La destinée de l'Erade
Bienvenue à toi, étranger !
Œuvre du hasard ou du destin, tu viens d’arriver aux portes d’un monde nouveau, celui d’Erade ; un univers aux secrets innombrables où cohabitent des cultures différentes et où la magie se lie à chaque être, dés sa naissance. Tu connaitras l’amour, l’amitié et de grands moments que tu n’oublieras jamais mais aussi de la tristesse, une noirceur dont tu ne te connaissais pas l’existence et qui sommeille pourtant en toi. Ce monde possède des horizons différents, des histoires liées entres elles et tu apprendras par la suite que rien n’arrive par hasard. Tu peux fuir ou rejoindre l’aventure mais n’oublie jamais qu’ici, chacun de tes actes changera le cours de notre histoire, celle que l’on écrit tous ensemble, la destinée de l’Erade.
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Œuvre du hasard ou du destin, tu viens d’arriver aux portes d’un monde nouveau, celui d’Erade ; un univers aux secrets innombrables où cohabitent des cultures différentes et où la magie se lie à chaque être, dés sa naissance. Tu connaitras l’amour, l’amitié et de grands moments que tu n’oublieras jamais mais aussi de la tristesse, une noirceur dont tu ne te connaissais pas l’existence et qui sommeille pourtant en toi. Ce monde possède des horizons différents, des histoires liées entres elles et tu apprendras par la suite que rien n’arrive par hasard. Tu peux fuir ou rejoindre l’aventure mais n’oublie jamais qu’ici, chacun de tes actes changera le cours de notre histoire, celle que l’on écrit tous ensemble, la destinée de l’Erade.
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 °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile]

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Syradis Grigán

Syradis Grigán

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°. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] _
MessageSujet: °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile]   °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] Icon_minitimeLun 18 Jan - 12:20

Otian. La cité flottante à la magnificence incomparable. Les cascades aussi fréquentes et nombreuses que les habitants qui étaient siens, et une grâce si singulière qu'il n'était certainement pas possible de trouver d'autre cité sur Erade capable de faire de l'ombre à cette merveille à nulle autre pareille. Ici tout n'était que splendeurs aqueuses et brillances argentées des édifices resplendissants, sans même parler des voiles à perte de vue sur ce port qui symbolisait une ouverture sur le monde dont aucun autre royaume ne pouvait se vanter. Syradis avait déjà avait vu monts et vallées, escaladé les monts et erré sur les pleines arides,... à la recherche de quelque chose de pourtant encore plus grand et plus mystérieux. Sur les continents la beauté n'était pas perçue dans son entièreté ou bien trop rarement pour que ce soit significatif et c'était bien regrettable, car désormais tout n'était que superficiel et superflu. C'était en grande partie pour se libérer de ces contraintes tout ce qu'il y a de plus terrestres qu'elle se bandait les yeux afin de ne pas trop s'attacher aux apparences aussi engageantes soient elles. Il fallait voir au delà des choses et à ce jeu là elle était certainement l'un des plus douées et les plus courageuses. C'était amusant de voir à quel point elle suscitait soit la pitié soit la curiosité de la majorité de ses pairs trop déroutés pour accepter sa condition comme normale. Parfois certains essayaient également d'en profiter, ne connaissant pas sa nature de kabbaliste vagabonde et ignorant que l'apparence n'est pas toujours jumelle de la réalité.

Mais qu'importe en ce jour radieux de lumière bien que pauvre en soleil... Les choses étaient toujours bien plus complexes qu'il n'y paraissait, car si de l'extérieur il était possible de la prendre pour une paysanne ou une campagnarde sans le sou, le fait est que personne ne pouvait nier que l'aura qui se dégageait d'elle inspirait le respect et une agréable sensation d'apaisement. Sobre et discrète dans sa robe blanche, la magicienne ne demeurait pas bien longtemps invisible dans une foule car tôt ou tard les yeux des passants étaient attirés vers sa silhouette longiligne. Ses boucles corbeau tranchaient avec la clarté de sa peau opalescente, et le bandeau rouge sang lui voilant la vue était indissociable de son image. On pourrait croire que c'était un stratagème vaseux pour attirer l'attention et pourtant elle s'en allait lentement dans les ruelles, comme si elle n'était jamais pressée, évitant de heurter les passants par un moyen invisible. Entre deux riches marchants Otianais et les autres habitants semblant toujours élégants qu'importe leur rang, la demoiselle était paradoxalement très assimilée et très différente, semblant tantôt autochtone tantôt une voyageuse aventurière. Peut être était-ce parce que sa manière de contraster avec le décor était bien plus subtile que la normale, car c'était dans la douceur qu'elle était particulière et non dans la différence purement agressive.

Quoi qu'il en soit la Kabbaliste venait sur cette place magnifique dans un but bien précis, alors tentant de ne pas trop bousculer ni se faire bousculer sur le passage, elle se dirigea vers une des innombrables fontaines de ces lieux. Se guidant par l'ouïe, elle choisit celle qui était la plus prédominante, tentant de se souvenir de son aspect grâce à sa mémoire. Même lors de son enfance elle avait déjà mis les pieds en cet endroit, lorsqu'elle était encore une Grigán acceptée et avec les crédits de la noblesse finissant toujours par ouvrir certaines portes. Mais maintenant tout avait changé, elle ne portait plus le nom des siens que pour les démarches administratives qui l'exigeaient et rien de plus, car de nos jours elle n'était plus qu'une femme mystérieuse dont très peu connaissaient ne serait-ce que le nom. Elle avait parfois des surnoms dans le meilleur des cas, tels que « La Sauvageonne » ou bien « l'Ange aveugle ». Burlesque selon la première concernée, mais c'était tellement ancré dans les rumeurs qu'elle ne pouvait plus s'en défaire. De toute façon qu'importe, elle n'était pas du genre à se formaliser pour si peu tant que cela demeurait un minimum respectueux de sa personne.
S'approchant quelques instants du rebord de marbre blanc de cette véritable œuvre d'art, Syradis s'assit un instant pour se reposer tout en écoutant à la fois le gargouillis de l'eau tout comme les diverses conversations animées qui se déroulaient autour d'elle. Personne ne semblait encore faire attention à elle, ce qui donnait lieu à des situations assez cocasses. Un jeune couple était en train de se chamailler houleusement sur sa droite, puisque apparemment monsieur était encore en retard à leur rendez-vous amoureux. Syradis sourit doucement mais sans moquerie, car ce genre d'épisodes était cocasse et ne changeait pas d'un poil peu importe le royaume dans lequel cela se passait. D'ailleurs en parlant de royaume, les dernières nouvelles qui lui étaient parvenues sur Airian ne l'avaient pas du tout confortée ou rassurée. La lutte pour le pouvoir faisait rage, et au milieu de tout ce désordre, il devenait risqué de parier sur celui qui arriverait à poser ses fesses définitivement sur le trône. Cette Severia Palenix avait l'air bien partie et elle semblait avoir de bonnes tendances patriotiques, mais la magicienne craignait qu'à la longue ils ne retournent à une politique de renfermement qu'ils avaient déjà frisé il y a quelques décennies... En somme rien de bon ne se profilait à l'horizon car même si elle n'avait pas encore rencontré cette dame de visu, elle ne lui inspirait déjà rien qui vaille sans qu'elle ne s'explique pourquoi. Cependant comme son retour en Airian était encore plus que lointain elle ne s'en faisait pas trop, ce qui ne l'empêchait pas pour autant d'y cogiter activement.

Tentant de se focaliser à nouveau sur le présent, Syradis s'appuya sur son grand bâton sculpté et finalement se décida à entreprendre ce pourquoi elle était venue en ces lieux aujourd'hui. S'éclaircissant la gorge un instant, la demoiselle prit une grande inspiration et finalement en s'aidant de son bâton grimpa sur le rebord de la fontaine. Un brouhaha croissant se leva alors, et tandis que la jeune femme se tenait droite en ce lieu ou tout le monde pouvait l'apercevoir dans la place dauméniale, elle attendit quelques instants que les gens s'approchent, trop curieux de voir ce que cette infirme leur préparait. Quelques murmures méchants se firent alors entendre dans la foule ce qui eut pour effet de faire bouillir son sang, mais fort heureusement apparemment une otianaise l'avait reconnue, probablement d'une autre représentation ailleurs.

- Oh regardez moi ça, une gueuse qui vient encore nous demander l'aumône! Aveugle en plus, oh mais quel culot !
- C'est sûr qu'elle ne manque pas d'air, mon époux !
- Mais non ce n'est pas ça, voyez, voyez la... Je la reconnais, c'est « L'Ange des Routes »!
- Oh vraiment?

Le murmure indistinct reprit alors de plus belle, mais l'échange de paroles rameuta encore une dizaine de personnes qui pensaient peut être pouvoir profiter d'un scandale publique quelconque. Malheureusement pour eux il n'en fut rien, et ce fut une Syradis reconnaissante qui sourit en s'inclinant quelque peu dans la direction de la dame qui avait pris sa défense. Aucun mot n'avait encore franchit ses lèvres, et pourtant une foule de plus en plus dense se concentrait à ses pieds, d'un air parfois curieux, parfois arrogant, parfois nonchalant... Mais peu lui importait la raison de départ pour laquelle ils venaient, la seule chose qui comptait c'était qu'ils restent et qu'ils l'écoutent jusqu'au bout. Attirant alors finalement l'attention afin qu'ils cessent de discutailler pour en venir à des choses plus profondes, l'errante tapa de trois coups verticaux sur la pierre en ce qui ressemblait terriblement à des coups de brigadier. Pourtant quelque chose de plus spectaculaire accompagna ce geste, puisque sur les dalles blanches de cette cité à la propreté irréprochable naquit un épais tapis verdoyant, s'étendant sous les pieds des citoyens émerveillés comme des bambins. La verdure semblait tenace et regorgeant des charmes de la Nature, car elle ne se fanait pas sous le poids des pieds qui l'écrasaient involontairement. Des fleurs apparurent même ça et là en de multiples couleurs, au grand étonnement des gens qui bien qu'ils les aient vues en vente au marché, n'avaient jamais vraiment vu pareil spectacle en pleine ville.

°. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] 5bo8j8

Syradis elle arborait un joli sourire satisfait sur son visage, puisque le concerto de « oh » et « ah » admiratifs était suffisant à lui donner une idée de leurs expressions. Ravie que tout cela soit bien perçu, elle exhalait une aura blanchâtre et emplie de fraîcheur tandis qu'elle s'aidait de l'eau de la fontaine pour faire pousser ces plantes qui étaient destinées à durer le temps de sa représentation. Quelques lumières minuscules s'élevèrent alors en émanant d'elle telle de la poussière d'étoile, tandis qu'à nouveau les regards la retrouvaient. Des arbres avaient poussé en toile de fond, servant d'arrière plan à cet évènement unique pour les Otianais, et c'est ansi qu'à cet instant où elle prit la parole, des dizaines de personnes de tous âges et tous horizons se montraient suspendues à ses lèvres encore closes.


« Subtilement attachés aux ailes d'un papillon, les espoirs et les rêves divaguent et naviguent vers d'intrinsèques horizons, telles de rayonnantes ondes invisibles. Prisonniers des messagers traversant les sombres nuées qui parsèment leur parcours, ils continuent comme si rien d'autre n'existait, comme si rien d'autre n'importait à leurs cours. Seuls leur épars souvenir demeure, sillonnant les poitrines inconnues pour tout de suite s'évanouir au delà. Ce n'est qu'une impression fugace, filant entre les doigts, effleurant les joues sans jamais se faire capturer par les jours qui passent. Tout n'est qu'un rubicond ensemble de sensations éphémères, comme une caresse d'un mystérieux et imperceptible zéphyr.
C'est comme un farouche soupir qui se perd dans l'air lourd, un murmure, une plainte, un cri... Comme un requiem prononcé pour tous ceux qui ont disparu dans l'ignorance, la leur et celle de celui qui vit. Comme une prière timide mais persistante qui ne monte pas vers les cieux, mais descend vers les rares tombes. C'est une tentative de réconfort allant vers les débris, vers les symboles qui perdent de leur éclat, vers l'héroïsme révolu et révolutionné qui leur incombe. C'est comme un char triomphal et rassis pour tout ceux dont il ne reste rien si ce n'est les cendres et le désespoir. C'est un besoin d'exister et de survivre en retrouvant la force de rêver, de se battre pour un parangon qui ne peut être joint que dans le noir. Mais est-ce si ridicule de vouloir se rapprocher du bonheur incertain, même si ce n'est que de quelques coudées? Désespéré oui sans doute, mais pas vain.

Beaucoup d'entre eux sont devenus dormeurs, s'enveloppant de sylvestres couvertures afin de contenir leurs constants frissons. Tels des enfants égarés en pleine campagne, les corps enchevêtrés sous le ciel champagne et terni, laissant leurs âmes bercées par les Anges loyaux trouver de silencieux écrins, plus haut. Pendant quelques jours on les célèbre pourtant, avant de laisser leur sacrifice tomber dans la désuétude de l'antan, s'éteindre dans l'oubli une fois que les pieuses apparences ne sont plus une inquiétude. Personne ne s'acharne pourtant à chanter leurs louanges au quotidien, remercier ces hommes et ces femmes qui pour leurs bambins ont tant fait, jusqu'à céder tout ce qui faisait leur richesse sans jamais être dépouillés. Car leur pouvoir ne réside point dans l'or, point dans les biens... Ce qui leur appartient n'a pas de prix et ne peut être possédé, juste conquis par le sang humain.
Les idéaux sont la fleur bourgeonnant au bord du précipice, et dans tous les autres endroits non propices, lorsque l'on pense que plus rien ne peut changer. Alors seulement, pendant les heurts, ce petit grain sablé et étiolé peut devenir une perle, après avoir roulé et roulé dans la bouche du peuple. Après avoir été saccagées et pliées par la force de la répression, les échines finissent toujours par se redresser d'incompréhension et d'insoumission. C'est là, parmi les épines et les isolements que l'on trouve l'infime bout de métal qui est capable de perturber tous les rouages de la machine. C'est là, en ce pourquoi on se bat que l'on trouve tout le copieux trésor, c'est là qu'est la force et le moteur pour renverser son sort. Voilà pourquoi, que j'aie ou non un lien avec ce bourdonnant passé, je ne peux m'empêcher de regarder en arrière et d'y penser. Voilà la raison pour laquelle je ne peux me contenter de juste attendre que les choses n'arrivent, pourquoi si une brèche se présente je me dois de rester active. Voilà pourquoi il ne sera jamais suffisant de subir et de faire taire les blessés...

Car les plus forts ce ne sont pas ceux qui tirent dans la foule, mais ceux qui ont le courage de rêver éveillés. »


Alors comme un murmure apporté par le vent et soufflé dans une confidence, la voix cristalline mais assurée de Syradis se tut pour laisser régner le silence. Pendant plusieurs minutes le public demeura muet, comme pour mieux s'imprégner de ce texte abstrait mais qui pouvait s'appliquer à maintes situations. Était-il question des héros tombés, des rêves à maintenir ou encore d'une idée utopiste du monde criée par le peuple, ou un peu de tout ça? Seule la magicienne saurait le dire, mais elle ne voulait pas imposer une interprétation plutôt qu'une autre... Ce serait priver ce plaidoyer de toute sa richesse, le dépouiller de toute sa grandeur. Souriant à nouveau timidement, elle entendit alors un tonnerre d'applaudissements qui fut son plus beau payement. Pourtant ce n'était pas ça qui pourrait nourrir son estomac affamé depuis deux jours...
Prenant garde de ne pas tomber à la renverse pour faire trempette avec la jolie nymphe porteuse d'eau de la fontaine, elle descendit de son perchoir avec attention alors que soudain un sifflement se fit audible tandis qu'elle fut soudainement heurtée à la tête par quelque chose qu'elle n'avait pas identifié. Rapidement sa tempe devint ensanglantée ce qui lui fit grimacer de douleur. Pourquoi...? Apparemment les nobles avaient pris cette oraison pour une menace contre l'aristocratie... ils n'avaient vraiment rien compris, ces prisonniers de leur ignorance crasse boursoufflés de leur ignoble suffisance ! S'appuyant sur son bâton elle était concentrée dans la tâche de tenir debout, alors qu'un cri dans la foule lui laissa pourtant deviner qu'elle aurait très bientôt des ennuis...


- Gardes ! Gaaaardes ! Une fouteuse de trouble s'est glissée entre nos murs !!!
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Achnadile d'Orient

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°. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] _
MessageSujet: Re: °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile]   °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] Icon_minitimeMer 20 Jan - 0:14

"Mon seigneur ! Vous êtes réveillé ? Ouvrez mon prince ! Les membres du conseil vous attendent pour discuter du traité de paix entre notre royaume et celui de l'Otian. Seigneur Achnadile vous êtes là ?!"

Dans les couloirs du palais d'Otian, la jeune Ishtar qui n'était autre que la capitaine du groupe d'élite qui avait accompagné le jeune prince, hurlait à plein poumons pour faire sortir son souverain de son antre. Tambourinant comme une furie contre la solide porte en bois de l'appartement, le garde du corps du jeune homme également à l'extérieur secouait la tête en fixant sa compatriote s'exciter de la sorte. Il faut dire que la chimère n'était pas venu en céans pour des vacances, en plus d'assister aux funérailles de son cousin, il devait créer une alliance entre l'Orient et la cité d'Azure. Mais le prince n'était pas fait pour être un grand diplomate, il préférait faire parler ses lames lors des conflits et profiter de sa vie éphémère en s'amusant. Pourtant ce matin là, il se réveilla pour la première fois dans un drôle d'état alors qu'il s'était couché tôt la veille, à cause d'une longue séance d'entraînement dans les jardins du château. En plus de la voix de la jeune femme, un maux de tête diabolique le réveilla de méchante humeur, avant même d'ouvrir les yeux il grelotta de froid, sentant le carrelage glacé sous son corps nue alors qu'il s'était endormi seul dans son lit et en pantalon. Ouvrant avec difficulté ses mirettes, il vit la fenêtre du balcon grande ouverte avec l'éclatante lumière du jour, une légère brise faisant virevolter les rideaux clairs de la chambre royale. Se relevant donc nue ainsi que les cheveux de jais détachés, il grimaça en constatant qu'il avait un énorme hématome sur toute la cuisse droite, c'était une situation étrange alors qu'il n'avait pas fait de folie depuis quelques jours. Sortant de ses interrogations au sujet de sa "nuit" agitée par sa capitaine, il courra ou plutôt boita jusqu'à la salle d'eau pour se préparer.

Bien sur il ne se prépara pas en vitesse pour faire face au conseil, qui n'était autre qu'un ramassis de vieillards passant leur temps à signer de la paperasse inutile. Non, il avait revêtu sa veste verdoyante adorée pour faire simplement un tour en ville. Quelques jours s'étaient écoulé depuis la mort de son cousin, après avoir fait son deuil, il tentait désespérément de réconforter chaque jour sa cousine mais en vain et il s'entraînait dur à la fois pour relever de futurs défis, les assassins en ayant toujours après lui et n'étant jamais loin. Pourtant, aujourd'hui le prince avait décidé de s'accorder un moment de liberté, seul et donc sans escorte. Après avoir attaché ses cheveux en vitesse ainsi que le haut de sa veste, laissant ses pectoraux quelques peu visible, il s'avança alors sur le balcon pour sauter avec agilité sur le rebord en marbre. Fixant les jardins en bas d'un air grave, il entendit la porte de sa chambre être défoncé certainement grâce à un coup de pied. Sa capitaine entra en trombe dans la pièce, cherchant son seigneur qu'elle respectait pourtant énormément, il était d'ailleurs arrivé que son esprit entreprenant surprenne déjà la nudité du prince dans ce genre de situation cocasse. Mais cette fois-ci il était prêt à prendre la fuite pour vivre une journée extraordinaire, fixant la jeune guerrière du coin de l'oeil, il étira les lèvres à son encontre avant de sauter dans le vide. Retenant un petit cri de panique, elle accourra sur le balcon pour voir si son maitre s'en était sorti. Fronçant les sourcils, elle vit celui-ci courir à pleine vitesse dans la cour principale pour quitter le palais le plus vite possible, l'arbre en dessous de la chambre ayant probablement ralenti la chute du prince au vu des feuilles qui ne cessaient encore de choir. Le garde du corps afficha alors un large sourire en voyant la jeune femme enragé devant l'attitude parfois immature de son supérieur, si il pouvait rire alors Virgile aurait certainement rit de bon coeur, il commençait maintenant à connaître le caractère bien trempé de son jeune souverain.

"Je déteste vraiment quand il fait ça..."

Notre chimère arpentait déjà les ruelles bondées de monde de la cité, ses maux de tête s'était passé grâce à sa course matinale, mais il avait une faim de loup alors que le soleil dissimulé par quelques nuages allait bientôt atteindre son zénith. Il avait alors dans l'idée de se rendre dans une auberge modeste qu'il trouvait toutefois toujours aussi charmante, les gens là-bas se moquait bien de son titre et il était pourtant servi à chaque fois comme un roi. Il se moquait bien à cet instant des réactions du conseil, car il n'avait que faire des responsabilités de son rang, il voulait justement être simplement reconnu par ses faits d'armes, ceux pourquoi il s'entraînait si ardemment. Il n'était pas du tout pressé de retourner sur ses terres car en Otian il n'était presque pas connu, de plus il pouvait si il le désirait vivre pleinement sa vie d'aventurier, oubliant de ce faite ses plans visant à prendre le contrôle de la couronne. Il avait promis à la régente de ces terres de lui prêter main forte en cas d'attaque et il voulait surtout prendre soin de sa cousine, n'ayant pas encore accomplie son deuil. Achnadile se sentait extrêmement bien en Erade et il commençait d'ailleurs à regrouper plusieurs alliés qui lui permettront certainement de jouer ce rôle de héros qu'il désirait tant. Marchant avec nonchalance dans les rues de la cité, s'imprégnant de cette odeur maritime au combien relaxante, il avait alors totalement oublié la raison de son réveil étrange dans ses appartements.

Alors qu'il se rendait tranquillement vers cette auberge où un met délicieux était sur le point de lui être servi, il décida de passer par la place dauméniale qui était réputée pour être sublime grâce à la concentration massive de petites et de grandes fontaines. Le peuple était d'ailleurs extrêmement dense dans ce coin de la ville, où tout les ragots et autres rumeurs se diffusaient dans l'air comme un poison. Ses oreilles de chimère entendirent toutefois un récit étrange sur une créature qui avait assassinée la veille un réseau d'assassin sur les quais, les villageois surnommaient déjà cet être comme "la bête" voir même "le héros de l'ombre", car en cette période de pleine lune les nuits semblaient agité pour tout le monde en Otian. Quelques paysans le saluèrent avec le sourire, l'ayant reconnu lors de l'enterrement de son cousin grâce à sa représentation avec son fameux navire volant, mais il ne s'attarda pas car il ne voulait pas se faire connaître de cette façon, mais par des actes beaucoup plus nobles. Soudain, il stoppa sa route au milieu de la place lorsqu'il entendit trois coups porté sur de la pierre froide, il releva la tête vers un attroupement bruyant qui scrutait avec curiosité une femme dominant la place grâce à son estrade improvisée. La bouche légèrement entre ouverte et les yeux ronds, il contempla celle qui faisait parler d'elle en cette magnifique journée, il ne savait pas ce qu'elle allait dire mais son regard clair s'arrêta de prime abord sur cette silhouette divine. Il avait croisé la route des plus belles femmes d'Orient grâce à son rang, mais celle-ci était à la fois différente mais au combien exquise car elle dégageait une aura captivante.

*Est-ce... un ange ?*

Ne pensant désormais plus à son estomac, il admira cette aveugle arborant une robe blanche symbolisant la pureté, sa peau était également blanchâtre comme une ravissante colombe, ses cheveux de jais se terminant en cascade dans son dos firent rêver le prince. Il resta toutefois neutre face à son handicap, car même si il disposait d'un caractère particulier, il n'était pas du genre à juger autrui ou à faire preuve de pitié. Il était justement fier de cette inconnue, car il fallait un énorme courage pour se poser devant une foule sans avoir peur des critiques cinglantes. Sans même la connaître, il avait remarqué en elle une sagesse et une volonté puissante, il appréciait d'ailleurs les bardes et autres conteurs qui avaient attisé son imagination débordante lors de son enfance. Mais cette artiste avait quelque chose en plus, une magie qui allait justement émerveiller tout les otiannais adorant ce genre de spectacle. En effet, une pelouse verdoyante se développa tout autour de la fontaine, une nature revigorante et rafraîchissante, Achnadile se permit même de cueillir une pâquerette, jouant avec celle-ci tout en observant la jeune femme. La nature venait de prendre ses droits et des arbres poussèrent en arrière plan pour donner une touche de fantaisie, chaque personne présente purent admirer de mystérieuses petites boules lumineuses volant tout autour d'elle, comme si la ville venait de reprendre vie au contact de la magicienne. Le silence s'imposa en tant que roi, chacun attendant avec attention le début du récit de cette ange des routes, lorsqu'elle démarra plus personne n'osa l'interrompre, comme si elle les avait tous hypnotisé le temps de sa représentation. Le prince d'Orient resta d'ailleurs la bouche close, ses yeux verts contemplant les lèvres de cette étrangère, s'imprégnant comme tout les autres de ce récit aux milles interprétations.

Même si il se considérait comme un homme d'action, et il l'était. Il fut à même de comprendre certaines de ses paroles, comme la chute des héros d'antan qu'il transposa comme la chute de l'ordre des malarians dans son royaume natale, elle parla également de l'espoir pour le peuple d'avoir un monde meilleur un jour, ce qu'il approuva même si il faisait parti des privilégiés. Sa voix cristalline résonnait dans son esprit pour atteindre les fondements même de son coeur de glace, sa prestance faisait qu'il restait sans voix, comme si c'était la première fois qu'une femme lui procurait un tel sentiment de bienêtre grâce aux mots. Lorsqu'elle termina sa mystérieuse histoire, un blanc s'installa parmi toute l'assemblée, puis elle fut acclamé l'instant d'après par un tonnerre d'applaudissement. À l'écart du peuple mais suffisamment près pour avoir tout entendu, il accompagna les autres en frappant des mains avec franchise, oui ces mots l'avaient touché et l'intérieur de son corps tremblait encore. Cette mystérieuse femme avait réussie l'exploit de lui ôter pendant quelques minutes son esprit torturé, à apaiser ses tourments alors qu'ils ne se connaissaient même pas. Malheureusement dans ce genre d'évènement il y avait toujours un élément perturbateur qui n'avait rien compris, et le hasard fit que notre chimère connaissait justement ce trouble fête. Alors que l'ange prenait son temps pour descendre de son perchoir en s'aidant d'un magnifique bâton, elle fut soudain heurté à la tête par un gobelet en étain, lancé par un elfe de la pénombre se prénommant Jasper. Le prince ne pouvait pas le voir en peinture et son acte déplaçait eu le don de le mettre en rogne, il n'avait jamais pu en venir aux mains avec lui au vu de leur statuts respectif et parce qu'il n'en valait pas la peine tout simplement. Mais pourtant il avait dépassé les bornes et ses menaces à l'encontre d'Achnadile lors des funérailles lui était resté en travers de la gorge. Cet idiot avait pris le récit de la barde comme un texte visant à pousser à la révolte le peuple, il était accompagné par deux gardes du corps ainsi que d'un esclave qui portait bon nombre d'emplettes destinée à décorer sa villa sur les hauteurs d'Otian. Alors que ce bougre s'égosillait à appeler la garde pour coffrer la pauvre diseuse de bonne aventure, les villageois le laissèrent s'avancer jusqu'à Syradis afin de l'empoigner pour ne pas qu'elle s'échappe. Vexé de perdre cette émotion qui avait saisit son coeur quelques instants auparavant, le seigneur d'Orient ne perdit pas de temps pour se venger, le passage étant libre il utilisa sa vitesse surhumaine pour pousser avec violence le duc dans la fontaine, en prenant soin de ne pas éclabousser celle pour qui il s'était laissé emporter.

"Je vais t'apprendre à lever la main sur une femme."

Serrant les poings avec fureur, la chimère afficha néanmoins un sourire satisfait en voyant cet abrutit se noyer dans quelques centimètres d'eau. Se relevant d'un sursaut de haine en crachant un peu de cette eau, il croisa le regard du prince qui comptait bien lui en faire baver. Achnadile contrôla toutefois sa colère pour ne pas effrayer le peuple à cause de ses mystérieuses transformations, pourtant le manteau en peau de loup de Jasper était une vision insupportable pour lui, il se rappela notamment avoir combattu lors de son dernier voyage en Erade des chasseurs de loups à la botte de ce maudit duc. Debout dans la fontaine, sujet aux moqueries des paysans, le noble hurla alors avec ses yeux injectés de sang.

"Toi ! Je t'avais pourtant dit de rentrer en Orient ! Mais tu n'en fait qu'à ta tête mon pauvre Achnadile... Tu vas payer pour cet affront ! Garde ! Saisissez-le !"

Sans même avoir le temps de lui répondre, il vit du coin de l'oeil les deux gorilles de l'elfe noir lui foncer dans le dos. Ceux-ci étaient vêtu d'une cape rouge et d'un couvre chef avec une plume d'aigle, suivant bêtement les ordres de leur maitre ils ne savaient pas encore qu'ils s'attaquaient à un prince mais celui-ci décida de leur faire une leçon de courtoisie. L'un d'eux lui assena un coup de poing qui fut paré de la main gauche de l'orientaux suivit d'un coup d'avant bras droit dans le cou, le couchant de ce faite violemment sur le sol. Le second porta une main sur la garde de sa rapière en fixant les deux épées courtes de la chimère, celle-ci n'avait toutefois pas envie de faire couler le sang, aussi notre homme écrasa la main du garde du corps pour l'empêcher de sortir sa lame, avant de le faire valser dans la foule grâce à un coup de genoux agile en ayant pris appui sur la main du vilain. Quelques applaudissements admiratifs se firent entendre même si le jeune combattant ne souhaitait pas voler la vedette à Syradis, alors qu'il fit au peuple une fier courbette, esquivant ainsi une attaque du premier chien de garde qui avait mal à la gorge, celui-ci rentra bien vite à la niche en subissant un puissant coup de coude dans l'abdomen. Hors de lui devant l'impétuosité du guerrier d'Orient, Jasper sortit en trombe de sa piscine pour venir le menacer directement, sachant pertinemment que le jeune homme n'oserait jamais porter la main sur lui.

"Méfie-toi jeune prince ! Je vais informer la régente de cette humiliation public et bientôt je ne t'aurais plus dans mes pat..."

L'elfe de la pénombre ravala bien vite sa langue de serpent en voyant son nez se faire écraser par le poing vengeur du loup, après tout il ne faut jamais dire jamais. Tombant sur le sol en état de choc, le faible duc se tenait le museau en espérant arrêter les saignements, à cet instant Achnadile s'avoua à lui même qu'il avait légèrement abusé, mais au moins il avait protégé son oratrice. Les gardes d'Otian arrivèrent avec un peu de retard sur les lieux, voyant le carnage d'un seul homme, ils n'osèrent toutefois rien lui dire au vu de son grade, ramassant avec vitesse les blessés et ordonnant également à la foule de se disperser. Malgré sa jeunesse, le prince était capable de se faire respecter et il craignait peu les menaces de Jasper puisque la Régente n'était autre qu'un membre de sa famille. Alors que le brouhaha habituel de la ville avait reprit ses droits, la nature s'était envolée lors de la bataille, les arbres et la verdure étant retournait sous terre. Voyant un peu de sang couler de la tempe de la magicienne, Achnadile s'avança d'un air grave pour lui porter secours. S'approchant d'elle avec douceur, il attrapa délicatement son bras pour l'installer sur le rebord de la fontaine tout en s'exclamant d'une voix paisible et franche.

"Asseyez-vous gente dame, je vais m'occuper de cette vilaine blessure. Vous pouvez me faire confiance, je ne vous ferais aucun mal. Je me nomme Achnadile."

Il lui avait demandé de lui faire confiance dans une voix rassurante car au vu de son handicap il pensait à tord qu'elle ne savait pas à qui elle avait à faire. Il sortit alors un mouchoir propre en soie d'une de ses poches de son pantalon, trempant quelque peu le tissu dans l'eau de la fontaine pour l'apposer délicatement sur la tempe de la barde, posant ses doigts fins sous son menton pour la maintenir quelque peu tranquille. À cette distance, il pouvait ainsi aisément admirer la beauté de cette bohémienne aux allures divines, dans un silence reposant. La blessure était sans gravité et il prit place aux côtés de cette mystérieuse femme, bien décidé à passer la journée avec ou sans son consentement. Même si elle devait être doué de soins magiques, il avait fait cette bonne action juste dans le but de se rapprocher d'elle et non car il pensait qu'elle était incapable de le faire vu sa cécité. À cet instant, il pensa à son propre garde du corps qui lui était muet, ils avaient pourtant développé tout les deux un langage du regard qu'ils étaient les seuls à comprendre. La fixant de son regard clair en affichant un léger sourire en coin, posant en même temps le mouchoir ensanglanté de l'autre côté, il s'exprima de nouveau.

"Je dois vous avouer que votre prestation m'a profondément touché. Pourrais-je avoir le plaisir de connaître votre nom mademoiselle ?"
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Syradis Grigán

Syradis Grigán

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°. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] _
MessageSujet: Re: °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile]   °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] Icon_minitimeVen 22 Jan - 2:21


Le discours terminé, Syradis s'imprégna de l'ambiance en place pour mieux augurer ce qui lui était réservé. Cela faisait quelques années maintenant qu'elle arpentait les routes de manière aléatoire, au gré des impulsions et des présentiments, selon son instinct ou parfois la loi immuable de son estomac. C'était presque ironique pour quelqu'un au sang aussi bleu que le sien, mais la vie était ainsi faite... Dire qu'elle avait tout à la naissance pour être encore une de ces courtisanes écervelées... que c'était laid.
Le silence était seul maître, conquérant les Otianais forcés de réfléchir de manière plus ou moins poussée. S'en était toujours ainsi avec les gens qui écoutaient ce texte en prose si plein de poésie... Les opinions étaient toujours tranchées: entre ceux qui demeuraient admiratifs ou pensifs, et puis ceux qui ne comprenaient pas la portée de ses paroles et détestaient son œuvre. Dans de nombreuses villes elle avait été acclamée, parfois elle avait été huée, parfois même les deux. C'était aussi cette multitude de réactions et d'accueils qu'elle recherchait... car c'était là, au contact du peuple qu'elle parvenait le mieux à appréhender l'être humain ainsi qu'à parfaire un peu plus son apprentissage.


Tout était calme jusqu'à l'ovation et un chœur de voix retrouvant soudainement l'entrain et la vigueur. Un murmure était audible mais on ne pouvait tout distinguer séparément... Alors pour remercier le public comme il se devait, Syradis leur offrit une révérence emplie d'élégance, plus parlante que les mots qui ne seraient à nouveau pas entendus à cause du bruit de fond. La magie qui avait donné vie à cet endroit se défit lentement lorsque ses pieds touchèrent à nouveau le sol redevenu de pierre... La magicienne espérait pouvoir désormais retourner à sa tranquillité puisqu'aucun des présents n'avait proposé d'aide ou de gîte, mais il n'en fut rien. Un projectile l'atteignit à la tempe, zone à laquelle elle porta sa main par réflexe. Entendant le cri de ralliement, elle dodelina de la tête avec une moue désapprobatrice mais n'ébaucha pas un geste. Il y avait partout des idiots du rang de Jasper... et malheureusement ils étaient trop souvent hiérarchiquement bien placés. Cela lui avait déjà valu un séjour en prison à deux reprises, mais évidemment elle avait chaque fois été relâchée au bout de quelques jours, faute de chefs d'accusations plus consistants. Se sentant soudainement violemment empoignée par le bras sans préavis, elle affichait une mine surprise mais calme. Ne disait-on pas qu'il n'y avait pas deux sans trois? Cela tombait bien, elle ne connaissait pas encore l'hospitalité geôlière en Otian...

Toutefois là encore les choses dérogèrent au schéma habituel puisque un inconnu s'était décidé à intervenir en sa faveur... d'une bien radicale façon. Un peu en reste étant donné qu'elle ne pouvait assister de ses yeux à ce qui se passait, la demoiselle eut juste le temps d'entendre le grand "plouf" peu gracieux causé par le plongeon de Jasper tandis qu'elle-même était presque entraînée par son élan. Manquant de perdre l'équilibre, elle tendit la main pour se retenir à quelque chose ou quelqu'un à sa portée... et put miraculeusement agripper des vêtements non identifiés. Se doutant qu'il s'agissait de son défenseur, elle ne savait pas trop quoi lui dire et se sentait déroutée, elle lui dit cordialement mais gênée:

- Pardon et merci de votre soutien mais je n'en avais pas besoin. J'ai pour bonne habitude de me créer mes propres problèmes... et de les défaire moi même.

Elle n'eut le temps de dire que quelques mots avant que les choses ne s'enveniment encore plus, pour devenir un échange de coups. Serrant les dents elle se garda de tout commentaire puisque ce serait vain de toute façon à ce moment là. Mais cette deuxième voix masculine lui restait dans l'oreille. Elle avait déjà entendu cette voix quelque part, mais elle ne parvenait plus à se rappeler où... Il fallait aussi dire qu'avec le nombre de gens qu'elle croisait et rencontrait par jour, ce n'était pas du tout une tâche facile. Cependant elle dénota cette pulsion qu'il avait à jouer les chevaliers servants, les arlequins, les cavaliers insolents et triomphants aux senteurs de romarin. Le scepticisme ne la quittait pas pourtant, car si jadis elle avait été une enfant crédule et naïve, ayant cru jusqu'au bout à des promesse vaines aux contours de contes de fées, à tous ces beaux discours vides et aux bonnes natures; maintenant c'était une époque révolue et cette faiblesse avait été effacée. Fort bien décidée à clarifier les choses dès qu'elle en aurait l'occasion, la kabbaliste écoutait les bruits de coups avec consternation.

Digérant ce qui se passait et rassemblant les différents éléments qui étaient dispersés ça et là, Syradis tenta de reconstituer le puzzle pour mieux comprendre. À en croire les échanges verbaux, son « sauveur » venait d'Orient et en était très probablement originaire. Curieux, elle ne se souvenait pas d'avoir déjà rencontré des représentants de ce peuple, outre peut être Elrohir, un vieux menuisier Oriental siégeant en Amilian depuis une paire d'années. L'accent de ce dernier ne l'avait jamais quitté, et son ton de voix trahissait sans cesse sa condition d'octogénaire... ce qui excluait donc d'office un quelque rapprochement entre lui et cet homme.
Un énième coup de poing fut administré à Jasper, lui clouant définitivement le bec pour le grand plaisir des gens présents. Apparemment il n'était pas apprécié, et étant donné sa joviale convivialité emplie de tolérance... la demoiselle comprenait aisément pourquoi. Cependant elle ne pouvait pas assister de plus à ce genre d'échange qui rien qu'aux bruits faisait bouillir son sang pour le moins volcanique. S'avançant comme si elle n'était pas handicapée par sa cécité, elle abattit son bâton d'un geste sec mais sans réelle force en avant, qui tomba pile sur le crâne de Jasper avec un « ploc! » singulier. Pur hasard d'un geste innocent ou bien manœuvre calculée par on ne sait quel moyen, dur à dire... Croisant finalement les bras sur la poitrine l'expression de la noble se durcit, alors qu'elle mitrailla un seul mot avec autorité, visant à les faire s'arrêter autant de se taper dessus que de s'insulter:


- Assez !!!

Se rendant compte qu'il avait fini par attirer les regards tout comme les bonnes grâces du public malgré son intervention, elle fut soulagée de constater que tout se terminait. Elle n'en avait rien à faire qu'il se fasse remarquer comme bon lui plaisait, mais elle ne tenait pas à ce que ses représentations soient liées à la violence et aux émeutes de près ou de loin. C'était justement contre ce genre de comportements qu'elle militait, et il était hors de question qu'un étranger aussi bien intentionné soit-il vienne tout compromettre. Qu'il attire donc les regards si ça l'amusait, mais qu'il le fasse pour d'autres raisons, ce n'était pourtant pas ça qui manquait. Résoudre les choses par l'agressivité n'était en définitive pas le comportement qu'elle prônait, ce qui était logique étant donné la tournure que cela prenait trop souvent.
D'ailleurs les raisons pour lesquelles cet Achnadile prenait tant de risques lui demeuraient un mystère... Elle ne trouvait pas une seule explication convaincante et pertinente à ce sujet, mais s'y sentait obligée puisque cela faisait bien longtemps qu'elle ne croyait plus aux bonnes actions désintéressées. Pas de bol, si il voulait gagner quelque chose en lui rendant service il se trompait de numéro... surtout qu'elle n'avait rien d'autee que son bâton sculté avec une tête d'oiseau, quelques vêtements et un baluchon vide. Haussant les épaules tout en tentant de se faire à l'idée qu'elle n'aurait certainement jamais de réponses à ses questions Syradis tendit l'oreille.

Les gardes débarquaient apparemment en pagaille dans un cliquetis métallique caractéristique et peu discret. Cependant à sa plus grande surprise aucun d'eux ne s'approcha pour l'empoigner et encore moins l'emmener. Ils ne pipèrent mot malgré l'étrange situation, ce qui suscita encore plus de méfiance chez la magicienne. Elle croyait à dame Fortune bien sûr... mais à ce point là ce n'était juste pas possible ! Soupirant lasse, elle ne bougea pas de là où elle était mais demeura attentive à ce qui se passait non loin, guettant la suite tout en réfléchissant toujours trop vite.
Cet Oriental avait traité Jasper comme son égal et en plus même la milice ne lui avait fait aucune remarque, malgré le désordre public causé sans parler de coups et blessures à un citoyen Otianais... il y avait anguille sous roche à n'en pas douter, et le tout n'augurait rien de bon. Qui était-il réellement et dans quelle espèce de merdier s'était-elle encoure foutue??

Le brouhaha se leva à nouveau alors que la foule semblait vaquer à nouveau à ses occupations routinières, ce qui fit qu'elle n'entendit pas l'objet de ses réflexions approcher subitement. Sentant sa présence au dernier instant elle sursauta tout de même, se demandant ce qu'il lui voulait cette fois. Venait-il lui demander quelque chose en retour des ennuis qu'il lui avait évités?? Se maintenant étrangement tranquille malgré tout, elle se rendit compte que d'après ce qu'il lui disait il voulait juste prendre soin de sa blessure. Certes oui ce n'était pas très pratique de se soigner quand on ne voyait pas la plaie, mais ça elle avait l'habitude... un peu de magie et le tour serait réglé... Néanmoins il semblait bienveillant elle le sentait dans son aura, bien qu'elle ne s'explique pas trop pourquoi elle laissait quelqu'un d'aussi enclin à user de ses armes la toucher de la sorte. Demeurant sagement immobile son expression était neutre, mais son sentiment de méfiance était loin de disparaître. Enfin les mots tant redoutés vinrent tout de même, bien qu'ils soient loin de comporter la totalité de la virulence qu'il aurait mérité pour ses actes. De fait cela sonnait même plutôt diplomate...

- Vous n'étiez pas obligé de prendre ce risque et encore moins de taper cet imbécile qui n'en demandait pas tant. Je peux très bien me débrouiller seule !

Elle demeurait calme et impassible, ce qui pouvait potentiellement être signe que si la tempête n'avait pas encore grondé, il n'était jamais trop tard si jamais son interlocuteur persistait sur la mauvaise pente. De plus même si il ne le savait pas, l'idée que quelqu'un s'occupe de ses blessures avec ce qui était probablement un bout de tissu trempé apportait son lot de souvenirs... lointains mais toujours présents. Cette réminiscence aigre-douce était déroutante, surtout que l'association d'idées était loin d'être agréable ou de jouer en faveur du prince. D'ailleurs qu'il y avait-il à rajouter? Elle ne pouvait décemment reporter les fautes de son ami d'enfance sur des gens innocents. Personne n'y était pour rien, ce n'était pas de la faute d'autrui si les mensonges passés avaient laissé des traces indélébiles. Si cela était une bonne résolution de prise, elle ne pouvait pas pour autant ignorer la prudence la plus élémentaire. Elle lui répondit donc avec dignité et fermeté, dans ce qui était une réplique polie mais peu amène.

- Je suis contente que mon récit vous ait plu, mais je doute que ce soit une raison suffisante pour justifier ce qui vient de se passer. Quant à mon nom... Je suppose que l'on peut m'appeler de plein de manières différentes: l'Aveugle, l'Infirme, la Barde et je ne sais quels autres sobriquets emplis d'impressions laudatives ou péjoratives... mais Syradis suffira.

La Barde ne comptait pas lui dévoiler son nom de famille, car pour peu qu'il pousse quelques recherches, il trouverait cette famille aristocratique recensée comme appartenant à la maison de Gladilan, la cité Glacée. Voulant garder un minimum l'anonymat puisque de toute façon elle n'avait plus rien à faire avec eux, elle poursuivit sur sa lancée:

- Je ne suis pas une gente dame et je peux très bien me soigner seule avec ma magie. Je ne comprends pas pourquoi vous tenez tant à vous occuper d'une aveugle... C'est pour remplir votre quota de bonnes actions de la journée?
Sinon j'ai bien entendu votre prénom lors de la joyeuse petite discussion avec Jasper, je suis peut être mal-voyante mais je ne suis pas sourde pour autant. Ceci dit... Sire Achnadile, ce prénom ne me dit pas qui vous êtes vraiment, ni comment vous avez réussi à dominer une garde entière sans même hausser la voix. Libre à vous de garder ce secret sur votre identité, puisqu'il semble vous tenir tellement à cœur, mais je pense que dans ce cas là vous avez plus important à faire que de flâner en soignant une plébéienne qui peut le faire seule...
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Achnadile d'Orient

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MessageSujet: Re: °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile]   °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] Icon_minitimeLun 25 Jan - 19:11

Alors que le prince d'Orient apprenait à Jasper comment nager, la jeune femme qui avait été bousculée sur le coup s'était rattrapée de justesse à ses vêtements. Peu habitué au contact humain vu son côté farouche, il avait alors affiché une expression surprise sans pour autant la repousser, la chimère s'était juste contenté de rester de glace tout en soutenant quelque peu celle qu'il venait d'aider. Avant que les choses se corsent entre lui et les sbires de l'elfe noir, il avait sagement écouté les mots de Syradis sur son autonomie et il voulait la respecter car il fonctionnait de la même manière. Mais pourtant il avait ce côté chevaleresque qui lui collait à la peau malgré lui et l'injustice le tenait en sainte horreur, d'autant plus quand cette injustice s'abattait sur une ravissante jeune femme. Même si notre homme disposait d'un bon fond derrière son visage asociale de loup, c'était un guerrier dans l'âme mais surtout il était à moitié elfe de la pénombre, et cette race voyait la violence comme une réponse à tout. Oui, Achnadile était un mixage de plusieurs races qui cohabitaient difficilement en lui, provoquant probablement son malêtre quotidien, car cette race elfique ténébreuse envisageait l'extermination complète de la race des métamorphes. Ainsi son côté mystérieux de chimère montrait bien souvent le côté brutal de ce demi elfe, pour des raisons qu'il jugeait digne pourtant même si il était "mal vu" par les pacifistes comme la barde. Son côté sanguin n'arrangeait pas les choses, mais après tout on ne pouvait pas combattre contre sa propre nature. Dans ce monde, seul les guerriers et les rois pouvaient se faire entendre, c'était d'ailleurs navrant, mais les dieux de la guerre l'avaient décidé ainsi et ceux qui voulaient se faire entendre par les mots étaient hélas en voie d'extinction. Alors que le combat venait de prendre fin suite à la défaite pitoyable du duc, sous le plus grand étonnement de tous, Syradis acheva celui-ci grâce à un habile coup de bâton sur le sommet du crâne. En un seul mot, la jeune femme avait réussi à immobiliser le prince qui la fixa d'un air ébahi, c'est à cet instant qu'il comprit à quel point elle répugnait la violence, et c'était tout à son honneur. Il remarqua également grâce à ce coup de bâton qu'elle n'était pas à prendre à la légère, et il allait bientôt faire les frais de son côté sauvage et colérique.

Cela avait étonné pas mal de personne lorsque la garde arriva et exécuta les ordres de ce gringalet au doigt et à l'oeil sans broncher, mais vu son rang quel bleu pouvait lui reprocher quelque chose. Même les généraux d'Otian se méfiaient de ce gamin au tempérament de feu, la plupart l'avait vu combattre dans les jardins du palais contre ses propres hommes, et pourtant il n'avait pas tout donner ce jour là. C'était étrange d'ailleurs de voir à quel point il se concentrait sur ses entraînements, il se disait à lui même que c'était nécessaire pour devenir ce héros couvert d'éloges qu'il désirait tant, mais en réalité c'était issu d'un traumatisme bien plus ancien. Lorsqu'il était gosse, la plupart des fils de ducs et de barons qui étaient plus vieux que lui mais également les progénitures des compagnons elfe de la pénombre de son père, s'amusaient à le martyriser même si il risquait plus tard de se venger en tant que roi. Souffre douleur étant petit, il s'était pourtant bien rattrapé lors de son adolescence et grâce aux entraînements sévères de son mentor, ils avaient goûté à ses poings sans demander leurs restes. De plus ces terreurs s'évertuaient continuellement à malmener le peuple en Orient, malgré les menaces persistantes du prince. Celui-ci avait alors fait payer Jasper pour tout les crimes des seigneurs orientaux, la colère et la haine du jeune homme étaient ses principales armes et le peuple méritait d'être défendu par de bons souverains. De plus, cousin de la future reine d'Otian, il pouvait faire ce qui lui plaisait en ville sans pour autant aller trop loin, mais même parmi les fantassins de cette ville, Jasper n'était pas des plus aimés après ces licenciements abusifs sur l'armée afin de faire construire sa villa tant adorée. Toutefois ce genre d'action allait nuire à la réputation du prince dans les hautes cours, mais il s'en moquait au plus haut point vu qu'il n'avait déjà pas de prestige là haut. Non, il préférait justement plaire au peuple qui lui ne le trahirait jamais.

Alors qu'il soignait près de la fontaine la barde, celle-ci affichait un air impassible ce qui ne rebuta pas le prince, après tout elle était en droit de se méfier de ce loup et la confiance était une notion extrêmement longue à bâtir. Parfois elle était tellement tenace, notamment dans les cours où la trahison et l'hypocrisie étaient les maitres mots. Alors qu'il pensait se faire repousser par cette action curative, celle-ci ne bougea pas d'un pouce, attendant sagement que cela se termine. Il devait pourtant s'y attendre, elle ne tarda pas à lui reprocher son sauvetage musclé mais surtout le faite qu'elle tienne fermement à son autonomie, malgré le ton diplomate la chimère avait pourtant sentit une pointe de colère derrière ses mots et il n'allait pas être au bout de ses peines. Terminant d'apposer son mouchoir sur la petite plaie de la barde, il lui répondit d'un ton calme.

"Je n'en doute pas mais Jasper est un duc qui ne peut être maitrisé par les mots, il trempe d'ailleurs dans des affaires douteuses d'esclavage en Otian. Excusez toutefois mon intervention mais j'avais un vieux compte à régler avec lui..."

Ses dernières paroles sonnaient faux même si une part de sa colère justifiaient celles-ci. Achnadile avait eu du mal à avaler les menaces de l'elfe de la pénombre lors de l'enterrement de son cousin, mais il était surtout intervenu car c'était un plaisir pour lui de venir au secours des dames en détresse. Croyant fortement au hasard, il devait à l'origine se restaurer mais pourtant une divinité avait mit sur sa route cette mystérieuse voyageuse. Il avait osé parler du business sombre du duc car tenant en valeur première la liberté, il se devait de mettre cette affaire au grand jour, il se disait d'ailleurs qu'il serait bientôt en mesure d'offrir la liberté à ces pauvres personnes. Il pensa notamment à l'Orient, envahi avant sa naissance par les elfes noirs, sa mère s'était mariée à contre coeur avec le futur roi d'Orient pour sauver son peuple de l'esclavage. Jasper n'était qu'un tyran parmi tant d'autre et il aurait mérité bien pire il y a quelques minutes. Alors qu'il reposait le mouchoir quelque peu ensanglanté sur le rebord de la petite source, elle répondit à son compliment en rebondissant sur cette bagarre qui ne semblait pas l'avoir impressionné, bien au contraire. Voyant un reproche dans ses mots, il n'avait pourtant pas réagi malgré son caractère fort, écoutant sagement l'identité de la pacifiste engagée. Étirant quelque peu les lèvres en apprenant son véritable nom, il trouva toutefois écoeurant les sobriquets du peuple visant son infirmité, et il n'allait pas suivre le mouvement... loin de là.

"Syradis est un nom ravissant. Je vous nommerai donc ainsi."

Mais ce petit compliment passa inaperçu lorsque la colère de la jeune femme montra enfin le bout de son nez, après tout il l'avait mérité. Sans oser l'interrompre, il l'écouta d'un air surpris lui reprocher de s'occuper d'elle à cause de son handicap, et il découvrit qu'elle n'était pas adepte de ses petites appellations. De plus elle partagea son incompréhension quand il maitrisa la garde d'un regard assuré, il y avait de quoi être sceptique car même en tant que prince, il allait probablement avoir des comptes à rendre devant le conseil d'Otian, mais cette idée ne l'inquiétait pas pour autant car il était assez vaniteux pour se croire au dessus des lois, faisant lui même sa propre justice. Sa surprise laissa d'ailleurs place à un regard mélancolique lorsqu'elle lui expliqua qu'il n'avait pas à s'occuper d'une plébéienne, le peuple avait toujours tendance à se tromper à son sujet. C'était dans les moeurs de chaque royaume de penser qu'un sang bleu n'avait pas à accomplir ce genre d'action, en Orient il était d'ailleurs victime de son titre, les orientaux courbant l'échine à son passage et n'osant lever le regard sur lui, considéré à tord comme un tyran. Les marins venant ce cette contrée se plaisait à raconter que ce royaume était prospère et utopique, mais c'était loin d'être la vérité. Le père d'Achnadile avait beau avoir repoussé le mal, il était en toute logique impossible de bannir celui-ci, surtout quand le roi lui même était rongeait par les ténèbres. Le peuple d'Orient n'était certes pas victime de sévices mais les couvres feux, les taxes et la perte de la liberté d'expression faisait que cette patrie n'avait rien d'utopique en réalité. Le prince était ainsi né dans cette cité à l'apparence idyllique mais forte heureusement son entourage ne l'avait pas corrompu. Une fois le monologue terminé, un petit silence s'installa alors que la chimère se releva avec nonchalance, faisant face à la jeune femme pour lui répondre d'un air sombre.

"Ne vous méprenez pas, je suis loin d'être un bon samaritain. Si je vous ai aidé, ce n'est pas due à votre handicap mais uniquement à un concours de circonstance. C'est dans ma nature d'aider ceux qui le mérite, qu'ils le veuillent ou non."

Malgré le tempérament farouche de l'ange des routes, il tenta par tout les moyens d'apaiser la situation, même si il fut amusé qu'on lui tienne tête de la sorte. Généralement il avait toujours le dessus sur autrui que ces actions soient bienveillantes ou pas, mais en Otian les femmes semblaient doué d'un caractère bien trempé qu'il pensait être le seul à disposer. D'ailleurs il ne comptait pas s'excuser pour ce qu'il venait de faire, c'était certes impoli mais il n'était pas du genre à se rabaisser, quitte à passer aux yeux des autres pour un être asocial. Mais cet échange verbale était intéressant car il savait maintenant à qui il avait à faire.

"C'est vrai que je ne me suis pas vraiment présenté. Je viens du royaume d'Orient, une terre à deux jours de mer d'Erade, j'en suis le prince mais également le cousin de la future reine d'Otian. Même si je n'ai pas de pouvoir dans cette ville, je ne crains pas les fripouilles comme Jasper et la garde me respecte autant que ses monarques. Si je vous ai interrompu dans votre arrestation, c'est uniquement car je passais dans le coin, je devais à l'origine déjeuner dans une auberge proche d'ici. D'ailleurs je trouve que manger seul est un peu triste, ça vous dirait de m'accompagner ?"

Même si elle ne le voyait pas, il lui tendit la main avec un sourire franc.

"Je vous promet de mettre ma violence de côté et de vous dire qui je suis vraiment."

Il venait d'avouer tout ce qu'il avait à dire suite à cette série de reproche, c'était maintenant à la barde de choisir si elle voulait l'accompagner ou pas, s'attendant à une réponse négative suite à son invitation, il ne comptait toutefois pas se démonter et il la laisserait alors tranquille. Il avait beau être dans un bon jour, il avait pourtant l'habitude de la solitude, qui était comme une amante pour lui, mais au fond il espérait quand même qu'elle l'accompagne pour tenter d'amadouer le côté farouche de l'oratrice... ce qui était un défi risqué voir impossible. Car elle ne se prénommait pas la sauvageonne pour rien.
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Syradis Grigán

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MessageSujet: Re: °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile]   °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] Icon_minitimeVen 29 Jan - 6:15

Pouvait-on vraiment dire que Syradis était quelqu'un de colérique? Hum... dur de l'évaluer de manière objective. Certes oui c'était quelqu'un de particulièrement émotionnel, parfois susceptible et irritable... mais jamais à la légère. On pourrait dire sans se tromper que cela relevait davantage de la pleine expression de ses sentiments quels qu'ils soient, étant si explosifs en bien qu'en mal. Son mentor lui avait souvent dit que c'était une immense qualité lui permettant sans cesse de s'imprégner de la nature même des choses afin d'en avoir une vue transcendantale et complète, mais parfois tout cela lui paraissait invraisemblable. Parfois la demoiselle se rendait compte qu'une bonne partie des pétrins dans lesquels elle tombait étaient un fruit de la véhémence de ses paroles et de ses actes, sa libre pensée ne plaisant que très peu à certaines personnes. Cependant ces ennuis n'avaient jamais été une raison suffisante pour lui faire changer sa manière de faire, d'autant plus que l'hypocrisie n'était pas dans ses méthodes.

C'est pourquoi elle assomma brièvement Jasper tout en sachant les risques qui la guettaient de devoir faire face à des représailles. Il était puissant ici et certainement très fortuné également, mais il était dans l'idéologie de la jeune femme de s'opposer à tous les truands, qu'ils soient mendiants ou rois. Comment pourrait-elle demeurer de marbre alors qu'il avait voulu l'emprisonner juste parce qu'il avait mal interprété son oraison? Et quand bien même il l'avait fait pour le plaisir, il n'était pas question de se laisser rabaisser gratuitement par un rustre! Mais les paroles du prince ne tombèrent pas dans l'oreille d'une sourde, d'autant plus qu'il lui révélait là quelques informations intéressantes, pour peu qu'elles soient vraies. D'autre part quelque chose l'interpela dans ses gestes, puisque si ses paroles et ses actes étaient assez agressifs pour ne pas dire violents, la délicatesse avec laquelle il employait son temps à la soigner avec zèle lui démontrait qu'il ne pouvait être totalement mauvais. Pas assez entouré ou guidé peut être, mais pas mauvais pour autant. Si Syradis était une femme qui confiait en ses présentiments et autres sensations qui ne pouvaient pas être explicables, elle n'en demeurait pas moins saine d'esprit pour l'instant... et l'aura qu'elle ressentait au delà de ce qu'elle ne pouvait voir ne pouvait pas mentir. Cet homme avait quelque chose de différent, d'étrangement conflictuel même si elle ne pourrait dire à coup sûr de quoi il était question. Avec son répondant habituel, la demoiselle lui répondit tout aussi sec, se foutant royalement de qui il pouvait être. Quel que soit son rang, sa réplique aurait été la même !

- Si vous aviez un compte à régler, vous n'aviez pas besoin de vous donner en spectacle... de plus si vous avez peur de ne pouvoir contenir cette... regrettable erreur de la nature par les mots, vous pourriez le conduire en justice... je crois que c'est encore la solution la plus logique, car le passer à tabac est peut être soulageant, mais cela ne l'empêchera pas de recommencer.

L'aveugle demeurait prudente concernant le crédit qu'elle devrait donner à ce qui lui avait révélé évidemment, mais ce qui était certain c'est que ce ne serait guère étonnant que ce noble abject soit vraiment relié à ce genre d'affaires obscures. En fait c'était bien le genre de la maison, mais ça Achnadile n'en était pas forcément conscient si il venait de débarquer d'Orient. Hum... que d'informations dispersées ça et là, autant dans les conversations du peuple environnant que dans les accusations princières... Tout ça méritait d'être le fruit d'une enquête sérieuse, et en tant que femme à tout faire, elle comptait bien s'en occuper bientôt. Pourtant ce n'était encore qu'un début, ce qui lui laissait entrevoir pas mal de travail, qui la retiendrait sûrement en Otian pour plus longtemps qu'elle ne l'avait imaginé initialement.
Finalement les choses se tassèrent et Jasper s'en alla avec sa clique, probablement enveloppé de la honte de s'être fait remonter les bretelles devant tout le monde de manière... catégorique. Ceci dit il ne resterait pas sur sa faim et reviendrait bien à un moment à un autre, ce qui promettait un séjour agité dans la cité pour la jeune femme. Ce serait loin d'être aisé de se défaire d'une série de détracteurs sans les blesser... sans parler du fait que le duc tenterait sûrement de la faire passer à nouveau pour une criminelle. Se tenir à carreau n'était pas son passe temps préféré... mais malheureusement il faudrait bien passer par là. En conséquence elle préféra mettre son acolyte en garde, au cas où il ne serait pas familiarisé avec la bassesse de l'elfe de la pénombre qui risquait de revenir à la charge.


- Désormais faites attention, il doit en avoir gros sur le cœur après ce qui s'est passé, alors il mettra un point d'honneur à vous pourrir l'existence autant que possible en guise de vengeance. Ce n'est certes pas comme si vous peiniez à vous défendre, mais prenez garde... Un homme averti en vaut deux.

Ceux qui le méritent? Mais comment pouvez-vous savoir si je vaux le coup si vous ne me connaissez pas?


Syradis n'avait rien à gagner à bavarder avec lui sur un sujet sur lequel ils ne seraient jamais d'accord, mais quelque part sans qu'elle sache pourquoi elle mourrait d'envie de le contredire et de démonter son argumentation déjà sommaire. Envie de l'ennuyer? Oui peut être voire même sûrement. Ce n'était pas forcément dans ses habitudes et c'était bizarre, mais après tout pourquoi pas... c'était toujours une meilleure habitude que de casser les dents de tous ceux qu'elle rencontrait! Désormais dans ses paroles il n'y avait plus vraiment d'animosité ou de rancune mais seulement une sorte d'amusement à peine voilé de s'engager dans une joute verbale avec cet inconnu qui semblait se tenir dans une si haute estime que celui qu'il avait combattu. Paradoxal... Avec un petit sourire vicieux, elle ne put s'empêcher de le taquiner pour tester son estime de lui même... ce qui peut être lui revaudrait à nouveau une série d'emmerdes dont elle pourrait se passer. Toutefois c'était plus fort qu'elle, elle avait envie de le titiller pour voir si il perdait son calme aussi facilement en toute situation.

- Oh un prince, voyez vous ça ! Je ne sais pas pourquoi mais je vous imagine bien grand... avec des longs cheveux, un corps mince, des boutons partout sur le visage avec des traits encore prépubères, un début de barbe que vous arborez fièrement et... une dégaine de séducteur émérite, aussi pétulant que voué à l'échec. Cependant vous devez avoir des préférences bizarres pour passer ainsi votre temps accompagné d'une aveugle aux atours de mendiante. Ne craignez vous pas que l'on ne jase sur l'improbable qualité de vos choix? Pour ma part je ne dirai pas non à un bon repas car la loi de l'estomac parle plus haut que n'importe quelle autre... mais ne jugez-vous pas cette petite auberge trop modeste pour accueillir votre royal postérieur dont je ne doute pas des formes des plus... charmantes? Oh pardon je m'égare...!

Souriant franchement en montrant ses dents blanches, elle ne cachait pas son hilarité face à sa propre bêtise. On pourrait aisément estimer que c'était une attitude enfantine, et peut être à raison, mais dans sa bouche ce n'était pas moqueur ou méchant... juste une boutade particulière sans mauvaises intentions, destinée à le faire réagir. C'était souvent comme ça et tout cela n'était pas sans raison. De fait privée de vision qui l'aiderait à se faire une idée de qui elle avait à faire, l'oratrice était bien obligée de passer par d'autres moyens plus subtiles qui parfois s'avéraient même encore plus efficaces que les conventionnels. Oui elle préférait afficher ce côté imprévisible de sa personnalité, car bien qu'elle soit très sociable et généralement appréciée du peuple, il n'en demeurait pas moins qu'elle était toujours comme une lame tranchante... Pour la fréquenter il fallait s'exposer aux coupures qui pouvaient être fatales... ou ne pas venir du tout. La côtoyer c'était comme danser sur le fil du rasoir, mais c'était aussi ce qui faisait son charme ne plaisant pas pour autant à tout le monde. Mais que se cachait-il en réalité derrière ce tempérament sulfureux et anti conformiste? Il y avait en effet fort à parier que derrière ce paradoxe de force et de vulnérabilité, se cachait une femme chargée de mystères et de secrets.
D'ailleurs en parlant de secrets elle n'avait pas oublié cette pseudo promesse du prince de lui dire qui il était... Mais elle était persuadée que ce n'était pas par ce biais qu'elle le saurait. Ce serait en l'observant attentivement par un moyen bien plus acéré que la vue... ce serait par le biais de ce qu'elle se plaisait à appeler « l'oeil de esprit ». Ce fut avec un sourire suspendu aux lèvres insolentes qu'elle prit le pas en humant l'air, se dirigeant déjà vers l'auberge en commençant à marcher avec assurance et calme. Une dernière boutade interpela Achnadile, avec le culot exacerbé qui faisait sa personnalité:

- Vous venez ou bien restez planté là? J'ai faim moi !
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Achnadile d'Orient

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°. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] _
MessageSujet: Re: °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile]   °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] Icon_minitimeMar 2 Fév - 17:06

L'éducation princière d'Achnadile faisait qu'il était aujourd'hui un être extrêmement polyvalent, capable d'intimider aussi bien par sa lame que par les mots, il se retrouva également bien vite le nez dans les livres lorsqu'il était haut comme trois pommes. Capable de charmer grâce au son de son ocarina ainsi que par ses manières de gentleman, ce roublard était un grand acrobate usant de discrétion malgré son caractère sauvage. Cet aventurier ayant pour domaine privilégié l'histoire était également capable d'user de médecine pour soigner les blessures légères, depuis son arrivée en Erade il s'était d'ailleurs adonné à cette pratique curative sur des femmes uniquement, en en ayant conscience ou pas. Sa patiente restait de marbre face à ses gestes, continuant de lui reprocher à l'aide de répliques piquantes au combien il avait été stupide en frappant l'immonde Jasper. Si la chimère voulait les faveurs de la belle magicienne, il allait devoir ranger ses poings et se tenir à carreau... mais le pouvait-il vraiment ? Pour le moment personne n'avait réussi à prendre le contrôle de cet électron libre, et il était parfois impossible de changer la nature des gens. Pourtant Achnadile était capable d'influer sur les esprits faibles grâce aux mots, mais sa jeunesse et sa fierté faisait qu'il préférait la violence pour régler les conflits, peut-être qu'il se calmera lorsqu'il sera prochainement roi de son royaume. Arrêtant de ce faite ses actions fougueuses afin d'épater la galerie, même si ce filou adorait jouer de ses talents pour se faire connaître en ce monde.

L'arrogant et impétueux prince ne broncha pas lorsqu'elle le sermonna sur le faite qu'il aurait mieux valu conduire Jasper devant la justice, pour ses crimes et évitant ainsi de lui décrocher la mâchoire. La jeune femme avait à la fois raison et tord sur certains points, mais de prime abord le jeune homme ne préféra pas relever ces mots, pensant que cela envenimerait leur discussion. D'habitude il aurait replacer poliment une personne lui parlant de la sorte, car il n'était ni un chien ni un enfant, mais il faut croire qu'il était dans un bon jour et qui sait... il avait peut-être trouvé son maitre au niveau caractériel. Malgré tout la réplique cinglante de la belle resta dans son esprit, elle pensait à tord que la justice serait à même de s'occuper de l'elfe de la pénombre, mais le tribunal était aussi corrompu, comme tout les grands de cette ville d'ailleurs. En réalité Jasper contrôlait le conseil et faisait sa propre justice dans cette ville, de l'autre main il tenait même les couronnes de l'état major d'Otian. Oui, ce royaume était beau de l'extérieur mais pourri à l'intérieur, les seuls personnes honnêtes étaient les sous-officiers de l'armée voir même la régente de cette ville, Hathor. Le duc ne pouvait donc être maitrisé et le prince d'Orient ne comptait pas le tuer pour faire justice, car Jasper n'était pas le seul noble vicieux de cette cité, et quand l'un d'eux partait, il était automatiquement remplacé par des plus immoraux. Telle était la vie dans les grandes cours et notre seigneur polyvalent n'était pas encore infecté par le système, sachant pertinemment que la société rattrape toujours l'homme. Songeant sérieusement à ce fléau de dirigeants putrides, la voix cristalline de Syradis s'apaisa quelque peu lorsqu'elle lui conseilla de prendre garde face à la vengeance du petit baigneur. Étirant les lèvres formant son sourire en coin habituel, il répondit alors d'un ton toujours aussi posé.

"Ne vous en faites pas, c'est une longue histoire d'amour entre Jasper et moi, et ce n'est pas la première fois que nous sommes en conflit. Il s'est toujours mit en tête de me pourrir la vie, et il n'est pas le seul à vouloir se venger de moi..."

Marquant une pause et replaçant le mouchoir ensanglanté dans sa poche, il pensa pendant quelques instants aux assassins orientaux qui lui avaient fiché la paix depuis quelques jours, mais ils n'étaient jamais loin. Il replaça alors son regard clair sur le bandeau rougeâtre qui dissimulait les yeux de l'ange.

"Si je ne venais pas en aide aux personnes parce que je ne les connais tout simplement pas alors je ne vaudrais pas mieux que le duc. Je fonctionne à l'instinct pour cerner ceux qui le méritent... Comme un animal."

Lorsqu'il prononça le dernier mot, son sang mystique se réveilla pendant quelques instants, comme dans un sursaut, faisant briller intensément ses iris forestières. Ces derniers temps, il prenait de plus en plus au sérieux ses origines chimériques, continuant petit à petit de calmer les ardeurs du loup qu'il recueillait. Commençant alors à s'intéresser aux chimères, ce qu'il était aujourd'hui ne le répugnait plus, il avait justement pris beaucoup plus d'assurance mais ça Syradis ne manqua pas de tester son estime de lui même. La tempête colérique s'étant maintenant calmé, Achnadile devait par la suite faire face aux calembours et autres vannes sans réel méchanceté. Ne pouvant avoir un avis sur son physique à cause de sa cécité, elle commença à peindre son portrait comme un adolescent prépubère recueillant sur son visage une armée de boutons, imaginant également ce libertin comme un séducteur collectionnant les râteaux. Peu habitué justement à se faire rembarrer de la sorte, il fronça les sourcils sur cette impétueuse bohémienne, elle avait du cran et c'était bien la première fois qu'une femme le démontait ainsi pour le tester. Malgré tout un rire grave mais sincère sortit de sa gorge princière, accompagné d'un léger sourire en fixant l'oratrice rire de sa boutade bien pensée, l'allusion à son royal postérieur l'avait particulièrement amusé. Croisant ses bras et comprenant avec un peu de retard l'humour de la jeune femme, il ne tarda pas à répliquer avec le sourire.

"Votre imagination est excellente je dois l'avouer, mais si vous voulez vraiment vous faire une idée de moi alors touchez mon visage prépubère et vous aurez la réponse. Pour les rumeurs, elles me passent largement au dessus de la tête, je préfère justement déjeuner avec une ravissante aveugle à l'humour déroutant qu'avec des princesses un peu cruche sur les bords au palais. Quand à cette auberge, je connais les tenanciers et ils adorent servir le séducteur voué à l'échec que je suis."

Il ignorait si elle oserait prendre son invitation à le connaître physiquement au sérieux, mais il avait au moins gardé son calme face à cette petite blague. La voyant se lever avec nonchalance et partir en direction de l'auberge en question malgré son handicap, il dodelina de la tête en entendant la magicienne l'appeler avec insolence. Plaçant ses mains dans ses poches et marchant à ses côtés en affichant son éternel expression neutre. Il lui avoua.

"On peut dire que vous ne manquez pas de personnalité... Et pour quelqu'un qui déteste la violence, vous avez un sacré coup de bâton !"

On ne pouvait pas dire qu'il s'agissait d'un compliment car au vu du répondant de la belle, Achnadile ne voulait pas se lancer sur ce terrain, même si il était au fond de lui décidé à prouver qu'il était un grand séducteur. Il ne savait pas comment la journée allait se dérouler et si elle allait continuer à le chercher de la sorte, mais malgré son air décontenancé, cela lui plaisait énormément au fond. Ayant toujours eu le dessus du fait de son titre, cela ne lui faisait pas de mal de se faire rabaisser un petit peu, et qui sait il allait peut-être justement en jouer. Quittant ainsi la place Dauméniale pour se rendre dans l'auberge de la "sirène endormie", ils arrivèrent dans les bas quartiers, dédales de ruelles s'entrecoupant que la charmante Luhiel lui avait fait visiter lors de son arrivée en Otian. Cette fois il n'était pas question d'une course poursuite à travers les rues mais bien d'aller se restaurer tout en appréhendant les futures boutades de la magicienne. Les passages étroits étaient encore gorgé de monde et les cris des vendeurs derrière leurs étales résonnaient dans toute la cité, le prince stoppa pendant un moment sa route pour acheter une poupée en porcelaine pour l'une de ses connaissances. Connaissant le chemin maintenant par coeur grâce à son ancienne guide malarian, ils débarquèrent dans une voie beaucoup plus calme, s'arrêtant devant un vieux bâtiment presque insignifiant, une pancarte représentant une sirène un peu salie se balançant au grès du vent dans un grincement de chaine plutôt inquiétant. Le prince avança en premier jusqu'à la porte, l'ouvrant d'une main dans un nouveau crissement prouvant l'âge de la bâtisse, il s'inclina légèrement et s'exclama d'un ton serviable et à la fois ironique.

"Bienvenue à l'auberge de la sirène endormie, après-vous ô grande créatrice de pâquerettes en Otian !"

Décidant de se venger à la loyal grâce à une boutade à sa sauce, il s'attaqua alors gentiment à la magie de la kabbaliste. Ayant en réalité apprécié fortement l'épanouissement florale dont il avait été témoin, il espérait que son insignifiante boutade n'allait pas envenimer les choses, car même si certaines personnes maniaient avec excellence l'humour et les sarcasmes, elles n'étaient pas forcément réceptives aux vannes d'autrui. Le prince avait risqué gros en s'avançant de la sorte, mais il n'était pas du genre à être quelqu'un de soumis et elle allait devoir s'y faire, il avait aussi son caractère et un repas partagé entre deux sauvageons pouvait vite devenir explosif. En entrant, ils constatèrent que la place était vide, seul l'aubergiste était présent au milieu de son entreprise, passant le balais avec peu de conviction. Il faut dire que les clients se faisaient de plus en plus rares en ce moment et cet humain au visage jovial et à la grande barbe communicative se demandait bien où tout ça allait le mener. Entendant les joints de sa porte faire un bruit crispant qu'il connaissait si bien, le tenancier se retourna en affichant une énorme banane, remarquant la venue d'un homme qui l'avait marqué il y a quelques jours. En effet, ils ne se connaissaient pas depuis longtemps mais le dernier passage avec Luhiel dans cette taverne avait été pas mal... mouvementé. Reposant bien vite son balais près du comptoir et prenant dans ses bras le jeune homme avec une grande familiarité, cette amitié prononcée touchait à chaque fois le prince, qui se faisait passer pour un mercenaire aux yeux de ces pauvres gens.

"Achnadile ! Cela fait bien trois jours que nous ne t'avons pas revu ! Je paris que tu avais encore un contrat bien juteux hein ? Mais dis-moi tu es vêtu comme un prince aujourd'hui..."

Posant ses yeux sur la jeune femme qui trônait aux côtés de la chimère, un nouveau sourire s'afficha suivit de yeux suspicieux à l'encontre d'Achnadile. Celui-ci ne leur avait pas avoué qu'il faisait parti de la noblesse, voulant surtout faire connaître l'homme qui se cachait derrière la titre, et la première fois qu'il était venu en céans il s'était ramené en haillon, ce qui était limite pour une personne de son rang. Se trompant sur toute la ligne, le généreux et amical Tom continua sur sa lancée...

"Je vois ! Tu t'es fait beau pour ta fiancée ! Elle est bien jolie, j'espère que tu prendras bien soin d'elle. Bon, installez-vous je vais prévenir Ninie de ton arrivée."

Les yeux grands ouverts, les joues rouges et la bouche entre ouverte, le prince tenta de rattraper le fameux Tom pour rétablir la vérité, mais celui-ci était déjà parti dans l'arrière cuisine pour voir sa femme, laissant le jeune homme fort mal à l'aise.

"Non mais Tom reviens ! Ce n'est pas ma..."

"Achnaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!"

Il n'avait hélas pas eu le temps de s'exprimer qu'une petite fille aux longs cheveux bouclés descendit en vitesse les escaliers pour sauter dans les bras de son héros. La soulevant d'un bras et affichant un bien grand sourire en croisant les yeux bleus de sa petite protégée, celle-ci lui demanda alors dans une voix enfantine craquante.

"Tu as tué beaucoup de monstres aujourd'hui ?"

"Oui. J'ai même trouvé cette poupée dans la gorge d'un terrible dragon. Elle se sent seule et je crois qu'elle aurait bien besoin d'une maman pour s'occuper d'elle. Tu pourras tenir ce rôle ?"

"Ouiiiiiii ! Merci Achna, t'es le meilleur."

Après lui avoir fait un rapide bisous sur la joue, ayant chipé la poupée qui venait en faite du coin de la rue, c'était étrange de voir le taciturne Achnadile être aussi proche de ces personnes. Sans vraiment le vouloir et poussé par son entourage, il venait de dévoiler sa véritable personnalité qu'il tentait de cacher par des airs de rebelle. Voyant la petite fille remonter quatre à quatre les marches pour retrouver sa chambre, il se retourna alors vers Syradis, les joues toujours un peu rouge à cause de la gaffe de Tom, mais par chance elle ne pouvait pas le voir et il conservait ainsi son statut de prince assuré et froid face à ce genre de situation cocasses. Saisissant une chaise et la reculant afin de faire asseoir l'ange des routes à une table, à la manière des galants hommes, il lui glissa alors dans l'oreille avant de prendre place en face d'elle.

"Je vous en prie, ne compromettez pas ma couverture. Mon titre ne m'a jamais permis d'être aussi proche que je le suis avec ces personnes. Ce sont des gens biens et je ne veux surtout pas les décevoir si ils apprennent qui je suis vraiment..."


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Syradis Grigán

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°. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] _
MessageSujet: Re: °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile]   °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] Icon_minitimeJeu 4 Fév - 15:47

Syradis avait souvent entendu dire qu'un jour sa bonne nature la perdrait, et de fait elle ne pouvait pas totalement rejeter cette hypothèse sans un minimum de mauvaise foi. Le nombre d'ennuis qu'elle avait essuyés juste parce qu'elle défendait ce qui pouvait l'être et ce qui ne pouvait l'être... elle ne les comptait plus depuis bien longtemps. C'était peut être pour ça que les paroles du prince pour aussi censées qu'elles soient lui sonnaient creuses de sens et emplies d'une fierté toute masculine à vouloir régler ses propres soucis seul. Oui elle pouvait comprendre la démarche, mais elle savait aussi que ce genre d'attitudes était le meilleur moyen de passer l'arme à gauche rapidement, tout ça parce que l'on avait refusé de se laisser aider. Ce n'était pas comme si elle avait la prétention de pouvoir résoudre toutes les problématiques, dans le cas contraire cela ce saurait, mais disons qu'elle avait une certaine expérience de vie en ce qui concernait l'errance à travers l'Erade. On pouvait dire que très peu de gens connaissaient aussi bien ce continent, et à vrai dire... les yeux fermés, c'était le cas de le dire. Lui répondant avec un calme qui témoignait d'une sagesse certaine, elle lui lui dit:

- Il est inévitable de se faire des ennemis lorsque l'on a des avis bien tranchés... Mais je crois que sans eux, nous ne donnerions pas la même importance à la vie, nous ne pourrions avoir autant envie de vivre chaque aube comme la dernière.

S'appuyant sur son bâton dont la partie supérieure était sculptée en forme d'oiseau aux ailes déployées, Syradis ne s'en servait pas pour tâtonner le chemin comme l'aurait fait un aveugle, mais juste pour s'appuyer. C'était un bâton de marche et accessoirement un objet lui permettant de concentrer plus facilement sa magie... un cadeau offert par un artisan il y a quelques années déjà, D'une magnifique facture il n'était pourtant pas vraiment d'une grande valeur commerciale, mis à part peut être ce bois blanc et léger qui était réputé incassable. Sur tout le long une inscription en lettres lumineuses ne cessait jamais de briller d'une manière mystérieuse... « Le Ciel est ma Destinée ». Énigmatique et peu concret mais il y avait pourtant fort à parier que ce n'était pas du tout dénué de sens.
Mais ce n'était pas du tout sur ce genre de détails qui gardait l'attention de la demoiselle bien longtemps. De fait les dernières paroles du dandy l'avaient grandement intriguée car effectivement elle sentait bien chez lui quelque chose d'unique, de différent... De passablement intéressant et attrayant même si elle ne saurait dire explicitement pourquoi. Non non non elle ne parlait pas de lui en tant qu'homme, il ne faut pas rêver ! Elle parlait bien de cette aura qu'il dégageait et qui était si aisément perceptible pour l'Aveugle. Ce quelque chose de terriblement sauvage et rebelle sans pour autant tomber dans le stéréotype. Mais il n'avait pas tort, « animal » est un qualificatif qui pouvait aussi le décrire même si cela pouvait paraître péjoratif.

Par ailleurs on dirait que sa boutade avait eu l'effet escompté, puisque un rire fort agréable à l'oreille lui servit de réponse. Souriant satisfaite que les choses prennent la tournure qu'elle avait prévu, l'airianaise était bien moins bête qu'elle n'en avait l'air. En fait si jamais son apparence la faisait être régulièrement vu comme une femme fragile le fait est que son intellect avait bien peu de rivaux pouvant le dépasser. L'égaler oui bien sûr, elle n'était pas prétentieuse et de toute façon ne pouvait qu'être heureuse de tenir de temps en temps une conversation un tant soit peu élevée. D'autre part trop de sérieux tuait le sérieux, et en faisant délibérément de l'humour à travers sa raillerie, elle lui avait montré que malgré ses capacités d'oratrice et de barde, elle n'en demeurait pas moins quelqu'un d'accessible, loin des pétulants savants et autres sages en tout genre. Le toucher? Et bien en voilà un qui ne perdait pas de temps... ce qu'elle ne put s'empêcher de lui faire remarquer.

- Bien bon prétexte que voilà, tout ça pour que je vous touche? Votre désir de vous approcher de ma personne est-il si grand que même mon infirmité est tournée à votre avantage?? Grands Dieux, que la séduction masculine en a pris un coup !

Encore une série de provocations certes, mais rien de bien sérieux, le ton laissant à lui seul bien comprendre qu'elle ne l'accusait de rien en particulier. De fait elle ne prenait pas vraiment ce qui se passait comme une tentative de séduction, autant par naïveté que parce qu'elle ne trouvait pas qu'une aveugle ait vraiment des chances d'attirer l'œil d'un prince. Elle savait bien que les apparences comptaient beaucoup dans toutes les cours quelles qu'elles soient, et celle d'Orient ne devait pas faire exception. Parfois on avait beau être un maillon rebelle à la chaine, bien malgré nous certaines valeurs étaient inculquées, qu'elles soient bonnes ou mauvaises... elle en savait quelque chose. N'importe qui ayant côtoyé Syradis pouvait aisément dire qu'elle avait un tempérament difficile, parfois même un vrai caractère de cochon... elle était imprévisible, calme ou irritable, patiente ou pressée... C'était comme si cette femme était tout à la fois, en dépendant de quel pied elle s'était levée, et surtout de comment on la traitait. En ce moment elle était d'humeur taquine et ce jeune homme qui n'avait pas l'air bien âgé faisait les frais... Enfin si il avait un minimum de jugeote il comprendrait que comme disait l'adage, « Qui aime bien châtie bien »...
Préférant ne pas relever ce défi d'effleurer son visage bien qu'elle se doute qu'il n'attendait justement que ça, elle se mit à marcher d'un pas décidé. Dommage qu'elle ne puisse voir son expression désarçonnée cela devait être bien drôle... mais l'imagination prenant le pas, elle pouvait aisément visualiser la scène dans son esprit éclairé.


Un moment elle crut qu'il la laisserait seule sur le chemin, mais de fait ses doutes se virent calmés par cette voix qui n'était pas trop loin d'elle. La remarque la fit sourire, ne fusse que parce qu'il exprimait une certaine évidence qu'il allait voir de plus près dans les prochaines minutes voire heures si le repas s'éternisait. Quoi qu'il en soit elle ne prendrait pas mal si il préférait flâner allégrement avec des filles de sa trempe, mais le fait est que pour la supporter il fallait une bonne dose de patience et surtout une vraie résistance de l'égo... Peu de gens comprenaient que ses tirades parfois acerbes n'étaient pas malsaines ou mal intentionnées, c'était juste sa manière de tester le terrain pour ne pas se laisser tromper par des gens qui pourraient avoir de sombres desseins. Tous les jours certains tentaient de profiter de sa condition d'une manière ou d'une autre... ce n'était pas la première fois et ce ne serait pas la dernière non plus ! Mais l'avantage avec cette méthode c'est qu'au moins les gens hypocrites se lassaient rapidement de subir ses piques incessantes, et finissaient par s'en aller.

- Il n'y a pas que mon bâton qui soit sacré chez moi, vous le comprendrez bien vite... Je n'ai pas pour habitude de faire les choses à moitié, et c'est pour ça qu'on m'aime... ou qu'on me déteste.

Elle avait dit cela d'un ton égal, mais au fond les choses n'étaient pas aussi simples. Peu importe les sentiments qu'on lui porte, il est vrai que la kabbaliste agissait toujours en accord avec elle-même, quelles qu'en soient les conséquences. Il demeurait plus facile de gérer les remords que les regrets, c'était ce que son maître lui avait souvent appris... C'était en pensant à cela que la demoiselle sillonnait également les ruelles otianaises, se guidant uniquement par sa mémoire puisqu'elle ne pouvait pas user de repères visuels. Mais au final elle s'en sortait assez bien, puisque la cité des Mille Flots était une étape quasi systématique de ses pèlerinages à travers le continent. À un certain moment elle ne sentit d'ailleurs plus la présence du Prince dans ses environs immédiats et s'arrêta en demeurant immobile, à une dizaine de mètres. Il aurait pu au moins prévenir si il voulait faire des achats... Soupirant un peu agacée d'avoir continué toute seule comme une idiote, elle fit la moue les lèvres pincées mais ne dit rien. À quoi bon lui faire une remarque sur ce qu'était la bienséance et le respect d'un non voyant? Elle n'était pas là pour ça et de toute façon qu'en avait-il à faire des divagations d'une errante? Rien du tout. Le laissant donc prendre les devants et ouvrir la porte de l'auberge, elle tâtonna pour ne pas de la recevoir dans la figure et fit une mine exaspérée en entendant la réponse en retour. Impoli... et impertinent en plus de ça! Le bâton atterrit sur le sommet de son crâne en conséquence, et elle lui répondit sur le même ton:

- Si je crée des paquerettes, que doit-on penser des princes boutonneux qui viennent à ma rescousse, hum?

Ce n'était pas tant qu'elle prenait mal la boutade, mais disons que toutes les réactions masculines étaient analysées et observées, passées au peigne fin afin qu'elle puisse se faire une idée de ce qu'il valait humainement. Pour l'instant il y avait du bon et du moins bon, mais le fait est qu'il ne manquait pas d'air non plus... mais ça elle l'avait compris depuis l'instant où il avait fait irruption sur la place Dauméniale en jouant les justiciers. Suivant l'Oriental dans l'auberge, elle ne vit pas qu'il s'arrêta en pleine route et «choqua » sans gravité contre son dos, se frottant la tête déjà endolorie par le projectile improvisé. Certes oui sa privation de vision était ennuyante pour ce genre de détails, mais en même temps pourquoi s'arrêtait-il en plein milieu du chemin?
La réponse lui vint juste après, lorsqu'elle entendit les salutations chaleureuses du propriétaire qui semblait le connaître. Elle ne put évidemment voir ni le sourire de cet homme ni sa jovialité, mais cela se ressentait assez facilement à travers sa voix enjouée. Par contre elle imaginait assez bien sa consternation de constater qu'il se baladait avec une incapacitée aujourd'hui... Mais pourquoi ses paroles? « Comme » un prince? Oh. Soudain elle comprit la mascarade... Il se faisait passer pour monsieur tout le monde ici. Certes mentir n'était pas quelque chose qu'elle approuve, mais d'un autre côté pour ce qui était de dissimuler sa propre identité elle en connaissait un rayon... et ne pouvait légitimement le critiquer. Elle faisait la même chose, bien que personne ne le sache...

N'ayant pourtant pas le temps d'en placer une pour également faire comprendre à l'aubergiste qu'elle n'était rien de ce qu'il croyait, elle finit par hausser les épaules. Après tout pourquoi pas... cela ne faisait aucune différence et en plus Achnadile aurait un profil d'homme charitable en plus de héros. Pourtant si elle avait voulu défaire le mal entendu par logique, elle ne savait pas quoi penser de la véhémence avec laquelle lui avait essayé de faire de même. Avait-il peur d'être assimilé à quelqu'un de jugé faible et rejeté par la société? Son expression demeura neutre et pensive, car ses suppositions allaient bon train. Ce fut l'arrivée d'une petite fille qui mit fin à sa concentration méditative, puisqu'apparemment il s'agissait d'une petite groupie du jeune homme.
Le changement de personnalité et la douceur dans la voix lorsqu'il avait parlé à la petite ne lui étaient pas passé inaperçus loin de là... De fait elle le notait bien attentivement dans un recoin de sa mémoire. Un bon point certes... mais c'était trop tôt pour tirer des conclusions en ce moment. Il lui en fallait davantage. Se sentant un peu de trop dans ses retrouvailles qui paraissaient presque familiales, Syradis demeura en retrait puis finit par tâtonner à la recherche d'une chaise. Prenant place avant même que le jeune homme ne vienne l'aider, elle se contenta d'acquiescer sans rien dire. Elle n'était pas un monstre... et pour peu qu'elle ait des réactions explosives elle n'était pas non plus insensible à la joie d'une petite fille et l'affection d'une famille modeste. Elle comprenait assez bien ce que c'était de se faire prendre dans les mailles des filets de l'affection... elle fréquentait assez d'endroits et de connaissances anciennes pour le savoir. Alors elle lui demanda en murmurant pour être sûre qu'elle ne ferait pas de bourdes, bien qu'elle en soit un peu gênée:

- Je suis aussi censée faire semblant d'être votre fiancée??

Achnadile eut à peine le temps de répondre que la dite « Ninie » fit son apparition, en frottant ses mains savonneuses sur son tablier blanc. S'approchant tous sourires cette femme rondelette et à l'air accueillant s'approcha du prince pour le saluer comme il se devait, lui claquant deux bises sonores et finissant par lui tirer les joues comme on l'aurait fait à un bambin. Il fallait dire qu'être familier et se faire passer pour monsieur tout le monde avait quelques inconvénients... riant sous cape en entendant la scène, elle imaginait sans mal l'expression du jeune homme... Mais pour ce qui était du qui pro quo, ce n'était pas gagné de s'en sortir...

- Oh mais c'est mon p'tit louuuup ! Il m'a bien dit mon Tom que tu étais sur ton trente et un et qu'en plus tu ramenais ta petite fiancée... Oh elle est jolie je suis fière de toi ! Je vais vous faire un ragoût dont vous m'en direz des nouvelles... Sois sûr qu'elle va aimer mon chéri ! Dis dis... C'est quand que tu nous fais des petits minauds, hein?
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Achnadile d'Orient

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°. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] _
MessageSujet: Re: °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile]   °. Le Loup et l'Aveugle .° [PV Achnadile] Icon_minitimeLun 22 Fév - 22:50

Avant de partir en direction du futur repas, la phrase censée sur les adversaires et les opinions divergentes de l'oratrice resta dans l'esprit du loup. Elle avait tout à fait raison sur ce point, une personne se construisait grâce à son entourage mais il montrait surtout ses véritables qualités face à ses rivaux. Le bien et le mal était une notion extrêmement flou pour le prince, car ces deux extrémités dépendaient d'objectifs futurs mais également du passé, et les situations diverses permettaient généralement de démontrer de quel côté était un individu. Sous ses apparences de gros dur et de marginal, notre homme disposait pourtant d'un bon fond qu'il ne pouvait se défaire, c'était naturel pour lui de venir en aide aux plus faibles, et ça il l'avait appris au contact du peuple d'Orient. Des ennemies, il en avait déjà plusieurs malgré son jeune âge et leur nombre allait certainement doublé en Erade à cause de son tempérament impulsif, pourtant le justicier se plaisait à vivre au contact de la mort et c'était dans sa nature de relever toujours plus de défis. Sans même lui demander, il s'interrogea pourtant sur les potentiels ennemies de la jeune femme, car après tout elle avait dit ceci d'une manière générale. Remarque si elle attirait les abrutis comme Jasper tout les jours, il n'était pas nécessaire de chercher bien loin, c'était toutefois regrettable de réagir par la violence pour rétorquer les mots emplis de sagesse de Syradis, enfin niveau violence Achnadile n'avait vraiment pas à être fier de lui puisqu'il utilisait la même manière pour convaincre. Après tout, il n'était peut-être pas si différent de Jasper, ils avaient une origine similaire même si le côté elfe de la pénombre n'était pas la partie la plus visible de l'aristocrate étranger. Il n'avait pas répondu aux mots de la jeune femme mais il n'en pensait pas moins, il acquiesça tout simplement, ne souhaitant pas lui avouer qu'il était d'accord, notre rebelle tenant plus que tout à son égo de mâle dominant. De plus, ce genre de conversation pourtant cruciale l'ennuyait, il préférait justement être victime de l'humour de sa nouvelle rencontre, celle-ci d'ailleurs sauta sur l'occasion pour répondre à son invitation implicite de toucher son visage. Même si il ne l'avouerait jamais, il adorait de plus en plus ses réponses cinglantes et ses petites provocations, c'était bien la première fois qu'on lui parlait de la sorte malgré son rang. C'était une chose qu'il recherchait, car Syradis avait cette manière de s'adresser à l'homme qu'il était vraiment et non à un noble vaniteux et conformiste. La voyant prendre le pas et le laissant seul face à cette réplique, le dandy resta sans voix pendant quelques secondes, un léger sourire devança ainsi sa réponse alors qu'il la suivait dans les rues d'Otian.

"Ce n'était en aucun une entreprise pour vous séduire ma chère, juste une invitation pour vous faire une idée de mon apparence. Mais je laisse votre imagination se faire une image de ma personne si c'est votre choix."

Cette tentative pour se rattraper démontrait qu'il n'avait pas vraiment l'habitude d'être sujet à ce genre d'échange, n'étant pas aussi hautain que les autres nobles, Achnadile avait toutefois une certaine estime de lui qui venait d'être ébranlé. Même si il le prenait avec humour, il avait toujours besoin de se justifier et être tourné en ridicule n'était pas vraiment sa tasse de thé. Il ne pouvait lui en vouloir car généralement les demoiselles princières qu'il rencontrait ne pouvait décoincer un mot devant le charisme du dandy, la cécité et le tempérament explosif de Syradis était une barrière à ses tactiques de séduction, mais après tout ce défi n'était pas impossible pour lui. La réponse de la jeune femme au sujet de son bâton afficha un air mélancolique sur la visage du prince, le caractère sacré dont elle parlait devait trouver sa source dans ses pouvoirs magiques qu'elle avait étalé sur la place dauméniale. Ce fut surtout les mots qui suivirent qui le touchèrent, car il réalisait qu'ils étaient presque similaire. Le prince était également détesté et aimé par toutes les couches de la société, détesté par les nobles à cause de son côté bagarreur et marginal, détesté par le peuple pour ses titres. Seul les personnes qui le connaissaient vraiment pouvaient se permettre de l'apprécier, Syradis connaissait certainement le même traitement lors de ses représentations mais il était parfois difficile de recevoir la sympathie de tout le monde. Alors qu'ils marchaient côte à côte, Achnadile fut impressionné en voyant l'ange des routes avancer comme si elle voyait parfaitement, son magnifique bâton ne lui servait pas pour tâtonner les pavés de la ruelle mais juste comme appui, de plus elle ne semblait pas avoir besoin de l'aide du jeune prince pour se repérer. Un peu déboussolé par les taquineries de la jeune femme, le loup n'osa se proposer de l'aider, craignant de subir de nouveau une réplique acerbe, de plus il n'était pas du genre à prendre soin des autres, puisqu'il ne savait pas le faire tout simplement. Partant d'un bon sentiment dans l'achat d'une poupée pour une petite fille, il n'avait même pas remarqué qu'il avait quelque peu vexé l'oratrice en oubliant de la prévenir de son arrêt. Même si il savait manier l'art de la galanterie pour assouvir ses desseins, paradoxalement cette solitude qui veillait sur lui comme une mère le rendait parfois asociale et il n'était pas vraiment accoutumé aux règles de bienséance. Le caractère du prince ne s'arrangea pas suite à sa boutade sur les arcanes de la kabbaliste, le bâton ouvragé de celle-ci tomba bien vite sur sa tête en signe de réponse. Ayant subi des coups plus douloureux lors de ses entraînements contre son mentor, la demoiselle avait pourtant une certaine poigne et sans un mot il se frotta le haut du crâne, comme pour chasser cette petite douleur lancinante qui venait d'apparaitre. Étirant les lèvres de plus belle en voyant que la jeune femme avait répondu sec à sa mauvaise vanne, il se justifia alors juste avant d'investir les lieux pour déjeuner.

"Ces hommes sont tout simplement courageux et savent repérer les jolies femmes à sauver."

Signe d'une certaine prétention, le prince pouvait compter ses défauts sur les doigts de la main mais pour trouver ses qualités il fallait alors creuser. Malgré le coup de bâton, il ne perdait pas ses vieux démons et rebondissait directement sur un compliment déguisé, qui était beaucoup plus subtile que son invitation à palper son visage. Lorsqu'ils entrèrent dans l'établissement, Achnadile sentit la jeune femme buter contre son dos alors qu'il s'était arrêté pour saluer son ami Tom, il n'eut le temps de se retourner pour voir si elle n'avait rien qu'il fut pris dans un quiproquo embarrassant. En tant normal il aurait jouer le jeu ou il en aurait tout simplement ri, mais à cet instant il tenta par tout les moyens de se disculper sur le faite qu'ils n'étaient pas ensemble, en réalité il avait juste besoin de compagnie pour manger et cette inconnue au tempérament rebelle était la perle rare. Alors que la petite fille était retournée jouer dans sa chambre avec sa nouvelle poupée, le prince se retourna pour voir Syradis assise, son hochement de tête le rassura quelque peu. Et lorsqu'il s'approcha pour s'asseoir à son tour en face d'elle, elle lui posa une question qui dérouta le plus habile séducteur d'Orient, puisqu'il ne savait pas si elle était sérieuse ou si c'était sa naïveté qui parlait. Souhaitant sauter sur l'occasion pour mettre les choses au clair, il n'eut pas le temps de prononcer mot que la femme de Tom déboula dans la salle pour voir de ses yeux le petit "couple". Affichant un sourire jusqu'aux oreilles, celle-ci s'approcha du jeune guerrier pour lui faire la bise et tira ses joues avec bon humeur comme une veille tante un peu trop collante. Restant sans voix et affichant un embarras perceptible par la jeune aveugle qui cachait un petit gloussement, il se laissa faire même si il n'appréciait pas vraiment cette familiarité. Après tout, il n'avait jamais connu durant son enfance l'affection physique, seul sa mère le réconfortait par les mots mais au fond il n'était pas habitué à ce genre de contact qu'il jugeait extrêmement gênant. Le petit loup n'était pas au bout de ses surprises puisque Ninie enfonça le clou en caractérisant Syradis comme sa fiancée, ses joues prirent de plus une teinte rougeâtre lorsqu'elle aborda le sujets d'enfants potentiel. Ne sachant vraiment plus où se mettre face à cette ravissante sorcière qu'il souhaitait courtiser avec le temps, il fut pris de court face aux suppositions de la cuisinière et il mit quelques secondes avant de réagir, puis s'exclama dans un ton calme mais particulièrement tendu.

"Ninie... Syradis n'est pas ma fiancée. Nous nous sommes rencontré tout à l'heure et donc il n'est pas du tout question d'enfant vu que..."


"Ah je vois ! C'est votre premier rendez-vous ! Alala je me souviens quand mon Tom m'a fait la cour sur la place Dauméniale. C'était si romantique et nous étions si beau et si jeunes... Maintenant mon Tom a prit un peu de ventre et quelques rides. Mais je parle et je parle et vous devez avoir faim, ne t'en fait pas mon loup, avec ce que je te prépare tu es sûr de plaire pour longtemps à ta belle sans prendre de poids."


La voyant repartir en toute vitesse vers ses fourneaux, Achnadile reporta son regard verdoyant sur la sorcière, des taches rouges étaient toujours apparentes sur ses joues mais par chance elle ne le voyait pas et il pouvait ainsi garder un semblant d'assurance. Si il avait su, il ne l'aurait pas amené ici mais le mal était fait et il devait maintenant s'en dépêtrer car sinon il allait dîner seul. Ravalant sa salive et fixant avec embarras la jeune femme en face de lui, il put enfin s'adresser à elle sans être interrompu.

"Je suis vraiment navré pour ce malentendu Syradis, et non je ne vous force pas à jouer le rôle de ma fiancée si c'est ce que vous voulez savoir. C'est juste que ces personnes me voient déjà comblé par le mariage alors que ce n'est pas du tout mon aspiration, donc vous comprendrez leur interrogation en me voyant accompagné d'une femme."

La chimère savait pertinemment que le mensonge était une mauvais chose, voir un pêché selon certains paladins. Mais il savait également que le mensonge pouvait permettre de ne pas blesser ceux qu'on appréciait, même si la vérité revenait toujours un jour pour éclairer cette vilaine chose. Notre homme aimait pourtant jouer avec le feu et cette proximité avec ces gens lui permettait de connaître une chose qu'il ignorait, la chaleur d'un foyer et tout simplement l'amitié. Les titres de noblesse ouvraient certes plusieurs portes mais ils ne permettaient pas de développer l'aspect humain et c'est cette chose qui comblerai l'étranger venu d'Orient. Il savait qu'elle allait lui demander ce qu'était ses buts dans la vie et notre esprit tourmenté ne trouvait toujours pas de réponse, il savait juste ce qu'il devait fuir, son rang et cette princesse en Orient qui lui était promise. Non, Achnadile n'était pas fait pour le mariage, il avait à contrario quitter cet esprit volage de sa jeunesse, car en réalité il recherchait peut-être une femme avec qui il serait tout simplement bien. Mais ce bonheur n'était pour le moment pas inscrit dans la destiné du prince qui allait justement côtoyer la noblesse plus qu'il le croyait, et ses origines chimériques allaient prendre une place majeur dans son avenir. Mais pour le moment, il s'était quelque peu excusé auprès de la magicienne, même si le pardon ne faisait pas partie intégrante de son vocabulaire et de ses valeurs. C'est alors que le couple de tenancier firent leur entrée accompagné de nombreux mets modestes qui diffusaient pourtant une odeur délicieuse, Tom arriva en premier et déposa une cruche d'eau et une autre de vin rouge sur la table, les couverts avaient déjà été sorti et ce fut au tour de Ninie de s'avancer. Elle posa deux grandes assiettes fumantes de ragout sur la table, contenant des pommes de terres, des carottes et quelques tranches de veau noyé dans de l'eau faisant ici office de sauce. C'était certes peu appétissant à l'oeil nue pour un aristocrate de base mais Achnadile afficha un sourire sincère en voyant ce plat, c'était un véritable régale pour lui rien qu'en humant cette fumée savoureuse. Il ne perdit pas de temps d'ailleurs pour complimenter les chefs qui ramenèrent entre temps une mie de pain conséquente pour leurs moyens. Tom parla alors d'une voix forte.


"Et voilà notre spécialité ! le merveilleux ragout de veau à l'Otiannaise, j'espère qu'il vous plaira."

"Merci à vous deux pour ce repas qui m'a l'air exquis."

Les deux chefs acceptèrent les compliments grâce à une énorme sourire, ils restèrent par la suite planté devant la table, comme pour épier sans véritable discrétion les deux jeunes gens. Le regard d'Achna fut imposant car il leur pria de partir, ce que Ninie comprit vite en tapotant l'épaule de la chimère. Tom mit quelques temps avant de percuter alors que sa femme tirer sa manche pour le trainer en cuisine. Il quitta enfin la place en affichant grossièrement un signe du pouce à l'attention du prince afin de l'encourager dans son entreprise de séduction, celui-ci dodelina alors de la tête avant de se concentrer plus sérieusement sur la magicienne qui était de marbre face à lui. La voyant posé devant son plat, il ne savait pas vraiment si il devait l'aider à se diriger vers ses couverts. Se permettant de poser lentement ses mains sur les siennes sans de mauvaises attentions, il joua le rôle du gentleman à la perfection en les bougeant sur chaque ustensile présent tout en s'adressant à elle d'une voix grave.

"Permettez-moi de vous guider. Ici se trouve votre couteau et votre fourchette, là votre assiette et plus haut votre verre. Vous avez à votre droite du pain pour accompagner le plat de résistance. Je vous sers quelque chose à boire ?"

Il s'étonna pendant un instant lui même de paraître si prévenant, retirant par la suite ses mains des siennes et pensant de nouveau à tord qu'elle aurait eu du mal à se guider pour déjeuner alors qu'elle avait marcher seul jusqu'à l'auberge. Même si il disposait de ce côté asociale et farouche, il lui arrivait d'être parfois doux mais ce genre de situation était rare pour cet homme d'action. Étant toujours un peu secoué par les attaques cinglantes de la magicienne plutôt et les allusions fausses de ses amis, il mit quelque temps pour briser le silence et débuter la conversation, en tant normal il aurait été plus rapide mais il resta pendant quelque temps muet face à la ravissante kabbaliste, marquant ce visage pure et serein dans son esprit. Ayant rempli les verres, et se rinçant la gorge d'eau avant d'engager la discussion. Ses yeux se déplacèrent vers le bâton de marche ouvragé de la jeune femme, et il ne remarqua que maintenant l'inscription luminescente au sujet d'un destin et du ciel. Reposant son verre et fixant son regard sur le bandeau de la jeune femme, il lui demanda enfin.

"Que signifie pour vous cette phrase sur votre bâton ? "Le ciel est ma destinée". Êtes-vous un ange ?"

Question bateau mais pourtant tout à fait sérieuse, la curiosité du prince faisait qu'il remarquait chaque détail sur autrui et il fallait bien débuter cette conversation si il ne voulait pas déjeuner en silence. Ils devaient après tout en profiter avant que les tenanciers ne reviennent pour certainement les mettre de nouveau dans l'embarras... Qui sait, de nouveaux malentendus pourraient permettre aux deux jeunes gens de bâtir une nouvelle relation... ou pas.
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