La destinée de l'Erade
Bienvenue à toi, étranger !
Œuvre du hasard ou du destin, tu viens d’arriver aux portes d’un monde nouveau, celui d’Erade ; un univers aux secrets innombrables où cohabitent des cultures différentes et où la magie se lie à chaque être, dés sa naissance. Tu connaitras l’amour, l’amitié et de grands moments que tu n’oublieras jamais mais aussi de la tristesse, une noirceur dont tu ne te connaissais pas l’existence et qui sommeille pourtant en toi. Ce monde possède des horizons différents, des histoires liées entres elles et tu apprendras par la suite que rien n’arrive par hasard. Tu peux fuir ou rejoindre l’aventure mais n’oublie jamais qu’ici, chacun de tes actes changera le cours de notre histoire, celle que l’on écrit tous ensemble, la destinée de l’Erade.
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 La Chaîne de Flamme [PV Caym]

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Aelig d'Alescan

Aelig d'Alescan

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La Chaîne de Flamme [PV Caym] _
MessageSujet: La Chaîne de Flamme [PV Caym]   La Chaîne de Flamme [PV Caym] Icon_minitimeLun 18 Jan - 18:33

Par-delà la Rivière Sans Nom se dégage une vallée baignée de généreuse lumière. Et sur cette étrange route où le Soleil ne semble jamais périr, une rumeur chevauche les vents et murmure à l’orée de chacune des deux forêts qui la côtoient : Si vous voyez un caravansérail avancer à un rythme d’une exaspérante lenteur, se balançant d’une cadence chaotique qu’engendrent nids de poules et petits fossés, alors courrez. Vous qui n’êtes pas de cette Terre. Fuyez. Car vous rencontrerez là deux espèces totalement dangereuse . Et si par malheur vous êtes sur son chemin, alors vous aurez face à vous, les yeux et les oreilles de Rugilian. Mais sa bouche, elle, oh, combien elle vous paraîtra merveilleuse et vous fera croire à des merveilles tout aussi belles. La Vérité n’arrivera jamais. Le piège, déjà, s’est refermé sur vous. »

Kaysh rit brutalement alors qu’elle finit de répandre une poudre rougeâtre dans l’air, depuis la petite fenêtre la roulotte. Sa sœur jumelle éclate alors de concert avec elle. Et leurs voix faussement féminines s’élèvent haut dans le Ciel, puis font frémir ceux qui s’y trouvent.


Aelig se laisse tomber sur un rocher bordant la route principale. Elle grimace dans une mimique désirable, tant elle la rend féminine. Elle lève ses jambes un instant et soupire. Il fait tellement chaud, les rayons de l’astre soleil n’épargnent guère sa peau et la brûle en divers endroit. Elle se sent chauffer, chauffer comme dans un fourneau. Le bleu pur de sa tunique pâle s’accorde parfaitement avec le ton arctique de ses grandes prunelles. Elle n’a conservé que ses jambières et ses brassard. Fendu sur les côtés, le léger vêtement déshabille ses jambes galbées avec délicatesse. Sur son épaule dénudée, Klark halète; avec tous ses poils, il subit davantage la chaleur.
La belle bondit sur la route. Le Soleil est encore haut, et il est inimaginable de couper par la forêt au risque de s’y perdre ou d’y faire des rencontres périlleuses. Le chiot grogne légèrement pour approuver cette prudente penser. Elle lâche un sourire prétentieux - elle rayonne de confiance en soi et un instant, la lumière céleste la jalouse. Juste un instant, car derrière chaque éclat se cache un morceau d’ombre : parmi tant d’autres qui forme le puzzle d’un miroir au reflet brisé.

*Dépêchons-nous, Klark !*

Ses capacités physiques ne sont malheureusement pas à la hauteur de sa motivation morale. Bientôt, ses jambes seront lourdes. Elle aura marché tellement longtemps, sur une telle distance, qu’elle s’effondrera. Sa vision sera trouble puis inexistante une fois qu’elle aura heurté le sol, et alors….alors, elle sera la proie idéale - la poupée de chiffon que l’on ramasse négligemment. Ou peut-être, est-ce simplement un sort, comme de nombreux autres qui parcourent ses landes. Aussi, quand sa tête cogne brutalement le sol poussiéreux et brûlant, elle ignore encore qu’elle ne marche plus. Son petit compagnon est projeté à quelques dizaines de mètres plus loin.

« Dis, Kaysh adorée, c’est un gros poisson ! » s’exclame Laysh en roulant des yeux.

Ses faux-cils papillonnent, ils sont aussi longs que des pattes d’araignées. La dénommée Kaysh traîne le corps inconscient d’Aelig et le jette dans la caravane avec une force hors du commun. La roulotte vacille dangereusement sous le poids brusque qui vient de lui être administré.

« Oh ça oui ! » répond-elle sur le même ton enjoué.

Et la route reprend. Kaysh et Laysh, les deux secours jumelles - espionnes de Rugilian, sont de puissants Elfes du Temps. Ils au départ, elles à la fin. C’est même, le meilleur travestissement de tout Erade. Pourtant, les traits ne trompent pas, bien qu’ambigu. Ils, ou plutôt elles, soignent particulièrement leur apparence et évolue,t dans un monde de faux semblants où ils piègent leur victime. Ainsi, elles sont de redoutables chasseuses de primes, au service du Royaume. Grandes illusionnistes, elles sont capables de grands exploits en matière de manipulation - deux vrais prodiges, qui inlassablement se délectent du sort qu’elles réservent à leur victime.

Ainsi, à son réveil, Aelig s’étonne d’être allongée dans un confortable lit. Le tout balance à lui en donner la nausée, mais le confort reste agréable. Autre chose à changer, alors qu’elle se redresse à moitié, appuyée sur ses coudes, elle découvre sa nouvelle apparence. Écarquillant les yeux, elle s’apprête à bondir hors de sa couche pour trouver des explications. Ce n’est pas nécessaire, un visage bienveillant l’accueille :

« Bienvenue chez Kaysh et Laysh ! Les deux grandes actrices d’Erade ! »
« -Pardon ? » s’étrangle Aelig.

Laysh lui arrange son maquillage avec un petit air sérieux, et connaisseur.

« Ma belle. Tu étais folle de te promener en pleine terre Rugilian avec les accoutrements de ton peuple ! Un des plus grands ennemis du Royaume! Tu as eu beaucoup de chance de ne croiser aucun soldat ! »
« Que… »
« BEAUCOUP de chance d’être tombée sur NOUS » renchérit Kaysh en surgissant de derrière un rideau, coupant court à l’élan de la jeune femme.
« Nous allons te protéger », susurre Laysh.
« T‘aider à traverser… » continue sa sœur.

D’Alescan passe son regard troublé de l’une à l’autre, complètement sonnée puis, l’évidence se fait étrangement dons son esprit enlisé. Elles vont l’aider à traverser Rugilian et pour cela, elles ont un plan infaillible. Leurs sourires narquois dansent sur leurs lèvres pourpres et brillantes. Aelig est hypnotisée, mais elle ne le ressent pas. Tout ce qu’elle vit est vrai et merveilleux : enfin, elle peut compter sur des alliés et bientôt, elle va retrouver Richard.
Oui….
Merveilleux.
Et déjà, la rumeur chevauche d’autres vents, avertissant d’autres égarés.

Deux heures plus tard, les portes de la Caserne s’ouvrent brutalement. Le duo étrange apparaît dans une fumée ocre en chuchotant et en dansant. Les soldats, habitués à ce genre de spectacle de la part des deux agents du Royaume, s’écartent, un sourire amusé aux lèvres. Kaysh tire avec force une chaîne en or, reliée au cou d’Aelig qui grimace, incommodée par le collier précieux qui lui enserre le cou et la rend prisonnière. Le petit cortège se dirige jusqu’au quartier général du Haut Commandement, autrement dit, dans l’office du général et les deux travestis n’ont aucune gêne à le déranger, ni aucun scrupule.
Ils referment la porte aussi brusquement qu’ils l’ont ouverte.

« O, noble Général, grand, beau fort et vaillant. Nous sommes tes humbles serviteuses ! Sur un plateau d’argent nous t’apportons les lauriers de tes victoires! » déclame Kaysh.
Aelig hausse un sourcil, curieuse, et observe le personnage en question. Elle fait une moue agacée. Grand, d’accord. Général, peut-être…mais beau, elle est bien trop orgueilleuse pour se permettre de juger un homme beau. Laysh lui attrape les genou et la fait tomber à genou avec une force monstrueuse.
« On s’agenouille devant le Général, pauvre idiote.… »
La belle grommelle. Il faut suivre le plan. Se faire passer pour prisonnière et….déjà, elle ne se souvient plus trop de la suite. Elle ne s’en formalise pas. Les deux jumelles s’écartent pour laisser le loisir à Caym d’admirer le joyau qu’elles ont poli, spécialement pour lui. Aelig détourne son regard. Vêtue d’un habit typiquement Rugilian d’un pourpre passion, ses rares formes sont mises en valeur. Son pagne, semblable à celui des danseuses, est bien trop léger, tout comme la bande de tissu qui lui sert de haut, recouvrant sa poitrine. Elle est maquillée et ses cheveux, criblés de paillettes d’or, sont lâchés en une sauvage cascade de boucles brunes. Ses bras et ses chevilles sont sertis de bracelets dorés, et sa peau brille d’huile de jasmin, dégageant une effluve enivrante.

« C’est la fille de Philipp d’Alescan. Le chien qui, avec ses hommes, est venu piller nos Terres et…défier notre puissance…l’Eau coule en elle. Nous t’en faisons le présent pour venger l’offense faite à Rugilian. »

La jeune fille serre les dents, totalement dégoûtée par le discours. Elles n’ont pas besoin d’aller si loin, elle risquerait d’y perdre sa vie.

« Si tu refuses, puissant Général, ce cadeau qui t’est offert…alors des questions se poseront parmi le peuple, comment te serait-il impossible d’asservir cette femme qui est un danger ? Nous attendons ta réponse. »

Et ta récompense…

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MessageSujet: Re: La Chaîne de Flamme [PV Caym]   La Chaîne de Flamme [PV Caym] Icon_minitimeMar 19 Jan - 15:38

Le général Symanth était d’une humeur massacrante ce matin là et cette intrusion dans son second bureau de fonction, celui de la caserne (quel général refuserait, après tout, une suite pour lui seul au palais royal) manqua de lui arracher un accès de colère. Oui, les deux agents du royaume étaient fort utiles avec leurs tactiques peu orthodoxes mais il détestait que l’on se pense suffisamment important pour passer par-dessus son grade et les convenances. Il devait bien reconnaître que c’était peut-être demander trop de personnel qui ne répondait pas directement de lui : ces deux là allaient trouver le général de Rugilian auquel ils pensaient sur le moment et c’était bient tout. D’ordinaire, c’était le général de l’infanterie et de la stratégie qui devait les accueillir tandis qu’en de rare occasions, c’était Sparda ou ses autres collègues qui recevaient ces visites qui, il fallait bien le reconnaître, changeait de l’ordinaire. Cependant, au lieu de se décider finalement à avoir la tête de ces deux intrus sur un plateau d’argent… Il esquissa un large sourire. Un très, très large sourire que ses subordonnés et collègues avait surnommé « sourire du couperet ». Quand Caym souriait de cette façon, de façon générale cela voulait dire que quelqu’un allait passer de vie à trépas… Ou alors subir un sort peu enviable. Il devait bien le reconnaître : on ne parlait plus ici de simples déserteurs ou d’éclaireurs otianais, on parlait d’un morceau de choix… La fille d’un puissant ennemi vaincu qu’il avait lui-même fait trépasser sur le champ de bataille. Caym était reconnu, après tout, pour prendre part à bien des batailles auprès des troupes de Rugilian et participer également à un nombre significatif d’offensive… Directement dans la mêlée. Combattant aguerri et soldat vétéran, l’officier n’avait pas peur de se frotter à quiconque sur le champ de bataille et pour lui, la sécurité de l’arrière était pour les faibles et ceux qui n’avaient de militaire que leur titre…

« La fille de Philipp d’Alescan dis-tu, chasseur de primes… Si ce que tu dis est vrai, cela vaut effectivement une récompense… Princière. Qui cette fois j’en ai peur sera amputée de quelques pièces : intrusion sur une propriété militaire sans déclin d’identité. Intrusion dans le bureau de fonction d’un haut officier de l’armée. Offense faite à un haut officier par une forme éhontée de chantage… Et encore quelques autres détails du genre. Vous êtes dans de beaux draps dites donc… »

Ce discours laissa complètement stupéfait les deux agents du royaume : à force de trop se croire important ou indispensable, on finit par perdre de vue cette vérité : personne n’est indispensable, encore moins irremplaçable. Il avait fallut argumenter ferme avec le reste de l’état major et ensuite avec le conseil… Mais Caym était fier de son coup : tout personnel militaire non affilié à Rugilian (mercenaires, espions, etc.) était désormais soumit aux lois en vigueur dans l’armée s’ils voulaient continuer à exercer leur service pour le royaume. Une petite clause qui au fond venait de laisser dans le flanc de l’arrogance de ces gens là une marque indélébile… Gracieuseté du général Symanth. Il commandait des troupes disciplinées, l’élite de ce que Rugilian avait pu produire en termes d’infanterie et il ne traiterait plus jamais avec des gens incapables de se plier aux coutumes et aux principes de l’armée. Reprenant la parole, il annonça ce qui suit.

« Évidemment, pour éviter de vous ramasser tous les deux avec un dossier dans nos archives… Vous pourriez aussi essayer la corruption. Vous me laissez gratuitement cette fort belle prise, vous quittez ce bureau séance tenante et la prochaine fois… vous suivrez les règles du jeu comme tout le monde. Et si vous faites bien les choses, je rajouterai un petit bonus qui devrait vous convaincre de revenir encore et encore fournir ce genre de marchandises à Rugilian. »

Caym un, chasseurs de prime zéro. Sur ce point il avait marqué un point magistral et capitulant, après une dernière courbette plus raide, le général se retrouva seul avec la fille de son ancien rival. Ce qui aurait pu rendre la situation comique, c’était que la chaine qui servait à la garder attaché par le collier qu’on lui avait mise était reliée à un solide anneau de fer auquel Caym attachait plus souvent qu’autrement les chiens utilisés par les sentinelles qui venaient faire leur rapport à son bureau. Caym n’avait rien contre les canidés utilisés dans sa division… Mais il tenait à garder son bureau en ordre et les molosses avaient tendance à ne pas aimer trop trop les espaces fermés. Les patrouilles se faisant dans et autour de la caserne, ils n’étaient que peu utilisés dans les bâtiments à proprement parler… Nouveau sourire, plus froid cette fois, à l’attention de sa prisonnière. Un sourire qui n’augurait rien de bon pour la jeune femme…

« Alors comme ça tu es la fille de cet ancien ennemi… Nous avons eu l’occasion de croiser le fer. Il y est resté, ce qui n’est pas une très grande surprise mais ce fut un combat… Intéressant. Très intéressant même. Lui qui est venu à moi fort de sa liberté, voilà qu’on me livre sa fille en chaines… Je savourerai pendant longtemps cette délicieuse ironie… Ce n’est pas tous les jours que la vie propose ce genre de rebondissements… Et encore moins commun que de croiser la route de la progéniture de ses ennemis… Et d’ailleurs, parlant de croiser une route… »

Se dirigeant vers une carte fixée au mur de son bureau, il la regarda pensivement, se demandant où cette jeune femme comptait se rendre. En partant d’Otian… Il n’y avait pas grande destination possible… Outre… Les terres oubliées? Encore? Mais c’était une mode ou quoi récemment que de se jeter dans la gueule des démons?! Une idée de jeu cruel lui passa par la tête… Et il aurait été fort tenté de la mettre en pratique bien que pour se faire, un minimum de discuission soit nécessaire.

« Encore une âme perdue qui décide d’aller dans les terres oubliées? Voilà qui est… Amusant à tout le moins. Je serais tenté de te laisser t’y rendre pour mourir. Mais d’un autre côté, pourquoi me priver de ce petit plaisir? Ce serait bien bête que de laisser un autre faire le travail. Ces deux imbéciles avaient raison sur une chose : ta lignée est dangereuse ma jeune ennemie… Et ce serait une faute que de vous laisser vivre tous autant que vous êtes. Encore là, je pourrais me montrer magnanime face à la fille d’un ennemi valeureux que j’ai vaincu. Je te propose donc ce petit jeu : tu dois me convaincre de te rendre ta liberté. Si tu réussis, tu passes à la seconde étape : te rendre dans les terres oubliées. Si tu en reviens vivante alors tu pourras retourner en Otian. Si tu échoues quelque part, c’est la mort qui t’attend, rien de plus, rien de moins… C’est un marché presque honnête, considérant ta position, tu ne trouves pas? »

Les chances statistiques qu’elle réussisse était nulles… Mais autant lui donner l’illusion du choix. Cela promettait d’être divertissant… Si par miracle elle parvenait à réussir par contre… Caym ne reviendrait pas sur sa parole.
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Aelig d'Alescan

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MessageSujet: Re: La Chaîne de Flamme [PV Caym]   La Chaîne de Flamme [PV Caym] Icon_minitimeMer 20 Jan - 20:21

    Une porte fermée trop tôt. Déchues, elles partent têtes basses, avec un cœur empli d’amertume et de haine. Kaysh et Laysh n’en ont pas fini avec ce misérable, assurément, il regretterait. Or un présent non honoré est offert par le courroux qui lentement le métamorphose en cadeau empoisonné. Ici, elles se contentent simplement de rompre l’illusion.

    Aelig ouvre grand sa bouche pour inspirer une bouffée d’air salvatrice. Sa vision est frappée d’horreur et ses yeux écarquillés retiennent des prunelles vacillant de douloureux. Impossible de décrire son sentiment, c’est comme…
    Comme si elle a été trop longtemps maintenue sous l’eau, aveuglée par l’ancre noire d’une mortelle pieuvre. Ses mains tremblantes s’accrochent désespérément à ce collier qui oppresse sa trachée. L’espoir de le briser est aussi mince, voire inexistant, que sa sympathie envers l’homme qui la détaille. Alors, quand il attache sa chaîne à un anneau de fer figé dans le mur, c’est une panique sourde qui envahit son corps. Non, impossible. Que fait-il ? Aelig grimace, ses souvenirs sont flous. Il manque la présence rassurante de Klark. Très pâle, elle a le souffle coupé par cette série de constat et l’idée de crier la tente.
    Bon sang, que s’est-il passé ?

    Ses deux pupilles sombres suivent les mouvements de l’inconnu puis capte son inquiétant sourire. Elle frisonne et sa peau se pare d’une chaire de poule désagréable. Elle ferme les yeux et prie, le cœur battant, pour que sa mauvais intuition soit erronée. Elle prend chaque étrange découverte comme un coup de poignard en plein ventre - nid de toutes ses angoisses. Pas un instant, elle ne pense à se redresser. Quelque chose lui dit qu’elle est en sécurité dans cette position. De toute manière la stupeur est trop grande pour lui concéder une quelconque autonomie.

    Calme. Même les battements de son cœur se suspendent. Une chose si fragile chute dans son âme dévastée puis se brise sur les milliers de morceaux entassés. Tout jaillit,dans une explosion de fureur. La mort de son père est une pensée si douloureuse. Pudiquement, elle détourne le visage, contenant ses larmes de rage et de tristesse. Que faire, que faire devant le meurtrier de Philippe ? Devant le monstre qui a ravi un père à ses enfants, un époux à sa femme et un chef à son peuple ? Ses muscles sont tendus et parcourus de douloureuses décharges. Sa nuque est le centre de cette tension et réceptionne cette affreuse douleur. Ce collier est…insupportable. Enchaînée. C’est une réalité qu’elle refuse d’avaler. Complètement perdue, elle écoute son discours teinté d’un sadisme amusé. La rage est toujours présente. Elle ne l’oublie pas.

    Courageusement, elle relève sa délicate figure et toise, malgré sa position d’infériorité, son geôlier. A son tour, elle sourit lentement. Ses lèvres brillantes d’un rouge grenat s’étirent progressivement jusqu’à former un rictus de mépris. Quelques boucles brunes barrent son regard, ombrée par la tempête du courroux. Elle se livre à un fort débat intérieur. Sa mémoire arbitre en faveur de ses sentiments. Elle enserre ses épaules de ses mains pâles et se conforte dans sa propre chaleur. Le silence règne un moment. Une larme court sur sa joue et creuse un sillon pur dans son fard. La goutte d’eau brille en amorçant sa chute. Et quand elle éclate au sol, Aelig parle amèrement, pleine de sarcasmes :

    « Vous convaincre ? »


    Elle ricane discrètement, fixant le sol - la mine sombre.

    « Je doute que vous ayez un cerveau pour que je réussisse. Je ne pourrais même pas vous persuadez…puisque vous n’avez pas de cœur non plus. Pourtant…je n’ai pas de temps à perdre ici, et vous n’avez pas de temps à perdre avec moi non plus. »


    Gracieusement, elle glisse vers le mur et s’empare de l’anneau de fer rouillé, l’analysant. Ses mains si polies par divers soins sont un peu gercées par endroit. Elle le retourne sous tous les angles, quand cela, est possible.

    « Tuez-moi. Mon frère viendra après moi. Nous ne sommes pas tous mort
    s,
     » crache-t-elle en lui offrant un farouche regard.
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MessageSujet: Re: La Chaîne de Flamme [PV Caym]   La Chaîne de Flamme [PV Caym] Icon_minitimeMer 20 Jan - 21:06

C’était encore mieux qu’il ne l’avait initialement espéré! Appelant d’une voix forte une sentinelle postée à l’extérieur, il demande ensuite à cette dernière d’aller quérir les deux elfes avant qu’elles ne quittent la ville. Le général Symanth, revenir sur une idée? C’est plutôt rare mais pas impossible. Surtout quand ce revirement de situation mène à une idée encore meilleure… Sans trop de surprise, avec une efficacité toute militaire, la sentinelle revient sous peu, faisant entrer les deux elfes qui jettent un regard venimeux à Caym… Qui d’un simple regard les invite à s’asseoir. Pour le moment, Aelig est oubliée… Mais la sentinelle elle garde un œil sur la prisonnière.

« C’est votre jour de chance mes petites chercheuses de trésor… Votre général préféré se sent d’une extrême générosité tout d’un coup. Je pensais que vous m’aviez amené une vulgaire poupée de chiffon… Et je découvre une proie à la langue bien pendue et pleine de vie. En fait… Je fais tomber les charges contre vous et… Je quadruple la récompense. En échange, par contre, la prochaine fois… On frappe avant d’entrer. Autre chose…Je veux tous les effets que cette esclave avait avec elle quand elle est tombée entre vos mains. Ce petit cadeau que vous me ferez sera récompensé par un petit cadeau de ma part soit… Plus d’or encore… Vous réglerez les détails avec l’officier en charge de la réserve de la caserne, comme d’habitude… »

Ah tiens, la colère n’est plus, tout est pardonné et les deux elfes redeviennent soudainement en excellents termes avec le général! Voilà qui était une bonne chose… Et dans l’intervalle, le temps qu’elles lui rapportent les effets de sa prisonnière, Caym s’approche de la prisonnière et la regarde sans ciller. Il observe la jeune femme, cherche sa ligne de faille, analyse tout le non verbal dont elle fait montre. Il ne lui faut pas beaucoup de temps pour commencer à tâter le terrain. Pour détruire une personne, il n’était pas nécessaire de passer par une torture abusive. Quelques assauts bien placés sont bien plus efficaces qu’un millier de coups d’épée… Aboyant un ordre à la sentinelle, celle-ci exécute un salut militaire impeccable, détache la prisonnière et le trio se rend ensuite dans les sous-sols de la caserne où se trouve une belle salle de torture. Au trio initial, une double paire de soldats s’ajoute et même si elle avait voulu lutter, voilà que la pauvre jeune femme se retrouve attachée sur une sorte de table de pierre par les sbires de Caym… Privée évidemment de tout vêtement en dehors de ses dessous. Si torture il doit y avoir, c’est de toute façon le seul type de vêtements autorisé aux torturés. Le général assiste à toute la manœuvre sans jamais dire quoi que ce soit et une fois tout ce petit manège terminé, il daigne enfin adresser de nouveau la parole à la prisonnière.

« Je vais te montrer, fille de chien, que j’ai un cerveau. En fait… Je vais même te décrire très précisément quelle stratégie j’ai utilisé contre les tiens et tu pourras reconnaître toi-même ce génie… Je suis sûr que tu te rangeras de mon avis. Si bien sûr tu continues à nier l’évidence… Je serai bien sûr forcé de me comporter comme un barbare, comme une brute. Tu as le choix jeune imbécile : coopérer et être traitée comme une prisonnière de marque, ce que ton nom te permets sans trop de complications ou continuer à défier et souffrir. En attendant que tu fasses ton choix, laisse moi te parler de cette brillante stratégie par laquelle les forces de ton père périrent face aux miennes. Tu as le droit de savoir comment ce dernier est mort… tu ne crois pas? »[b]

Prenant sur une étagère un petit bol contenant une substance à la fois collante et huileuse et un petit pinceau, il revient vers la prisonnière et commence à peinturer, approximativement, le champ de bataille sur le torse et le ventre de la prisonnière.

[b] « Faute de parchemin, ta peau sera le support de mon récit. Tu y verras naturellement un inconvénient… Mais je m’en moque éperdument. Commençons par le commencement, avec le déploiement initial des deux forces en présence… »


Commençant son récit, il ajouta bien des symboles sur sa carte improvisé, se retrouvant à couvrir de petits dessins le gros du corps de la jeune femme, sans jamais toucher aux bras, jambe, cou ou tête de la jeune femme. Quand il en eut terminé, il n’y avait plus grande surface libre et Aelig venait d’entendre le récit de cet affrontement avec un niveau de détail et de précision difficile à égaler où que ce soit en Érade. La prisonnière devait se demander à quel jeu le général jouait… Tout du moins, jusqu’à ce que ce dernier prenne la parole derechef, d’un ton calme et diplomate à en déconcerter plus d’un.

« Ceci étant dit… Nous en revenons à la question du choix. Est-ce que tu seras détenue ici comme prisonnière de marque ou comme vulgaire prisonnière? Histoire d’orienter ton choix, laisse moi te parler de cette substance qui te couvres le corps : une fois qu’on a mit le feu à cette dernière, elle ne cesse de brûler que si on la force à arrêter de brûler en usant d’un liquide spécifique qui ne se trouve pas à l’état naturelle. La question est donc : vas-tu préférer brûler vive sur cette table ou te comporter intelligemment? Tu as toutes les raisons du monde de me haïr et le sentiment est parfaitement réciproque : J’ai tué ton père, ton peuple a tué mes soldats… Otian et Rugilian se sont toujours détestés. Toi tu pleures la perte d’un homme, moi de dizaines… Et au final qui méprise le plus l’autre? Qui est plus prêt à pardonner de nous deux? Qui de nous deux est le plus raisonnable et le moins borné? Jusqu’à date… Tu n’as pas fais très bonne impression : depuis le début je t’offre des choix et toi tom mépris. Ce n’est pas très sympathique, tu en conviendras autant que moi… »

Telle était la torture à la Caym Symanth : donner le salut de sa victime à cette dernière avec quelques petits pièges évidemment. Si Aelig refusait de coopérer, elle souffrirait physiquement. Si elle acceptait de coopérer, elle en souffrirait mentalement. Si elle refusait de répondre, elle risquait de souffrir physiquement. Si elle choisissait la souffrance physique, elle devrait supplier pour qu’il arrête la torture, ce qui la ferait souffrir mentalement… Mais si elle acceptait de coopérer et de pardonner, cela ne pouvait-il pas lui rapporter plus qu’elle n’en perdrait? Évidemment, cette voie la forcerait à collaborer en un sens avec Rugilian sans espoir de trahison… Mais ce serait dans les deux sens. Si Caym Symanth en revenait à sa proposition initiale mais en laissant tomber une étape, passant directement à « si tu reviens des terres oubliées en vie, tu pourras retourner à Otian sans mal », ce ne serait pas le meilleur des gains pour elle? C’était peut-être difficile à percevoir dans l’attitude du général mais il ne tenait pas à brutaliser la fille d’un ennemi vaincu. Pas quand l’ennemi avait gagné son respect. En fait, il y avait plusieurs indices qu’Aelig pouvait relever quant au non désir de Caym de la torturer : il l’avait amené loin des regards, il lui laissait une porte de sortie, il avait fait récupérer ses affaires… Ce n’était pas le modus operandi d’un monstre ça…
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MessageSujet: Re: La Chaîne de Flamme [PV Caym]   La Chaîne de Flamme [PV Caym] Icon_minitimeMer 20 Jan - 22:21

    Elles sont de retour. Le gain. Toujours ce carburant motivant leur moindre méfait.

    Laysh pose une main crochue sur le crâne de la jeune fille. Aelig pousse un petit grognement de mécontentement mais la force de l’Elfe la maintient dans un respect convenable. L’illusion se remembre lentement dans l’ondée fragile de l’humaine. Elle écarquille ses yeux, réceptionnant toutes les modifications apportées à ses sens. Son dernier regard plein de hargne et rouge de haine, s’adresse à Caym dans toute sa splendeur. Alors, il n’y a pas de rêve plus vaillant que celui qu’elle commence à vivre. Kaysh paraît satisfaite et fait un signe à sa sœur. Ensemble, elles remercient le général de quelques hypocrites courbettes et détalent, avant qu’il ne change d’avis.

    Aelig est convaincue que le meilleur moyen d’être libre est de suivre à la trace, le plan de ces deux merveilleuses actrices qui l’ont prise sous son aile. Aussi,ne dit-elle rien une fois traînée dans les couloirs, comme une vulgaire poupée de haillon. Pragmatique, elle se contente de mémoriser les lieux. Son cœur est sourd dans sa poitrine, et il hurle, il hurle jusqu’à s’en casser la voix. Mais elle entend, seulement, les mauvaises choses - ces pièges fabuleux qui font saigner leur victime jusqu’à ce que destruction s’en suive.
    On la met presque nue, ôtant avec une facilité impudique ses quelques bouts de tissus qui se vantent être des vêtements. Elle ne veut pas, bien sûr, elle aimerait résister - et pourtant sa seule résistance se traduit par une hésitation coûteuse. Avec autorité, elle allongée sur une table froide, dont elle ignore encore la matière au simple toucher. Ses yeux d’une couleur fragile suivent les gestes de ses soldats du crime. Les liens sont solides : du métal. Douloureux aussi, ils témoignent de la fonction de l’endroit.

    *Une salle de torture* pense-t-elle, terrifiée. Elle n’aurait jamais pensé, que prisonnière, ils puissent en arriver à ce stade. Les deux sœurs lui avaient promis qu’elle serait traitée décemment et qu’au pire quelques claques dans la figure se perdraient. Observant difficilement sa position de faiblesse, elle déglutit, manquant de s’étouffer avec sa salive. L’air est oppressant dans sa poitrine compressée par l’ambiance cruelle qui régit l’endroit. D’ailleurs, elle a froid. Mais,son esprit altéré, elle ne prends pas une seule fois la voie de la rébellion ou de l’arrogance. Elle n’a aucun souvenir de ses propos prétentieux envers le Général.

    « Non… »
    souffle-t-elle alors qu’il finit sa première tirade.

    Par pur instinct, elle force sur ses liens. Odieux réflexe qui brise ses plus infimes espoirs contre les murs solides d’un pouvoir prédateur. Elle redresse sa nuque dans une mimique d’effort qui accentuent ses traits exotiques. Accablée, elle la repose lourdement dans un heurt presque brutal. Un instant, elle voit trouble et l’ombre de Caym qui recouvre son corps glace son sang. Oh oui, personne n’est infaillible surtout quand il est aveugle à la réalité. L’âme de la belle alescane s’effrite lentement et on pourrait comparer son essence aux grains d’un sablier qui s’écoulent à un rythme grave et inéluctable vers la fin de l’éternité.
    Au contact si frais du pinceau sur sa peau délicate, elle ferme les yeux et voyage dans l’espace-temps : dans un cauchemar qui n’a jamais paru aussi vrai. Les cris,la mort qui rôde, les siens qui vaillamment assaillent et perdent la vie. Et son père qui au milieu de tout ce carnage se dresse face au Général. Ah,n’a-t-elle jamais plus ressembler à son père que lorsqu’elle partage avec lui cette expression de détermination et de hargne. Elle sent cette odeur de sang et de victoire et goûte à l’arôme de la défaite. Le récit avance, grave et prétentieux, tatouant sa peau d’une ancre traîtresse et humiliante. Elle est le support à l’échec de son peuple. Pourtant, l’illusion est parfaite.

    Subis, car tu l’as choisi. Ne t’es-tu pas laissée entraîner sur ce chemin alors que milles rumeurs te disait de le fuir, mais tu as été sauvée et ton secours réside dans cette condition…


    Le souffle court, elle libère ses prunelles de la noirceur du récit. Sa poitrine se soulève à une cadence effrénée se gonflant d’émotions contraires. Elle admire cet homme qui la tient sous son joug par de cruelle menaces - mais au moins, use-t-il de la torture pour faire régner l’humilité du pardon (bien qu’il ne l’applique pas). Aelig lui offre alors un nouveau sourire - loin de son rictus hargneux. Non, c’est une sourire de toute beauté, plein de douceur et de modestie. Tous les martyrs l’abordent. Pardonner, hein ? Des larmes perlent aux coins de ses yeux. C’est trop difficile,mais mourir l’est également. Alors, il faut faire un choix.

    *Pardonne-moi, Papa…mais, tu aurais sauvé Binoclard toi aussi…*

    Dans la tribu des Ancêtres on disait qu’il fallait se pardonner pour réussir à tuer un adversaire. C’est une sagesse qu’elle n’appliquera qu’en partialité. Tout d’abord, car si elle pardonne, ce n’est non pas pour achever Cam elle lui trouve une certaine utilité d’ailleurs, mais de pourvoir à son objectif premier. Elle se mord la lèvre puis s’exprime d’un ton mesuré :

    « Je suis capable de vous prouver que mon peuple est noble…qu’avant d’être plongé dans la guerre qui engendra la haine et les pertes, il était voué à la beauté et à la sagesse. Mon pardon ne sera d’aucune utilité. 
    »

    Quelques boucles chocolats glissent paresseusement sur sa joue rougie. Elle contemple l’homme qu’est Caym et éprouve une étrange compassion à le détailler ainsi.

    « Nous sommes faits de chair et de sang, et si je devais mourir, ce n’est qu’après m’être faite pardonner par Binoclard…et si je devais mourir à ses pieds…pour lui sauver sa vie, alors il n’aurait pas besoin de m’arracher mon pardon - comme vous le faîtes. Gardez-moi à vos côtés, et ma liberté viendra d‘elle-même, couronner ce pardon. Peu importe le temps que cela prendra…je vous apprendrai sur vos ennemis d‘innombrables choses tout comme vous m‘apprendrez sur les miens de nombreuses autres choses…»


    Est-ce l'illusion qui parle, ou la réalité ?


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MessageSujet: Re: La Chaîne de Flamme [PV Caym]   La Chaîne de Flamme [PV Caym] Icon_minitimeJeu 21 Jan - 3:04

Peut-être était-ce parce qu’il était otianais à la base ou qu’il était motivé par autre chose mais… Le général Symanth, pourtant répété pour être des plus expéditifs quand la situation le demandait, n’avait nullement envie de garder contre son gré cette jeune femme. Quelque chose dans toute cette affaire clochait : en toute logique, si la jeune femme était vraiment venue pour nuire… Elle aurait été bien mieux équipée et elle n’aurait certainement pas été capturée si facilement. Oui, comme dans tous royaume, les frontières de Rugilian étaient poreuses… Ce qui aurait laissé plus d’un point de passage à la jeune femme qui l’aurait mené loin de la route qu’elle avait emprunté. Caym savait que les postes frontières les plus protégés étaient ceux qui donnaient accès aux terres oubliées… Mais les gardes se moquaient en général que quelque chose quitte le royaume. S’il y avait des gens assez stupides pour se rendre dans les terres oubliées, grand bien leur en fasse alors. Oh bien sûr, il y avait des cas spécifiques concernant les gens entrant en terres oubliées : il fallait avoir toute la paperasse nécessaire si l’on voulait passer car toute personne essayant de le faire sans s’être identifiée préalablement était abattue. Savants, éclaireurs, espions… Nombreux étaient les agents du royaume qui s’étaient aventurés en ces terres pour informer Rugilian sur ce qu’il s’y passait.

Toujours était-il, pour en revenir aux postes frontières, que techniquement, la jeune femme aurait pu choisir une « brèche » située plus près de son objectif. Il y avait, de plus, une certaine noblesse qui était absente chez bien des proies amenées devant Caym par les deux chasseurs de prime. On ne parlait pas ici de noblesse en termes de titre mais en termes d’âme, il allait de soi. Il l’écouta parler, il écouta son discours et il hocha la tête avant de la détacher. Il lui tendit ensuite les vêtements « confisqués par les gardes, une main sur la poignée d’une de ses cimeterres, juste au cas où. Qui sait… Derrière les belles paroles se cachait peut-être un piège sordide…


« Soit… Tu resteras un temps à Rugilian. Cependant, au moindre faux pas, je ne serai pas aussi magnanime. J’ai juré de veiller à la sécurité de ce royaume… Et je ne compte pas renier mon serment. Si effectivement tu tiens à rester un temps en ces terres, tu seras placée en appartements surveillés. Après tout, techniquement, à part t’arrêter pour intrusion sur le territoire.., Je saurai bien dire que la torture n’a rien permit de révéler de plus quant à tes raisons d’être ici. »

Tendant à la jeune femme un linge imbibé de la substance requise pour retirer en toute sécurité la « peinture » utilisée par Caym, ce dernier attendit ensuite stoïquement, main toujours sur la garde de son arme dans un geste pour rappeler que si la jeune femme venait de se gagner un sursis quand au verdict final qui serait rendu par le général… On était loin de la grande confiance. Caym ne l’accordait pas à la grande partie de ses propres troupes alors à une étrangère? C’était une idée aussi impensable que ridicule. Ouvrant la porte de la salle de torture, il fait signe à deux gardes d’entrer, garde don l’uniforme est légèrement différent de ceux qu’a pu voir précédemment la fille de son ennemi vaincu. Ce que cela signifie? Que désormais, elle tombe sous la charge de l’élite de Caym, de ses hommes de confiance, ceux qui le suive lui avant de suivre le roi.

« Ces deux hommes sont une partie des gens qui seront affectés à ta surveillance. Il est évident que, pour éviter des questions de la part d’autres branches de l’armée, il faudra affecter des gens qui savent tenir leur langue pour te garder à l’œil. Les deux chasseurs de prime avaient raison sur ce point : je devrais prendre des mesures contre toi, étant membre de ceux qui ont appuyé ton père dans son attaquer contre ce royaume… Et bien des gens au sein de ce royaume vendraient père et mère pour pouvoir se venger des membres de ton peuple. Tous ne regardent pas les choses de façon aussi posée que moi… Ce qui est à la fois un énorme avantage et un désagréable inconvénient… Sur un plan tactique c’est fort utile. Quand il faut tenir à l’œil la populace… Moins, beaucoup moins même. Ah autre chose. Vous êtes ce soir mon invitée à souper. Vous comprendrez qu’en tant que général, j’ai des devoirs dont je dois m’acquitter… et la journée est encore jeune. »

Sur un signe de tête du général, es deux gardes prirent le relais, le général retournant à son bureau. Il avait encore une inspection à faire, il devait réviser un plan de défense mis à jour avec son état major, il devait également consulter le général en charge de la logistique concernant un retard dans l’approvisionnement concernant les vivres… Autrement dit, il serait très occupé pour le reste de sa journée et s’il n’avoua pas que sauter l’étape torture le soulageait d’un poids et libérait un peu son échéancier, il était aisé de s’en douter. Pour un peu que l’on connaisse la réputation de Caym Symanth… Il était de notoriété public que cet homme ne jurait que par l’efficacité et rien que l’efficacité. N’importe quel général d’Otian le confirmerait : si Rugilian avait un temps ressemblé à un assemblage hétéroclite de soldat entre le barbare et le mercenaire, son infanterie à tout le moins était désormais une force professionnelle capable d’une efficacité de combat égalant cette voire dépassant celle des autres royaumes.

C’était par un usage rigoureux de son temps, une combinaison ingénieuse de respect et de terreur ainsi que grâce à un noyau d’officiers des plus solides que Caym pouvait accomplir ce genre de miracles. Il était ironique de constater qu’il avait fallut un otianais pour changer la face de l’appareil militaire rugilianais… Et il était encore plus ironique que ce même homme soit devenu un des meilleurs généraux de tout Érade. On pouvait détester le personnage mais tous respectait ce qu’il était en tant que tacticien, stratège et commandant d’armée. Son esprit créatif, son esprit froid et calculateur et sa propension à anticiper les mouvements de l’adversaire en faisait une force à ne pas sous-estimer…

Sa journée terminée et ayant même réussit à prendre de l’avance sur d’autres dossiers, le général ainsi qu’une petite escorte se rendirent dans la cellule de la jeune femme, une suite du palais, au fond, sous haute surveillance. À la demande de Caym, on l’avait fait construire dans la même section que les prisons : on ne traitait pas un diplomate comme un vulgaire civil ni un général comme un simple soldat! Caym ne croyait pas aux règles de la guerre puisque c’était un concept absurde... Mais il croyait au respect que deux ennemis peuvent se porter, l’un admirant l’autre pour son talent, par exemple. Passant la porte, il entra donc dans les « appartements » de la demoiselle d’Alescan…


Madame. Vous excuserez cette légère avance… J’ai été plus efficace que je ne l’avais d’abord anticipé. J’ai espoir que mes soldats vous ont fait livrer vos effets? Ils ont été récupérés auprès des chasseurs de prime… Et il était donc normal qu’après examen ils vous soient rendus. Vous appréciez… Vos quartiers? »
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Aelig d'Alescan

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MessageSujet: Re: La Chaîne de Flamme [PV Caym]   La Chaîne de Flamme [PV Caym] Icon_minitimeJeu 21 Jan - 18:20

    La frayeur passa et libéra un soulagement rayonnant. Lentement, elle se redressait sur la table, peu certaine d’avoir réussie - par la diplomatie, à s’en sortir. Elle se massa les poignets avec force, grimaçant légèrement. Ses joues étaient teintées d’une pudique rougeur, toujours à moitié nue devant tant d’inconnus. Ce traumatisme resterait sans doute longtemps dans les mémoires de la jeune alescane - farouche féministe. Son expression pensive avait quelque chose de doux et de mélancolique, c’était la ritournelle des souvenirs dans lesquelles, Aelig se perdait déjà.

    Voilà un mois qu’elle avait quitté la Cité aux Milles Flots après avoir passé des jours à trouver une carte complète, et véritable - moyennant monnaie, du monde d’Erade. Bien évidemment, jusqu’à tôt ce matin, les routes indiquées avaient toujours été sûres. Elle avait l’impression de s’être engagée sur le fil rouge, depuis son entrée profonde en territoire ennemie. Son soupir souleva quelques unes de ses jolies mèches brunes qui vagabondaient impunément sur son visage exotique. Elle était perdue, ne sachant plus exactement ce qu’elle devait faire ou croire - au moins, elle était certaine ne plus être sous l’influence directe de l’illusion Laysh-Kaysh. Le remerciant du bout des lèvres, car toujours un peu rancunière, elle s’empara de ses habits puis rapidement, serra ses magnifiques tissus contre sa menue poitrine et ses cuisses, fermant les yeux pour contenir quelques larmes de hontes.

    Quand il eut fini de parler une première fois, elle mit un peu de temps avant d’ouvrir les yeux et de récupérer l’étoffe humide. Elle attendit patiemment qu’il se retourne, sûrement, ainsi que les hommes présents pour enfin avoir une intimé précaire et se toiletter. Il n’en fit rien, les autres non plus. Elle dut, subir ce geste de plus, et avec irritation, laver sa peau souillée par toutes ses gravures peintes. Il prit encore la parole, et elle suivit discrètement le fils de ses tirades, tout en enfilant la tenue que les deux sœurs jumelles lui avait « offerte » pour qu’elle ressemble à une parfaite courtisane Rugiliane. Elle finit par arranger son précieux collier, dont la position fut dérangée par la laisse dorée qui lui servit de chaîne. Prête, elle ne quitta pas encore la table, ayant peur que ses jambes ne la soutiennent point après tant d’émotions.

    Elle jette un œil curieux au deux sbires du Général. Notant la différence d’uniforme, elle serra les dents, et sa poigne sur le rebord de la table se raffermit. Ce n’était pas nécessaire, pensait-elle, après tout comment pouvait-elle nuire ici ? Elle détourna son regard furibond, cachant son agacement profond : à part insulter et provoquer, elle n’avait pas vraiment d’atouts et puis ses deux dagues n’étaient plus en sa possession. A cette pensée, elle déprima et les mots de Caym ne lui parvinrent qu’une fois sur deux. De toute manière, la situation était assez claire parla présence de ces deux types. Elle manqua de s’étrangler quand il lui annonça qu’elle était son invitée pour déjeuner. Et avant même qu’elle puisse répliquer - dans le but évident de décliner, puisqu’elle l’avait assez pour les décennies à venir, il avait disparu derrière la porte et les deux soldats barraient déjà tout accès imprudent à la porte.

    Gé-nial.

    La route fut longue. Très longue. Aux rues s’étaient succédés les innombrables couloirs du château. Alors, il fallait noter l’humour de certaines situations qui seraient légué à la postérité anecdotique. Premièrement, Aelig fut par deux fois, au moins si ce n’est trois,plaquée contre un mur ou contre le sol par un des deux soldats de l’Elite. Sans raison valable sinon celle de la paranoïa accrue des deux gars. Une fois ils avaient cru apercevoir une ombre menaçante et l’autre, c’était un complot visant à…faire tomber leur Général chéri et adoré. Elle n’avait pas perdue patience,se contentant de tout prendre sur elle et de supporter - c’était tout ce qu’elle pouvait faire pour ces deux malheureux. La seconde fois, c’était plus grave. Bien plus grave. D’ailleurs, quand elle y repenserait plus tard, elle tomberait dans une grande dépression, broyant noir seule dans son coin. Ils traversaient les jardin du palais quand un groupe d’enfants de la noblesse était venu les assaillir.
    Les bambins posèrent beaucoup questions sur elle - risquant d’attirer par là d’autres gardes ou des oreilles indiscrète. Aelig , qui avait un véritable charisme pour les petits puisqu’elle avait élevé ceux de sa Tribu, répondait avec joie et amusement. Elle n’arrivait pas à croire que ces enfants seraient la future élite, ordonnant la destruction de famille entière pour des platebandes idéologiques et territoriales. A son grand damne, ses gardes du corps écourtèrent sévèrement cette joyeuse rencontre.

    En entrant dans la grande suite, elle écarquilla les yeux frappée de stupéfaction. Jamais, de toute sa vie, elle n’avait vu un luxe si reluisant. Elle recula d’un pas, désireuse de s’enfuir loin de ce tentateur, mais elle se heurta contre le garde qui la repoussa avec douceur, à l’intérieur de sa cellule.

    « C’est ici chez vous maintenant. Vous n’avez pas le droit d’ouvrir les portes menant au balcon, de toute manière, elles sont condamnées. Au moindre soucis, frappez à la porte s‘il vous plaît, puisque nous la verrouillons de l‘extérieur.» expliqua-t-il simplement en observant les alentours.

    Son collègue vérifiait chaque recoin de l’immense pièce,disparaissant dans de petites antichambres et quand il revenait, faisait un signe correct à l’autre -tout était opérationnel. Ils la laissèrent donc,et placèrent devant les portes de la chambres, stoïques comme des sphinx de chair. Elle arqua un sourcil, une fois seule dans cette immensité puis se mit à parcourir l’endroit. Elle passait de pièce en pièce - quatre en tout, et s’émerveillait de la moindre chose qu’elle y rencontrait. Elle découvrit entre autre, une garde de robe, des produits cosmétiques, des fruits et des boissons enivrantes. Elle finit par s’endormir sur un canapé, près des fenêtres du balcon, éreintée. Dans son sommeil court et agité, elle laissa échapper quelques sanglots et quelques noms chers à son cœur.

    Elle se réveilla en sursaut lors de l’intrusion du général et de ses hommes. A moitié endormie, elle se frotta les yeux et les toisa un à un avant de soupirer. Galère. Et puis..

    « Madame?! »
    s’étouffa-t-elle en ouvrant grands les yeux.

    Elle partit dans un petit rire sincère et naturelle, fortement amusée par cette étrange dénomination.

    « Je m’appelle Aelig. »
    trancha-t-elle en arrêtant son hilarité. « C’est comme ça que tout le monde m’appelle, et j’ai bien dit tout le monde que ce soit les Généraux ou les paysans!  Puis ces quartiers…sont…bien.»

    Un petit air mutin sur le visage, elle lui offrit une mine espiègle et rayonnante avant de sourire. Elle récupéra ses affaires qu’un des deux soldats lui avait tendu, et fouilla frénétiquement dedans. Les deux dagues étaient là et alors qu’elle ouvrait sa sacoche, Klark lui bondit dessus avant de se réfugier contre sa poitrine, en glapissant. Elle le serra fort, tellement soulagée de le revoir en vie et contempla Caym.

    « Merci. »



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MessageSujet: Re: La Chaîne de Flamme [PV Caym]   La Chaîne de Flamme [PV Caym] Icon_minitimeVen 22 Jan - 1:27

« Dame Aelig donc. Le protocole militaire qui gère la gestion des prisonniers exige que les invités de marque soit adressés par leur titre respectif d’où la formulation un rien ampoulé. Je suis un militaire, dame Aelig, avant d’être un simple homme et par conséquent, le protocole est aussi sacré pour moi que la loi. Mais bon, il serait inconvenant de vous ensevelir sur des points de détails… J’ai pris la liberté de faire changer vos gardes pour deux femmes. Elles font également partie de mon élite, étant moi-même tout sauf sexiste et j’ai pensé que vous apprécieriez l’intention. Je discutais justement avec mon second officier, le colonel Relian Mirel et nous en sommes venus à une conclusion similaire : pour surveiller une femme, il serait bien sot d’employer des hommes. Vous excuserez j’espère ce terrible manque de convenance… »

Faisant signe à deux soldats restés dans le cadre de la porte, les individus s’avancèrent, permettant à Aelig de voir deux femmes en armure portant casque sous le bras et les marques des sous-officiers sur leur armure. Si jusqu’à date elle n’avait croisé que de simple soldat, il semblait alors que Caym ait décidé de donner à sa prisonnière de marque une surveillance plus experte et compétente encore. Évidemment, il n’aurait pas réquisitionné deux officiers pour jouer les cerbères. Cependant, parmi les tâches des sous-officiers par contre il pouvait y avoir une assignation de garde rapprochée… Les deux femmes exécutèrent un bred salut et bien qu’incontestablement féminines malgré la lourde armure des soldats de l’infanterie, elles semblaient plus que capable d’en découdre avec quiconque. C’est Caym qui avait vraiment mit de l’avant l’idée de femme soldate, dépassant le stade pur et simple de rares exceptions dans les rangs de l’infanterie…

Elles se présentèrent à tour de rôle (Karris et Leila, toutes deux sergents dans l’élite personnel de Caym) avant de relever leurs collègues masculins à la porte et donc de prendre officiellement fonction de gardes rapprochés. Faisant signe à une autre personne de s’avancer, une autre femme, bien plus jeune cette fois (elle devait venir à peine de terminer son entraînement « avancé », celui qui désignait un militaire donné comme étant membre de l’élite des troupes de Caym) qui exécuta elle aussi un salut parfait et si elle arborait le même air sévère que les autres militaires servant sous Caym, son regard semblait plus brillant, plus vif que celui des autres militaires, Caym y comprit. En fait, le regard du général était l’équivalent de deux puits insondables… Donc mieux valait ne pas trop le regarder dans les yeux. S’introduisant elle aussi (soldat Valériane, de la première légion de l’infanterie), elle fut ensuite présentée plus en détail par le général.


« Le soldat Valériane est un de nos plus brillant élément en matière de psychologie. Malgré un entraînement intensif qui d’ordinaire fini considérablement par affecter le caractère, Valériane a su conserver des traits que nous dirons plus… Civils que militaires et à ce juste titre, étant la plus compétente pour vous fournir une compagnie appréciable, considérez la comme votre dame de compagnie. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, passez d’abord par elle avant de passer par les gardes de la porte. Valériane étant également l’assistante maître chien de la première légion, remplaçant le lieutenant Meredith qui a dû cesser son service de façon temporaire puisqu’elle est tombée enceinte, elle pourra également veiller aux soins de votre compagnon à quatre pattes. Si le soldat Valériane venait bien sûr à vous poser problème, ou un quelconque membre de l’armée, soyez assuré que je ferai le nécessaire pour les faire sévèrement punir. Les coups de fouets ne disciplinent pas que les animaux, ils disciplinent aussi les hommes, comme se plait à dire notre bon souverain sur le sujet… »

C’était subtil mais le général avait mentionné le roi comme s’il avait parlé d’une immondice ou s’il avait simplement juré vilement. Apparemment, pour une raison qui pour l’instant échappait à Aelig, ce n’était pas le grand amour entre Caym et le roi… Mais bon, le général n’allait pas laisser le temps à la prisonnière d’honneur de se prononcer sur le sujet car déjà, il enchaina avec le plan de la soirée. C’est qu’il était pragmatique le Caym, prévoyant et tout… C’était un des traits distinctifs de sa personne, un quelque chose qui en faisait un militaire de carrière si efficace.

« J’ai tout naturellement supposé que vous auriez faim. Anticipant la chose, j’ai demandé que l’on fasse préparer quelque chose pour vous et un autre plat plus classique pour moi. Les fruits de mer ne sont pas mes favoris, je préfère et de loin le poisson, chose quand même rare à Rugilian. À défaut de poisson, la viande locale est excellente. Enfin bref… J’ai demandé en cuisine que l’on prépare que l’on servirait à Otian, histoire de ne pas trop vous dépayser. On m’a assuré que vous ne serez pas déçue du résultat. Évidemment, j’ai fait ajouter des légumes, demandé du pain et fait monter du fromage également, pour vous offrir un repas équilibré… Mais ne connaissant pas vos goûts en alcool, j’ai préféré vous laisser choisir. Avez-vous une préférence particulière, un favoris que nous aurions peut-être sous la main? »

Plusieurs officiers de Rugilian affectés aux autres branches, les gens de l’infanterie n’osant pas critiquer leur général, affirmaient que celui-ci, en dehors du champ de bataille, aimait trop rester près des règles. Si sur le champ de bataille, Caym n’en connaissait aucune, trouvant complètement stupide la simple notion de règle de guerre quand invariablement celle-ci se déclenche par une attaque viole l’état de paix d’une nation souveraine, ce n’était pas la même chose hors de ce même champ. Il tenait au protocole et s’il n’hésitait pas à faire torturer de façon atroce puis exécuter de façon cruelle les capturés qui ne voulaient pas collaborer, il tenait mordicus aux règles qui concernaient la gestion es prisonniers plus coopératifs. Pourquoi? Pour la simple et bonne raison que le peuple, contrairement à ce que l’on pouvait penser, malgré son incroyable stupidité, avait le don de crier au scandale dès que l’on faisait trop de morts dans les prisonniers de guerre. Il s’agissait pourtant d’un ennemi qui avait blessé leur royaume… Mais faute d’avoir le pouvoir sur quoi que ce soit, ce même peuple aimait se plaindre. Il fallait par conséquent savoir se jouer du peuple et faire juste assez pour le satisfaire et suffisamment pour sécuriser sa position face au conseil. Les joies de la politique et de la manipulation, art dans lequel Caym Symanth était passé maître…

« En tant que prisonnière de marque, je vous présenterai le reste de l’état-major : mon frère, Sparda, en charge de la cavalerie, mon homologue de la balistique, la très professionnelle Magdala, notre générale en charge de la magie, la très compétente Guenièvre et le sage Maximus, le général en charge de la logistique. Après tout, ce n’est pas uniquement au général de l’infanterie que je suis de statuer sur votre sort. Je dirais toutefois que vos chances de survie sont élevées : Rugilian a mieux à faire qu’une exécution gratuite sans qu’une réelle offense sérieuse n’ait été commise… »
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MessageSujet: Re: La Chaîne de Flamme [PV Caym]   La Chaîne de Flamme [PV Caym] Icon_minitimeDim 24 Jan - 17:06

    Stupéfaite, la jeune fille s’était contentée d’observer les femmes de guerre face à elle. Elle leur trouvait une grâce, tant recherchée de son côté. Si elle n’avait pas eu à se battre pour la survie de sa Tribu, alors, sûrement serait-elle devenue une guerrière avec autant de prestance. Sans rien perdre de féminité. Progressivement, les traits si exotiques de son visage se figèrent dans la cire de la mélancolique. Blêmes et fantomatiques Aelig eut l’envie de tout laisser tomber. Durant ce court moment, où toute détermination, s’envola….elle pensa sérieusement à renoncer. Elle se trouva folle de continuer à corps perdu dans un sauvetage déjà d’avance. C’était insensé, elle n’avait pas de plan concret et sa seule intuition pour preuve. Elle était prête à faire demi-tour et à mourir. A demander pardon au Duc Zollander pour la perte de son fils unique - avant de perdre sa tête. Lentement, elle se laissa tomber sur un fauteuil tout près, écoutant mécaniquement le discours de ce brave général.
    Et ce discours était comme du poison qui l’engluait de ce désespoir morbide. S’il savait….
    Que ce soit ici, ou à Otian, sa vie était menacée - aussi,n’avait-elle d’autres choix que de percer bravement jusqu’aux Terres Oubliées. C’était réussir ou mourir. Et combien de nuit, avait-elle pleuré cette mauvaise étoile ? Cette pression la brisait chaque jour un peu plus. Peut-être était-ce parce qu’elle était en milles morceaux q’il était, à chaque fois, un peu plus difficile de la réduire en poussière.

    Elle cilla lentement en découvrant une tierce personne, à l’allure plus que militaire. Même Klark, ayant senti l’odeur particulière de cette jeune femme, avait pointé le bout de sa truffe pour prendre part au spectacle. Aelig fut impressionnée par sa vivacité et l’aura de détermination qu’elle dégageait. C’était électrisant et une brève chair de poule parcourut l’épiderme de l’alescane. Tout changea presque ce sentiment d’abandon violent se dissipa comme le feraient des nuages sous une brusque apparition du Soleil. Ses muscles reprirent du volume sous une forte inspiration. Ce parfum de courage lui monta brusquement à la tête et elle dut masser un instant ses tempes.

    Klark bavait à l’évocation de l’excellent repas qu’on leur promettait, mais également des soins de cette très chère Valériane. Pourtant, il ressentit les imperceptibles tremblements de sa maître et s’en inquiéta, naturellement. Tout comme il entendait ses pensées désordonnées.

    *Ael’, tu as choisi de rester ici! Alors…
    -Je ne sais pas…si je m’enlise trop longtemps dans ce luxe…je ne pourrais plus repartir…*

    Elle était incapable de répondre à la question très superficielle sur l’alcool. Elle n’en buvait jamais, en fait. Tout cette mascarade paraissait irréelle tant elle se noyait dans un contexte protocolaire qui n’avait pas lieu d’être. Elle se releva vivement, comme frappée d’évidence et tenta un sourire poli. Aelig se retrouvait perdue. Après tout, bien qu’héritière de son peuple, elle n’avait jamais été traitée comme les princesses des grands royaumes. Sa modeste vie était le principal, vivre auprès des siens, avec les siens. C’était d’ailleurs une qualité qui avait fortement surpris Richard. Habituée aux midinettes de Cour, il n’avait eu la chance de faire cette expérience hors du commun. Aelig était une battante. Il avait toujours admiré ses plongées dans les profondeurs glaciales pour en retirer à ses risques et périls les trésors qui allaient parer les cous grassouillets de la noblesse d’Otian.

    « S’il vous plaît. Je… »


    Elle n’arrivait pas à achever sa phrase, ses lèvres tremblaient légèrement, tandis qu’elle forçait sa bouche. Se donnant du courage, elle expliqua bravement :

    « Je…je prendrai cela comme une insulte d’être ainsi…présentée à vos collègues. Je fus apportée à vos soins, il est donc normal que je dépende de vous…et puis, je…ne suis pas à l’aise avec tout ce protocole. »


    Elle fixa l’escorte du Général, un voile de tristesse venant ombrer son regard si clair. Plus elle voyait la puissance de Rugilian, plus elle mesurait la décadence profonde de son propre peuple. Elle crispa une main contre son cœur.

    « Nous…nous fûmes attaqués l’hiver dernier par un ennemi venant des Terres Dévastées (elle ne se rappelait du nom, ils…ils ont enlevé le fils d’un de nos plus puissants nobles. Il a..il a fait ça pour me sauver ? Vous comprenez ?! Il s’est sacrifié pour que je vive…J’ai…été odieuse avec lui tout ce temps, je l’ai traité comme le dernier des imbéciles et lui.. »


    Elle se tut un instant, prenant le temps de digérer la portée de ses propres paroles. Sûrement que le Général ne verrait pas où elle voulait en venir. Elle contempla autour d’elle, ce merveilleux environnement qui scintillait. Le souffle court, elle sécha vivement ses larmes qui perlaient injustement aux coins de ses yeux.

    « Il était comme vous. Cet imbécile suivait le protocole…il m’appelait Demoiselle par-ci, Demoiselle par-là! Mais les titres…s’acquièrent par les actes. Je n’ai encore rien fait, alors s’il vous plaît. Arrêtez de me vouvoyer et de me servir du Dame ou je ne sais quoi d’autres… »



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MessageSujet: Re: La Chaîne de Flamme [PV Caym]   La Chaîne de Flamme [PV Caym] Icon_minitimeLun 25 Jan - 18:17

« C’est beaucoup demander, madame, que de violer si ouvertement le protocole. En toute franchise, le militaire que je suis se voit un peu prit au dépourvu. Nous sommes entraînés à suivre les ordres sans trop discuter… Mais je suppose qu’il n’est pas impossible de changer un minimum la forme des interactions que nous serons amenés à avoir. Après tout, la versatilité est l’apanage du bon militaire…

Ceci dit… Et bien que techniquement la juridiction locale pourrait me permettre de vous forcer à me divulguer cette information… Si vous me parliez davantage de cette tentative de sauvetage en terres oubliées? De mon point de vue personnel, vous êtes sotte que d’entreprendre seule une telle opération. Vos chances de survie sont plus que minces, pour ne pas dire nulles. Vous n’aurez pas cette courtoisie en ces terres maudites. Si Rugilian a des lois régissant les prisonniers et leur traitement, je serai étonné s’il y a des lois là bas. Croyez en mon expertise, madame… Euh... Aelig, entrer en ces terres, tous le peuvent. En sortir… Même moi j’hésiterais à aller récupérer des soldats perdus en ces terres… Même mon expertise dans le domaine de la stratégie s’avère d’une efficacité relative contre les créatures qui habitent cet endroit. Au mieux, je pourrais vous faire déclarée perdue corps et bien et vous donner une identité d’emprunt avant de vous renvoyer en Otian où vous pourriez refaire votre vie… Mais je doute très fortement pouvoir autoriser votre passage vers ces terres infernales.

Comprenez-moi bien : je ne remets pas en cause votre noblesse d’esprit et votre courage. Les vôtres semblent braves et fiers mais vous ne me semblez pas être une combattante d’élite. Autrement, vous n’auriez pas été capturée de la sorte et vous auriez sans doute tenté quelque chose pour fuir. Vous n’avez pas, à mes yeux, les compétences et les acquis nécessaires pour risquer une telle entreprise. Mais bon… Nous aurons l’occasion d’en parler plus en détail autour d’une bonne assiette. J’ai pour habitude de dire qu’un ventre affamé n’écoute rien d’autre que ses propres gargouillements… Encore qu’il reste à régler la question des alcools, on ne saurait servir un repas princier sans alcool… Vous buvez,, j’espère? Nous avons d’excellentes bouteilles réservées, entre autres choses, aux invités de marque et bien sûr, aux prisonniers de marque… »


Le général fut interrompu dans sa longue tirade (non pas qu’il fut amoureux de sa propre voix, simplement qu’il avait pour manie de toujours détailler avec une précision millimétrique les choses) par un officier portant les couleurs de la balistique. S’excusant auprès d’Aelig, il suivit l’officier qui se trouva à être le second de sa collègue, affirmant à la prisonnière qu’il tâcherait de faire vite. Pour que Magdala le fasse quérir et qu’on vienne le trouver après son service, la chose devait être de taille. Il avait entendu des rumeurs concernant un accrochage entre son jumeau et la générale… Et il supposa tout simplement que Magdala voudrait qu’il soit celui qui une fois de plus aurait pour mission de la rendre d’humeur moins massacrante à nouveau. Caym était doué à ce petit jeu : il lui fournissait alors une liste contenant des noms, des gens dont « Rugilian pouvaient se passer », bien souvent des laissés pour compte et autre déchets de la société détenus secrètement dans une prison toute aussi secrète de l’infanterie. La garde municipale et la garde royale répondait peut-être de sa propre hiérarchie… Mais Caym avait tant de soldats qu’il avait des yeux et des oreilles pratiquement partout et donc il était toujours au courant de ce genre de choses, notamment qui risquait de se faire arrêter par les gardes, ce qui lui permettait de faire sa propre cueillette et de les offrir en cadeau à sa collègue. Évidemment, Magdala avait le don de toujours avoir une surprise ou deux de son cru pour lui : elle était une alchimiste de grand talent et souvent, du matériel enchanté par sa magie runique atterrissait sur le bureau du général Symanth…

Enfin bref, s’éclipsant donc, il laissa la prisonnière aux bons soins de Valériane qui, sans se départir de son sourire plein de vie, prit immédiatement le relais, prenant place dans un fauteuil et invitant Aelig à faire de même.


« Alors comme ça, tu as fais tout ce chemin pour récupéré un ami? C’est très noble, tu dois beaucoup y tenir… C’est ton amoureux? Ou juste un très bon ami? Chose certaine, il a de la chance de t’avoir… Entreprendre un tel périple demande plus que deux minutes de réflexions… Et comment s’appelle ton compagnon à quatre pattes? Il sait faire des tours? Les chiens utilisés par l’armée ne sont pas ce qu’il y a de plus… Comment dire… Affectueux. Ils sont comme les soldats : entraînés et formés à tuer… Mais je suis convaincue que ce n’est pas le cas de cette mignonne boule de fourrure, je me trompe? Ce n’est pas un tueur, c’est une grosse boule d’amour! »

Contraste saisissant s’il en était entre le général et ses principes et cette jeune femme fort amicale qui laissait plus penser à ce genre d’amis qu’on se fait en quelques secondes de par leur nature vivante et enjouée. Pour un peu qu’on se penche un peu sur la question, il était absolument terrifiant de penser que cette jeune femme toute sourire risquait d’arborer le même en passant sa lame au travers du cœur d’un ennemi… Mais bon, Valériane n’était pas là pour tuer mais pour accommoder Aelig et elle avait un don pour ce genre de chose. Elle ne parlait pas à Aelig comme si elle avait été une prisonnière ou une invitée de marque… Simplement comme une autre jeune femme de son âge, et qui faisait une différence que beaucoup auraient trouvée négligeable… Mais qui pourtant revêtait toute son importance. Caym était un militaire de carrière, un haut officier et un vétéran. S’il ne faisait pas confiance, il suivait sans broncher le protocole. Ne faisant confiance à pratiquement personne, il était donc très fréquent de le voir adopter cette attitude plutôt froide et distante malgré sa cordialité…

Un serviteur entra, portant plateau, plateau chargé de divers rafraichissements et d’une légère collation, de quoi se mettre en appétit. En bonne petite soldate, Valériane refuserait poliment de prendre quoi que ce soit, sa tâche étant également de faire son propre rapport au général sur Aelig : si cette dernière cachait des choses, entre autre. Les gens devenaient souvent bavards quand on réunissait les bonnes conditions… Et Caym était très doué pour créer ce genre de milieu avec les prisonniers importants. Après tout… Pourquoi torturer quand il existe des façons tellement plus simples d’obtenir la même information? L’opinion publique criait au scandale dès qu’on disait le mot bourreau alors… Autant limiter au maximum les risques, tous les risques, aussi nombreux et complexes soient-ils. Tout un travail, à bien y penser…

Chose certaine, la méfiance régnait chez les militaires, d’une façon qu’Aelig ne pouvait percevoir, faute d’être issue de ce curieux milieu alliant beaucoup d’éléments de politique à u cadre excessivement strict… Un dangereux mélange…
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