Une rencontre qui boulversa deux vies... [Flasback Belgarath & Syradis]

Nombre de messages : 153 Age : 35 Date d'inscription : 09/09/2009

Royaume d'Airian, la nef, il y a 20ans environ...

Comment voulez vous ne pas vous endormir? 4heures! 4 longues et pénibles heures que j'y étais, à réviser sans cesse l'histoire du royaume, tout ce qui pouvait avoir eu lieu avant ma naissance, mais qu'est ce que cela pouvait me faire? Ho vous voyez ce petit enfant endormi sur un bureau hé bien c'est moi, enfin moi il y a une vingtaine d'année, un petit garçon assez fin et vraiment peu musclé, à vrai dire j'étais certainement le moins athlétique de tous à cette époque et personne ne pouvait penser que je deviendrai un puissant forgeron, et ces cheveux! Non mais regarder moi cette coupe, limite plus un poil sur le caillou, heureusement que j'avais déjà les cheveux brun car sinon on aurait put croire que j'étais chauve! Enfin bon l'endroit? C'est la nef de la tour des nuages, une immense bibliothèque où j'étais forcé d'étudier, relativement calme sans ces petites créature au sale caractère, pas plus grosse qu'une araignée, mais avec des ailes pour ranger nos livres.

Une rencontre qui boulversa deux vies... [Flasback Belgarath & Syradis] Librar10

C'était un endroit assez merveilleux lorsque l'on aime les livres, ce que j'apprendrai à faire dans le futur, mais pour le moment je les trouvais fade et ennuyeux, lorsque je m'étais réveillé ce jour là il commençait à faire nuit, la bibliothèque ne fermait jamais mais elle était éclairée par la seule lumière du jour, impossible d'y mettre la moindre flamme, c'était un ordre stricte de peur de perdre une si grande réserve de savoir et de connaissances, en outre la lune permettait de recharger des cristaux installé un peu partout, qui reflétait la lumière de la lune permettant d'avoir une douce ambiance à l'intérieur de la bibliothèque, à peine ouvrais je un oeil que je m'étais rendormi, que voulez vous, on ne se refait pas, c'était peut être de là que je tiens ma haine de dormir à la belle étoile, car bien que je n'étais âgé que de 10ans, le mal de dos au petit matin se faisait durement ressentir mais bon mieux valait cela que de dormir non loin de ce mentor que je trouvais déjà détestable, mais pour uen fois je m'étais réveillé, au beau milieu de la nuit sans pouvoir me rendormir à nouveau, vêtu de simple habits qui contrastait avec les nobles habituels de la tour, je m'étais assis juste devant l'immense baie vitrée, la nef se situant déjà à plusieurs dizaine de mètre de hauteur on avait presque l'impression de pouvoir toucher les étoiles et c'est ce que j'appréciais... sans doute de nombreuses personnes avaient entendu au cours de la journée que je tenais tête à mon mentor encore une fois du haut de mes dix ans, mais tant pis, je commençais déjà à avoir l'habitude...

Mais regardez qui s'avance là bas, cette petite fille, mais c'est à elle de raconter son histoire...

Cet endroit majestueux et immense imposait le respect et le silence, ce que cette petite fille avait bien compris malgré son jeune âge. Ce n'était qu'une minaude haute comme trois pommes et a l'air fragile dans sa longue robe de chambre lui laissant seulement les pieds apparents, chaudement emmitouflés dans de petits chaussons qui amortissaient le bruit de ses pas déjà légers. C'est de cette manière qu'elle avait d'ailleurs pu s'affranchir de la surveillance de sa mère ainsi que des servantes toujours inquiètes de ses envies ainsi que ses pulsions indépendantistes. Pourtant tous les sermons et les punitions ne semblaient pas suffisantes pour lui faire comprendre qu'elle se devait de rester une petite bien comportée et prête à obéir au moindre ordre. Il fallait dire que même si elle n'était pas insolente, elle n'était pas non plus du genre à faire figure effacée dans ce cercle noble si exigeant. Capable de manier la bienséance à sa guise du haut de ses frais six ans, Syradis aimait à donner son avis sur tout et mettait un point d'honneur à s'exprimer comme n'importe lequel des « grands ». Elle était juste un peu naïve de par son jeune âge mais à part ce petit détail il était hors de question de se laisser ignorer ou distancer dans une conversation pour peu qu'elle soit intéressante.

Venue à la nef en quête de quelques ouvrages de plus qui pourraient égayer sa morne soirée sans sommeil, la fille unique des Grigán chargeait son trésor de retour vers la sortie de cette bibliothèque aux richesses insoupçonnées, lorsqu'une de ces bestioles décida d'essayer de lui piquer sa trouvaille pour on ne sait quelle raison. Faisant la moue en défendant chèrement son bien, elle se fit alors griffer au visage avant que le petit gardien emplumé ne finisse par la laisser tranquille. Les larmes aux yeux à cause de cette blessure inespérée, elle ne lâcha pourtant rien et décida de prendre encore un autre livre juste pour se venger. Marchant alors décidée bien que gardant toujours un regard méfiant de la petite chapardeuse qui risquait de se faire surprendre à tout instant, elle marcha sur la pointe des pieds vers le centre de la pièce, illuminé par les rayons lunaires donnant un aspect tout particulier à ces lieux chargés d'histoire. Ce fut alors qu'elle crut apercevoir quelque chose ou plutôt... quelqu'un en train de nonchalamment piquer un roupillon sur l'une des tables de travail.

Syradis prit l'initiative réflexe de se cacher derrière une grande étagère en faisant attention de ne pas faire tomber l'énorme et lourd bouquin qu'elle avait entre les bras, mais finalement en jetant une autre œillade, elle finit par remarquer que le danger n'était pas si grand qu'elle l'avait cru. Il ne s'agissait pas d'un adulte, mais bien d'un enfant comme elle... enfin un peu plus grand quand même, mais son caractère peu farouche n'était pas propice à ce qu'elle s'en intimide. S'approchant en catimini elle avait l'air d'une poupée de porcelaine ou d'une bien étrange voleuse – au choix – la jeune fille dévisagea celui qui lui faisait face avec un air intrigué. Elle ne le connaissait pas et ne l'avait même jamais vu... Pourtant ce n'était pas n'importe qui qui avait l'autorisation de venir dans la tour, et à en juger par sa coiffure en bataille et son air à demi endormi cela faisait un bon moment qu'il était là... Ce n'était tout de même pas possible que lui aussi ait pu échapper à la ronde des gardes, tout de même ! Chuchotant alors d'une voix prudente mais innocente à la fois, elle lui dit tout bas alors que ses boucles noires se balançaient sur ses épaules en accompagnant ses pas:

- Tu viens chercher de la lecture toi aussi?? Je ne t'ai pourtant jamais vu, quel est ton prénom?

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Contemplant avidement les étoiles, ces astres que je considéraient comme véritablement libre dans les étoiles j'entendis une bataille étrange se déroulant non loin de moi, certainement l'un de ces petits diablotin qui faisait des siennes avec quelqu'un visitant la bibliothèque. Curieux de nature j'avais esquissé quelques pas mais n'avais vu aucun adulte à l'horizon aussi m'étais je remis à contempler le ciel derrière cette baie vitrée, je m'étais levé pour admirer la vue.
Mais l'espace d'un instant grace au reflet de la vitre je vis une ombre derrière moi, même jeune et à moitié endormie je restais en alerte sur ce genre de chose, que voulez vous, quand à 10ans vous ne comptez déjà plus le nombre de roustes que vous avez reçu de votre mentor, cela laisse des marques et surtout des réflexes, mais l'allure était celle d'une petite fille je n'avais rien à craindre de ce côté là.

Lorsqu'elle me posa la question, je ne me retournais pas tout de suite, une habitude également, mon visage avait souvent des marques, là ça allait à peu près, ma joue était beaucoup moins rouge qu'il y a deux heures et me faisait moins mal, je pris donc sur moi de me retourner, j'avais un visage déjà très dur pour mon âge, mes cheveux en bataille n'arrangeaient absolument rien!

"Non, je n'aime pas lire et encore moins apprendre, je suis là pour gagner un peu de temps c'est tout. Et toi tu es là pour les livres? C'est toi qui te bagarrait avec un diablotin?"

Je vis alors la blessure de la petite fille, sortant un mouchoir de ma poche je lui dis calmement...

"Ne bouge pas, ces diablotins peuvent être méchants parfois, tu ne dois pas saigner, les jeunes filles comme toi ne devrais jamais avoir mal"

Déposant alors délicatement mon mouchoir sur sa blessure, un très beau mouchoir qu'une des servante m'avait donné, il était en coton, parfait pour absorber, je ne me mouchais jamais dedans, mais je mettais énormément d'eau froide, lrosque le coup avait été un peu trop fort. Je stoppais hémorragie, je ne savais pas réellement comment j'arrivais à faire cela, mais le sang s'était arrêté et la cicatrice était propre, elle n'aurait logiquement pas de marques.

"Voilà, c'est mieux comme ça non? regarde! Garde le mouchoir encore un peu ça risque de ressaigner."

Je lui montrait le carreau de la fenêtre qui reflétait par moment nos visages...

"Je m'appelle Belgarath et toi? Pourquoi prend tu des livres quand les adultes ne sont pas là? Tes parents te les refusent?"

Un ton légèrement enfantin et calme, mais surtout avec un visage moins tendu, je me remis à contempler les étoiles, je n'attendais pas particulièrement de réponses, j'étais un solitaire, mais cette petite fille amochée m'avait touché, je ne savais pas très bien pourquoi ni comment elle avait réussit cela. Ho maintenant je pourrais vous répondre, maintenant je pourrais vous dire que c'est parce que Cyradis portait déjà en elle cette touche de bonté qui faisait qu'il était impossible de lui dire de s'en aller et que cela m'avait brisé le coeur quand j'avais du le faire.

"Ne reste pas avec moi, ou tu aura des problèmes."

Curieuse de la raison qui amenait ce petit garçon – ou grand garçon, de son point de vue – à sillonner les allées poussiéreuses de la nef, Syradis comptait bien s'enquérir autant que possible. On lui avait toujours appris à ne pas parler aux inconnus et surtout lorsqu'il s'agissait d'un individu de sexe masculin... mais si il était comme elle un rescapé des longues et ennuyeuses soirées d'hiver il n'était plus vraiment un inconnu, si? Bon de toute façon le mal était fait alors il ne servait à rien de tenter de rebrousser chemin. De plus personne n'en saurait rien, puisqu'aucun d'entre eux n'était censé se retrouver à cet endroit en ce moment tardif de la nuit.
Tout de même un peu méfiante envers celui qui si peu regardant de l'élégance semblait avoir dormi sur ses deux oreilles, elle observa son visage dans le reflet de la baie servant de glace. Il semblait fatigué et puis quelque chose la choqua profondément, sans qu'elle ne sache encore dire ce que c'était. Était-ce cet air trop sérieux pour un enfant de son âge ou bien cette dureté dans le regard, cette méfiance toute particulière? Même maintenant il était difficile de le dire avec certitude, mais chez lui il y avait quelque chose de différent, de trop adulte peut être. Cependant on lui avait également souvent fait la remarque, alors elle ne pouvait totalement l'en blâmer. La réponse obtenue lui fit pourtant ébaucher un « oh! » de déception, car non seulement elle avait deviné faux, mais en plus elle était encore moins insatisfaite des choix restant pour expliquer sa présence ici. Ne devinant pas un seul instant ce dont il était vraiment question, Syradis fit la moue.

- Tu n'aimes pas apprendre...? Mais comment c'est possible?? Et puis pourquoi tu restes ici si tu n'aimes pas les livres... va-t-en avant de te faire pincer, sinon tu risques cher ! Heu... oui je suis là pour les livres sinon je ne vois pas pourquoi je serais si chargée. Houffff ça pèse. Oui c'est moi qui... tentais de défendre mon trésor de ce truc. Mais... hu?

Un peu abasourdie, elle s'interrompit en plein milieu de sa phrase en voyant le geste plutôt chevaleresque de Belgarath mais s'assura de ne pas geindre. Rougissant un peu mais faisant comme si de rien n'était, la fillette s'inclina à la manière des nobles en une révérence parfaite, comme on le lui avait appris. Un peu étonnée, elle se posait de plus en plus de questions, qui menaçaient d'être dites à une vitesse de mitrailleuse en pagaille. Déposant alors ses bouquins sur la table de travail pour ne pas les faire tomber, elle s'approcha de lui mais ne le colla pas... puisque ce serait incorrect. Lui répondant amicalement elle avait été un peu rassurée par le geste gentil, car dans sa naïveté elle imaginait mal qu'un garçon aussi avenant puisse être de mauvaise nature. Lui tendant alors le mouchoir en retour, elle sourit doucement.

- C'est très gentil mais c'est toi qui devrais garder ce mouchoir, tu sembles en avoir plus besoin que moi... Je me débrouillerai, je suis une grande fille maintenant ! Et puis je me blesse tout le temps quand je joue alors maman fera pas attention.
Moi c'est Syradis Grigán, duchesse de Gladilan et vol... euh emprunteuse de livres à mes heures perdues. Enchantée ! - une autre révérence fut visible.

Pour les bouquins et bien ma maman prétend que ce n'est pas pour les femmes, qu'il faut surtout s'occuper de porter les plus jolies robes et les plus beaux bijoux mais je n'aime pas ça. Je préfère rester dans ma chambre à lire sans que personne ne m'embête!

Elle souriait avec les yeux, très contente au fond de simplement trouver de la compagnie de son âge même si c'était un garçon... et même si il n'aimait pas lire. Au fond elle en avait juste assez d'être trainée de soirée mondaine et soirée mondaine, toujours dans les jupes de sa mère qui se devait naturellement de montrer à tous les gens qu'elle rencontrait à quel point sa fille était magnifique, maligne, bien comportée et en pleine santé. Parfois il y avait aussi d'autres petites filles, descendance des amies de sa génitrice... mais Syradis les trouvait trop potiches, toujours en train de jouer à la poupée comme si rien d'autre n'avait d'importance. Pourtant son côté serviable se manifestait déjà, et elle ne comprenait pas pourquoi Belgarath avait ces marques suspectes. Naïve, elle se proposa pour l'aider, tout en s'approchant avec le même mouchoir qu'elle retourna pour qu'il soit propre. Enfin elle épongea également les blessures apparentes du garçonnet en se mettant sur la pointe des pieds...

- Allez ne fais pas la tête comme ça, tu es trop sérieux tu ressembles à mon papy ! Viens... il faut s'occuper de ton visage... Mais dis moi pourquoi tu as ces marques?

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Je détestais la compagnie, pire encore s'il s'agissait de quelqu'un que je jugeais de niais et de simple d'esprit, en somme quelqu'un que les autres gens jugeaient comme "normal" si l'on en croyait leur critère, mais déjà à l'âge de 10ans à peine la vie, ma vie semblait s'être étalée comme du beurre sur une tartine de pain trop grande, étiré au plus loin que l'on puisse le faire, mes forces étaient là mais seulement dans la haine et dans la colère, je ne puisais pas d'autre chose, la compassion était un sentiment que j'avais beaucoup de mal à exprimer, ce que j'avais fais avec Syradis était seulement un geste utile, je ne le jugeais pas autrement et encore moins comme un geste amical ou bien veillant. Les coups répétés avaient fait de moi un petit être en armure blindé, à peine à 10ans que je ne jouais pas avec les autres, que je recherchais la solitude et que je mentais outre mesure, bref, rien de très recommandable dans cette tour de bons procédés et de noblesse affligeante.
La nef était véritablement un endroit prospère pour moi, jamais personne ne viendrait m'importuner ou même me chercher, voir le jeune élève du magicien royal aussi "assidu" qu'il s'endormait sur ses livres, non véritablement la nef me convenait bien mieux que tous les autres endroits de ce château, bien que je comptais bien un jour monter tout en haut de cette tour et voir de près les étoiles, c'est ce qui me permettrait de trouver sécurité et réconfort, voir ainsi le monde à mes pieds, mais plus encore voir s'étendre au delà de ma vision le monde. Déjà à 10ans je rêvais de voir le monde de voir au delà de ses frontière m'imaginant alors vivant une véritable épopée avec l'un de mes dragons, comme les anciens rois dans les livres d'histoire, oui c'était peut être la seule fois où j'aimais les livres...

Alors que je soignais Syradis de mon mouchoir je lui répondais...

"Je n'aime pas apprendre car je veux apprendre tout seul, sans personne pour me dire ce que je dois faire et avec qui ou ce que c'est un chose, je veux apprendre tout seul"

Une phrase assez simple mais pleine de bon sens pour moi, peut être trop naïve mais les gens de la tour se vantaient plus d'avoir des précepteurs que de vouloir devenir un autodidacte comme je le désirais, j'aimais apprendre par moi même, même si cela était significatif d'erreur je m'en fichais je préférais tomber et me relever seul plutôt que d'entendre quelqu'un derrière me dire "je t'avais prévenu"

"Arrêtes tes révérences, les autres aiment peut être ça eux, moi pas. Je préfère entendre les jurons des filles de rues plutôt que des courbettes"

Elle alla poser ses livres sur la table où j'avais il y a peu de temps piquer une très agréable roupillon, un sommeil de roi sur ce bureau en chêne massif bien trop grand pour que je puisse étudier mais impeccable pour que je puisse ronfler. Son sourire me glaça sur place, jamais de pas très jeune vie dans la tour je n'avais vu de sourire aussi radieux et aussi doux et innocent que celui de Syradis. Restant un moment muet quand elle me proposa de me rendre mon mouchoir, écoutant les opinions de la mère de cette dernière sur les livres même à 10ans je n'aimais pas écouter les adultes, et encore moi des gens qui portaient un titre que je ne comprenais pas? Une mère, un père? qu'est ce que c'était exactement? Déjà à mon âge le vieux magicien avait posé suffisamment d'entrave dans mon esprit pour que je ne me pose pas la question. Je fus vexé lorsqu'elle me compara à son grand père et me recula, ce n'était pas à elle de prendre soin de moi, ce n'était à personne...

"Je ne sais pas quel tête que j'ai mais je l'aime bien un point c'est tout, ta mère est une idiote, si tu aimes les livres alors tu as le droit de les lire, c'est ça la liberté non? Enfin c'est comme ça que je l'ai apprise."

Passant ma main sur mon visage je sentais encore quelques marques, quelques cicatrices encore fraiche, mince, je ne pensais pas qu'elles pouvaient se voir autant, passant ma main sur ma joue cela me piquait atrocement et mon visage eut une légère grimace, je ne pouvais pas vraiment lui répondre mais...

"Je n'ai pas bien appris mes leçons, voilà pourquoi... (hésitant un moment) Syradis, c'est quoi une mère?" demandais je le plus innocement du monde

Sans trop qu'elle se l'explique dans son esprit encore innocent, Syradis trouvait ce petit garçon qui se tenait non loin étonnamment distant et désagréable, mais d'un certain côté intéressant. Il était tellement différent de ce qu'elle avait l'habitude de voir... Pas de salut, pas de manières, on aurait presque dit un quelconque enfant de paysan qui avait fait irruption dans la tour par on ne sait quel moyen. Cela se voyait qu'il manquait de compagnie car il n'avait rien de civilisé... c'était à se demander ce qu'il faisait ici ! Bien sûr la petite n'imaginait pas non plus que l'on puisse être en train de le retenir contre son gré, puisque d'après son peu de connaissances en la matière, c'était contre la loi. Enfin elle n'en était pas sûre, mais ce qui était certain c'est que faire du mal aux gens en les emprisonnant était mal ! Fronçant les sourcils de son visage angélique, elle tentait vainement de comprendre le raisonnement simple mais quelque peu étriqué de ce petit sorcier en devenir.

- Mais, mais... Les livres ne sont pas des personnes, alors si l'on apprend avec eux on est toujours tout seul ! Enfin tu n'as quand même pas besoin que l'on te fasse la lecture sinon tu ne serais pas ici.

L'argumentation était peut être naïve, mais jusqu'à un certain point elle se tenait... Car lire tout seul était justement un bon plan pour ne pas devoir recourir aux adultes qui refusaient la plupart du temps de répondre à ses questions, aussi pertinentes soient-elles. Cependant elle était dans la période fatidique du « Pourquoi? », ce qui rendait ses interrogations particulièrement ennuyeuses et difficiles à contenter. Comment expliquer à qui que ce soit pourquoi les gens mourraient et pourquoi on ne voyait jamais les divinités? Il n'y avait pas de réponse à y apporter, même si le responsable en était également adulte. Pourtant malgré son éducation rigoureuse, Syradis avait déjà la graine de la rébellion qui germait doucement mais sûrement... la preuve en était sa présence ici, ce qui lui avait pourtant été strictement interdit.
Mais ce n'était rien en comparaison du choc que lui firent les paroles désagréables de Belgarath. Son expression passa rapidement par plusieurs émotions successives, aisément lisibles: d'abord la surprise et le choc, puis la tristesse qui anticipa la moue vexée qu'elle afficha. Blessée dans son amour propre enfantin, elle ne laisserait pas un petit gueux lui marcher sur les pieds et lui manquer de respect de la sorte. Selon sa mère cela mériterait sûrement le fouet, mais comme Syradis n'aimait pas ce genre de violence, elle se contenterait de lui montrer ouvertement à quel point elle était excédée.

- Oh pardon, excuse moi d'avoir un minimum de politesse, hein monsieur le sauvage ! Et puis tu n'es qu'un... inculte désagrable, merde !

S'arrêtant immédiatement après avoir prononcé le dernier mot, elle mit les mains devant la bouche, interdite. Qu'avait-elle dit? Oh non non non ce n'était pas correct... sa mère l'aurait à coup sûr sévèrement puni si elle avait entendu une chose pareille! Il fallait dire qu'elle écoutait peut être trop aux portes lorsque les servants et servantes discutaient entre eux. Si on rajoutait en plus les conversations surprises dans les étables, on avait une petite idée d'où elle avait été chercher ce genre de vocabulaire. Faisant la tête parce qu'en plus d'être mal poli il la tirait de ses gonds alors qu'elle n'aurait pas du, la fillette le dévisagea en se mettant en face de lui avant de lui pointer un index accusateur juste sous le nez:

- Tu vois c'est de ta faute si j'ai dit plus que je n'en devais !!! Tu... tu n'es qu'un impertinent arrogant ! Et méchant en plus de ça !

Croisant les bras sous la poitrine avec les lèvres pincées, elle avait une moue comique malgré elle bien que sa colère soit réelle. Ses charmantes boucles étaient elles aussi un peu en désordre, mais ce n'était évidemment pas comparable à la coiffure affreuse de son jeune interlocuteur... À ce moment là elle lui en voulait pour ce qu'il lui faisait dire en plus de sa réaction, mais le fait est que leur destin commun était tout autre... ce qu'elle ne savait pas et ne pouvait même concevoir malgré son imagination fertile. Gardant sa position défensive mais le regardant en biais sans qu'il le voie, elle était tout de même intriguée par ce petit garçon si étrange. Il avait un franc parler auquel elle n'était pas habituée, et puis... traiter sa mère d'idiote c'était bien la première fois qu'elle l'entendait. Sotte, étourdie ou bien maladroite oui parfois par son père... mais « Idiote »??? Préférant ne pas relever pour cette fois, elle finit de passer le mouchoir sur ses plaies, elle tenta de changer de sujet afin de ne pas tout de suite les précipiter dans leurs différends... question de diplomatie sans doute.

- Pas appris tes leçons... Tu as un maître dans la tour? Mais il n'a pas le droit de faire ça... dis moi son nom et je le colporterai à Père... il fera en sorte qu'il soit châtié pour son impudence !

La petite brune était déjà prête à s'enflammer dans un discours prônant la justice et l'égalité afin de protéger cet inconnu, oubliant sa rancune pour une cause qu'elle jugeait plus grave lorsqu'elle fut prise au dépourvu par cette question élémentaire et pourtant semblant si importante aux yeux de cet airianais. Soupirant alors un bon coup en déposant suavement le mouchoir sur le bureau puisqu'il semblait refuser de l'accepter en retour, elle essaya de pondérer ce dont il était question, et surtout la manière dont elle pourrait lui répondre. Visiblement et étant donné le contexte de la conversation, il ne pouvait parler de la mer, celle qui était bleue et qui remuait en faisant de la mousse blanchâtre dans les environs du lointain Otian... alors il ne pouvait que parler de la mère, le degré de parenté. Certes oui elle était encore jeune et pleine d'idéaux à cette période, pleine de certitudes aussi, qui ne pourraient être remises en question que bien plus tard, lorsque l'influence de Belgarath aurait commencé à faire son petit effet. Mais déjà à cette époque elle avait conscience d'une série de choses. Un peu hésitante, elle formula sa réponse:

- Je... ne sais pas si je suis la mieux placée pour t'expliquer ça. Une maman, outre le fait d'être évidemment celle qui nous a mis au monde, c'est censé être aussi ta meilleure amie, une sorte de d'infiltrée chez les adultes qui est la seule à pouvoir de comprendre même si elle est différente. C'est... aussi une source de réconfort quand tu es triste, une aide dans le besoin, une protection lorsque tu as peur... un rempart infranchissable ! Et puis c'est aussi elle qui est censée te raconter des histoires avant de dormir, mais la mienne elle est toujours trop occupée. Elle a besoin de dormir entre deux de ses fêtes pour être toujours en forme, pour être toujours la plus belle. Mais pourquoi tu me poses cette question, tu n'as pas de maman?

Son ton de voix n'était pas chargé de pitié ou de moquerie, malgré les débuts de réaction houleuse de tout à l'heure. Les colères de Syradis étaient toujours comme ça... elles s'en allaient toujours aussi vite qu'elles n'étaient venues... comme un coup de tonnerre grondant dans le ciel pour ne plus ré-apparaître. Mais en ce moment le ciel nuageux s'éclaircissait doucement, alors que tiraillé, la jeune fille semblait avoir plein de choses en tête... peut être même trop justement. Les joues rosées et l'air curieux, elle essayait de comprendre les conclusions que l'on pouvait tirer de sa propre réponse. Ces quelques mots lui semblaient déjà bien incomplets par rapport à sa définition générale, mais c'était tout ce dont elle était capable... Mais rapidement de nouveaux mots franchirent ses lèvres avec sérieux et innocence, rappelant d'une certaine façon que bien qu'elle soit très précoce, elle avait bien six ans...

- Dis... tu veux que je sois ta maman?

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L'explication que Cyradis m'avait donné à l'époque sur les livres m'avait fait poussé un petit rire, non pas de moquerie, bien que j'ai une forte propension à me moquer des gens et plus ils étaient riches plus je me moquais d'eux, mais je me rendais compte que, même si je n'avais que 10ans, mon esprit critique était plus développé que celui de Cyradis, alors je lui répondais...

"Et qui a fait que tout ces livres soient créés petite maligne?"

Une légère pointe d'ironie dans tout cela, étonnant n'est ce pas, à 10ans de manier l'ironie aussi bien, mais après tout, quand on vous en met plein la tête à longueur de journée il faut vite la comprendre pour pouvoir répondre et j'avais relativement bien assimilé le concept même si parfois je dérapais dans un bide total ou un contre sens à couper le souffle qui me valait d'être la risée des plus grands. Ces grands envers qui je n'avais que de la colère et une amertume déjà à l'âge de mes 10ans.
Je n'avais jamais réellement passé de période l'enfance, passant de la naissance à l'âge adulte sans véritablement de phase transitoire, Cyradis semblait plus douée pour ça que moi, elle semblait avoir une enfance à peu près normale ou tout du moins elle avait pu grandir sans avoir constamment une marque sur la peau significative.
Elle me plaisait pour cela et peut être que je la jalousais quelque peu, d'avoir ce léger sourire et même cette moue contrarié, c'était drôle et c'était une sensation que je n'avais pas très souvent et lorsqu'elle tenta de m'insulter finissant par une grossièreté ce fut mon visage entier qui s'illumina d'un grand sourire satisfait, imitant alors grossièrement une révérence comme un artiste s'étant sublimé dans son art c'était avec un ton très amusé que je lui répondais...

"Mais de rien jolie demoiselle, c'est toujours un honneur de se voir reconnaitre tant de qualités en une seule phrase"

Impertinent je l'étais ho que oui, j'étais même plus que ça, je cherchais de plus en plus la provocation, avec qui que se soit d'ailleurs, une manière de me préserver sans doute que je ne perdrais jamais, même encore maintenant j'en use avec plus de modération, mais tout autant de satisfaction et avec un ton hautain expressément exagéré, mais je fus charmé lorsqu'elle fit une moue splendide avec ses petites bouclettes qui la rendait tout autant attendrissante, Cyradis déjà à 5ans avait su charmé l'enfant de 10ans que j'étais, mais bien sur je ne l'avais jamais reconnu, et même encore maintenant si je la revoyais je pensais bel et bien avoir besoin d'être les esprits clairs, Cyradis était une très belle femme et bien que pendant mon adolescence je pus sentir mon coeur faire d'étrange battements en sa présence je la considérait comme ma propre soeur, de mon sang pour ainsi dire, même si entre nous aucun lien de parenté n'était effectué à proprement parlé.
Quoiqu'il en soit à l'époque j'avais répondu...

"Merde n'est pas un mot interdit, il est interdit parce que les grands pensent que ce n'est pas bien et puis pour moi il est trop simple, je préfère les insultes des cuisinières et des garçon d'écurie, ne trouve tu pas charmant celle ci? Espèce de vieux pourceau fils de catin à deux têtes? Cela sonne presque harmonieux tu ne trouve pas?"

J'étais très fier de moi, j'avais entendu cette expression pas plus tard que la veille alors que je trainais dans les cuisine pour essayer de trouver quelque chose à manger alors qu'un festin se préparait, bien sur j'avais été pris la main dans le sac au bout de la troisième escapade mais j'avais bien manger et j'avais entendu cette expression alors que l'un des cuisinier semblait avoir fait trop longtemps cuir une volaille s'était vu traité de cette manière par le chef ce qui m'avait fait littéralement explosé de rire alors de l'un des cuisinier m'avait glissé sous son bras avant de m'expédier manu militari en dehors de le sacrosaint lieu de travail que je considérais pour ma part comme un espace de jeu géant, comme chacune des pièces de la tour où je n'avais pas le droit d'entrer, j'avais du trouver de nombreux passages secrets depuis que j'étais à la tour et cela me réjouissais car je pouvais facilement échapper à mon mentor bien que je finissais toujours pas forcément le revoir et recevoir ce que j'avais selon lui mérité.

J'eus un demi sourire lorsqu'elle me dit qu'elle allait faire enfermé mon mentor, c'était une chose dont j'avais plusieurs fois rêvé mais jamais personne ne pourrais faire cela, je soupirais et dit enfin...

"C'est impossible, on ne fait pas enfermé le conseiller et magicien personnel de sa majesté, même ton père doit s'incliner devant lui"

Je connaissais son titre par coeur tellement il le répétais à longueur de journée, mais plus encore parce que à chaque pas qu'il faisait en dehors de son cabinet on le saluait sans véritablement prêter attention à moi, un jour il m'avait dit que moi aussi on me donnerai le respect de la même manière... j'en doutais fortement. Cependant j'avais aimé le côté rebelle de Cyradis et il m'avait plus, j'envisagait à présent d'être plus courtois avec elle, peut être parce que je savais ou j'avais l'étrange impression que nous n'allions pas nous quitter de si tôt, quoiqu'il en soit lorsqu'elle m'expliqua ce qu'était une maman, je me grattais la tête, ne pouvant pas répondre à sa question je ne dis rien, j'étais perplexe et totalement dénué de raisonnement logique, comme si quelque chose en moi m'empéchait de réfléchir sur ce terme.

Mais ce qui avait suivit je le regrettais amèrement et même encore aujourd'hui je ne me le pardonnais pas, car lorsque Cyradis me proposa de devenir ma "maman" en moi se fit comme un électrochoc et pendant une à deux secondes je ne répondis pas et à ce moment mes yeux, déjà bicolore à l'époque s'étaient mis à briller fortement comme une sorte d'aura mystique et j'avais alors poussé violemment Cyradis contre le mur, mais avec une force bien supérieur à la mienne en criant un "non" ferme et catégorique mais d'une voix caverneuse, comme si j'avais été en transe, mon état dura quelque seconde avant que je puisse rependre le contrôle de mon corps, car même si à l'époque je ne savais pas que c'était dut au contrôle mental instauré par mon mentor aujourd'hui encore même si je sais la vérité, je ne pourrais me le pardonner.
Lorsque mon regard redevint normal j'étais en pleurs et j'étais tombé à genoux, un état totalement en contradiction avec celui que j'étais, orgeuilleux et sur de moi peu de temps avant, j'étais dans un flot de larme réel car j'avais mal et que je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, mon coeur me faisait atrocement souffrir c'est pour cela que je me tenais la poitrine, mais je ne pus retenir cette douleur en moi, cependant, je me rapprochais de la jeune Cyradis sur le sol qui semblait avoir énormément souffert, la prenant dans mes bras, la mettant sur mes genoux comme un grand frère aurait fait pour sa petite soeur, l'une des créatures de la bibliothèque passa par là entrain de ronchoner sur le boucan, ravalant quelque peu mes larmes elle m'énerva tant que je pointais mon doigt vers elle et que par "magie" j'aspirais sa vie hors d'elle, sentant cette aura passer en moi et atteindre Cyradis la petite fille ouvrit de nouveau les yeux et je lui dis alors en sanglot...

"Pardon, petite soeur... pardon..."

C'est à ce moment que je me jurais de veiller sur elle, jusqu'à la mort et que jamais je ne laisserai quelqu'un la toucher...

Si jusqu'à un certain point la manière de voir les choses de ce jeune garçon avait une logique propre, mais d'après le point de vue de Syradis, c'était une manière tordue de se donner raison. C'était souvent comme ça lorsqu'ils étaient en désaccord, elle trouvait qu'il était prêt à mettre tous les moyens en œuvre juste pour ne pas reconnaître qu'il avait tort. Pas totalement faux ni totalement vrai de fait... Continuant donc ce débat sur ce qu'était apprendre seul, elle lui répondit encore:

- Les livres ont bien été faits par quelqu'un c'est un fait, mais est-ce que tous ceux qui étudient les livres sont des crétins? Non je ne crois pas... le tout c'est juste de savoir faire la différence entre les sources sérieuses et les autres, mais on a également ce souci là lorsque l'on tente d'apprendre quelque chose par un autre moyen !

Oui la fillette avait effectivement une enfance choyée, confortable grâce à sa lignée noble et l'argent presque infini dont disposaient ses parents. Cependant il était un peu simpliste de dire qu'elle était une enfant heureuse et comblée, car tout ce à quoi elle aspirait lui était inaccessible. Prisonnière soit de cette tour, soit des différents domaines dans lesquels elle devait siéger en accompagnant ses géniteurs, Syradis était une enfant solitaire également, bien que ce soit pour des raisons différentes du petit sorcier. De fait ce n'était pas qu'elle ne voulait pas s'intégrer dans les groupes, mais juste qu'elle n'y parvenait pas. Aucune fille de son âge n'était un minimum intéressée par des livres où il n'y avait même pas de princesse et de château, et puis bien que ses manières soient tout ce qu'il y a de plus irréprochable, les mamans préféraient que leurs petites ne fréquentent pas trop cette intellectuelle miniature de peur qu'elle ne déteigne ses intérêts précoces sur les autres. Stupide, stupide et artificiel, c'est la manière qu'elle aurait usé actuellement pour décrire ces comportements... mais à l'époque c'était d'yeux avides d'attention mais pleins d'incompréhension qu'elle regardait ses pairs s'écarter d'elle comme si elle avait la peste. Rien n'y fait de toute façon toutes les punitions du monde ne pouvaient avoir raison de sa manière de penser ainsi que de sa soif d'exotique... Bougonnant encore à son encontre à cause de cette ironie à un stade si prononcé pour son âge, Syradis ne le quittait pas des yeux:

- Idiot! Non je trouve que cela sonne incroyablement horrible même si c'est vrai que les cuisiniers ont des jurons amusants...

La duchesse aussi était un peu hébétée et amusée à la fois par les différentes manières de s'exprimer. L'expression franche et sans langue de bois des servants avait de quoi dérouter pour quelqu'un d'aussi jeune depuis toujours habitué au respect de la bienséance et autres courbettes d'apparat... De fait les premiers mots qu'on lui avait appris était « S'il vous plait » et « Merci »... Inutile de préciser également que ce n'était pas sa mère qui s'en était donnée la peine mais bien sa nounou... Non... Madame la Duchesse Senior était trop fatiguée de se remettre de son accouchement, même un an après... il lui fallait beaucoup de sommeil et surtout du repos. Autant dire que cette femme qui menait déjà une vie aussi active que celle d'un escargot en vacances avant, n'en menait pas bien plus large ensuite! De plus bien sûr elle ne sortait jamais la journée car cela était bien connu c'était nocif pour sa peau... alors emmener sa fille en balade même dans les jardins, c'était tout bonnement impossible!
À bien y réfléchir, Syradis ne voyait sa mère que bien rarement, lorsqu'elle décidait d'emmener sa progéniture à des bals dansants ou bien des dîners officiels... Les fêtes ou elle batifolait jusqu'au bout de la nuit étaient évidemment interdites, la Dame ne voulant pas avoir cet encombre dans ses pattes. Bien triste pourrait-on dire, mais pendant cette période Syradis ne s'en rendait pas encore compte, n'ayant pas de quelconque repère sur lequel prendre exemple.

- Oh alors ton maître c'est le vieux papy... euh Sire Maximus? Pourquoi est-ce qu'il est comme ça avec toi? Moi je le trouve gentil, c'est bien l'un des seuls qui me salue dans les couloirs lorsqu'il me voit... la plupart préfère juste ignorer que j'existe. Ma maman m'a dit que c'est parce que je suis trop petite, et que pour que les hommes me regardent, je dois avoir de la poitrine.

Sa voix se fit triste sur la fin, et si ses mots pouvaient paraître risibles aux yeux des plus grands, la petite fille quant à elle voyait cela comme un problème très sérieux. Non pas forcément qu'elle trouve l'idée de ne pas grandir assez vite comme un problème, mais c'est juste qu'elle ne comprenait pas pourquoi il fallait d'office être grand pour que l'on veuille bien vous écouter. Maximus était en effet un vieil homme d'apparence intimidante mais rassurante quelque part, et bien qu'elle comprenne pourquoi Belgarath le craignait, sans même parler des coups, elle avait tout de même du mal à voir le vieil homme comme le coupable de ces vilaines marques. Cependant au moins pendant quelques temps son attention fut déviée ailleurs, puisque Belgarath lui demandait une série d'explications qu'elle tenta de lui fournir avec le peu de moyen dont elle disposait. Sur sa question de fin elle demeura assez curieuse et caressait l'espoir fou qu'il lui réponde par la positive. Pourtant la discussion sembla subitement tourner au vinaigre, pour sa plus grande déception.

Regardant son interlocuteur dans les yeux, elle fut alors prise d'effroi... les yeux qu'elle n'avait pas encore remarqué bicolores à cause des mèches de cheveux en bataille brillaient intensément... comme ceux d'un démon des légendes. Reculant de quelques pas la demoiselle se cogna le dos contre une étagère pleine de livres, tout en se rendant compte qu'elle était dans une impasse. Pourtant il y avait quelque chose en lui d'incompréhensible, de mystérieux et effroyable. Plaquée alors contre un mur par le petit garçon, Son petit corps fragile sembla se tordre sous l'impact. Elle avait les larmes aux yeux... plus par le « non » si véhément que par la réelle puissance du coup. Cependant la douleur se fit sentir avec le décalage de quelques secondes, alors que ses boucles se tachaient abondamment de vermeil. Le crâne ouvert d'une blessure assez profonde elle se sentait bizarre, les muscles ankylosés et l'esprit embrumé... elle avait une soudaine envie de dormir... Elle eut même l'impression de s'assoupir un instant avant de reprendre conscience et d'entendre des pleurs. Ne pouvant bouger lorsqu'il s'approcha et la prit dans ses bras, elle balbutia faiblement même si elle se sentait déjà un peu mieux:

- Pourquoi tu pleures, Belgarath? Et je... je ne suis pas ta soeur, si?

Elle fronçait les sourcils car elle n'avait réellement plus de certitude. Son cerveau semblait marcher au ralenti et ses souvenirs semblaient s'être évaporés. Impossible pour l'instant de trouver les détails les plus évidents... Seul le prénom de ce petit garçon lui revenait, mais elle ne saurait même dire pourquoi elle était étendue sur les dalles froides de cette immense pièce. Levant alors une petite menotte, elle dégagea les mèches rebelles qui tombaient sur le front du sorcier d'une geste doux et totalement dépourvu de rancune...

Nombre de messages : 153 Age : 35 Date d'inscription : 09/09/2009

"Oui je pense que tous ceux qui étudient les livres sont des crétins"

Voilà la seule réponse que Cyradis avait eu à ce moment là, la seule réponse valable et qui m'était venu à l'esprit promptement sans véritablement réfléchir ni même prendre en compte ma réponse que je jugerai désormais aussi sutpide que ma jeunesse, mais je n'avais que 10ans et cette petite fille d'à peine 5 ans me tapais sur le système, venir ainsi me troubler, mais bon si on y réfléchis bien, c'était également vrai pour maintenant, de nos jours, si je revoyais Cyradis, elle me taperai sur le système très certainement autant qu'à cette époque, mais c'est également pour cela que je m'entendais si bien avec elle, certainement pour cela que nos destinées étaient amenées à de nouveau se croiser, bien des années plus tard, mais cela je n'en savais rien à l'époque, non je n'étais qu'un jeune sot trop prétentieux pour remettre en cause mes conviction et pensant tout savoir tu haut de mes ridicules 10 printemps, mais qu'importe cela me fait rire à présent, cette boule de nerf face à la douce mais néanmoins vive Cyradis. Mais bien qu'elle soit incroyablement agaçante la jeune demoiselle était aussi extraordinairement curieuse et avait le sens de la répartie, ce qui avait pour conséquence d'attirer mon attention et mon esprit critique, c'était simple à l'époque plus on me critiquait, plus je critiquais en retour. Idiot? C'était presque un compliment pour moi face à ce que mon mentor me sentais à longueur de journée, le terme d'idiot était presque amusant...

"Si être idiot c'est être libre alors oui je suis idiot et fier de l'être! Mais si tu connais les jurons des cuisiniers c'est que toi aussi tu dois fourrer ton nez où il ne faut pas!"

Un petit sourire narquois était sur mon visage, la prendre en flagrant délit de désobéir aux règles une fois de plus était quelque chose que j'appréciais énormément, je dirai même que cela me faisait sourire d'une manière atrocement provocante pour un gamin de 10ans, je l'écoutais alors me parler de mon mentor, cet homme avait perdu nom et titre depuis bien longtemps à mes yeux, il n'est qu'un débris tentant de m'inculquer des choses dont je n'avais pas envies, des choses que je ne jugeais pas nécessaire comme le protocole ou la bienséance, et encore aujourdh'ui je ne juge pas que ce soit des choses qui devaient être inculqués de cette manière à un petit garçon, si j'avais le projet d'avoir des enfants à mon tour, je ne serais pas un père pareil, mais Belgarath le sorcier du temps présent n'a pas ce droit, ce n'est même pas un devoir, c'est un rêve qui est mort lors de la fondation du mouvement phénix. Mais pour le moment revenons à la scène présente...

"Mon mentor... oui bien sur qu'il te dis bonjour, il le dit à tout le monde, mais pas à moi, il soutien tout le monde mais pas moi, il veut le bien de tout le monde mais pas le miens! Je ne serai libre que quand il sera mort!"

Des mots extrêmement durs dans la bouche d'un petit garçon de 10ans, mais lorsque notre éducation se fait à base de coups ou de réprimande, il n'est en rien étonnant de provoquer ce genre de réaction, je fronçais les yeux et soulevais en partie ma tunique, dévoilant un gros bleu tirant sur le mauve/jaune...

"Voilà ce qu'il a fait ton Sir Maximus!"

Regardant alors la petite fille de plus près sans véritablement la reluquer car j'ose encore croire qu'un enfant de 10ans ne mate pas ses consœurs, peut être par naïveté, mais en tout cas, pour ma part je n'avais pas ce côté "lubrique"...

"Ta mère dit beaucoup de bêtises! Si elle aime exhiber sa poitrine pour qu'on la regarde laisse la faire, soit simplement toi même!"

Et puis il s'était passé ce qui devait se passer, ce qui changerai à jamais nos deux vies, deux jeunes vies qui ne voulaient peut être pas ça, deux jeunes vies brisées une nouvelle fois par un seul homme... Maximus, lui toujours lui encore lui, à jamais lui, car bien que je me refuse encore maintenant d'y croire, tout avait été déclenché par lui, qui était il donc? qui était donc cet homme capable de faire trembler le Roi lui même jusqu'au point où ce dernier lui confie une bonne partie du pouvoir décisionnaire? J'étais bien trop jeune pour le comprendre, pour comprendre tout ce qu'il voulait, pour moi il n'était qu'un vieux grincheux acariâtre qui me voulait du mal.

J'étais en pleurs, des pleurs de culpabilité et de remords, ces mêmes pleurs qui me tiennent aujourd'hui, la seule raison encore pour laquelle je pleurais véritablement, oui je m'en voulais, je m'en voulais terriblement, mais lorsqu'elle semblait ne se souvenir de rien mes pleurs se firent encore de plus belle, je semblait sentir mon coeur se déchirer, comme tiré derrière un puissant quadrige de chevaux sauvage partant chacun dans une direction différente, je n'eus pour seul répondre qu'un hurlement, une hurlement qui déchira le silence de la pièce, peu m'importait finalement que quelque m'entende, mais personne, personne au Palais si ce n'est l'écho, car jusque derrière moi à travers la fenêtre une seule et unique lumière luisait, celle d'une fête mondaine se tenant dans une autre aile et qui avait monopolisé toute la garde...

"J'aurais bien aimé, Cyradis, j'aurais bien aimé..."

Répondis je à la très jeune fille entre deux flots de larmes alors qu'elle touchait mon visage, libérant une mèche et vers elle se dirigèrent mes deux pupilles bicolores revenu à leur aspect "naturel", ma main caressait machinalement ses cheveux pour aller jusque son visage et je vins lui déposer un léger baisé sur son front tout en la caressant juste après, voilà, désormais nos destins, sans que je le sache encore étaient scellés.

"Je te protégerai petite soeur, je te protégerai Cyradis, si tu l'accepte, laisse moi être ton grand frère..."