Ce matin là, les rares rayons de soleil arrachèrent un sourire de contentement à la jeune femme allongée sur son lit baldaquin. Aujourd'hui la journée s'annonçait plus chaude que par son habitude, un temps des plus inusité pour le royaume d'Amilian surtout en cette période. Un bâillement des plus féroces lui décocha la mâchoire, et d'un coup de jambes habiles, celle ci repoussa les couvertures au bas du lit. Elle resta là, durant plusieurs minutes à apprécier la chaleur qui rentrait par la fenêtre, puis à regret elle se leva tout en s'étirant les bras pour délier chacun de ses muscles endormies. Il était bien rare d'avoir un temps pareil durant la saison humide. Certes quelques nuages gris parsemés le ciel, mais le soleil arrivait tant bien que mal à pointer le bout de son nez sans trop de difficultés. Aujourd'hui, le temps était idéal pour aller faire une balade en cheval en dehors des remparts du château. Cela faisait maintenant plus de deux semaines qu'elle n'était pas sortie. Depuis les sombres évènements qui avaient frappé la cité de Terian lors de la Circonférence, elle n'avait pu se dépêtrer des soldats en faction devant sa porte qui la suivaient nuit et jour, à chacun de ses déplacements. Certes son père s'inquiétait qu'il ne lui arrive quelque chose, mais elle savait tout de même se défendre. N'était elle pas à l'époque un guerrier malarian ? Il lui arrivait souvent de l'oublier ou peut être n'était il pas encore convaincu de ses talents. Pourtant elle avait passé les tests d'initiation ainsi que la formation haut la main. Que lui fallait il de plus ?

Se dirigeant vers la salle de bain privée, elle se déshabilla et entra dans un bain sculpté à même la roche, appréciant l'eau chaude sur sa peau nue. Fredonnant une petite rengaine, elle resta là quelques minutes à apprécier les bienfaits de l'eau, puis elle décida enfin à sortir afin de pouvoir filer en douce avant que tout le château ne se réveille. Attrapant une serviette blanche pour se sécher, elle se dirigea vers une grande commode en bois de chêne d'où elle tira un pantalon en daim ainsi qu'une chemise blanche. Après avoir enfilé une paire de botte par dessus, elle attrapa son poignard qui trônait sur sa table de chevet et le rangea dans son décolleté. La jeune femme était d'une beauté envoutante, à la fois éphémère et sauvage. Une finesse douçâtre qui trompait bon nombre de gens. Sa véritable nature était tout autre : intrépide, c'était une femme à la beauté gracile et vénustée, et tête brulée à souhait. Si elle voulait passer inaperçue et surtout pouvoir se balader tranquillement en cheval, elle devait éviter à tout prix les robes que ses couturières aimaient lui confectionner. Si son père la voyait dans un tel accoutrement, il en perdrait ses cheveux. A cette pensée, elle eut un sourire. Lorsqu'elle avait été malariane, elle n'avait jamais porté une seule de ses robes. Et voilà qu'aujourd'hui elle était condamné à en porter toute sa vie. Quelle ironie !

Échapper aux gardes fut un jeu d'enfant : elle entonna le chant malarian pour suspendre le temps, lui permettant de passer devant les soldats sans que ceux ci ne s'en aperçoive. Elys se promit de parler de la sécurité du château à son père. N'importe qui possédant ce pouvoir pouvait pénétrer dans l'enceinte sans qu'il ne soit repérer. Heureusement pour Amilian elle était malarian et pouvait détecter les guerriers qui utilisaient leurs pouvoirs. Un avantage non négligeable. Certes ils ne sont pas dangereux mais si elle avait pu quitter la caste avec ses pouvoirs sans soucis, un guerrier à l'âme maléfique pouvait faire de même et abuser des pouvoirs qui lui avaient été octroyés. La jeune femme se demanda si une telle chose avait déjà eu lieu dans le temps. Dans tous les cas, elle n'en avait jamais entendu parlé.

La princesse entra dans l'écurie et prépara son fidèle destrier pour la longue promenade qu'ils avaient à faire. Jack piaffait déjà d'impatience, lui aussi s'ennuyait dans le box et avait besoin de liberté. Inspirant profondément, elle monta son cheval et le lança au galop jusqu'au porte du château. Personne ne pouvait la remarquer : ils étaient comme suspendu dans le temps, figé telle des statues. Un sentiment de bien être l'envahit tandis qu'elle parcourait la route qui menait à la cité de Terian. Dans quelques minutes son pouvoir s'estomperait et ils retrouveraient leurs mobilités. Elle avait devant elle deux heures avant qu'ils ne s'aperçoivent de son absence et elle comptait bien en profiter. Alors qu'elle arrivait à la périphérie de la cité, une épaisse fumée noire dans le ciel attira son attention. Que se passait il donc ? Fronçant les sourcils, elle entraina jack vers l'origine du feu aussi vite qu'elle le put.

Un spectacle effrayant se dresser devant elle : l'entrepôt des récoltes étaient en proie aux flammes ! Toutes les récoltes, la nourriture pour nourrir toute la population du royaume étaient en train de bruler, de disparaitre. Descendant de cheval, elle se précipita vers les cloches et actionna l'alerte. Mais où étaient donc passés les soldats qui surveillaient l'entrepôt ? Au même instant des gens de la cité commençaient à affluer prêt à éteindre l'incendie qui faisait rage. Les seaux à la main, il les lançait vers le bâtiment en feu. N'y avait il donc personne qui possédait le pouvoir de contrôler l'eau ? Un cri déchirant se fit entendre de l'intérieur de l'entrepôt. Il y avait quelqu'un prisonnier des flammes ! Sans réfléchir Elys se précipita vers l'entrée, sans qu'aucune main ne parvienne à l'arrêter. Des gens criaient, d'autres pleuraient. Mais tout ce qu'elle entendait c'était cette voix qui l'appelait. Tous pensait qu'elle allait mourir. Ils avaient peut être raison ...

La chaleur était insoutenable, et l'air irrespirable. Des braises léchaient le bois, brulant les récoltes d'une langue avide. Des cendres virevoltaient dans les airs dans un brasier immense. On ne voyait rien, tout n'était que flammes. Pourtant Elys suivait la voix, passant à travers le feu sans que celui ci ne la brule. C'était comme si une sorte de bouclier s'était formé autour d'elle. Un pouvoir qu'elle avait hérité de sa mère Rugilienne, qui avait avant sa mort avait eu le pouvoir de contrôler l'élément du feu. Peu de personne était au courant de son don. Aussi préférait elle s'en servir le moins possible, surtout parce qu'elle ne savait pas totalement le contrôler. Elle aurait pu essayer de résorber le feu qui dévorer les récoltes, mais que ce serait il donc passait il en avait perdu le contrôle ? Dans un coin sombre, elle aperçut une silhouette. Il était là, coincé sous une poutre. Certainement avec une jambe cassée. La surprise se peignit sur son visage cramoisi et recouvert de cendres. En effet qui aurait pu prévoir qu'une femme viendrait la sauver ! Elle reconnut à son uniforme qu'il était un des soldats en faction. Peut être avait il essayer d'éteindre le feu. Mais où était donc passé l'autre garde ? La princesse n'avait pas le temps de réfléchir. Levant les deux bras devant elle, la poutre qui emprisonnait le soldat lévita dans les airs et alla s'écraser de l'autre coté de l'entrepôt envoyant une gerbe de flammes tout droit vers eux. Attrapant le soldat d'une main, il s'appuya sur son épaule et tout d'eux coururent tant bien que mal vers la sortie. Déjà le bâtiment commençait à s'effondrer autour d'eux. L'adrénaline parcourait chacune de ses veines et dans un dernier effort, ils sortirent tout d'eux de l'entrepôt. Hoquetant et toussant à cause de la fumée, elle laissa quelqu'un empoignait le soldat tandis que quelqu'un la tirait un peu plus loin, à l'abri des regards. Elle se laissa faire, essayant tant bien que mal de respirer de l'air pur. Elle était recouverte de suie, ses cheveux étaient en désordre et la manche de sa chemise à moitié arrachée. Si son père ou un des conseillers l'avaient surprises ici dans cet état là, elle aurait pas donné cher de sa peau. La princesse n'avait pas le droit de sortir du château sans les gardes qui assuraient sa sécurité, et qui plus est, pour aller sauver un homme d'une mort certaine. On peut dire qu'elle avait de la chance. Reprenant son souffle, elle se tourna vers l'homme qui l'avait entrainé de coté, loin de la foule ... Mais à vrai dire, la chance n'était pas au rendez vous ... Les ennuis ne faisaient que commencer !

[HRP : Oups, désolée j'ai fait un peu trop long, je me suis laissée entrainer dans le feu de l'action XD Bonne lecture ]

Si la princesse avait pu deviner que sa petite escapade allait être découverte par quelqu'un, et qui plus est par le commandant des armées Amilianaises, elle ne serait jamais sortie du château. C'est ce qu'elle pensa à l'instant même où elle posa son regard sur le sien. Ses yeux bleus brillaient de colère, et ses cheveux blonds semblaient danser dans la douce brise du matin. Malgré sa fine silhouette, il semblait bâti dans le roc. Et à travers ses vêtements, elle devinait chacun de ses muscles taillés par le combat et l'entrainement. Elys ne l'avait rencontré qu'une seule fois, alors qu'elle était encore une malariane. Elle se rappelait encore ce jour : elle s'était rendu au château après quelques jours de permission, et au détour d'un couloir, avait aperçu son frère avec un homme du même age que lui. Son père lui avait alors appris qu'il avait été choisi comme étant le nouveau commandant de ses armées, et ce malgré le fait qu'il soit un guerrier de sa caste. Cela avait beaucoup étonné la jeune femme à l'époque mais plus tard, elle en avait appris les enjeux politiques : dans chaque royaume avait été envoyé un malarian qui avait pour mission de protéger chaque royaume. Ainsi la caste en retirait aussi des renseignements importants, surtout quand l'un des territoires voulaient entrer en guerre avec un autre. Généralement, les malarians en mission arrivaient à désarmer la situation. Certes aujourd'hui Elys découvrait qu'elles étaient les véritables enjeux. Alors pourquoi était elle étonnée de le voir ici ?

Peut être parce qu'elle ne l'avait pas vu depuis son retour au château ? Parce qu'il n'avait pas été présent lors de la Circonférence ? Mais surtout parce qu'il n'avait pas pu défendre Amilian face aux troupes d'Alicia. Son père lui avait avoué que le Commandant avait été rappelé par sa caste lors des récents évènements. Juste au moment où son royaume avait le plus besoin de lui. Il ne lui en voulait pas, car il avait fait le nécessaire pour assurer la sécurité du château lors de son départ. Amilian avait réchappé au pire, et le roi s'estimait heureux du peu de pertes qu'ils avaient eu. Mais pour la princesse ce peu de perte était déjà trop. De plus le roi pensait que personne n'aurait pu prévoir une invasion de cette ampleur. Et il avait raison ...

Elys inspira une grande goulée d'air, essayant de calmer les pulsions qui émanaient de son corps. Elle avait envie de lui crier à la figure de s'en aller mais elle ne pouvait pas. Si elle se mettait à dos le commandant des armées, cela ne serait pas bon pour Amilian, pour elle et pour lui. Après avoir écouté son laïus, elle entrouvrit la bouche pour lui répondre mais il l'empoigna par l'épaule pour l'entrainer en direction du château. Mauvaise idée. S'il y avait bien une chose qu'elle n'aimait pas c'était bien qu'on la force à faire quelque chose. Elys avait hérité son tempérament enflammé de sa défunte mère, qui était née au royaume de Rugilian. Elle se dégagea de son emprise et se planta devant lui, les mains sur les hanches :

- Je vous interdis de me donner des ordres. Je ne suis pas un de vos soldats à qui vous ordonnez d'aller nettoyer les écuries ! Allez plutôt demander aux gardes ce qu'ils faisaient pendant que l'entrepôt brulé !

Hurla elle. La jeune femme se tut un instant, essayant de retrouver son calme. Fermant les yeux, elle s'écarta de lui et inspira profondément. Lorsqu'elle sentit que son cœur avait arrêté de battre la chamade, elle posa son regard sur celui du Commandant prête à entendre ce qu'il avait à dire. Certes cela n'allait pas être aussi reluisant que ce qu'elle lui avait balancé à la figure mais elle l'avait mérité. Ces petites escapades matinales étaient désormais terminées avec le retour du Commandant Mace et elle sentait qu'il n'allait pas la lâcher d'une semelle avec ses menaces qui pesaient sur les héritiers d'Erade. Sur le coup, elle était énervée contre lui mais au fond elle ne lui en voulait pas : il faisait ce qu'on lui ordonnait, c'était son travail : celui de protéger la couronne et ses héritiers. Mais la princesse était comme ça : de nature explosive, elle ne se laissait jamais marcher sur les pieds. Mais si vous arrivez à percer sa carapace, elle sait être aussi douce qu'un ange descendu du ciel.

Comment avait elle pu en arriver là ? Avoir une baby-sitter sur le dos n'était pas de tout repos. Mais elle avait aussi conscience que ça ne devait pas être aussi simple pour le Commandant : elle qui était de nature impulsive, elle écoutait d'abord son cœur plutôt que la raison. Une qualité qui devenait désormais un défaut si elle veut un jour gouverner le royaume d'Amilian. Pourtant elle avait promis au prince Azure de toujours suivre sa voie et de ne jamais se laisser dicter sa conduite. Plus facile à dire qu'à faire ... Mais elle s'était promise d'y arriver coute que coute, pour Azure, pour la survie d'Erade. En effet, les enjeux se révélaient bien plus grands que ce qu'elle n'avait imaginé. Il fallait voir plus loin, ignorer ce qu'il se trouve devant nos yeux et voir derrière le brouillard. Les implications sont bien plus importantes que ce qu'il n'y parait. Et c'est pour cette raison qu'elle a accepté de s'inscrire au tournoi de l'Eternitium. Elle devait à tout prix garder un œil sur son ami Azure, pour son bien et celui d'Erade. La jeune femme avait essayé de le persuader d'abandonner ses projets mais il était trop tard. Elle espérait néanmoins de tout coeur que ce Tournoi allait se dérouler sans incident, mais c'était peine perdue.

L'entrepôt avait fini de bruler, les villageois s'étaient empressés d'éteindre le feu avec l'aide des soldats venus en renfort. L'air était remplie de fumée, cachant les rayons du soleil qui essayaient tant bien que mal de réchauffer les cœurs refroidis par les récents évènements. Le Commandant Jarek et la princesse se trouvait un peu plus loin, derrière des bosquets et à l'abri des regards indiscrets. Pourtant, lorsqu'il lui assena ses paroles de mise en garde, elle eut l'impression que le monde entier était rivé sur elle. Il lui était plus que difficile de vivre sa nouvelle condition. Être constamment surveillée n'était pas des plus plaisants. Chacun de ses faits et gestes étaient examinés dans le moindre détail, guettant le moment où elle ferait un faux pas. Une telle pression reposait sur ses épaules que cela en devenait parfois plus qu'insupportable. C'est pour ces multiples raisons qu'elle avait besoin de prendre un peu de recul, des moments de liberté cher à son cœur où elle pouvait passer inaperçu, vivre comme n'importe laquelle des femmes. Mais ces derniers temps, cela devenait plus qu'impossible avec la menace qui pesait sur les héritiers et le retour du commandant Mace. Pourtant à chaque fois, elle tentait sa chance, même pour quelques minutes, voire quelques secondes de liberté.

Elys avait conscience qu'elle devait suivre le Commandant jusqu'au château. Ils n'avaient que trop tardé tous les deux ici, et il ne fallait en aucun cas que sa petite escapade ne soit découverte. La jeune femme ne savait que penser du Commandant Mace. Elle n'avait eut que très rarement eut l'occasion de lui parler. Il dégageait une certaine assurance et une maitrise complète des arts de la Guerre. Son père avait bien fait de l'engager : étant un Malarian, il avait acquis une formation des plus sérieuses et difficile qui puisse exister à Erade. Néanmoins, elle n'avait jamais eu l'occasion de le voir au combat. Et ce n'est que dans ces moments qu'elle arrivait à se faire une opinion certaine sur quelqu'un. Était il aussi vaillant qu'il n'y paraissait ? Droit et juste comme son père ? Fidèle à Amilian jusqu'à la mort ? Elys se promit de mener sa petite enquête sur lui. Si un jour elle devait monter sur le trône, il fallait qu'elle se face elle même une opinion sur celui ci.

- Je comprends très bien votre position Commandant Mace. Je sais que ce ne dois pas être facile pour vous : je ne suis qu'une rebelle pour vous et votre caste depuis que j'ai quitté celle ci ... Mais essayez au moins de vous mettre à ma place juste une seconde ! Croyez vous qu'il est aisée pour moi de vivre enfermée dans un château ? Être surveillée et épiée par vos gardes nuit et jour ? Avant j'étais libre comme l'air, alors qu'aujourd'hui je suis enfermée dans une prison de verre ...

Elle se tut un instant, regrettant de s'être autant ouverte à lui. Secouant la tête, elle reprit :

- Bon, je crois que ma petite escapade a assez duré. Allons y ...

Elle le suivit alors vers la route menant au château, tenant d'une main les rênes de son fidèle destrier. L'air s'était refroidi, le soleil avait maintenant disparus derrière de sombre nuages. Le vent se leva soudain, et des feuilles mortes s'envolèrent vers le ciel, en laissant derrière eux une route des plus désertes. Elys se figea soudain les sens en alerte. Son cœur cognait dans sa poitrine et l'adrénaline se déversa dans chacune de ses veines, comme autrefois, dans les combats auprès de ses anciens frères d'armes. Sa bouche se fit sèche, et aussi vive qu'autrefois, elle sortie son poignard, arme qu'elle ne quittait jamais. Elle regrettait de ne pas avoir pris son épée mais au moins elle pouvait compter sur sa magie et sur un allié qui en possédait une. Elle tourna le regard vers le Commandant pour voir si lui aussi avait sentie la tension qui s'était installée autour d'eux. Contre toute attente, elle rouvrit la connexion psychique entre son ancien frère d'arme. Un flot de pensées et de sensations familières se déversèrent dans sa tête. Elle était connectée à la Caste. Qu'allait il penser lorsqu'ils la sentiraient eux aussi ? Pour l'instant il y avait autre chose de bien plus inquiétant. Elle lui dit alors par télépathie :

* Vous avez sentis ? ... Ils approchent ! Tenez vous prêt ! *

Au même instant, une violente rafale les frappèrent et six hommes armés jusqu'au dent apparurent autour d'eux, les encerclant alors, ne laissant aucune échappatoire. Tous de noirs vêtus, certains avaient le visage ravagés par des cicatrices ou des brulures. Un homme au cheveux roux regardait en retrait le spectacle qui s'offrait à lui, un sourire de satisfaction sur les lèvres. Avant que le Commandant ne lance une offensive, elle lui dit par la pensée :

* Laissez les parler, je veux savoir qui les envoie ...*

En effet, au même moment celui qui semblait être le chef ouvrit la bouche et dit :

- Nous voulons la princesse et la pierre qu'elle porte en ce moment même sur elle ... Résistez et nous vous tuerons ... Tous les deux ...

Dit il d'une voix grave et froide. Elys fit un pas en sa direction, tout en laissant une distance de sécurité raisonnable entre eux. Comment était il au courant pour la Pierre ? Son père l'a lui avait donné peu de temps après la Circonférence, afin qu'elle puisse protéger sa fille. La jeune femme n'en avait parlé à personne, ni même à Kaleth. Il fallait absolument qu'elle découvre qui les avaient informé. Elle lui dit d'un ton qui ordonnait aucune réplique :

- J'ai autre chose à vous proposer. Si vous nous dites qui vous envoie, on épargnera peut être vos vies ...

Le rouquin éclata de rire et se tut. Regardant une dernière fois la princesse et l'homme qui l'accompagnait ...