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Son père la nommait Magda et sa mère elle, adorait l’appeler Bella. Grâce à leur amour, elle bénéficia d’une petite enfance sans problème bercée d’un bonheur aujourd’hui révolu - qui laisse un goût amer dans la mémoire de Magdala. Dans le grand village de Jochabed, la petite fille s’épanouit. La famille Roosen est reconnue dans les environs, non seulement grâce à son sang noble - le père étant Baron, mais aussi grâce au talent d’inventeur dudit père. Il lui avait d’ailleurs fabriqué tout ses jouets depuis le berceau jusqu’à la grande maternelle. Il était respecté et sage, dispensant chaque jour de l’affection à son unique héritière. Sa mère était plus réservée, mais menait parfaitement son travail de femme au foyer - ayant arrêté un apprentissage médical. Du côté maternel, il n’y avait rien à creuser puisque sa mère était une orpheline débrouillarde qui avait conquérir le coeur tant convoité du Baron.

Cette brave femme, si vivante et attachante, fut emportée bien jeune par la maladie. Les plus grands guérisseurs du Royaume se reconnurent impuissants face au mal terrible qui la foudroya une terrible nuit d’été. Magdala ne l’apprit qu’au petit matin, alors qu’elle réclamait son déjeuner. Le réconfort d’avoir son père présent la rendit moins amère face à la mort de sa parente. Pourtant, elle cacha profondément son chagrin dans son petit cœur de gamine de sept ans. Elle enterra dans ses entrailles les plus lointaines, cette incompréhension et ce sentiment d’injustice comme le lui avait demandé son père.


Dès lors, elle s’appelait Bella, en souvenir de sa mère et même le Baron la nommait ainsi. Elle se renferma dans l’univers créatif de son Père qui la chaperonna dès cette enfance pour réveiller le génie qui sommeillait en elle. Il en était persuadé. Elle se découvrit une grande passion pour les livres, peu importe leur sujet ou leur forme. Déjà à ce jeune âge, sa bibliophilie, la poussa à se constituer sa propre bibliothèque privée et ses économies passaient chez les bouquinistes en tout genre. Bien qu’elle se salissait dans la mécanique et la physique des machines de son père - Bella avait une éducation stricte fondée sur la noblesse de son sang. Très tôt, elle apprit le langage de la cour du Roi, les bonnes manières dévolues à son rang et la place réservée à son genre. Divers précepteurs éduquèrent son corps, par l’équitation et la danse. Deux matières qui l’ennuyaient profondément.
En grandissant , elle était connue au Village comme étant la future Baronne , étrange et calme. Bien que sa beauté d’adolescente attirait les convoitises des hommes les plus preux, elle restait définitivement aveugles aux préoccupations des filles de son âge. Loin d’être superficielle, elle était d’une modeste coquetterie qui rendait grand hommage à ses quinze jeunes années sentant le printemps. C’était alors une période de relative bonheur - bien que sa vie l’ennuyait dans cette campagne de basse noblesse.

Le remariage de son père fut une véritable catastrophe alors qu’elle traversait pleinement son adolescence - période à risque, où elle était fragile et se remettait sans cesse en question. Le geste de son père, qui prit une autre compagne, brisa Magdala au plus profond d’elle-même. Elle le vécut comme une trahison envers sa défunte mère, et une insulte envers elle. Ne lui suffisait-elle pas?
Tout changea.

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En effet, la marâtre était originaire de la petite noblesse d’Otian et avait été mariée au Baron par intérêts économique et foncier. Elle aimait le luxe et les grands trains de vie, mais le pire dans l’histoire….était qu’elle avait à peine trois années de plus que Magdala. Ce fut un enfer sans nom de lui tenir tête. Son père était toujours du côté de sa nouvelle épouse, se faisant aisément manipuler pour d’obscures raisons. L’adolescente ne reconnut plus son foyer, ses repères s’effondrèrent. La belle-mère ne trouvait pas correct que Magda puisse s’intéresser à des domaines aussi masculins au les sciences et l’alchimie. Non, elle devait plutôt se préparer au mariage et justement, belle-maman avait un riche cousin qui vivait à la Cour d’Otian…elle arrangerait ça rapidement, avait-elle promis avec un petit rictus.
C’était sous-estimé le génie de Magdala. Pragmatique, elle prépara ses affaires à l’âge de dix huit ans. Sa découverte de l’alchimie, deux années plus tôt, avait bouleversé sa vision du monde et ses ambitions. Amère de l’abandon et du martyr dont-elle souffrait, elle décida de prendre le large. Le GRAND large. elle méprisait ces petits campagnards qui admiraient sa belle-mère et ne cessaient de la comparer à elle, lui demandant de prendre exemple. Polie, elle prévint froidement son père et sa femme de son départ annoncé. Comme prévu, elle s’était heurtée à un fort refus et à la colère noire de son père - puisque bien sûr, la marâtre avait fait semblant de pleurer se sentant…insulter par ce départ. Ils enfermèrent Magdala au sous-sol, pendant des semaines, dans l’attente de son mariage prochain. Ce qu’elle avait vécu dans les profondeurs du manoir, peu de personne peuvent en témoigner.

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Le jour de ses noces programmées, elle avait eu le droit à l’air frais et à la lumière aveuglante du Soleil qui lui était étranger. Toilettée et changée, elle n’avait parlé, se laissant faire tel un pantin désarticulé. Ses parents, satisfaits, pensaient qu’elle s’était faite raison. Il n’en fut rien. Elle s’était bien éprouvée durant ces mois d’emprisonnement, et prendre la fuite avait été une chose assez aisée.
Et encore, ils pouvaient remercier le Ciel qu’elle n’eût tué personne, car elle s’était préparée à commettre quelques meurtres, elle avait appris à ses mains à ne plus trembler. Mais elle était trop gentille.

Elle avait parcouru les landes sans relâche, visitant les bibliothèques en premier lieu, ainsi que les bouquinistes. Elle avait fait beaucoup de rencontres des plus intéressantes, et avait pu de la sorte, apprendre beaucoup plus vite par sa volonté et son culot qui impressionnaient les maîtres les plus réticents. Des arts martiaux, à la maîtrise de l’alchimie son parcours initiatique n’avait commencé que bien des années après son départ.

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L’être en question avait accepté de la former à la cruauté et à l‘art difficile de la torture. Elle avait de la chance, chaque année, dans tout Erade, il sélectionnait six jeunes filles; elle était la sixième. Il choisissait les plus douces, et les plus gentilles car la pire cruauté naît de l’amour le plus profond. Durant leur formation, il les brisait trois fois, en trois étapes distinctes.
* On commence par casser l'esprit, de la même manière qu'elles le feront plus tard pour dresser leur petit chien. On les soumet à la torture, les forçant à demander pitié et à perdre leur dignité, ce qui entraîne aussi la perte d'une partie de leurs souvenirs.
* Durant la deuxième, on ravage leur compassion, en torturant leur mère sous leurs yeux, en en faisant leur jouet. Les filles sont obligées de regarder leur mère mourir de souffrance.
* La troisième étape les vide de leur peur de faire du mal aux autres, et leur apprend à tirer du plaisir de leurs tourments. Pour cela, elles doivent briser leur père, sous la supervision de leur dresseur, et le torturer jusqu'à ce qu'il meurt.
Le sorcier avait demandé à ses hommes de mains, les formateurs des jeunes filles, d’aller chercher leur parents pour les secondes et troisièmes étapes. Éprouvée, Magdala n’avait eu aucun mal à supporter la seconde étape…la troisième avait été plus douloureuse, mais au final, avait été un succès. Dès lors, Magdala Roosen pouvait se vanter d’être l’une des femmes les plus cruelles d’Erade, et les plus sanguinaires. Spécialiste dans la torture d’hommes et de femmes, elle n’éprouvait plus de compassion et ce manque d’émotions lui avait sauvé la vie de nombreuses fois au cours de ses huit années de voyage.

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Son périple avait pris fin lors d’une rencontre avec l’une des campagnes de l’armée de son royaume. Elle avait décidé de s’y enrôler, pour se mettre à l’épreuve - mais également pour mettre en pratique les premières étapes de l’ambition secrète qu’elle nourrissait. Son excellente condition physique et son efficacité douloureuse au corps à corps avaient eu raison des moqueries de ses camarades masculins. Elle s’était imposée un peu trop vite à son goût. Discrète, elle ne parlait pas d’elle et se mettait en retrait volontairement. L’armée était un foisonnement de cobayes propices à ses expériences secrètes. Chaque nuit, elle se rendait dans une cachette connue d’elle seule pour pratique son étrange médecine alchimiste. Excellente chirurgienne grâce à ses compétences en anatomie, elle soulevait de nombreuses rumeurs qui ne la faisaient pas toujours rire, mais elle restait insensible. Sa politesse froide, ses bonnes manières venues d’un autre âge et sa beauté insaisissable l’avaient vite fait connaître auprès des officiers. Ses méthodes également, peu conventionnelles et innovatrices avaient séduit quelques hauts gradés. Aussi, elle avait gravi les échelons, rapidement - motivée par une rivalité forte avec un dénommé Sparda.

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Elle avait été promue Général en même temps que lui et son frère jumeau, un certain Caym. Elle allait devoir jouer la carte de la manipulation et tirer pas mal de ficelle pour continuer à grimper. Désormais, elle entrait dans une partie de son plan. Rapidement, elle manie le corps balistique de l’Armée et si elle met au point des armes dévastatrices, elle est également capable de mettre au point des remèdes contre d’autres armes - ce qui est apprécié chez ses hommes qui la craignent et l’admirent. Elle est devenue une véritable idole pour eux. Elle a pris grand soin de les séparer des autres soldats - leur uniforme sont différents et Magda les recrute elle-même sur de sévères critères de sélection.

Magdala a un physique assez particulier qui la distingue facilement des autres femmes. Sa peau est d’une couleur incarna matte, aussi veloutée que l’épiderme d’une pêche mûre. C’est dans cette délicatesse provocante que l’Alchimiste tire toute sa beauté. Sa corps est désirable, sculpté par des formes audacieuses qui feraient rougir n’importe quel jeune homme. D’ailleurs, elle s’en sert beaucoup pour intimider les nouvelles recrues puisqu’elle se pare de tenues plus ou moins osées, qui mettent en valeur son esthétique féminine torride. A noter que sa poitrine, particulièrement développée, est le seul atout qu’elle renie : elle met beaucoup de soin à occulter son volume - et malgré ses efforts, elle paraît encore plus grosse que la moyenne .
Ses cheveux sont à l’origine d’un blond très pur, pourtant au fil des colorations et des changements d’identités que lui ont valu son voyage, ils sont aujourd’hui d’un blond blé presque dépéri. Magdala est également connu pour ne jamais garder une couleur de cheveux très longtemps. Parfois brune, d’autres fois rousses - elle change souvent de coiffure. Tout comme la couleur de ses yeux, par des gouttes alchimiques, qu’elle verse sur ses pupilles - elle peut influer sur la coloration de ses prunelles. A la base d’un vert végétal profond, ils peuvent aujourd’hui changer constamment de teinte.
Sa figure est sévère et mature, marquée par des traits vifs et précis. Les proportions sont respectées de manière troublante tant elles paraissent approcher la perfection esthétique.
Dans son ensemble, Magdala est agréable à regarder, mais elle ne peut pas être au goût de tout le monde. Son uniforme est très reconnaissable, c’est une combinaison de cuir pourpre - ainsi le sang rouge qui la tâche ne se voit pas, ainsi que des hautes bottes noires. Quand elle n’est pas en service, cette même combinaison, qui moule ses formes langoureuses, est brune. En combat, elle attache toujours ses cheveux en une haute tresse, car ils son très longs.

De nature indépendante et très intelligente, Magdala demeure une femme mystérieuse. Son côté taciturne la rend quelque peu insaisissable, laissant croire que ses actes sont prévisibles alors que c'est loin d'être le cas. Son génie froid Est-ce qui la rend si difficile à atteindre. Elle calcule à peu près tout ce qui pourrait lui poser problèmes et évite ainsi toute complication dans l’équation. Aussi,elle ne s’est encore jamais fait prendre et les rumeurs qui paraissent tant aberrantes la couvrent en quelque sorte. Certes elle fait preuve d'un certain sérieux, c'est même un fait indéniable, néanmoins d'autres caractéristiques moins glorieuses peuvent lui être imputées telles qu'un profond sadisme, une soif de sang intarissable et une violence extrême. En effet un adjectif qui sonne adéquat pour décrire l'ensemble de sa personnalité est le mot "sanglant". Scientifique ignorant les codes d'éthique depuis toujours, elle est comparable à un digne prédateur chassant à la fois par nécessité de l'alchimie, et pour le plaisir. En vérité ce qui lui procure une jouissance extrême est de mettre fin à une existence, occire avec autant de violence que possible, massacrer jusqu’à la moindre parcelle de vie, en bref… faire un carnage. Il faut dire qu’elle a été brisée pour devenir maîtresse de torture et porter à son plus haut niveau de sophistication les méthodes de tortures qui lui ont été inculquées avec amour. Légèrement misanthrope et fortement portée sur les relations charnelles, elle s'amuse souvent à user d'un homme avant d'en faire son cobaye. Ce qui est particulièrement garce de sa part, puisqu’elle est toujours vierge. Elle a manqué de faire mourir de priapisme plus d’un homme avec ses jeux préliminaires. Perverse, elle n’hésitera pas à user de son physique pour arriver à ses fins, ou simplement pour éprouver du plaisir : cependant, celui qui aura le privilège de la prendre tout entière doit posséder des qualités qu’elle n’a encore trouvé chez aucun homme. Et ce paradoxe la rend particulièrement scrupuleuse.


Rivale de Sparda depuis des années, elle recherche par tous les moyens à s'imposer comme étant la plus influente et puissante des Généraux. Profitant de sa place au conseil, elle n'a d'autre ambition que de continuer à gravir les échelons... et seuls les Dieux savent où elle compte s'arrêter. L’Hypocrisie est récurrente chez elle, et son côté manipulatrice est raffermi par sa détermination à faire souffrir. Elle s'amuse donc de jouer de ces manières emplies de noblesse pour acquérir l'approbation des aristocrates participant en conseil et en joue... mais dans quel but? Elle est bien la seule à le savoir.