Rencontre de coïncidence [Pv]

Nombre de messages : 42 Age : 34 Date d'inscription : 08/12/2009

Fulgrim était l'Elue de Slaanesh, rien de plus rien de moins. Avec cette étrange fonction héritée des milliers d'années plus tôt elle avait obtenu ce corps de rêve et le devoir de faire régner les lois de son Dieu sur Erade, chose à laquelle elle accordait une importance capitale et pour cela avait réunis autour d'elle la légion des Emperor's Children qu'elle dirigeait d'une main de maitre.

Pourtant, ces derniers temps, la jeune femme devait admettre être tenue en échec. Des rumeurs, peurs sans nom, circulaient un peu partout à propos d'éventuelles attaques des Immortels. La dernière guerre lui ayant servi de leçon elle n'avait pas la moindre intention de recommencer les erreurs de jadis. Et il y avait aussi cette histoire de démon venu s'asseoir sur le trône et Thanos Anemonius qui ne semblait pas réagir...beaucoup de camps, beaucoup de guerres possibles et Fulgrim à l'inverse d'Angron - le plus idiot de tous les Princes du Chaos à ses yeux - n'était pas prête à engager ses troupes dans des batailles sans connaître la situation réelle. S'il s'agissait de fondre sur Erade pour ensuite se retrouver attaquer par derrière par les troupes d'un démon ou les forces d'Ismérie alors elle préférait être au courant avant. Il était tout à fait exclu qu'elle fonce tête baissée dans cette bataille. Prudence est mère de sûreté disait un vieux dicton et elle l'approuvait tout à fait.

Le problème c'était principalement qu'elle ignorait si ces rumeurs étaient fondées ou non et que malgré tous ses efforts elle n'était pas parvenue à démêler le vrai du faux. Elle avait bien tenter de s'informer en envoyant des espions mais ces derniers répétaient toujours des choses qu'ils avaient entendus, toujours les mêmes choses d'ailleurs, sans la moindre certitude.

Elle ne supportait plus cette attente qui ne menait à rien. Qui sait ce que pouvait bien faire Ismérie au moment où elle attendait bêtement dans l'ignorance ?

Il fallait qu'elle fasse les choses elle-même. Les hommes pouvaient difficilement lui mentir, elle avait des moyens très persuasifs et pas forcément douloureux pour les faire parler. Fulgrim commencerait par Plénium, la pire cité des Terres Oubliées mais sûrement l'endroit où elle trouverait le plus de personnes susceptibles de lui indiquer ce qu'elle voulait.

Lentement, elle sortit en laissant des instructions. En son absence et celle de Lucius, il faudrait bien que la Légion s'organise un peu seule mais elle ne doutait pas de l'excellent travail que ses hommes et femmes effectueraient. Quelques uns proposèrent de l'accompagner pour la protéger mais elle refusa tout net. Elle ne tenait pas à être reconnu et être accompagner d'une petite escorte ne l'aurait pas aidée à se fondre dans la foule.

*

La ville fourmillait d'activité et elle passa la journée à arpenter la ville, dissimulée dans une grossière cape qu'elle avait « emprunté » à une vieille femme endormie. Ce tissu de laine, rugueux était une vraie torture pour sa peau délicate qui n'avait pas été habituée à un tel traitement, sans parler de cette odeur de paysanne qui habitait encore le vêtement. Par commodité, elle avait attaché ses cheveux blonds et les avait dissimulés sous la capuche de la cape et s'efforçait de masquer son visage en maintenant le vêtement sur sa bouche et son nez. Elle avait parlé à quelques uns des fidèles de Slaanesh dont elle savait qu'ils demeuraient dans la cité mais chacun d'entre eux avait semblé ne rien savoir et l'avait envoyé demander à leurs connaissances.
Tout ça n'avait été qu'une ridicule perte de temps.
Lorsque le soir était tombé, elle en était à peu près au même point que le matin si ce n'est qu'elle aurait eu besoin d'un bon massage pour dénouer les nœuds qu'elle sentait dans ses épaules et sa nuque et d'un bon bain chaud pour se laver de ce parfum bon marché qui avait traîné sur la cape.
Fulgrim vit au loin l'enseigne d'une taverne et décida de tenter une nouvelle fois sa chance, qui sait ? Sans compter qu'il y avait là un moyen de se reposer un peu en buvant quelque chose. La jeune femme ignorait si la taverne louait des chambres comme cela se faisait parfois mais ça valait au moins le coup d'aller voir.

Ses bottes claquant contre les pavés difformes de la ville, Fulgrim se força à ralentir le pas. Ici les femmes étaient de jeunes créatures innocentes soumises pour la majorité d'entre elles au bon vouloir des hommes, elles ne marchaient pas d'un pas fier et décidé mais plutôt comme si elles portaient tous les malheurs du monde, comme si elles étaient terrifiées qu'on leur adresse la parole. Mieux valait imiter leur comportement.

Elle regarda d'un œil discret par la fenêtre de la taverne et y vit des hommes biens bâtis, riant fort entre eux. Certains jouaient aux cartes, d'autres se battaient pour des propos mal interprétés, d'autres encore à l'inverse se dissimulaient dans les ombres cachant sûrement de noirs secrets. Fulgrim en fut rassurée, ils étaient le genre de personnes qu'elle connaissait bien. De gros durs, machistes, persuadés d'être des esprits d'intelligences quand ils savaient à peine compter jusqu'à deux. Elle entra dans la fosse aux lions, en dissimulant toujours son apparence. La porte grinça bruyamment à son entrée et quelques uns levèrent les yeux de leurs verres bien que la majorité n'y prêta pas même attention.
La pièce à ses yeux était sinistre. Pas de soieries, de coussins et de beaux tableaux, pas de verres de cristal, de tapis épais et de tables en bois précieux, pas de chandeliers brillants...L'homme au barman avait une curieuse façon de nettoyer les verres crasseux en crachant dedans et en les essuyant avec un torchon noir de saleté. La petite serveuse qui passait de tables en tables avec les commandes subissait les assauts répétés des soudards qui lui mettaient à chaque passage la main aux fesses ou caressant sa poitrine à travers son corset serré qui la mettait si bien en valeur. Fulgrim eut un demi-sourire en la voyant chercher à échapper à ces attentions et s'en indigner sans vouloir admettre qu'elle adorait ça ! Beaucoup de femmes étaient comme elle, faisant leurs petites mijaurées coincées et jurant que le sexe c'était mal...il suffisait bien souvent de les forcer un petit peu pour qu'elle s'abandonnent extatiques dans les bras de ceux qui ne tenaient pas « Non » pour une réponse.

Finalement la princesse démone s'installa directement au bar. Elle regarda les bouteilles qui s'accumulaient sur l'étagère derrière le barman et commanda un alcool très fort. Sa voix cristalline surprit la serveuse qui chercha à voir par delà la capuche qui pouvait donc se trouver dissimuler dessous. Ce devait être une femme pleins de bonnes intentions, chose très rare par ici, car elle lui suggéra de modifier sa commande. L'alcool qu'elle lui avait demandé lui enivrerait vite l'esprit et les hommes de la taverne n'étaient pas des enfants de cœur... De nouveau, Fulgrim avait sourit derrière sa cape. Un mouvement de tête fit sortir de la capuche une de ses longues boucles blondes mais ça n'avait pas vraiment d'importance. De quoi cette femme avait-elle peur ? Qu'elle sombre dans un bienfaisant état de torpeur qui l'entrainerait aux limites de sa tolérance ? Ou bien que ces hommes la violent dans son établissement ? Pour qu'il y ait viol il aurait fallut qu'elle ne soit pas consentante...
Elle décida de régler directement la question. Se retournant vers la foule de mâles en pleine beuverie, elle défit les pans de la cape qui tomba sur le sol, attirant immédiatement l'attention de tous. Elle s'emplit de leurs regards, son sourire légèrement hautain sur les lèvres, s'amusant de voir apparaître le désir dans leurs yeux. Derrière elle, elle entendit que le barman venait de lâcher son plateau. Fulgrim se sentit soudain beaucoup mieux sans ces haillons sur le dos. Un homme voulu se lever, des yeux emplis de perversité, mais elle le stoppa d'un regard.

« Je cherche des informations sur Ismérie et les Immortels...croyez-moi je saurais très bien payer celui qui pourra me dire quelque chose que je ne sais pas déjà... »

La manière dont elle entendait payer ces hommes était très explicite. Il suffisait de voir la manière dont elle avait susurrer le mot « payer » en passant une main le long de son corps avant de la poser sur sa hanche.