Dégénération [PV Helsende]

Une matinée habituel démarrait pour notre jeune Luna. Après s'être levée un peu plus tard que d'ordinaire, elle s'était habillée, optant se jour là pour une tunique à manche courte d'un vert chatoyant, allant harmonieusement avec ses cheveux d'émeraude. Elle notait qu'aujourd'hui le tatouage à l'effigie de phénix qui ornait sa jour gauche avait pris une couleur verte, faisant donc parfaitement le lien de ses cheveux, ses yeux et ses vêtements. Aujourd'hui, c'était une journée sacrément verdoyante qui l'attendait ! Elle échappa un rire à cette pensée, et appela Yukka à s'installer sur son épaule lorsqu'elle fut prête à sortir.

Yukka grandissait vite. Il faut dire qu'il était un peu unique en son genre. Les Quetzacoalt jouissait de pouvoirs enfouis, et il s'avérait selon les légendes qu'il se développait au contact d'un ami, d'un être proche, qu'il soit humain ou animal. Luna en avait conclu depuis longtemps qu'elle serait le générateur personnel de son petit Yuyu. D'un pas léger et de velours, elle s'engouffra dans la masse de monde sur l'allée marchande, se déplaçant vite, mais en prenant garde de ne bousculer personne. A quand remonter sa dernière visite auprès d'Ulfrick ? Elle n'avait plus compter les jours qui été passé. Il faut dire que notre jeune femme avait changé, et en si peu de temps. Sa froideur naturelle était à présent moins visible pour certaines personnes, comme Ulfrick. Elle prenait un peu plus garde à ses propos, tachant de ne pas blesser inutilement, de ne pas taper dans le vif à chaque phrase. Elle avait également chercher un moyen de prouver qu'elle était bien la fille du roi, sans franc succès. Certes il y avait la fameuse lettre scellé, qu'elle n'avait jamais ouverte, mais justement, elle n'osait toujours pas l'ouvrir. Malgré sa nonchalance innée, elle n'osait pas affronter sa peur la plus profonde, et la plus dangereuse, car même une attaque meurtrière ou bien un accident à cheval lui semblait de simples égratignures à côté de ça.

Tandis qu'elle approfondissait ses réflexions, comme d'habitude, elle défila dans la rue marchande, pour enfin atterrir sur la place de l'envol, son lieu préféré. A présent elle savait contrôler le vent avec plus d'aisance, de légèreté, comme si ils avaient toujours été liés. Son métamorphe était encore douloureux, et il arrivait qu'elle manque de force mentale pour y arriver, aussi finissait-elle par avoir la peau blanche rayé de noire au beau milieu de la foule, simplement par manque de force pour déclencher la transformation entièrement, ou bien parce qu'elle avait ressenti une profonde gêne qui avait troublé son pouvoir de mutation. Tandis qu'elle approchait de la fontaine, Yukka s'envola et alla se mêler aux autres oiseaux qui s'installaient quotidiennement sur la place.
Se lieux était un lieu de paix, d'harmonie. Déranger les oiseaux étaient fortement puni, Luna se rappelait d'une anecdote malheureuse pour un mendiant qui s'en était pris à une volée d'oiseaux. Le malheureux devait mourir de faim, et il avait cru bon de chasser dans se lieu. Si des gardes n'étaient pas déjà posté ici, Luna se serait chargé personnellement de lui, refusant même l'idée que l'on s'en prenne à des animaux, encore plus lorsqu'il s'agit d'oiseaux, de simples amis du vent. Alors qu'elle se perdait dans ses pensées, à nouveau... Elle s'appuya sur sa main tout en observant l'eau ruisselait des nombreux tuyaux de la fontaine. L'eau était si claire, l'on aurait cru qu'il s'agissait d'un rêve. Elle se souvint alors de la fameuse fontaine de la cité d'Amilian, magnifique œuvre d'art. La licorne au mystérieux pouvoir, un mystère que Luna voulait sincèrement chercher à élucider pourquoi pas. Elle aimait les choses dissimulés, pouvoir trouver le véritable sens des choses.

Soudain elle entendit des pas derrière elle, des pas qui n'indiquait pas un simple passant de plus sur la grande place, non, un pas qu'elle aurait reconnu. Elle se tourna vivement, ses cheveux tournoyant autour e son visage, la gênant quelques peu.

« Mère ? »

Mais rien, ni personne. Pourtant... ces pas... Elle aurait pu les reconnaitre au milieu de milles personnes marchant. Elle secoua la tête, fit un signe à Yukka afin de le rassurer que tout allait bien, puis elle rigola de sa propre stupidité. Eleonore était morte, définitivement morte, terrassé par la maladie. Elle avait abandonné sa fille par dépression, car elle ne pouvait vivre avec la partie manquante d'elle même... Oui, elle était morte, morte, vraiment morte.

« Elle est morte je vous ai dit ! »

Se cri suffit à faire disparaitre les oiseaux dans une volée gigantesque tandis que Yukka arrivait à toute allure vers Luna. Il prenait peu à peu l'habitude de ne plus se poser sur son épaule aussi souvent qu'à l'habitude, il avait grandi, surtout grossi.

*Est ce que tout va bien Lulu?* s'enquit-le volatile, paniqué.

Elle tourna un visage dépourvu de sentiments vers son ami, posé à son côté sur le rebord de la fontaine.

« Ce n'est rien. Le cimetière est proche, et tu sais à quoi point je suis troublé en cette période de l'année.. »

Invité

« Et vous n’oublierez pas d’appliquer ce baume, d’accord ? Trois jours durant. »

Comme toujours lorsqu’elle soignait les petites gens dans les contrées qu’elle traversait, Helsende veillait à rappeler consciencieusement à ses patients les consignes nécessaires à leur guérison. La bourse d’or donnée en échange pesa quelque secondes dans sa main avant qu’elle ne la range soigneusement dans sa besace. C’était bien beau, un peu d’or, mais ça ne lui permettait pas de se procurer les plantes qu’il lui fallait. L’hiver était froid, propice aux maladies. Elle-même ne craignait rien, bien évidemment. C’eut été le comble que le médecin soit malade. Mais sans distinction de classes, il lui fallait soigner la moindre personne blessée qu’elle apercevrait. Voilà que les divers onguents et plantes médicinales qu’elle avait sur elle commençaient à sérieusement baisser, un état de fait qui ne lui plaisait guère.

Sans savoir où elle se dirigeait, la chimère déambula un peu dans la ville. C’était la deuxième fois qu’elle venait dans ce royaume, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle n’avait pas la mémoire des lieux. Pas non plus de familier en mesure de lui rappeler le chemin adéquat. On lui avait conseillée d’aller voir une fontaine, une certaine œuvre d’art qui aurait apaisés les esprits par sa beauté. Le genre de légende urbaine qu’elle aussi se plaisait à entendre.

Passant dans une rue marchande, elle s’arrêta dans un commerce pour demander le chemin de la fontaine. Tout droit pour encore deux rues ? Tant mieux. Les talons de la miresse résonnèrent dans l’une des rues étroites jusqu’à ce qu’elle débouche sur la place qui l’intéressait. Des lieux calmes, paisibles. La multitude d’oiseaux dans le ciel la laissa émerveillée quelques instants qu’elle passa, le visage tourné vers les cieux. Il y avait sans doute quelques oiseaux apprivoisés dans le lot, quoiqu’elle ne parvienne pas à le savoir. Ah, la solitude ! Un jour, il lui faudrait un compagnon. Ailé ou à fourrure, mais se retrouver perpétuellement seule lui pesait. A moins de trouver un compagnon de voyage, quelqu’un qu’elle accompagnerait quelques temps. Mais ce n’était pas pour demain, elle en était certaine.

Un cri à l’autre bout de la place la tira de ses pensées. Morte ? Mais de qui cette jeune fille aux cheveux verts parlait-elle ? Lorsqu’un oiseau vint se poser sur l’épaule de l’inconnue, comme pour la consoler, Helsende s’approcha à pas feutrés de la jeune femme.

« Mademoiselle ? »

Elle n’avait pas osée la toucher sur l’épaule, trop timide pour tenter une pareille marque d’attention. D’autant que l’inconnue n’était peut-être pas blessée comme elle le supposait. Ou d’une blessure que des soins physiques ne pouvaient répondre.

« Vous me semblez aller fort mal, peut-être puis-je vous aider ? Je me nomme Helsende Nefir… Médecin de mon état. »

Je ferais mieux la prochaine fois! ____<

Comme toujours, Luna, se jour là, s'était vêtu de son habit favori, une tunique. Au niveaux des pieds, elle n'avait que de simples sandales d'un blanc qui ne salissait jamais semblait-il. Tout dans son allure laissait à croire qu'il était là question d'une fille svelte, repliée, et aussi versatile que le vent lui même. Il n'était jamais question de sentiments, d'émotions, de faiblesses psychologique. Elle ne pouvait se le permettre. Et pourtant sa plus grande crainte demeuré juste là, sous sa peau, dans ses veines, le sang qui y coulait l'effrayait quotidiennement, comme un supplice à la peur d'une maladie prochaine.

Tout cela était fort triste, et pourtant si amusant à la fois. Ne pas savoir quoi faire, comment le faire, ou le faire, là était toute les questions qui subsistait dans un si petit esprit que celui de Luna Amane, Elemental à présent confirmé. Tandis qu'elle se rendait compte de la honte qu'elle venait de s'infliger à perdre pied pendant une demi-seconde, elle entendit une voix l'appeler dans son dos. Pendant un quart de seconde, elle se crut folle, elle aurait pu prétendre entendre sa mère, elle aurait été mentalement capable d'associer cet appel au cri qu'elle avait poussé juste avant. Mais elle savait qu'il était impossible qu'il puisse s'agir d'elle, d'Eleonore, de sa mère, Son sang.
Ainsi, lorsqu'elle se tourna vers la jeune femme qui l'avait abordé, elle pu apercevoir une dame tout à fait belle, mince, peut être un peu plus âgée que Luna, Des cheveux bruns et bouclés lui donne se minois que la jeune Elemental qualifie de « rayonnant ». Elle aurait pu prendre le temps de la détailler ainsi, ne croyant pas en cet instant qu'elle rencontrerait une personne pareille, mais que faisait cet être divin au dessus de nos têtes ? Pourquoi infligeait-il pareil douleur à la jeune femme, d'à peine 19 ans, à cet jeune adulte, abandonnée prématurément..

L'inconnue se demandait si elle allait bien ? Alors qu'elle semblait fortement touchée. Peut être bien que Luna n'était pas bien en ce moment, mais se confier était là le dernier des fardeaux qu'elle oserait infliger, surtout lorsqu'elle rencontrait une personne ayant une si forte ressemblance avec elle. Helsende, un nom qui plut à la jeune magicienne, il semblait étranger, lointain, solitaire mais fort, tout comme l'était la petite Luna Amane.

« Je suis enchantée que vous portiez tant d'attention sur ma personne. Il n'y a rien de grave, non, je suis, comme chaque être humain, parfois rattraper par le souvenir ainsi que la mélancolie... »

Tandis que sa phrase se terminait dans un soupir, elle redressa vivement la tête, puis inclina légèrement son corps vers l'avant, en guise de salutations.

« Veuillez me pardonner, j'en ai oublié ma courtoisie ! Je me nomme Luna. Luna Amane. »

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