précisément et à t'expliquer pourquoi j'ai décidé d'entreprendre ce déplacement. Mais si tu ne veux pas savoir...

S'interrompant en laissant sa phrase en suspens, elle attendit qu'il soit à nouveau assis avant de lui prendre une main dans les siennes avec affection. Finalement leur proximité parla plus fort et ils se rapprochèrent de nouveau, s'étreignant tendrement. Le contact était agréable et cela faisait longtemps maintenant qu'elle n'avait pas retrouvé un semblant de paix comme en ce moment. C'était réconfortant et presque capable d'effacer toutes les épreuves passées, y compris le souvenir encore frais de l'enfance de Caym... presque. Posant une tête contre le torse masculin comme elle en avait souvent rêvé, Luhiel se sentait tranquille et plus fraîche dans sa tête. C'était dans ce genre d'instants qu'elle se disait qu'elle avait bien fait de ne pas baisser les bras jusque là, et que la vie valait la peine d'être vécue. De là à se désister de son idée initiale, il y avait pourtant tout un monde !

- Je sais que tu aimerais participer ne fusse que par désir de me protéger, c'est légitime... Mais je ne veux pas que tu abandonnes ton poste et ta nouvelle patrie pour une affaire qui ne durera que quelques jours. Désormais je sais où te joindre et je t'enverrai certainement du courrier pour te tenir au courant de l'avancement des choses... Je veux mener cette mission seule, car c'est à moi qu'il appartient de défaire cette injustice, c'est à moi qu'il parvient de détruire jusqu'au dernier les détracteurs de mon ex compagnon. Ainsi en a voulu un cœur de veuve, et ainsi en a voulu la Justice Malarianne.
Je te l'ai dit je ne compte pas faire de ces contrées damnées ma tombe, alors je te reviendrai pour t'ennuyer encore longtemps. Lorsque tu seras un vieux gâteux et plein de rhumatismes je viendrai encore te titiller afin que tu bouges tes fesses... De toute façon je veux assister à la naissance de tes petits bébés, alors ne crois pas te débarrasser de moi aussi facilement.


Luhiel savait que Caym tout comme Sparda avaient un côté guerrier attaché à l'honneur et à un ensemble de codes que leur père leur avait inculqué à tous les trois... mais elle ne voulait pas les mêler à cette histoire, même si par miracle leur frère décidait d'enfin devenir raisonnable. D'ailleurs en pensant à ce code, elle sourit légèrement... voilà une des uniques choses utiles et précieuses qui leur venait de leur père.
Blottie contre le poitrail masculin, elle semblait plus petite qu'elle ne l'était vraiment, plus fragile aussi, mais elle se porterait très bien de la sorte tant que Caym ne le lui reprocherait pas. Enfin elle se doutait qu'il avait un minimum de tact à son encontre, ne fusse que parce que si elle décidait de s'ouvrir ce n'était clairement pas le moment de faire un mauvais pas qui la conduirait à entamer à nouveau le processus inverse. Restant donc dans le même registre, elle tenta de lui répondre dans leur langage avec une voix mélodieuse ce qui pourrait se traduire par:

- Je ne demande pas mieux que cette utopie puisse un jour devenir réalité... Mais avec ou sans lui, je ne laisserai pas la Mort s'interposer entre nous de si tôt, mon Prince. Et les valeurs que tu me prêtes ne sont qu'une belle inconnue qui toujours m'emballe le soir sans pour autant qu'elle ne m'incarne... Tu ne devrais pas te juger si durement, car si tu as eu la présence d'esprit et le cœur assez grand pour me pardonner, alors toi aussi tu as gardé plus de Mère que tu ne crois.

Je préfère nettement que tu restes ici et que tu accomplisses ton devoir, autant vers ta Relian que vers tes hommes. Le Rugilian aura bientôt besoin de toi... car le Roi va disparaître, je le sais de source sûre.


Cette autre révélation tomba comme une bombe, même si naturellement il y avait fort à parier que son frère le sache déjà. Les ennemis de Nathaniel étaient nombreux et bien placés... alors le danger était partout et nulle part à la fois. Luhiel en savait un rayon à ce sujet, cependant de par son ton elle lui laissa bien comprendre que le sujet à peine abordé était pourtant déjà clos. Il y avait des choses qu'il était bon d'ignorer, c'était lui même qui l'avait dit...
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MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeLun 25 Jan - 1:14

« J’entends tout ce que tu me dis, Luhiel… Mais malgré l’assurance que tu reviendras… Je ne me sens pas plus en paix de conscience à l’idée de te laisser aller là-bas. Comprends bien que ce n’est pas parce que je doute de toi, loin de là et grand mal m’en fasse si cela venait à se produire. C’est juste que je ne saurais me faire à l’idée de te laisser aller au danger tout en restant dans le confort relatif de ce royaume en pleine guerre civile! Je respecte ton choix, je respecte ta volonté… Mais en tant que frère, je ne sais l’accepter, je ne sais le tolérer et ne sais encore moins quoi faire pour d’une part faire mon devoir de grand frère et d’autre part, ne pas te faire de mal en te froissant ou en te donnant l’impression d’être sous-estimée…

Je n’en reviens pas, je suis général d’armée, je peux prendre cent décisions sans même m’interroger sur la validité, sur un plan éthique de la chose, je peux ordonner le massacre de populations insurgées au nom d’un royaume dans lequel je ne crois pas et pourtant… Laisser ma sœur, mon unique sœur, partir pour une mission desquelles elle a en effet de bonnes chances de revenir… Mon cerveau est bien incapable de conceptualiser la chose. Je tiens trop à toi Luhiel… Et cela affecte considérablement mon jugement. J’ai peur Luhiel, je suis terrorisé à l’idée de savoir qu’accepter ton choix, aussi réfléchi soit-il, pourrait faire de nos prochaines retrouvailles moi devant ta tombe. Je sens mon cœur se serrer à la simple pensée de te retrouver, rendu folle par les horreurs qui se cachent en ces terres maudites et te perdre à jamais. Je donnerais cette mobilité durement gagnée qui est mienne, après cinq ans de lutte au moins, pour t’épargner tous les dangers…

Et en même temps… J’éprouve une haine envers moi si viscérale que j’aurais envie de retourner mes armes contre moi. Contre cet imbécile que j’ai été, de croire en un tissu de mensonge, contre ce frère indigne qui t’a abandonné, contre ce prince idéalisé que tu t’es toujours fait de moi qui a préféré sa place au soleil à partir à ta recherche… Une éternité ne saurait me permettre de me pardonner un jour… Même si je pouvais retourner dans le passé, la haine envers moi demeurerait… Je ne sais pas Luhiel, je ne sais plus. Quoi dire, quoi faire, quoi croire… Mon assurance s’est toujours basé sur les faits, aussi minces soient-il. Un millimètre carré de faits me suffit pour monter la plus brillante offensive. Une rumeur bien fondée peut me faire concevoir le piège le plus ingénieux. Un mot et une définition me permettent de faire de recrues incompétentes des soldats d’élite. Mes tes paroles, mes paroles… J’ai l’impression de les entendre mais de ne pas les comprendre. Mon cerveau, aussi génial soit-il, n’arrive à concevoir une réalité gravitant autour de la mission que tu t’es fixée. À mon sens, à son sens, c’est une aberration. Cela ne peut exister. Et je suis incapable de voir de fin heureuse, mon cerveau paranoïaque ne voyant que le pire… J’ai l’air calme, posé, réfléchis en ce moment, mon petit roseau… Mais J’aurais envie d’éclater en sanglots hystériques car je ne sais quel est le meilleur geste à poser pour te préserver. Le pire dans tout cela? Savoir que je vais éventuellement devoir te ramener en cellule, le fait de savoir que je serai une fois de plus celui qui te fera souffrir. Plus petit… J’avais toujours une raison, un objectif en tête. Un rêve. Tu veux savoir de quoi il s’agit? Fou imbécile que j’ai été à cette époque… Je voulais acheter cette petite île que nous regardions tous les trois. Je voulais y construire notre château et je me suis dit que ce que je n’endurais pas, que ce que j’observais me servirait plus tard pour arriver à cet objectif. J’avais négligé un détail : JAMAIS le gouvernement otianais ne vendra ce territoire à un général de Rugilian! J’ai suffisamment d’argent pour l’acheter dix fois cette île, même si j’en ignore le prix! Ce paradis sur terre que je voulais nous offrir est devenu un tourment récurrent, celui d’avoir toujours moins pris que les autres, de vous avoir fais désigner coupable à ma place, tout cela pour me nourrir et m’abreuver aux données observables qui pouvaient être déduites des actes de père… Qui fut un excellent modèle pour comprendre, je m’en rend compte, l’éradien moyen, cette masse d’imbécile pour qui nous donnons nos vies…

Je voudrais tant te convaincre de ne pas aller là bas Luhiel. Mais je sais que je te ferais souffrir et donc je ne peux m’y résoudre. Le dilemme est de taille, entre choisir de me poignarder ou te poignarder…non pas parce que je prendrais plaisir à te blesser mais parce que ma tête me dit que c’est le moyen le plus sur de te protéger. Tu sais quoi, mon petit roseau? C’est uniquement dans une situation de ce genre que je me rends compte que je suis sans doute le plus grand imbécile et le plus lâche des hommes sur cette terre. Je suis incapable de prendre position sur une question simple : te laisser y aller ou tenter de t’en empêcher quitte à mettre ma vie sur le tapis. Ce devrait être simple pourtant, ma foi en toi devrait être suffisante pour te laisser y aller… Mais si imparfait et fragmenté que je suis en moi je ne peux m’y résoudre… La peur est en train de gagner sur le reste…

Je suis désolé Luhiel de toujours être constamment pour toi une source de nouveaux tourments. Comme si ton fardeau n’était pas suffisamment lourd. Mais je veux que tu saches ceci, pur ce que cela a comme valeur. Si jamais pour quelle que soit la raison tu as besoin de moi, par tout ce qui est sacré tant pour moi que pour toi… Demande-le. Viens me trouver, fais moi quérir… Je te promets que même si je suis en pleins ébats torrides avec Relian, je la laisse là pour voler à ta rescousse! »


Le général s’arrêta un moment avant de rire, d’un rire franc et libérateur en s’imaginant à demi la scène… N’importe quel homme aurait d’abord fini ce qu’il avait entreprit et serait ensuite venu… Mais pas Caym. Oh il savait que si ce jour arrivait, Relian serait furieuse… Mais femme d’honneur comme elle était, elle risquait de faire la reprise plus passionnée encore, fière comme elle serait de son amant qui avait su écouter sa tête avant son sexe. Et dans l’armée… C’était chose rare. En fait, dans les postes à hautes décisions, c’était rare. Caym connaissait des conseillers manipulés par leurs maîtresses, qui dispensaient faveurs sexuelles seulement si leur amant exécutait telle action ou prenait telle décision. Mais pas Caym, oh que non! Même la sulfureuse Magdala, sa collègue de la balistique ou l’exubérante Guenièvre, de la magie, deux femmes pourtant magnifiques et pour qui elles étaient le fantasme de bien des soldats n’avaient su ou plutôt n’auraient su l’enlever à sa Relian (qui était au courant des jeux de séduction entre Caym et Magdala mais qui s’en accommodait sans trop de mal, sachant pertinemment que Caym lui était fidèle jusqu’au bout des ongles…) ou encore à son sens du devoir. Regardant sa sœur soudainement d’un regard plus joyeux, il lui offrit un nouveau baiser sur le front, sa bénédiction, ses meilleurs vœux de chance et son aval pour la mission de Luhiel.

« Je me rends compte que je suis effectivement devenu un vieux con à toujours parler, parler et encore parler. Mince alors, la diseuse de bonne aventure avait raison, celle que nous avions été voir étant gamins… Et moi qui pensais que ce n’était que des inepties, ces racontars de charlatans… Un coup de chance, voilà tout! »
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Luhiel Symanth

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Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 _
MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeMer 3 Fév - 9:45

Malgré son côté positif qui était déjà bien rare, Luhiel n'était pas non plus aveuglée ni stupide. Lucide sur généralement tout ce qui pouvait bien lui arriver en bien comme en mal, elle avait bien su que Caym ne pourrait jamais accueillir pareilles nouvelles sans broncher, ou sans tenter de s'opposer à ses plans au moins une fois. C'était un fait en effet... Mais tenter de grappiller quelques miettes d'encouragement et de compréhension n'était pas encore interdit. En outre comment reprocher à cet homme de retrouver un tant soit peu d'intérêt et d'inquiétude pour elle, hum? Elle ne pouvait pas décemment le faire puisque cette simple idée était d'un réconfort sans nul égal.
À sa place elle n'aurait pas pu non plus tenir un discours insouciant et donner simplement sa bénédiction à ce qu'il joue à la roulette russe alors non en définitive elle ne pouvait le juger ni le critiquer pour son comportement, aussi radical soit-il.
Se raccrochant à lui dans cette étreinte si pacificatrice, elle écoutait les paroles de son grand frère avec la même attention que lorsqu'elle l'écoutait raconter des histoires lorsqu'ils étaient enfants. Pourtant elle souriait simplement, béatement comme si plus rien ne pouvait troubler leur entente. De fait maintenant elle était persuadée que depuis que l'ombre de leur paternel avait perdu de son emprise, plus rien n'était assez fort pour se mettre en eux. Même Relian lui semblait en ce moment un obstacle passable, tel était l'état de plénitude dans lequel elle se trouvait. Pourtant les paroles de l'Acrimonieux étaient pertinentes et logiques, bien qu'elle soit loin d'être d'accord avec tout. Ce fut en ce sens qu'elle apporta quelques précisions:

- Je peux difficilement revenir plus folle que je ne suis déjà, mon Prince. Les risques sont moins grands que tu ne le penses... et c'est ton inquiétude qui t'amène à les sur-estimer.
Concernant tes avis par le passé, tu ne dois pas te juger si sévèrement, car si tu as été naïf de croire Père et ses manigances, que doit-on comprendre du comportement de Sparda? Moi-même je ne suis pas du tout hors de cause puisqu'il a réussi à me faire croire que mes deux frères, mon sang... avaient fini par choisir de tracer leur route en lignes ennemies en m'abandonnant, en ne me donnant plus du tout de nouvelles. Il a toujours trouvé plaisir à me rappeler que je n'étais qu'une enfant sans valeur, qu'une fillette qui de toute façon ne vaudrait jamais un homme au combat. Pour lui je n'étais destinée qu'à lui servir d'écuyer et encore même comme ça, liée à ce rôle ingrat j'étais trop souvent qualifiée d'incapable, de bonne à rien. Heureusement avec l'arrivée des Malarians j'ai pu découvrir plus tard qu'il avait tort sur ce point, et je peux dire avec fierté que j'ai toujours tenu tête à n'importe lequel de mes camarades. De fait je n'ai perdu qu'une fois... Lorsque mon maître formateur a voulu me remettre à ma place pour me rappeler que l'arrogance est un vilain défaut. Je l'ai très mal vécu sur l'instant, mais quelques jours plus tard j'ai compris et je l'ai remercié.

Néanmoins je ne veux pas que tu angoisses ou que tu sois triste, tu sais bien que je n'ai jamais supporté de te voir seul dans ton coin, tournant le dos à tout le monde pour pouvoir te laisser aller sans que personne ne le voie. C'est vrai que je n'ai jamais trouvé bon de faire irruption pour te consoler, je n'ai jamais osé... mais malgré tout je savais bien pour quelles raisons tu prenais tes distances, alors le lendemain je venais t'apporter un chocolat chaud et des biscuits fait maison au réveil, tu t'en souviens? Certes tu tirais quand même la tronche parce que tu te levais du pied gauche mais finalement tu n'as jamais été méchant pour aussi loin que je me souvienne.


Luhiel s'arrêta un instant dans ce qu'elle disait, plongée dans les souvenirs aigre-doux qui de plus en plus perdaient de leur connotation amère. En fait c'est peut être parce qu'elle commençait à voir les choses avec plus de recul et de lucidité, ou aussi qu'elle savait maintenant que Caym était bien plus sensible et bon qu'il n'en avait l'air. Elle avait toujours eu un avis assez tranché sur ses frères, jugeant que bien que l'Acrimonieux n'était pas mauvais, il n'était pas aussi juste et droit que Sparda. Ce n'était pas totalement faux... mais pas totalement vrai non plus. De fait c'était le fruit de l'analyse qui ne pouvait être que candide et partielle d'une enfant. Autant dire que tous les éléments ne lui étaient pas accessibles, ce serait plus juste. Enfin qu'importe maintenant. Ils étaient réunis c'était déjà un exploit, et surtout ils avaient trouvé enfin un terrain neutre, loin des rancunes et des querelles. Un jour peut être il serait question de la même chose avec Sparda... peut être, mais cela lui semblait bien lointain. Souriant légèrement à ce que venait de lui expliquer et avouer son frère, Luhiel semblait nichée dans ses bras, comme un chaton qui recherche la tendresse et l'amour lui étant depuis trop longtemps interdits.

- Me ramener en cellule ne sera jamais qu'une formalité, car tu sais aussi bien que moi que d'une manière ou d'une autre je n'y resterai pas bien longtemps. Je suis Malarian oui peut être, mais je suis aussi autant Otianaise que toi, et me faire juger ici... ce n'est pas le meilleur des avenirs pour moi. Sparda aura sûrement des ennuis d'avoir perdu des prisonniers et ce sera bien fait pour lui... j'ai pas oublié qu'il m'a jetée là bas sans daigner se battre. M'envoyer ses hommes pour faire le sale boulot franchement! Il a baissé dans mon estime. Enfin là n'est pas la question, je règlerai mes comptes plus tard, ce n'est pas le temps qui manque.
Pour cette île... - sa mine se fit pensive, comme si elle évaluait les possibilités - Je pourrais assez facilement m'en charger de mon côté vu que je n'ai pas de problèmes en Otian. De fait pour manipuler ces arrogants il suffira que je dise que je me suis faite emprisonner en Rugilian sans raison et que j'ai réussi à m'en échapper, ils voudront peut être bien m'offrir quelque chose en cadeau pour des faits d'armes. Cela ne vaut certainement pas cette île en pesant d'or, mais en tout cas ils seront sûrement ouverts à ce que je veuille l'acheter pour nous. Après tout c'est comme ça qu'ils marchent. Pour eux seules deux choses comptent: les coups d'éclat en Rugilian, et l'argent. Voilà les ingrédients de la si simple recette pour être bien vu en nos contrées... si simple que cela en devient effrayant. C'est bien pour ça que n'importe qui monte aisément les échelons, et que je dois sans cesse y faire du ménage...

Au sujet de cette époque révolue je suppose que tu vas te tourmenter quoi que je dise, je te connais un minimum pour le savoir, cependant... cependant être là sur le front n'était pas ton rôle. Je crois que de toute façon Sparda a toujours eu ce côté chevalier servant et protecteur, que je copiais abondamment je ne le cache pas. Il m'a toujours fait penser à ses guerriers de légende, armé jusqu'aux dents sur son destrier... et d'après ce que j'ai eu vent dans les geôles, c'est ce qu'il est devenu en quelques sortes, bien que je doute que trancher des têtes soit aussi noble que ce que j'avais imaginé jadis. Enfin... tu nous as aussi quelques fois sorti des mauvais pas, je ne compte pas le nombre de fois ou tu as habillement maquillé les preuves de nos bêtises à tous les trois... Tu as toujours eu un don pour nous sortir du pétrin et faire comme si de rien n'était. De plus tu es bien le seul à t'en vouloir puisque ni moi ni Frère ne t'avons accusé de quoi que ce soit. On ne peut pas changer ce que l'on est mon Prince... et moi je suis de la chair à canon ni plus ni moins. Je l'ai toujours été, je le serai toujours et je n'en ai pas honte. De la chair à canon sacrément résistante même, alors bon ce ne sont pas quelques petits feux qui vont m'abattre!

J'ai bien conscience que je ne suis pas infaillible grand frère, mais je ne compte pas me laisser impressionner par l'adversité, ce ne serait pas moi. Je sais que je t'en demande plus que tu ne peux me l'offrir, mais je n'ai pas d'autre choix. Je n'aurais pu m'en aller et retrouver cette prison qui m'angoisse en t'ayant menti sans vergogne. À l'heure actuelle tout sur l'Erade semble chancelant, douteux et enveloppé de mystère. J'ai comme le présentiment que le danger rôde partout, et souvent là où on l'attend le moins. Je ne suis pas non plus rassurée à l'idée de te laisser ici, même si j'ai remarqué que ton armée entière serait prête à se sacrifier pour te laisser la vie sauve. Honnêtement je pense que si je n'était pas engagée depuis de longues années déjà envers les Malarians, j'aurais certainement trahi l'Otian de mon cœur pour servir sous tes ordres.


Le ton était solennel car elle était sérieuse dans ce qu'elle venait de dire. Ce n'était pas sans symbolique car Caym était bien l'un des seuls à connaître l'attachement profond qu'avait Luhiel pour les terres aqueuses où ils avaient vu le jour. Certes elle détestait la suffisance haineuse des nobles, mais pour ce qui était de la patrie... les choses étaient bien différentes. Le port d'Otian était la cachette préférée de sa soeur, surtout lorsqu'elle avait besoin d'être seule ou de réfléchir. Le connaissant par coeur elle se baladait constamment à la cité des mille flots, parcourant les ruelles inégales s'étendant comme un labyrinthe éternel. Oui c'était une confidence ce qu'elle venait de dire, mais le fait est que même si elle n'avait pas dans l'idée de laisser sa caste, elle n'en pondérait pas moins de finir sa carrière auprès de Caym. Les Malarians âgés devenaient soit des Instructeurs pour les plus jeunes, soit des vétérans faisant partie du Haut Conseil... et elle doutait sérieusement avoir les caractéristiques de sagesse et de placidité suffisantes pour en faire partie. Ce ne serait de toute façon pas son style... Pour ce qui était de la première solution cela restait une possibilité comme une autre, mais elle n'avait pas le point capital de lui donner une proximité avec le Général.

- Il y a beaucoup de choses que je pourrais dire, beaucoup que je pourrais penser... mais je ne vais t'en promettre que deux. J'aurai cette île même si il faut que je ruse pour cela... Je te l'offrirai en guise de cadeau à Sparda et toi, et je t'enverrai les titres de possession une fois que le tout sera réglé. Ce sera notre secret... D'autre part... je te promets que je solliciterai effectivement ton aide si jamais je le juge nécessaire, mais je veux que tu en fasses de même.

Ceci était un engagement certain car en situation normale, Luhiel préférerait de très loin mourir à exposer son frère à un danger qui risquait de l'emporter dans la Mort... Cela pourrait paraître banal dans la bouche de n'importe qui, mais pour une guerrière avec autant de fierté qu'elle, il s'agissait vraiment d'un effort. Même à Belgarath elle n'avait pas fait ce genre de promesse... et pour cause. Mettre en danger les gens qu'elle aimait n'était pas du tout dans ses projets. Réalisant qu'elle devrait être plus prudente pour ne pas devoir en venir à l'extrême de recourir à lui, Luhiel se faisait pensive tandis qu'elle le regarda dans les yeux. Rougissant un peu elle fit pourtant la moue quand il fut question de Relian, surtout que ce changement brusque de sujet ne faisait pas des meilleurs effets de style. Le voyant rire elle pinça les lèvres un peu vexée, mais ce qui n'en était que plus comique.

- Ah non! Je préfère encore que tu finisses ce que tu auras commencé, plutôt que tu viennes sur le champ de bataille avec la moitié de ton froc défait ! Hein charlatans? Diseuses de bonne aventure??? Oui t'es un vieux con qui parle trop et visiblement tu es devenu pervers aussi ! Nan mais franchement hein, on parle de venir me sauver si je suis en danger et tout ce à quoi pense mon Prince c'est qu'il va devoir arrêter de s'envoyer en l'air avec sa... sa princesse !!

Elle avait un peu buté sur le dernier mot, alors que son teint avait viré au rouge brique à cause de cette demi colère enfantine. Elle s'en rendait compte mais ne pouvait pas faire autrement, alors qu'elle avait une moue comique sans le réaliser... On pouvait dire que la possessivité était un vilain défaut, surtout quand elle imaginait naturellement qu'elle était la seule « princesse » de son aîné. Ah l'innocence...
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MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeMer 3 Fév - 21:41

« Ce n’est pas ma princesse, mon petit roseau. Toi tu es ma princesse. Relian porte un autre petit nom et ce n’est pas le même que le tien. Quand même, accorde-moi un peu de crédit côté originalité! Tu me connais mieux que cela. Et puis je ne suis pas devenu pervers, soeur indigne! Insulter de la sorte ton ainé! Comme si mademoiselle Luhiel était une sainte! Tu seras aussi venue à moitié nue à mon secours! Et tu sauras que je peux enfiler mon uniforme en dix secondes sans le moindre problème alors me faire prendre en sous-vêtement… Je ne crois pas! »

Rétorqua Caym de bien meilleure humeur, sur le ton de la plaisanterie. En effet, Caym s’était, lorsqu’ils étaient plus jeune, déguisé en plus d’une occasion pour ne pas se faire reconnaître et il changeait si vite ses costumes que Sparda disait que si on baillait trop fort, Caym avait eu le temps de se changer dans l’intervalle… L’atmosphère se réchauffait sensiblement et les choses semblaient en voie de s’arranger. Caym avait entendu ce que Luhiel avait dit… Mais il préférait ne pas commenter. Il ne voulait pas donner l’impression à sa sœur de vouloir rajouter une couche et de creuser le débat… La gardant contre lui, il ne voulait pas vraiment s’en séparer, préférant passer sa main dans sa chevelure, la couver d’un regard plein de tendresse et admirer la femme qu’elle était devenue. Il était si fier d’elle qu’il avait l’impression que son cœur lui crèverait la poitrine pour sortir… La général retrouvait une nouvelle raison de sourire et d’apprécier la vie. Il se considérait comme perdu… Mais il voyait toujours en sa sœur un avenir prometteur. Il savait que d’eux trois, Luhiel serait celle qui passerait à l’histoire. Le monstre de Rugilian lui passerait aux bancs de l’infamie lui… Quant à Sparda, il risquait fort de passer dans l’anonymat s’il ne faisait pas plus de coups d’éclat…

Quittant la chevelure de sa sœur, sa main glissa sur le corps de sa sœur, suivit de sa jumelle et Caym se retrouva à explorer le corps de Luhiel, redécouvrant cette sœur qu’il avait cru perdu. Plusieurs auraient hurlé aux attouchements et à l’inceste… Mais c’était mal connaître le général. Dans le doute, un autre de ses tics, Caym avait toujours eu pour habitude d’utiliser le toucher pour trouver ou ressentir ce que son regard ne pouvait percevoir. Dans ce cas ci, c’était carrément reprendre contact avec Luhiel qu’il avait laissé à la maison jeune fille pour la retrouver jeune femme… S’il existait encore une certaine innocence chez le général Caym Symanth, elle s’exprimait en ce moment. S’il subsistait des traces de cet enfant qui n’avait jamais pu être en Caym, c’était le fantôme de ses petites mains qui reconnaissait tactilement Luhiel. La jeune femme l’ignorait sans doute… Mais il n’y avait que deux femmes dans la vie de Caym Symanth : sa sœur et sa compagne. Il aurait pu avoir toutes celles qu’il aurait désirées… Mais Caym en avait décidé autrement. Il avait toujours eu ses raisons et s’il se justifiait rarement, on était d’ordinaire porté instinctivement à accepter ce qu’il faisait comme choix. Regardant intensément sa sœur dans les yeux, il murmura des mots que seule sa sœur aurait pu entendre. Des mots que si son père les aurait entendu, il aurait sans doute hurlé au scandale. Des mots qui, Caym l’ignorait, exprimaient clairement qu’il restait au moins une part de lui qui était vierge de cette espèce de sombre nature qui l’avait corrompu.


« Je t’aime Luhiel. En tant que femme et en tant que sœur. Je me répète peut-être mais je m’en moque. Jamais plus nous ne serons séparés sauf par la mort. Mon amour, cet amour fraternel et protecteur, saura te protéger ou à tout le moins t’inspirer… te donner une raison de revenir en vie. Après tout… Si tu n’es pas là, qui va dire au vieux con qui parle trop quoi faire? Relian me dit quand me modérer mais tu as toujours été là, par le passé, pour m’empêcher de faire trop de conneries. Tu te souviens quand j’ai voulu tirer au lance-pierre le fils du boulanger quand il t’avait fait pleurer? Pour ton âge, tu savais faire valoir ton point! »

Nouvel éclat de rire de la part du général. Il revoyait une petite Luhiel rouge de colère après son frère et le sermonnant pour ce qu’il avait voulu faire… Car c’était bien connu, Caym savait faire de vrai ravages avec ce truc là. Il avait déjà mit hors course un autre jeune garçon qui se battait avec Sparda. Dans les pommes qu’il l’avait envoyé! D’ailleurs… Caym avait encore cet objet « diabolique » dans son coffre fort, celui à même qui se trouvait dans son bureau. D’accord, ce n’était pas l’arme la plus efficace qui soit… Mais avec les bons projectiles, on pouvait faire de vrais ravages… Chose certaine, d’eux trois, si Caym était le cerveau et Sparda se faisait bras malgré lui, Luhiel était la voix de la raison. Elle avait toujours su se faire plus sage que son frère rancunier ou son frère chevalier… Et les dieux seuls savaient ô combien Caym pouvait être patient quand il décidait de se venger… Luhiel l’avait d’ailleurs sermonné de façon mémorable quand elle avait su qu’il avait quand même tiré sur le fils du boulanger… Et que le dit fils avait fait un superbe plongeon dans la mer depuis le quai sur lequel il se tenait…

On ne se refaisait pas et tant Caym que Luhiel le savait… Mais pour tenir Caym tranquille, Luhiel était difficile à battre. Caym n’avait jamais cessé de dire, surtout à Sparda qu’aucun homme ne le contrôlerait… Quoi que son père avait réussi à diriger une partie de ses pensées… Mais il n’avait jamais fait mention des femmes. Caym était peut-être un salaud de première sur bien des choses mais il vouait un grand respect aux femmes qui, pour en avoir discuté avec Luhiel, avait longtemps intrigué sa petite sœur. Caym lui avait répondu, à l’époque, qu’il ne se sentait redevable qu’à ces dernières qui avait fait énormément pour lui. Des rumeurs avaient circulé sur le sort qui attendait les soldats qui avaient osé s’en prendre à une femme sans défense… Et plusieurs avaient avancé que Caym Symanth devait avoir du démon dans le sang pour imposer de tels châtiments. Il y avait des choses chez Caym qu’il n’était pas nécessaire de comprendre mais qu’il fallait savoir bien présentes et surtout existantes.

Tenant toujours Luhiel contre lui, il se mit à fredonner une vieille chanson qu’il avait l’habitude de chantonner avec elle et uniquement avec elle, notamment quand Caym s’était barricadé dans la chambre de sa sœur malade, se moquant complètement de tomber malade lui aussi. Il avait passé une bonne journée sans dormir, à veiller au grain sur sa sœur et si Caym était d’ordinaire plutôt solitaire, une fois qu’il avait des attaches, il se séparait peu de ceux à qui il tenait. Cela avait été excessivement dur de laisser Luhiel derrière lui quand il était partit pour Rugilian avec Sparda… Et dans ce peu de temps qu’il avait, il faisait le plus pour rattraper ces années loin de sa sœur au mieux qu’il le pouvait. Il ne pouvait prédire les résultats ni même savoir avec certitude si cela aurait des effets positifs à long terme… Mais Caym était du genre à savoir faire les choses quand il le fallait, les bonnes comme les mauvaises. Ses bras ne remplaceraient pas celle de l’aimé de Luhiel qui avait péri, comme ses bras à lui ne pourrait être remplacés par ceux d’un autre. Le rapport affectif n’était pas le même… Et cette douce étreinte respirait respect, fierté et amour fraternel…
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MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeLun 15 Fév - 23:35

- Non non non, ne confonds pas les choses... Je ne serais pas venue nue à ton secours pour la bonne et simple raison que je ne me promène pas en tenue d'Ève, pas plus que je batifole joyeusement avec qui que ce soit. N'essaye pas de faire de ton cas une généralité Caym Symanth ! Sainte? Non sainte sûrement pas, mais de là à me qualifier de libertine, cela sonne un peu comme de l'humour noir. Je n'ai connu qu'un seul homme dans ma vie et je peux très bien me passer de compagnie masculine !

C'était idiot et au fond d'elle elle le savait... mais sa fierté parlait plus fort, dissimulant perfidement le mal être résultant de la perte endeuillée. Solitaire devant l'éternel ce n'était pas demain la veille que quelqu'un pourrait faire admettre à cette jeune femme obstinée qu'elle avait besoin de compagnie à ses côtés, aussi amicale soit-elle. Trop habituée à maintenir une existence indépendante et à ne compter que sur elle-même, Luhiel se complaisait dans cette image froide et implacable qu'elle donnait à tous ceux qui la croisaient... mais la réalité était toute autre. Captive d'un cercueil de glace elle était bien plus que ce qu'elle ne concédait montrer, bien davantage qu'une guerrière courageuse voire téméraire, défiant la mort avec la même fréquence qu'on pouvait prendre un repas. C'était sa manière de vivre, sa manière de se sentir vivante surtout... car depuis qu'elle avait tout perdu il ne lui restait plus qu'une utilité qu'elle pouvait se donner en servant une cause plus grande que ses intérêts personnels, ainsi qu'une vengeance aveugle envers ceux qui avaient changé sa destinée pour toujours.
Malgré tout la manière dont elle s'était exprimée était sur le même ton taquin et détendu, car elle ne tenait pas forcément à retourner à ce côté dramatique et pénible pour tous les deux. Disons qu'elle avait pris la bonne résolution de fuir autant que possible la tristesse pour tout simplement profiter de la présence de son frère, de ces retrouvailles émouvantes et imprévisibles qui de toute façon allaient bien devoir être écourtées à un moment ou à un autre. Savourant paresseusement le toucher affectueux du Général, Luhiel avait les yeux mi clos et demeurait presque immobile. C'était comme si elle retenait son souffle... non de peur mais de bien être, comme pour ne pas le dissuader de s'arrêter. En ce moment les retrouvailles physiques étaient aussi importantes que les retrouvailles morales, surtout si l'on gardait à l'esprit à quel point leurs corps respectifs avaient subi des changements avec l'âge. Pourtant sa timidité était bien ancrée et ne lui permettait pas de se laisser aller à la fantaisie candide de Caym. Sa main pâle se posa simplement sur la poitrine virile à l'emplacement de son cœur et y demeura pour mieux sentir les battements réguliers. Lui rendant alors son regard, elle sourit doucement à ses paroles tout en posant une main caressante sur sa joue.

- Je ne suis pas la plus douée pour exprimer ce que je ressens, mais je sais que je n'ai pas besoin de faire dans le théâtral pour que tu saches ce qui m'anime, mon Prince... Et puis comment pourrais-je oublier tes colères? Je crois que même ceux qui n'ont fait qu'assister à l'une d'entre elles ne peuvent refouler les souvenirs, alors moi... Je ne peux qu'espérer ne pas les voir se reproduire, sinon je devrai à nouveau jouer les moralistes, les mères précoces, en bref tout ce que tu ne veux pas que je doive être. J'aime faire valoir mon point, mais surtout mon poing !

Elle sourit taquine, tout bonnement heureuse d'entendre le rire de son frère. C'était un peu comme des carillons d'une douce mélodie, sonnant quelque part un apaisement bien mérité pour lui. Cela faisait des années qu'elle n'avait entendu ce doux son et c'était quelque part une nouvelle façon de renouer avec leur passé si injustement mis entre parenthèses par les aléas de la vie. Riant de manière plus discrète à cause de cet allégresse communicative, la Malarian était une autre femme, déjà bien différente de celle qui s'était recroquevillée en assistant aux images traumatisantes de leur enfance. S'étant interdit de se laisser aller à la tristesse, aux regrets et aux secrets encore bien gardés, elle tirait pour l'instant un trait sur tout ce qui pourrait gâcher cette entrevue. Se retrouvant une âme d'enfant elle fit un rapide bisou sur la joue de l'Acrimonieux avant de se redresser en position assise, brûlant de questions diverses qui allaient fatalement venir. Sautillant même légèrement, les yeux emplis d'excitation, elle se laissa finalement aller pour l'interroger sur divers thèmes:

- Alors dis moi le papy... Tu as encore fait beaucoup de conquêtes avec Sparda? Qui c'est qui en a le plus au compteur, hein? Et puis... Comment tu as connu ta Relian? Et... et tu terrorises encore tes hommes qui finissent par te comparer à un Colosse des légendes? Allez dis moi tout ! Quelles bêtises as-tu encore faites en mon absence?
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MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeMer 17 Fév - 13:08

« Le papy?! Jeune insolente! Un peu de respect pour ton grand frère non de non! Mais bon, si tu veux vraiment savoir… J’ai repris des otianais en six mois ce que Rugilian avait perdu sur cinq ans. La zone inoccupée a changé et se rapproche davantage d’Otian que de Rugilan à proprement parler. J’ai ordonné aux garnisons en place de creuser des tranchées pour rendre l’avancée de la cavalerie impossible, empêchant une reprise rapide des fortifications en cours de consolidation qui s’y trouvent. Le budget de l’armée, bien qu’important, ne me permet pas d’acheminer autant de matériel que je ne le souhaiterais… Mais bon, Otian va se briser les dents s’il s’essaie avec un assaut classique. Je suis un malin moi… »

Se moquant bien du fait que Luhiel pourrait en fait travailler de concert avec le camp adverse, Caym l’invita à le suivre et lui montra plusieurs cartes qui détaillaient au fond, au fil des ans, ce que Rugilian avait gagné et perdu, avant que Caym ne soit nommé général et ce qu’il avait fait depuis. Luhiel pourrait se rendre compte que Caym avait instinctivement adopté le discours qu’il sortait à qui voulait l’entendre. De un, le réseau de tranchées était bien là, les fortifications étaient plus que complétées et solides et effectivement, si le principal point d’invasion, là où 90% des batailles s’étaient menées, Rugilian était impossible à déloger ou presque. Il était évident que sur le reste de la frontière, là où les assauts se définissaient plus comme des raids et des pillages, rien de réellement significatif, restaient plus à risque. Cependant, une augmentation régulière des troupes de Caym dans et près des postes fronti`re dénotait que le général savait planifier à l’avance d’une part… Et que son intérêt n’était pas strictement militaire. Entre la frontière et la capitale, il y avait une base militaire portant un nom de code et qui n’apparaissait que sur une unique carte… Carte que Caym avait sortit de sa cache personnelle, témoignant en même temps de la confiance qu’il avait en sa sœur.

« Cette base que tu vois est un secret si secret que même Sparda l’ignore. Sparda est tout honneur et gloire et code de conduite… Mais moi je n’ai pas ces… Scrupules, pour ne pas dire faiblesses. Cette base que tu vois me sert de point de transit pour toutes les saisies faites par l’infanterie aux frontières. C’est également un camp d’entraînement secret pour mon élite. Si jamais tu as besoin de quelque chose, rends-toi à cet endroit. Tu y trouveras des alliés, de l’équipement et des armes. Cela ne vaut pas notre île de jeunesse… Mais tu y trouveras toujours des gens pour te soutenir. Ton frère n’a pas changé mon roseau, il a toujours des as dans sa manche! »

Le tout avait été dit de façon à ne pas susciter les mauvaises émotions ou les mauvaises questions. En fait, Caym l’avait pratiquement dit d’un ton enjoué de gamin qui confie un secret à son ami ou à son frère ou même sa sœur… Et en même temps, cela permettait à Luhiel de voir ô combien elle avait acquit à nouveau la confiance de son frère… Cela sous-entendait également que C’était un excellent point de rendez-vous pour le frère et la sœur s’ils voulaient se revoir dans un futur proche… Marquant un temps de pause un peu plus long, le général reprit ensuite la parole, désireux de continuer à répondre à sa sœur. Après tout, il était relativement amusant que de ressasser des souvenirs de ce genre…

« Sparda est loin derrière moi côté compteur bien que nous ayons combattu du côté des terres oubliées… Il fallait bien défendre les avant-postes. Il faut dire que la cavalerie est moins souvent mobilisée que l’infanterie. En fait, toutes les branches de l’armée en dehors de la mienne servent davantage à la défense des terres intérieures ou aux invasions à proprement parler. Pour ce qui est des hommes, évidemment que je les mets tous à ma botte et qu’ils me craignent autant sinon plus qu’il ne me respecte. Quant aux bêtises… Rien qui ne me vienne en tête… Ce qui nous amène au cas de Relian. Toute une histoire ça… Toute une histoire… »

Comment avait-il rencontré Relian? Cela remontait à loin en arrière en fait… Il était simple major à l’époque et il avait prit en horreur la jeune femme qui ressemblait trop à Luhiel à son goût. Le conditionnement posé par son père était encore fort à l’époque et la pauvre Relian avait donc subit à la place de la sœur de Caym une haine qui ne lui était pas destinée. Certes, au final, ils étaient tombés amoureux, Caym finissant, comme toujours, à vaincre ce qui l’empêchait de progresser… Mais cela avait demandé du temps et des efforts… Ne comptant pas mentir à Luhiel, il opta pour toute la vérité et rien que la vérité… Car l’histoire avait une fin heureuse, après tout.

« J’ai connu Relian du temps où j’étais encore simple major. À cette époque, notre très cher père avait encore une emprise sur moi et vu votre ressemblance physique, je l’ai immédiatement détesté et je lui en ai fait voir de toutes les couleurs. Elle commença, avec le temps, à gagner mon respect car malgré le fait que j’étais particulièrement impitoyable avec elle, elle parvint à passer au travers de tout, absolument tout ce que je dressai contre elle. La haine se mua tranquillement en respect et finalement, je dû me rendre à l’évidence : j’aimais cette femme et cette haine n’était pas justifiée car ce n’était pas toi. C’était une autre femme qui te ressemblait et cette ressemblance me faisait souffrir parce que si oui il y avait une part de haine conditionnée… Tu me manquais également cruellement.

Le plus drôle dans tout cela? Elle est passée de personne que j’Avais en grande horreur à ma plus fidèle et dévouée subordonnée. C’est… La femme d’une vie je te dirais. Sur bien des points, vous vous ressemblez. Et je te dirais Luhiel qu’elle est d’une rare noblesse d’âme parce qu’elle ne t’en a jamais voulu. Le fait qu’elle ait souffert, indirectement par ta faute, elle ne l’a jamais considéré comme significatif car elle en est sortit encore plus grandie et forte que si je ne m’étais pas acharné contre elle. Elle a fini par entrer dans ma vie privée comme je suis entré dans la sienne et je pense qu’elle serait plus du genre à t’en remercier à t’en vouloir. Ton prince n’a peut-être pas eu son conte de fée… Mais il est plus que satisfait de l’histoire qu’il a vécu. »


Évidemment, ce qu’il disait était vrai car Caym avait discuté de la question de sa sœur avec Relian en plus d’une occasion et le colonel n’avait jamais manifesté de haine pour la sœur du général. Relian pouvait être impitoyable, certes, mais elle était également capable de bons sentiments. C’était une femme extraordinaire… Et Caym espérait qu’elle et Luhiel deviendrait proches toutes les deux. Pas nécessairement de grandes amies… Mais des alliées à tout le moins. Il y avait deux femmes importantes dans sa vie : sa sœur et son aimée. Si les deux pouvaient s’entendre… Il serait le plus heureux des hommes et il aurait la conscience bien plus tranquille que s’il devait constamment éviter que l’une ne voit l’autre ou alors s’il devait se faire médiateur, rôle qu’il n’aimait pas particulièrement, il fallait bien l’avouer…
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Luhiel Symanth

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MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeMar 23 Fév - 8:20

Un petit rire malicieux se fit entendre face à la réaction de Caym, et à vrai dire cela faisait bien des années qu'elle n'avait pas pu se détendre de la sorte. Toujours à cran, disciplinée et appliquée Luhiel était le prototype même du soldat parfait, prêt à intervenir en toutes circonstances et défendant bec et ongles ses convictions de Justice. Oui peut être bien, mais elle demeurait également une jeune femme qui n'avait pas eu d'adolescence ni l'insouciance liée à cette période de sa vie. Trop tôt propulsée dans des rôles à responsabilité, que ce soit dans la résidence familiale où elle remplaçait sa mère ou bien à la cité Mannam ou l'apprentissage était loin d'être chose aisée; la demoiselle avait très vite du passer à une maturité avant gardiste pour son âge. Mais en ce moment et avec toutes les souvenirs évoqués avec nostalgie au sujet de l'enfance, elle retrouvait petit à petit ce qu'elle avait été tout en rangeant les inquiétudes pour son avenir proche dans un coin de sa tête. Toujours les yeux brillants mais l'air déjà plus calme, Luhiel s'approcha prudemment des cartes que lui montrait son frère tout en écoutant intéressée ce qu'il voulait bien lui expliquer. Elle n'était pas des plus expérimentées pour ce qui était de la stratégie militaire mais ce n'était pas pour autant qu'elle n'en avait aucune connaissance, que du contraire. Disons qu'elle n'avait pas dirigé de troupes pour acquérir l'habitude et l'expérience, ce qui était normal puisque les Malarians n'avaient que très peu de hiérarchie. Deux échelons seulement c'était peu, et entre les maîtres et le conseil il n'y avait que peu de gens. Tous étaient égaux, tous étaient frères... ce qui expliquait que les leaders des missions étaient choisis à l'œil pour les capacités dans un rôle donné ainsi que selon les données du moment. C'était d'une certaine manière un système précaire, qui en même temps avait l'avantage de mettre en valeur les talents de chacun en fonction de leur but ultime.

- Je reconnais bien là ton amour pour les petits soldats quand nous étions petits... Et cette planque... Cette planque pourrait trouver encore une autre utilité, mon Prince.

Acquiesçant sobrement, elle l'écoutait en buvant ses paroles mais pourtant ne comptait pas se servir de cette mine d'informations qui s'étendait sous ses yeux. Du moins pas de manière directe car il n'était pas question de révéler quoi que ce soit à quiconque, mais seulement pour elle car en effet avoir une idée de la disposition géographique des lieux pourrait lui être utile afin de savoir par quelles zones elle pourrait passer en cas d'évasion. Car bien sûr bien qu'elle n'en parle pas à l'Acrimonieux elle ne comptait pas pour autant rester éternellement à moisir dans un cachot rugiliannais pour le restant de ses jours... et il fallait bien penser à une alternative.
Par ailleurs il ne lui avait pas fallu longtemps pour se rendre compte, tout comme lui, que cet endroit à usage militaire pourrait potentiellement abriter quelques objectifs personnels. C'était convenable comme idée et la couverture était loin d'être mauvaise, cependant les risques étaient là et bien là et si jamais ne fusse qu'un deux se faisait prendre la main dans le sac ils encouraient des ennuis, de très gros ennuis. Pourtant elle savait qu'autant lui qu'elle ne se laisseraient pas dissuader par ce genre de « détails », et il est vrai que maintenant qu'elle parvenait enfin à établir des relations proches avec lui elle se refusait tout simplement de laisser les choses se détériorer à nouveau. Pas question de tout laisser tomber par peur de ce qui pourrait leur arriver, elle n'en avait pas le droit... Lui prenant alors la main l'air de rien tandis qu'elle était encore penchée sur les cartes, elle cherchait instinctivement à se donner de la force et se conforter dans les quelques certitudes qui lui restaient. Alors de peur de flancher bêtement et lui faire déshonneur, la Blondine faisait ses réserves afin que plus tard, lorsqu'il s'agirait de retrouver les rats et autres bestioles immondes pullulant dans les minuscules cellules froides déclenchant sa claustrophobie elle puisse tenir le coup. Mais parfois la naïveté de Caym était assez marrante... car visiblement il n'avait pas compris le véritable sens de sa question.

- Mais non idiot... je ne te parlais pas de ce genre de conquêtes, je te parlais de conquêtes tu sais celles avec deux jambes! Hum... par contre le fait que lorsque je te parle de bêtises tu penses tout de suite à Relian, je ne pense pas que ce soit anodin. Hé bien ! Je n'aurais jamais cru que sous cette tête de grosse coincée elle pourrait être portée sur ce genre de choses! Hihi...

Oui oui on pourrait aisément affirmer qu'une fois la bride lâchée, Luhiel était presque hors de contrôle. Assez en tout cas pour aborder des sujets aussi épineux et délicats sans complexes, elle qui d'habitude était assez timide. Enfin parler de l'intimité des autres ne lui posait absolument aucun problème, mais pour ce qui était d'aborder la sienne, c'était une autre paire de manches. En tout cas elle se découvrait une envie pressante de taquiner son frère, de vivre chaque minute avec lui à fond, d'exploiter cette complicité pour la renforcer encore davantage... en bref profiter de lui, sans arrière pensée bien sûr!
C'est pour cela que l'attirant par la main elle l'amena gentiment à s'asseoir pour prendre place sur ses genoux, se blottissant contre son torse comme lors des froides nuits d'hiver lorsqu'ils étaient petits, ce qui trop souvent déclenchait une bouderie d'un Sparda jaloux. Mais là il n'y avait pas de Sparda ni même d'autres personnes, ce qui enfin la laissait dans une intimité propice à cette libération. Le laissant alors poursuivre aussi longtemps qu'il voudrait bien lui expliquer son histoire, Luhiel semblait aux anges... ce qui ne changeait pas pour autant sa méfiance farouche envers Relian. C'était en effet pour le moins brutal de se rendre compte que désormais elle n'était plus la seule dans sa vie, et si son attitude pouvait paraître digne d'une enfant gâtée, la réalité était plus complexe que ça. Depuis sa naissance elle n'avait eu que ses frères et personne d'autre n'avait disputé leur attention étant donné le décès de leur mère. Mais maintenant,... maintenant les choses avaient changé et de toute évidence elle devrait s'y faire. C'était par peur et non par égoïsme qu'elle agissait de la sorte, par peur de le perdre également, même si le caractère irrationnel de cette peur ne facilitait en rien les choses. Son commentaire fut donc sincère mais réservé à nouveau car elle avait la crainte de dire une bêtise qui à nouveau relancerait un débat déjà clos.

- Oui... je ne doute pas que tu aies su choisir, je ne doute pas qu'elle doive avoir une valeur certaine pour te mériter. J'espère juste que tout se passera bien et qu'elle te rend heureux. Je suppose que tant que c'est le cas je n'ai pas de raisons de protester...

C'était vague, c'était flou, mais c'était aussi le mieux qu'elle pouvait faire. Dépasser ses appréhensions de le perdre n'était pas une étape qu'elle pourrait franchir en un claquement de doigts, et être déjà parvenue à accepter l'idée qu'il soit compromis était une avancée non négligeable. Pourtant justement ses pensées se tournèrent vers cette femme qui avait pris temporairement sa place dans la prison... ce qui effectivement lui apprit quelque chose. Que la colonel soit ou non celle qu'il lui fallait elle ne le savait pas, mais en tout cas son geste était honorable et prouvait qu'elle pouvait de grands sacrifices pour lui. Toutefois cette même réflexion l'amena plus loin encore, vers l'idée qu'elle refoulait depuis un moment et qui lui rappelait sans cesse qu'elle devrait tôt ou tard retourner prendre son vrai rôle afin de la libérer... L'idée la tourmentait car être enfermée pour quelqu'un ayant développé un lien si fort avec la nature était à la limite du traumatisant... Mais une chose était certaine: il n'était pas question de jouer les petites natures !
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MessageSujet: Re: Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel)   Réunion de famille en comité restreint (pv Luhiel) - Page 2 Icon_minitimeLun 1 Mar - 18:23

« Oh tu sais… Entre séduire et s’amuser et faire une réelle conquête, il y a une marge. Je suis le genre d’homme que l’on ne peut atteindre avec la flatterie, les pots de vins ou une jolie paire de seins. Les femmes autour de moi sont… Une simple distraction. Une bande de dinde qui veulent mettre un général dans leur lit. En fait, les seules femmes avec qui je joue plus… Sournoisement si je puis dire, ce sont mes collègues générales, Guenièvre et Magdala. Surtout Magdala. Mais de réelle conquête… Sparda me bat sans doute. Il n’y a eu que Relian. »

Aussi surprenant que cela puisse paraître pour certain, Caym avait su être fidèle à une femme et à vraiment aimer quelqu’un. En fait, il aurait été particulièrement stupide de penser le général incapable de tels sentiments… Et c’était justement sur la stupidité des gens que Caym axait la plupart de ses stratégies. Le monde était peuplé d’imbéciles qui ne demandaient qu’à se faire piéger bêtement et stupidement en multipliant gaffes et erreurs tactiques… Celui qui disait que la guerre n’avait rien à voir avec la vie quotidienne, en termes de principes, était le plus sot d’entre tous : si la guerre la vraie faisait certes des morts, il ne fallait pas oublier que la vie en soi était un combat. Un long et rude combat qui ne permettait pas de victoire décisive car l’ennemi était à la fois tout le monde et personne. En fait, la vie elle-même pouvait être l’ennemi, pour les infortunés qui vivaient, par exemple, avec un handicap. Si Caym après cinq années d’enfer avait conclut un cessez le feu avec la vie… Il l’attendait de pied ferme si jamais ce dernier venait à échéance. Le général Caym Symanth était un homme sans peur… Ou tout du moins, sans les peurs les plus communes et les plus classiques. Certains disaient qu’il y avait des sorts pires que la mort… Et Caym savait exactement ce que serait pire que la mort pour lui. Redevenir un jour handicapé. Ce serait le pire des châtiments…

Cela dit, poursuivre dans cette voie nous éloignerait du sujet principal, à savoir, la réaction de Caym aux paroles de Luhiel. S’il préféra ne pas commenter tout de suite sur la réflexion de Luhiel face à la planque, c’était pour une bonne raison : il voulait clarifier certains points avant d’en arriver là. Notamment un point très spécifique qui concernait la femme de as vie, le colonel Relian Mirel. Une femme que Luhiel ne semblait pas porter dans son cœur… Et qui conduisait à une situation qu’il fallait régler dans les délais les plus brefs : Caym ne voulait pas que les deux femmes les plus importantes dans sa vie soient rivales : il avait besoin d’elles à ses côtés et unies, de préférence…


« Tu as du mal à te faire à Relian, je me trompe? En un sens… Je peux parfaitement le comprendre. Pendant des années tu as été la seule femme à partager mes confidences… Et oui Luhiel, tu es en droit de protester. Je ne te forcerai jamais à accepter Relian. Ce serait mesquin de ma part. Je te demande par contre de lui laisser une chance et je lui dirai de faire de même avec toi. J’ai besoin de vous deux à mes côtés et dans le même camp. Ne me forcez pas à choisir qui je préfère face à l’autre… »

C’était là une décision que le général ne désirait pas prendre. Il aimait Luhiel comme un frère aime sa sœur et il aimait Relian comme un homme aime sa femme. Deux types d’amour complètement différent donc et cela reviendrait à comparer des lances et des épées : cela ne se faisait pas. Chaque chose avait son utilité, chaque relation sa raison d’être… Et Caym ne comptait pas voir la relative stabilité de son petit monde balayée d’un geste de la main par une rivalité qui n’avait pas lieu d’être. Il avait suffisamment de choses à considérer, à décortiquer, à analyser et à prendre en compte sans en plus devoir gérer une querelle basée sur une jalousie qui n’avait pas lieu d’être entre Luhiel et Relian. Lui le premier n’aurait pas été jaloux du compagnon de Luhiel et à ce juste titre, il s’attendait à ce que Luhiel soit en mesure de faire de même. Il ne demandait pas non plus l’impossible à sa sœur, loin de là, il ne lui disait pas de devenir la meilleure amie de Relian. Simplement une allié, une personne sur qui le couple pourrait compter en cas de problèmes. Et les divinités seules savaient quels nouveaux problèmes finiraient par arriver en Érade déjà en proie à un bordel monstre. Un militariste comme Caym ne devrait pas, en théorie, être dérangé par une tournure plus dramatique encore des choses… Mais le général savait que le moral ne pourrait être maintenu éternellement au sein des troupes si les conflits armés se poursuivaient trop longtemps. Les pertes en vies humaines avaient un impact excessivement sévère sur le moral des civils et des militaires et si des traités de paix ou tout du moins des cessez le feu n’arrivaient pas dans les mois à venir, Érade se transformerait en un foyer inextinguible de guerres civiles, de révoltes et d’un chaos sans précédent. Il y avait toujours des limites à ce qu’un être pouvait endurer... Et Caym voyait le point de non retour arriver au pas de charge, ce qui n’avait rien mais alors là rien de rassurant. C’était même particulièrement préoccupant.

« Tu sais Luhiel, j’aurais été plus jaloux de Sparda que de ton compagnon. Lorsque nous étions petits, j’ai toujours cherché à être… Ton favori, ton champion en quelque sorte. Il existe des choses que l’on ne s’explique pas nécessairement… Mais je savais que je devais rester le plus près possible de toi. Un instinct plus que d’autre chose, c’est ce que l’on pourrait se demander… Mais je n’en suis pas certain. En fait… Je ne saurais dire pourquoi mais je pense qu’il y a plus qu’un simple amour entre frère et sœur qui nous unit. Je ne saurais dire quoi… Mais je sais que quand c’est Sparda qui a tes faveurs, cela vient me chercher… Terriblement même… et encore, je ne saurais dire s il s’agit réellement de jalousie…

Que l’on se rassure tout de suite : il ne s’agissait pas d’une confession d’un amour incestueux, loin de là. Simplement un aveu sur des sentiments que le ô combien rationnel Caym Symanth ne savait expliquer. Caym était certes un être de raison mais ceux qui le connaissaient bien savait qu’il avait un puissant instinct sur bien des choses, ce talent donc qu’il avait pour rester un pas en avant de tout le monde. S’il le tenait d’un don venu d’il ne savait d’où ou d’un trait génétique quelconque, il n’aurait su le dire… Mais il savait par contre que bien souvent, il en venait presque à savoir ou ressentir certaines choses avant qu’elles ne se produisent. C’était difficile à expliquer mais Luhiel qui avait été bien souvent aux côtés de son frère savait parfaitement à quoi il faisait référence. Notamment à cette journée des années plus tôt quand tous les enfants du village avaient joué aux soldats et que le commando de Caym, composé de Luhiel, Sparda et lui, sous ses conseils, avaient évité les efforts combinés des autres commandos pour les sortir du jeu en premier… On l’avait d’ailleurs accusé d’avoir triché, alors qu’il avait simplement usé de son instinct et de sa logique pour prédire les mouvements ennemis...

« Tu sais, par rapport à la planque… Si tu as des idées, je suis très ouvert à en prendre connaissance. Après tout, je suis ton frère et également l’esprit curieux et analytique que tu as connu quand j’étais plus jeune… »
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