Dans l’austère nuit sans lune des terres arides du bout du monde, une ombre alerte suivait les pas d’un être sans consistance qui ouvrait pour une force inconnu. Traverser les royaumes un à un, le menant dans un univers plus sombre encore, on ne pouvait déceler le but de cette sombre croisade. Tout cela teinté de la noirceur véritable des Terres Oubliées, jusqu’au plus obscur des lieux de cet endroit maudit, le cimetière abandonné.

Les tombes qui s’entremêlent, des pierres sépulcrales qui se tiennent tel un champ macabre de roches grossièrement ouvragés sur lesquels les noms sont, pour la plupart, effacés. Ultimes demeures d’êtres oubliées par le temps et la mort dans lequel un repos plus ou moins bien mérité ne leur laissera pas la satisfaction d’être encore sur toutes les lèvres ou les avatars sont gloire d’une quelconque veuve éplorée. Un souffle, un murmure, une rumeur portée par le vent amena la silhouette étrange d’un homme disparu dans les méandres de la sauvagerie de ce monde en émoi. Ce cri si soudain mais si peu audible à la fois retenti dans la nuit et semble vouloir lui montrer quelque chose. Se dirigeant dans le labyrinthe sournois des sépultures, elle s’arrêta enfin au dessus d’une crypte qui se dressait au dessus de toute ces pierres recouvertes par les racines mortes des arbres environnants… si mort eux aussi qu’ils semblaient faire partie de ce cimetière.

Une lourde herse en métal hérissé se tenait entre le visiteur et cette voix qui semblait l’appelé avec sans cesse plus de conviction…

« Toi…toi qui n’est qu’une pâle copie de l’être, une vie sans en être une, un mort qui ne l’est plus… Auras-tu le courage de devenir celui qui tu aurais du être, devenir un et entier, unique et enfin vivant pour qu’ainsi se réalise ce destin qui à été tracé pour toi dans le reflet illuminé de la course du soleil ? »

Une voix suave qui contenait autant de mystère qu’une subtile envie de découvrir à qui elle appartenait vraiment. Il n’y avait que cette seule barrière de métal entre lui et toutes ces promesses… allaient-elles rester ce vent soufflant sur le plaines tant et tant que l’on ne comprend plus pourquoi il souffle mais que l’on accepte et subisse son courroux comme une sombre fatalité ? Ces douces paroles pourront elles conduire un cœur noir dans un abysse plus noir encore ?

Autour de la grille se reflétait un message inscrit dans des lettres de sang qui semblaient encore suinter et dégouliner comme si on l’avait fait quelques secondes plus tôt…