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.:.[ Histoire :



Zapan est né dans les Tréfonds de l’Enfer dans les Terres Oubliés alors que la guerre entre les Mortels et les Immortels n’avait pas encore pris fin. Créature difforme et primaire, il découvrait son nouvel environnement avec étonnement. En proie à de multiples émotions il lui fallu longtemps avant de comprendre sa propre nature et où il était. Progressivement au fil des siècles il se forgea une identité, une personnalité et arpenta les Enfers en accumulant les combats et les épreuves. Ses origines reste mystérieuse, on sait uniquement qu’il est né à proximité d’un fleuve de sang, dans une des nombreuses fosses des Enfers. Un lieu où pourrissaient les démons trop faibles et les restes des humains que les démons capturaient à l’époque. Ce texte relate la naissance de Zapan.

« Un démon n’est que le reflet des vices des humains »

La fosse infernale empestait le sang et le souffre. Situé dans les plus noirs gouffres du Tréfonds des Enfers, il s’agissait du repaire des perdants. Agités de soubresauts sismiques, de grandes langues de feu sortaient de la croûte terrestre pour venir s’ajouter au fleuve de sang et de chair tumultueux qui remplissant la fosse. Les ardentes flammes volcaniques réchauffaient encore davantage cet océan sinistre. Les lueurs orangées du feu se mêlaient à la couleur rougeâtre du fleuve, illuminant d’une lumière démoniaque les parois du gouffre. Suivant son court, le fleuve morbide se déversait à torrent vers les entrailles de la terre. Par moment sa surface tranquille était troublée par la chute de quelques corps inertes ou pierre qui finissait happer par la monstrueuse mixture dans une série de crépitements macabres. C’était ici que les plus faibles terminaient leur parcours ainsi que d’autres infortunés prisonniers humains qui avaient cessé d’amuser les démons. L’engeance des enfers étaient autant connu pour ses appétits monstrueux que par la vitesse avec laquelle ils se lassaient de leurs jouets.

Le fleuve de sang était donc seul témoin de la déchéance de certains et garant du repos d’autres. Il ne laissait aucunes traces, continuant sa trajectoire. Des volutes épaisses de fumées puantes s’exhalaient en contrebas où le fleuve terminait sa course. Un lieu impropre à la vie, un lieu maudit même en ses terres damnées et pourtant…Une parodie de vie s’efforçait de survivre. Empâté dans une succession de couche crasse de lave molle et de chair carbonisé, une horreur abominable s’extirpait à grand effort de son cocon. Qui pouvait dire quel dieu avait choisi de créer une telle injure à la vie ? Une tête au faciès hybride sortait d’un cou noirâtre accroché au reste d’un corps tout aussi difforme, encore attaché au sol. Une conscience maligne aux relents maléfiques naissait déjà dans les minuscules orbites illuminées de l’horreur. Bien décidé à s’imposer dans cette réalité, la créature sortit de son carcan organique en le fissurant avec force, projetant des esquilles dans tous les sens. Arqué sur quatre pattes, on ne pouvait dire avec certitude ce qu’elle était exactement.

Exerçant une série de pas désorganisés à l’aide de ses nouveaux membres, le démon considéra son nouvel environnement. Elle se trouvait au fond d’un gouffre, à côté d’un fleuve abominablement chaud. Le sang froid qui coulait dans ses veines lui permettait d’ignorer cette canicule. Ses premières pensées commencèrent à naître dans son cerveau : ce fut l’envie. L’envie de se nourrir, l’envie d’explorer ce nouveau monde, l’envie de s’échapper d’ici. Puis tour à tour elle fut colérique : pourquoi était-il si chétif ? Puis la fierté et la luxure : avec ses épaisses griffes et sa carapace luisante il semblait être une formidable créature de destruction. La gourmandise : une faim titanesque le saisissait. La paresse : il était bien ici, la tiédeur qui l’environnait lui semblait confortable, il pouvait tout aussi bien rester ici. Chassant toutes ses émotions nouvelles de son esprit encore tout jeune, il entreprit de commencer par sortir ici.

Il ne connaissait pas encore très bien ce nouveau monde, mais son instinct lui criait que s’il restait ici il n’allait pas tarder à mourir. Exerçant ses nouvelles facultés et son nouveau corps, il escalada prudemment la paroi. Ses griffes acérés taillèrent la roche et crissèrent avec force alors qu’il hissait son épaisse masse hors de cet endroit qui lui semblait trop étouffant à présent. Petit à petit il grimpa prudemment, ses sens lui dictait de modérer sa vitesse s’il ne voulait pas finir écraser. Le regard rivé vers le sommet il savait que quelque chose de plus intéressant l’attendait en haut. Une curiosité animale l’avait saisi. Enfin il termina son ascension et c’est plus affamé que jamais qu’il arriva sur un promontoire rocheux. N’ayant pas conscience du temps, il découvrait face à lui une étendue ténébreuse où aucunes lumières ne semblaient filtrer. Curieusement cela semblait lui convenir, dans les ombres il se sentait comme…chez lui. Son esprit lui murmura alors que cela ne signifiait pas qu’il était seul. Soudainement sur ses gardes il huma ce nouvel air.

Des fragrances de chair fraîche et de métal arrivèrent à ses narines frémissantes. Le goût cuivré du sang emplit sa bouche alors qu’une bave abondante lubrifiait ses crocs. Il y avait de quoi le sustenter tout près. Il s’engagea hardiment dans les ténèbres et fut bientôt assailli avec force par une autre créature. Sensiblement plus grande que lui, elle semblait déterminer à le tuer. Une envie qui était réciproque. Le démon découvrit alors le goût du meurtre et combien il serait bon pour lui de plonger ces crocs et ses griffes dans un être vivant. Il quitta ses pensées pour se concentrer sur son opposant. Ressemblant à un canidé, il ne semblait pas doué de conscience comme il l’était. Cependant les cornes imposantes qui s’étalaient en fleur sur son front compensaient ce désavantage. Situé à quelques pas de sa cible, il frotta le sol de sa patte et grogna en guise de menace. Le nouveau né ne fut intimidé et se contenta de se mettre en position de combat lui aussi.

Cette nouvelle expérience avait quelque chose de plaisant pour lui. Le combat démarra lorsque le canidé cornu se jeta d’une détente sur le démon. Celui se contenta de l’esquiver avec agilité, découvrant la souplesse de ses nouveaux membres et sauta avec fureur sur son dos. Bien décidé à ne pas s’arrêter là il plongea avec avidité ses crocs dans son cou et déchira sa carotide. La veine mise à nue fit jaillir un flot de sang qui aspergea la créature. Bientôt le canidé tomba au sol dans un nuage de poussière. Le nouveau démon venait de venir à bout de son premier adversaire et il ne serait surement pas le dernier. Malgré sa carcasse décharnée il semblait fournir un repas décent. Plongeant ses crocs dans une de ses cuisses il en arracha un long morceau de chair qu’il s’empressa d’ingurgiter. La viande au goût âcre convenait à ses papilles et lui donnait une nouvelle force. Une fois fini il reprendrait son ascension pour aller toujours plus haut. Oui…il ne s’arrêterait qu’une fois au sommet…



Les années passèrent et s’écoulèrent. La guerre avait pris fin alors que Zapan avait fini par se transformer en quelque chose d’autre en accomplissant son évolution. Dorénavant bien plus fort, endurant et rapide qu’il ne l’avait jamais été. Il découvrit de nouveaux horizons et exerça ses pouvoirs. Il fut également de nombreuses fois invoquées par différents sorciers, leur faisant parfois payer leur audace. Mais jamais alors il ne s’était risqué au-delà des Terres Oubliés. Ce fut alors le moment où des sorciers du sombre monarque Anémonius l’invoquèrent pour qu’il serve ses sombres dessins. Voyant le côté amusant de la chose il accepta. C’est donc au nom du roi de l’époque qu’il s’amusa à semer le chaos et la destruction, ainsi que d’autres démons, sur le royaume. Tout cela lui convenait amplement juste au moment où il dû servir dans l’armée du roi. Bien que mécontent de devoir se mettre au service exclusif d’un humain l’opportunité de faire un massacre le ravissait. Cependant comme tout le monde le sait l’armée disparue par le fait de la Pierre sacrée et il dû battre en retraite vers le Terres Oubliées comme ses semblables. Le récit ici raconte cet épisode.

« Nous devons changer et changer encore, pour que le changement nous gouverne, car nul être, Dieu ou mortel, ne peut capturer ce qui n’a pas de forme »

Il avait indéniablement changé. Son corps ténébreux était bien plus grand qu’il ne l’avait été, recouvert d’une seconde peau bien plus solide que les armures des pitoyables humains qui l’entourait. Cela ne faisait pas si longtemps pour lui qu’il avait évolué. Il ne cessait de s’extasier sur ses nouvelles prédispositions. Ses griffes acérés, son corps solide et musculeux et son visage dont il tirait une certaine fierté. Contemplant son reflet sinistre dans une flaque d’eau croupie il palpa ses traits à l’aide de ses doigts. Assurément sa beauté démoniaque n’avait pas d’égal. Il était réellement devenu un monstre de puissance, les sacrifices qu’il avait dû accomplir étaient à la hauteur de la récompense. Soudain un soldat malencontreux marcha dans la flaque d’eau, troublant son reflet. Grognant sa fureur, il pointa un regard furibond contre l’impudent. Un mortel de l’armée d’Anémonius dans son équipement de combat complet. Il devait surement chercher à regagner son unité et pour cela il avait dû se décidé à braver le campement des démons.

Peut lui importait qui était ce maudit humain. S’il croyait que les démons étaient ses alliés et ne risquait donc pas de lui faire du mal il se trompait lourdement. Ils étaient nombreux à se déclarer soulager d’avoir de tels créatures à leurs côtés, mais ils ne savaient pas qu’en échange des services que rendait les démons ils demandaient généralement en retour le centuple. Et la récompense qu’ils exigeaient ce faisait généralement au prix du sang. C’est donc une poigne d’acier qui empoigna la nuque fragile du malheureux soldat. Se levant de la souche qui était son siège, Zapan porta le corps gesticulant du mortel au dessus du sol. Les yeux exorbités il tentait vainement de se dégager de l’étreinte mortelle tout en émettant des cris étouffés inaudibles, pour le plus grand amusement des autres démons. Le démon aux longs cheveux sombres plongea son regard de braise dans les yeux de l’humain et la supplique muette qu’il y lit lui inspira le plus profond mépris. Se saisissant de sa lame il transperça avec une lenteur délibéré le poitrail de l’humain.

Encouragé par ses confrères démoniaques, il enfonça son épée de plus en plus loin dans le corps du soldat qui avait peine à hurler sa douleur, la commissure de ses lèvres se pourprant déjà. Zapan ne s’arrêta que lorsque sa lame émergea entièrement dans le dos de l’impudent. Agité des derniers soubresauts de vie l’humain fini par expulser son dernier soupir. Jetant le cadavre d’un geste dédaigneux, le démon en avait fini. Ce meurtre avait calmé ses nerfs et rassasié ses camarades qui se partageaient le corps. Le son sourd d’une corne sonna le signal du début de la bataille. Une clameur guerrière empli le camp démoniaque alors qu’ils se saisissaient de leurs armes pour quitter précipitamment leurs places et regagner les rangs. Sa lame dans la main, Zapan était prêt à goûter une fois de plus au sang humain. Il se fichait de la victoire ou de la défaite d’Anémonius, répandre le sang lui suffisait amplement.

L’immense armée se mit en branle et une fois de plus le démon apprécia l’ordre avec laquelle les humains se préparaient lorsqu’il s’agissait de s’entretuer. C’était comme s’il vouait un culte à la guerre, une soif meurtrière que même les démons n’arrivait pas parfois à sublimer aussi bien que les mortels. Légion d’acier et de fer, l’armée se déplaçait lourdement laissant derrière elle une terre calcinée. Rassemblant toutes sortes d’espèces l’ost malfaisant semblait à même de venir à bout de n’importe quel opposant. Zapan ne connaissait pas les forces d’en face mais il était presque certains qu’ils n’arriveraient pas à venir à bout de cette force monstrueuse. De plus il avait déjà vu le roi en action et en avait frissonné de peur. Un individu qui pouvait inspirer de la peur à un démon était quelqu’un à ne pas sous-estimer. Enfin l’armée émergea des collines pour se placer sur une plaine où leurs adversaires étaient déjà.

Le nombre et la sauvagerie étaient pour eux. Les soldats frappèrent le fer de leurs épées contre leurs boucliers en une provocation sauvage tandis que les démons se contentaient d’hurler des malédictions et de se préparer. Le général fit son apparition au délire de ses troupes. L’attaque était proche ! La fin aussi. Un simple signe de la main du sombre monarque provoqua l’hallali. Les deux armées s’élancèrent à travers la plaine. Les démons en première ligne, ils voulaient être les premiers à verser le sang. Zapan franchit la distance d’une foulée rapide. Il ne fallut pas attendre longtemps pour établir un contact violent. Les boucliers volèrent en éclats, les lances furent brisées, les épées s’abattirent, le sang gicla et les hommes moururent. Evitant avec agilité une hallebarde, le démon plongea son fer démoniaque dans la gorge de sa première victime qui mourut dans un gargouillement immonde. Le chaos était total. La masse compacte de corps empêchait presque le moindre déplacement.

Le démon frappa tour à tour et les têtes se décollèrent de leurs épaules sur son passage. Sa chitine ne tarda pas à se recouvrir d’une nouvelle couleur rougeoyante. D’un solide coup d’épaule il jeta un homme d’armée à terre et savoura sa panique. Levant son épée bien haute il s’apprêta à en finir avec lui. C’est alors que le rideau de lumière s’abattit. Une lueur aveuglante allait croissante dans les rangs de l’ost d’Anémonius. L’armée de l’Alliance reflua soudainement. Zapan se tourna vers cette manifestation lumineuse qui lui blessait les yeux. Soudain il sentit un imperceptible changement dans l’atmosphère et ses instincts lui crièrent trop tard le danger qui venait. Le souffle apocalyptique balaya les soldats comme des fétus de pailles. Telles des poupées désarticulés entre les mains de quelques dieux sauvages, les troupes en armures s’éparpillèrent ainsi que la cavalerie lourde. Le démon fut jeté au sol et le néant se fit.

Il ne tarda pas à rouvrir les yeux, réveillé par un grondement sourd. Il parvint à entendre des cris, des exclamations de joie. S’appuyant faiblement sur son épée il constata abasourdis qu’il ne restait pratiquement rien de l’armée. Quelques survivants formaient les lambeaux de la formidable armada. Les Guerriers de l’Alliance, quant à eux, progressaient d’un élan nouveau . Sentant une douleur irradié de son bas-ventre. Zapan s’aperçu avec horreur qu’un fer de lance chauffée à blanc avait percé son armure organique. Bien trop faible pour survivre à l’assaut qui se préparait c’est avec le goût amer de la honte qu’il se décida à se retirer.

De retour aux Enfers il dû batailler pour ne pas finir tuer par ses congénères. Il menaça un esclave humain de le soigner. Le guérisseur lui annonça terroriser que ses blessures étaient trop grave et qu’il ne lui restait plus longtemps à vivre. Cependant Zapan savait que son organisme serait à même de supporter ses dégâts. Soigné sommairement, une torpeur l’envahit. Bien trop faible pour se maintenir debout, il se trouva un refuge où il pourrait se ressourcer en paix. Un caveau vide accueillit son corps meurtri. C’est à ce moment là qu’il fut assailli par ses ennemis. Les démons trop heureux de se débarrasser de lui le murèrent dans son propre tombeau. Neuf siècles passèrent et Zapan se résigna au fait qu’il allait finir par mourir ici. C’est l’action inconsidérée d’un sorcier novice qui le libéra. Neuf siècle l’avait rendu de nouveau faible mais il était libre et l’éternité s’étendait devant lui pour retrouver son statut d’autrefois. Il commença son renouveau en faisant du malheureux sorcier sa victime. L’histoire ci-contre nous conte cette péripétie.

« Personne n’est assez insensé pour préférer la guerre à la paix. En temps de paix les fils ensevelissent leurs pères ; en tant de guerre les pères ensevelissent leurs fils. »

Un nouvel éclat de lumière verdâtre surgit tandis qu’une fumée noir s’élevait en volutes paresseuses. Une silhouette malingre masquée par une longue cape sombre murmurait des incantations obscures dans un langage mystérieux. La modeste cave de l’auberge du Sabot Fendu n’avait pas tardé à subir une profonde transformation depuis que l’apprenti sorcier Voël était arrivé ici. Ceci étant ce n’était pas les cadavres pourrissant des propriétaires qui allaient s’en plaindre. Ceux-ci avaient eu la malchance d’avoir été choisi par Voël qui n’avait pas hésité à se servir des lieux comme sa nouvel demeure. Situé en bordure d’une route obscure du royaume de Rugilian personne ne s’apercevrait de la disparition des tenanciers. Et même si quelqu’un était envoyé il n’avait pas l’intention de s’attarder ici. La gloire l’attendait et croupir dans une cave humide d’une auberge miteuse ne le séduisait pas beaucoup. Une aire vierge avait été aménagé au centre de la cave, c’est ici qu’avait été disposé le nécessaire pour l’invocation.

Le cercle aux motifs tortueux avait été tracé selon les règles, les bougies disposés dans le bon ordre et chacune avaient été allumés selon les formules inscrites dans le grimoire millénaire qu’il avait dérobé à son maître. Il ne manquait à présent que le sacrifice pour conclure le pacte et ouvrir le passage vers le royaume éthéré. L’excitation rendait Voël fébrile, ses mains tremblantes égrenaient un chapelet d’ossements humains tandis qu’il s’approchait de la fin du rituel. Il entrait dans un territoire nouveau. Bien évidement il avait déjà fait des invocations lors de son apprentissage mais cela n’avait jamais été plus gros qu’une poule ou une chèvre. Il s’agissait ici de convoquer un puissant démon ! Un être maléfique qui le servirait corps et âme ! L’idée de posséder un tel monstre sous son joug rendait l’apprenti sorcier euphorique. S’en était fini des mises en garde et des remontrances stupides du vieux crouton, il évoluait seul à présent !

Sa langue délia les derniers mots du rituel alors qu’il plaçait au centre du cercle les deux cœurs rabougris de ses victimes. L’aubergiste et sa femme étaient un sacrifice nécessaire. Il n’était pas spécialement fier de son acte mais il le savait indispensable. Seul l’usage du sang pouvait attirer un démon. Tout était fini à présent, il ne restait plus qu’à attendre. Voël ne savait pas ce qui allait apparaître. Ce hasard le rendait mal à l’aise quelque part. Il avait beaucoup lu sur la nature des démons et leur tempérament, et il n’avait aucune envie de finir sous les crocs de son invocation. Mais pour le moment rien ne se passait. Les lueurs verdâtres des bougies se reflétaient sur les parois de pierre de la cave. Un silence morne régnait. Le souffle court le sorcier craignit d’avoir échoué dans sa manœuvre lorsque soudaine une sphère de ténèbres surgit de nulle part émergea au centre du cercle. Alimenté par les fumées sombres des bougies elle gagna en masse. Grossissant à vu d’œil elle se déforma progressivement pour prendre une forme particulière.

Le cœur battant Voël exultait. La forme noire laissait peu à peu place à une créature d’apparence humanoïde. Une aura menaçante l’entourait et il exsudait de sa puissante carcasse un halo ténébreux qui le glaçait jusqu’à l’os. Une chitine rugueuse recouvrait sa charpente puissante. Accroupit au milieu du cercle il ne semblait pas esquisser le moindre geste hostile. Le sorcier aperçu ses griffes acérés et eut un frisson de panique. Pouvait-il vraiment commander à ce monstre ? Le démon ouvrit les yeux : révélant des orbites habitées d’une lueur démoniaque au vert éclatant. Levant lentement la tête il considéra le sorcier d’un œil curieux. Le souffle court, Voël se demandait qu’est-ce qu’il avait eu l’audace d’invoquer. D’une voix tremblante à peine audible il parla au démon :

-Moi Voël mage noir t’ordonnes de sortir du cercle et te mettre dès à présent à mon service.

La créature se releva lentement et exposa davantage son corps puissant aux yeux du sorcier. Au soulagement de son invocateur il sortit docilement du cercle d’une démarche saccadé. Il le surplombait d’au moins deux têtes et c’est en baissant les yeux qu’il le fixa de son regard infernal. Voël se cru à l’abri et commença à parler.

-Tu peux dès à pré…

Il fut coupé dans son élan lorsque la griffe mortelle du démon déchira ses entrailles pour transpercer sa panse. N’ayant songé à invoqué aucuns sorts de protection, le novice se maudit pour son imprudence tandis que l’engeance démoniaque saisissait sa tête pour l’approcher de son propre visage. Une haine sans âge luisant dans ses orbites et c’est une voix caverneuse qui retentit dans la salle. Une voix aux accents métalliques qui transi de peur le sorcier.

-Tu ne sais même pas mon nom et tu veux me commander ? Tu fais fi de la protection que t’accordes le cercle sans prendre gare. Tu oses sous-estimer un démon. Quel fou es-tu pour croire que tu pouvais côtoyer les créatures infernales aussi aisément ? La mort sera la seule récompense de ton audace cloporte !

D’un geste brusque il mit fin à la vie de Voël en lui tranchant la gorge. Les griffes d’acier mordirent dans la chair tendre de son cou. Le sang se répandit en cascade et gorgea sa toge sombre. La renaissance de Zapan commençait dès aujourd’hui ! Une vengeance sans nom allait s’abattre sur ceux qui avait osé l’attaquer.

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.:.[ Physique :

La nature d’un démon est mystérieuse et changeante, cela vaut autant pour son physique que son caractère. Ainsi Zapan a fortement évolué au fil des siècles, une lente évolution qui l’a profondément transformé sur tous les plans. Avant d’atteindre l’apparence humanoïde massive et puissance qui le caractérise aujourd’hui, il est passé par de multiples autres plans physiques. Contrairement aux humains, Zapan n’est pas constitué de chair et de sang mais d’un substitut démoniaque, qui a émergé de la fange putride des Tréfonds des Enfers, alors habité d’une sinistre conscience malveillante. Comme bon nombre de ses « camarades », Zapan est né de constitution frêle et d’apparence faible. Enfant des cadavres, le démon était en proie à un tourbillon de nouvelles sensations et émotions, un trouble qui se reflétait sur sa chaire. La chose qu’il était alors était bien loin de l’être humain et encore plus de son apparence actuelle. Assemblage d’instincts et de pulsions primaires, la chose se tenait à quatre pattes et était un monstrueux hybride d’être humain et d’un quelconque monstre des profondeurs.

Mesurant dans les 1m20, doté d’une carapace d’un noir luisant qui dissimulait un réseau de griffes, crocs et autres chitines rugueuses. Des membres courts mais assez solide pour porter sa lourde carcasse, un crâne oblong allongé, une longue queue doté de barbillons acérés et une gueule garnis de crocs. Tels étaient ses attributs à son origine. Très vite la conscience maligne de la créature comprit qu’il devait quitter cet état de faiblesse précaire et s’élever au plus vite sinon il ne ferait pas long feu au milieu de son engeance. Les démons, on le sait, sont propres à éliminer les plus faibles de leur race. Zapan se laissa guidé par ses instincts et suivi un chemin sanglants fait de carnages, de combats et d’affrontements impitoyables avec ceux de sa race. Le démon mineur qu’il était alors commença à gagner en force, en endurance, en vitesse et en assurance. Il était alors prêt à entamer sa prochaine étape de transformation physique et prendre l’apparence qu’on lui connait actuellement.

Après une longue période de stase le démon émergea sous une nouvelle forme qui convenait davantage à ce qu’il était devenu. D’apparence humaine il gardait cependant de nombreuses caractéristiques de son état démoniaque. Son corps à la carrure puissante abritait de puissants nœuds de muscles qui parcouraient ses membres, un réseau solide de fibres musculaires se dessinait aisément sur son impressionnante charpente au teint sombre. Sa taille dépassa les deux mètres, il quitta ainsi le ras du sol pour côtoyer les hauteurs. En lieu et place de sa carapace luisante, un mince alliage de cuir bouilli et de chitine avait recouvert son puissant corps, épousant les contours de ses biceps et de ses abdominaux. Comme une deuxième peau, cette carapace faisait office de vêtement. Ses mains solides étaient devenues de redoutables serres et ses jambes semblaient capables de le porter sur plusieurs kilomètres sans fatiguer à présent. Il avait pris une apparence humaine mais était bien plus que ça. Le poitrail large et gonflé de vigueur, sa force était devenue exceptionnel au détriment de sa vitesse d’antan. Ses réflexes avaient encore augmenté et plus que ça : ses pouvoirs encore latent commençaient à se développer.

Son visage avait subis les transformations les plus importantes. Gardant un faciès figé en une sauvagerie primale presque animal, sa bouche garnis de crocs acérés et son nez aquilin était recouvert d’une chitine épaisse qui s’étalait sur l’ensemble de son visage. Cette nouvelle protection garnissait les joues et les pommettes joignant la carapace qui s’étalait sur sa poitrine. Ses yeux seuls étaient encore visibles ainsi que son large front noble. Ses yeux : deux rubis verdâtre brillants d’un éclat malsain. Un dicton déclarait qu’en regardant un démon dans les yeux on pouvait en perdre son âme, rien n’était moins vrai lorsqu’on fixait celui de Zapan. Les pupilles étaient invisibles mais on pouvait y lire une promesse de mort et de carnage. Le dernier aspect humain du démon résidait en une épaisse et longue tignasse de cheveux d’un brun sombre qui descendait en cascade sur ses solides épaules. La nouvelle entité qu’il était devenu était bien plus intimidante que ce qu’il était auparavant. Une aura de menace sourde l’entourait et il exsudait de lui une force pure à peine contenue.

Au fil des âges, Zapan s’est endurcis davantage et a encore changé : son corps a subis l’épreuve du temps et des batailles. Ainsi de nombreuses cicatrices se dessinent sur ses muscles. Dissimulant son visage aux mortels, il se pare d’un halo ténébreux qui obscurcit ses traits. Il a recouvert ses bras de multiples inscriptions ésotériques destinés à abuser les mortels trop confiants. Récemment, son nouvel état de faiblesse l’a changé. Ses pouvoirs ne sont plus ce qu’ils étaient mais sa force est restée intact. En somme nous avons affaire à un démon typique qui reste actuellement affaibli par les derniers évènements qu’il a dû subir…

.:.[ Caractère :

L’esprit des démons est tortueux et il est pratiquement impossible de démêlés leurs motivations ou leurs véritables pensées mais certains traits moraux sont commun à toute l’engeance démoniaque. Ainsi les démons ne se cache pas de leur nature maléfique : semant la mort et la destruction sur leur passage, synonyme de malheurs, créatures violentes et sanguinaires…tout le monde sait que ces monstres ne sont pas des enfants de chœur, il en est de même pour Zapan. Il a dû dès sa naissance se battre pour rester en vie et se battre encore pour évoluer. Son existence n’est qu’un vaste chemin meurtrier, aussi la violence est un trait de caractère qui transparait aisément chez notre individu. Maléfique il l’est. Zapan fait payer cher ses services à ceux qui l’invoquent et prend un malin plaisir à tuer et à répandre la ruine. En effet il est particulièrement sadique et fier : il se considère comme particulièrement important parmi les démons. Un fait qu’il semble être le seul à penser. Bien qu’il soit fier, voir orgueilleux, il n’est pas idiot : il sait quand plier l’échine. Aussi il obéira à ses supérieurs bons grés mal gré, obligé de courber l’échine pour survivre. A l’inverse il prend un malin plaisir à taper sur les faibles.

Encore un peu égaré face à la multitude de sentiments qui l’habite, Zapan représente toutes les facettes du vice du genre humain. Cependant il se complait à se verser dans quelques uns en particulier : la colère, l’envie ou encore la fierté. D’un caractère bouillonnant et difficile à maîtriser, il est particulièrement dur de traiter avec lui. Considérant les humains et les autres races avec un mépris hautain, il a une certaine foi en la race des démons. Loin de les considérer comme ses frères, il évitera le combat autant que possible avec eux…sauf s’il est particulièrement affamé. Agissant en accord avec sa nature : il n’a pas vraiment d’objectif et obéit à ses pulsions et envies soudaines. Insidieux, pernicieux, il se complaît à comploter et à attiser les flammes de la discorde partout où il passe. En cela on peut dire que c’est un véritable agent du chaos.

Cependant il y a plusieurs points qui le distinguent des autres démons. Son ambition est démesuré, ses appétits et sa haine. Gardant un très mauvais souvenir du temps où il n’était qu’un petit démon il a horreur de la faiblesse et fera tout ce qui est en son pouvoir pour en extraire les racines de son être. En retour il aime instiller la peur. Il hait les forces de la lumière. Capable d’éprouver de la rancœur, il est sensible à certains charmes humains. Un paradoxe intéressant puisqu’il méprise et admire les humains sur divers plans. Il s’intéresse à eux pour leur créativité et leur volonté mais la méprise pour leur arrogance et ce qu’ils lui ont fait subir par le passé. Ce n’est pas une créature très patiente, mais des siècles d’expérience lui ont appris à bien choisir ses mots : il peut se montrer tantôt violent, tantôt charmeur ou encore méprisant. Il arbore plusieurs visages qu’il peut montrer tour à tour.

Fervent admirateur des arts guerriers, il ne cultive pas l’honneur. Pour lui tout est bon pour arriver à ses fins. Traître, menteur, il est cependant fidèle envers ceux qui méritent son respect. Et rare sont ces personnes qui ont réussi à faire un impact positif sur sa personne. Zapan aime les individus de la même nature que lui : ambitieux, sûre d’eux, puissants et habité de la même morale que lui. Actuellement le démon recherche à regagner sa splendeur passé mais il est resté longtemps sans but. Considérant que les affrontements sur la terre d’Eralde ne le concernaient pas vraiment, il s’est longuement interrogé sur le sens de sa vie. Mais son ambition démesuré à pris le dessus et depuis il n’y a plus vraiment pensé.


.:.[ Qualités/défauts :
Intelligent, rusé, prudent, polyvalent/parfois trop sûre de lui, fier, attirance pour les humains.

.:.[ Petit plus :

.:.[ - Incarnez vous un PV ?
Non
.:.[ Où avez vous connu le forum ? :
Par Miradelphia

.:.[ Mot de passe ::
Ok pas Erzébeth

ANIMAL DE COMPAGNIE

.:.[ Prénom :

.:.[ Age :

.:.[ Type d'Animal :

.:.[ Histoire :

.:.[ Description physique :

.:.[ Description caractérielle :

.:.[ Pouvoirs :

.:.[ Images ( facultatif)

Sachant qu'il n'est pas obligatoire d'avoir un animal de compagnie (mais je vais faire la fiche plus tard ^^). Je considère ma fiche terminée pour le moment (en ce qui concerne mon personnage). Un des pouvoirs est à voir par le staff, je suis prêt à le modifier ou à en changer si il y a gêne.

Il faisait 1m20 ^^ (sinon oui ça serait un bon moyen d'expliquer pourquoi il est si hargneux), actuellement il doit plutôt avoisiner les 2m10 et je ferais bien de le préciser c'est vrai. Merci de ta lecture attentive ^^.

Bienvenue sur Erade Zapan !

Très jolie fiche, je n'ai rien à redire.
Je te valide.
5 PE fiche terminée + 10 PE pour son contenu.

Bon rp sur Erade.
Si tu as des questions, n'hésite pas ^^