La destinée de l'Erade
Bienvenue à toi, étranger !
Œuvre du hasard ou du destin, tu viens d’arriver aux portes d’un monde nouveau, celui d’Erade ; un univers aux secrets innombrables où cohabitent des cultures différentes et où la magie se lie à chaque être, dés sa naissance. Tu connaitras l’amour, l’amitié et de grands moments que tu n’oublieras jamais mais aussi de la tristesse, une noirceur dont tu ne te connaissais pas l’existence et qui sommeille pourtant en toi. Ce monde possède des horizons différents, des histoires liées entres elles et tu apprendras par la suite que rien n’arrive par hasard. Tu peux fuir ou rejoindre l’aventure mais n’oublie jamais qu’ici, chacun de tes actes changera le cours de notre histoire, celle que l’on écrit tous ensemble, la destinée de l’Erade.
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 Une nouvelle recrue (PV)

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William Birnolf

William Birnolf

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Une nouvelle recrue (PV) _
MessageSujet: Une nouvelle recrue (PV)   Une nouvelle recrue (PV) Icon_minitimeMer 3 Fév - 5:33

Une nouvelle journée se levait pour William Birnolf à la caserne de Rugilian. Bien que commençant comme tous les jours, cette journée était spéciale pour le jeune soldat de dix-neuf ans : c’était son premier jour au sein de l’unité d’élite du grand Caym Symanth. Pour William, c’était la consécration : être enfin reconnu par son modèle. Bien que, d’habitude, il n’accepte pas d’être tiré vers le haut par les autres, William pensait que, cette fois, on ne lui demanderait pas de changer sa manière d’être. Après s’être réveillé, pour la première fois en onze ans, dans une chambre individuelle, William se prépara rapidement et quitta ses nouveaux quartiers, cadeau d’entrée dans l’élite de Cyam. Comme toutes les journées depuis son entrée dans l’armée, le jeune homme prenait son déjeuner au réfectoire militaire avant de rejoindre l’une des nombreuses salles d’entraînement pour s’y entraîner et ainsi garder la forme.

Après un léger entraînement, il était temps pour William de rejoindre les quartiers de sa nouvelle unité. La zone de l’immense caserne réservée à l’élite de Caym Symanth n’était pas vraiment différente des autres lieux de la bâtisse que William connaissait : c’était un lieu simple, très spartiate et fonctionnel, des bancs alignés sur les côtés, séparés par des râteliers d’armes. Un tapis large de deux mètres aux couleurs de Rugilian reliait les deux portes, coupant la pièce en deux. Voyant qu’il n’y avait personne, William pris le temps de faire un tour de la salle et observer les armes entreposées. Bien qu’il n’aime pas les armes, William était forcé de reconnaître la bonne facture de celles qui se trouvaient là. La salle n’était pas extrêmement grande : avec assez de sièges pour une vingtaine de personnes, elle était la plus petite des salles réservées aux différentes unités. Aux murs, quelques fenêtres immenses, cachée par des rideaux, apportaient une lumière tamisée dans la pièce, surtout éclairées par des lanternes accrochées aux murs.

William se dirigea vers l’une de ces fenêtres et l’ouvrit assez longtemps pour laisser entrer son fidèle compagnon, un fennec géant cracheur de flammes nommé Razul. Ensuite, pour attendre d’autres membres de l’unité, la nouvelle recrue s’assit sur l’un des bancs, Razul couché à ses pieds. Le jeune homme se remémorait avec nostalgie toute sa vie passée et le chemin qu’il avait déjà fait pour arriver jusque là. En analysant son passé, William se rendit compte qu’il avait basé tout le début de sa vie non pas sur lui, mais sur Caym Symanth, qu’il considérait comme son idéal et il commençait à se demander si c’était la vie dont il rêvait : se contenter de suivre un homme puissant toute sa vie ? Dans son esprit, la réponse était claire : c’était un non bien évident, cela était contraire à tous ses principes et il fallait qu’il prenne sa vie en main. Mais il était arrivé jusqu’ici, il avait intégré l’unité d’élite de Caym Symanth, général en chef de l’infanterie du royaume de Rugilian, et ça lui donnait une grande marge de manœuvre pour réaliser ses prochains rêves. Pour le moment, il devait se concentrer sur son intégration dans ce régiment et ne plus se focaliser, pour l’heure, sur son futur. Alors qu’il était encore perdu dans ses pensées, un bruit le sortit de ses réflexions : l’une des deux portes s’ouvrait…
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Une nouvelle recrue (PV) _
MessageSujet: Re: Une nouvelle recrue (PV)   Une nouvelle recrue (PV) Icon_minitimeMer 3 Fév - 20:12

Les nouvelles additions à sa garde d’élite s’étaient pratiquement jetées dans la pièce quand ils avaient vu arriver du palais le cortège qui amenait le général. Rares étaient les moments où le général faisait usage de son carrosse de fonction… Mais disons que le véhicule fermé permettait de faire des choses que l’on n’aurait pu faire au grand jour. Embrasser l’être aimé et passer un court moment intime avec ce dernier, par exemple, sa ravissante aide de camp répondant au nom de Relian Mirel. Le colonel Mirel et Caym était un petit couple vivant sa vie amoureuse en secret mais chaque occasion de passer un peu de temps en privé était saisie et celle-ci n’avait pas fait exception au reste. Après tout, comme l’avait fait justement remarquer le colonel, pourquoi se priver de quelque chose quand il était à notre disposition? Caym avait accepté l’idée et c’est avec regret qu’il s’était séparé de la femme de sa vie. Reboutonnant avec un clin d’œil le haut d’uniforme de sa compagne (pas d’armure pour aller voir des nouveaux quand même!), il regretta de ne pas avoir eu plus de temps et de ne pas avoir pu honorer comme il se devait le corps sublime de son aide de camp. Par contre, et Relian pouvait en témoigner, le général avait fait un judicieux usage de chaque seconde qui avait été à sa disposition… C’était tout Caym ça! Reprenant un air sévère et quittant le carrosse avant le colonel, il fit signe au reste de ses gardes d’élite, des vétérans d’ouvrir et fermer la marche. Il allait montrer aux nouveaux ce que s’était que de servir dans son élite…

Faisant irruption dans la salle où tout ce beau monde s’était rassemblé, on put pratiquement entendre le souffle de tous et chacun être retenu, tous s’étant levés et se mettant au garde à vous. Nul n’osait bouger… Tous attendaient que le général fasse un geste. Geste qu’il finit par faire après avoir balayé du regard la pièce d’un air sévère. Hochant gravement la tête, il regarda chacun des nouveaux comme on regarderait à la loupe un insecte. Il fit une rapide analyse visuelle de chacun d’entre eux avant de tendre la main. Un de ses officiers vétérans déposa dans cette dernière un dossier (il s’agissait du colonel Mirel) qu’il ouvrit, regardant de temps en temps l’un ou l’autre des soldats présents au fil de sa lecture. Parfois, il appelait un soldat et passait un commentaire, souvent assassin, un test pour voir comment les nouveaux membres de son élite réagissaient. Dans son dos, Relian prenait des notes, s’étant avérée encore meilleure juge que le général lui-même. Un état de fait que le général lui-même saint Caym de l’infanterie, avait posé mais rares étaient ceux qui savaient que l’ultime juge qui établissait si oui on non un soldat serait intégré à l’infanterie était le colonel Mirel. En fait, le colonel Relian Mirel, en plus d’être la compagne de Caym, était encore plus qu’un simple second officier. Caym l’avait mit en charge d’un projet spécial et top secret : une division de son élite composée à 100% de femmes et commandée par le colonel… Mais les autres continueraient à venir de Caym. Cependant, de là à dire que le vrai pouvoir appartenait à un homme aurait été exagéré. Les recrues de sexe féminin présente ne le savait pas encore mais leur dossier était deux fois plus examiné car Relian pouvait être encore plus exigeante que son supérieur et amant…

Passant devant chaque recrue alignée l’une à côté de l’autre, il prit la peine de poser quelques questions, vérifiant des points de détail dans leur dossier… Mais curieusement, jamais il ne s’approcha d’une recrue spécifique : le dernier entré dans les maîtres chiens. En fait, ce fut tout juste s’il ne l’ignora pas complètement. Procédant ensuite au discours d’usage pour expliquer le nouveau travail de ces soldats ainsi que leur devoir envers sa personne et tout le reste, il les congédia tous… Sauf le nouveau maître chien. Ordonnant à ses vétérans de les laisser seuls tous les trois (quatre en comptant l’animal du dernier gradué), il attendit que la porte se referme avant de prendre la parole.


« Soldat William Birnolf, dernier arrive dans les maîtres chiens. Un parcours intéressant et un passé plutôt tragique. Quand on m’a dit ton nom, soldat, cela a faillit m’arracher un sourire. Ne te congratules pas trop, j’ai dit failli, pas fait. Je me souviens de toi, tu es le seul survivant de ces criminels que j’ai éliminé il y a des années de cela… C’est moi qui t’ai fait envoyer à l’orphelinat militaire. Je savais quand je t’ai vu que tu avais du potentiel. J’ai l’œil pour ce genre de choses… »

Remettant le dossier à son aide de camp, Caym garda toutefois une partie de ce dernier, qui concernait le maître chien et sa bête. Une bête malcommode, selon le dossier et si dans une certaine mesure cela ne plaisait pas au général, il savait quand même tirer quelque chose de positif de tout cela. Ce serait un bon moyen de voir comment William réagirait lorsqu’il aurait à interagir avec d’autres soldats. Caym avait été on ne peut plus clair : une faute, une seule et c’était un au revoir définitif à sa place dans l’élite. Si William Birnolf tenait à rester dans les bonnes grâces du général, il était mieux de tenir son fennec correctement… Il ne demandait pas du jeune homme de changer, non, il avait certains projets pour celui là… Tenter de comprendre ce qui se passait dans la tête du général relevait de l’impossible mais certains disaient qu’il pressentait certaines choses et qu’il savait d’instinct comment utiliser au mieux ses troupes. Un fennec cracheur de feu avait trop de potentiel pour de simples patrouilles dans les villes… Il s’assurerait donc que William, s’il aimait le défi, en ait un à sa mesure : une affectation à un des postes frontières avec les terres oubliées. Seuls les plus forts et les plus résistants de l’élite de Caym étaient autorisés à aller se frotter aux horreurs de ces terres maudites… Et le soldat Birnolf serait sans doute en mesure de faire le travail…

« J’aimerais vous présenter le colonel Relian Mirel. Votre nouvel officier supérieur. Le colonel Mirel a toute ma confiance donc si elle vous dit blanc, vous dites blanc comme si moi je vous avais dit de le dire. Tous vos rapports passeront par elle… Et votre première mission vous amènera à faire beaucoup de rapports… Colonel, veuillez je vous pris expliquer à notre petit nouveau ce qu’il aura à faire au poste frontière avec les terres oubliées… Il faut bien le mettre au courant… »

Des fuites. Voilà ce qu’il y avait. Ou tout du moins, Caym en avait l’impression. L’intérêt de trop de personnes, récemment, pour les terres oubliées ne laissait rien supposer de bon et il préférait envoyer un visage inconnu pour faire enquête que d’envoyer un des membres de son élite, bien connu, la plupart du temps, par les autres soldats et hélas, parfois, des soldats ennemis… Que ce soit lui ou Relian qui lui dise qu’il s’en allait à la chasse au traitre potentiel et à l’ennemi ne changeait pas grand-chose. Ce qu’il important de voir et de savoir, c’était s’il savait prendre les ordres et s’il avait pour principe de poser trop de questions. Il leur fallait quelqu’un de fiable, pas n’importe quel soldat dévoué certes mais un peu trop fanatique et pas suffisamment réfléchi… Qui plus était, il fallait bien envoyer un maître chien pour le contrôle des frontières, que ce soit pour une mission spécifique ou non!
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Relian Mirel

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Une nouvelle recrue (PV) _
MessageSujet: Re: Une nouvelle recrue (PV)   Une nouvelle recrue (PV) Icon_minitimeSam 6 Fév - 17:49

Act 1. Étrange Accueil


Le temps était une denrée bien rare et précieuse, Relian s'en rendait très bien compte au quotidien. Voilà une paire d'années maintenant que ses nouvelles responsabilités lui avaient volé ce qu'il restait de temps pour elle même. Désormais il n'y en avait plus de libre ou du moins jamais longtemps... Il y avait toujours des choses à faire, des inspections à mener, des opérations à diriger... et cet homme à seconder. Les retrouvailles aujourd'hui furent comme toujours trop brèves et éphémères, bien qu'elles représentent tout ce qui leur était accessible pendant l'exercice de leurs fonctions. Quelques baisers volés, des caresses fugaces et beaucoup de frustration, c'était la recette employée pour entretenir sans mal la flamme d'une relation qui ne sombrait jamais dans la monotonie. Savourant chaque seconde avec zèle, elle dissimula sa déception et remit le masque de professionnalisme qu'elle avait ôté l'espace du voyage.
Quelque peu essoufflée la jeune femme avait pourtant une mine respirant la bonne santé et la détermination, comme un repart inaccessible et resplendissant de solidité... Son souffle court pouvait aisément être mis sur le compte de la chaleur ambiante et son expression elle ne comportait plus du tout de signes suspects. Avec le temps elle avait appris à jongler avec les humeurs et les faciès neutres qui cachaient le volcan sommeillant en son sein... suivant donc son supérieur hiérarchique comme son ombre, elle devançait en position les vétérans, rayonnante et féminine dans son uniforme constitué d'un pantalon de cuir noir juste au corps et d'un chemisier écarlate paré de quelques rubans et aussi et surtout des insignes distinctives allant de pair avec son rang de colonel. De fait les couleurs étaient celles du royaume comme d'habitude, mais en réalité c'était assez risqué de porter des couleurs aussi vives sans que cela soit de mauvais goût. Bien peu pouvaient se l'accorder, et pourtant on ne pouvait pas dire que cela sied mal à l'aristocrate sachant faire preuve d'élégance même en uniforme.

Les bras chargés de dossiers divers et d'autres prises de notes relatives autant aux informations personnelles de chaque recrue que à des analyses psychologiques réalisées par ses soins, Relian avait des airs de secrétaire... derrière lesquels se cachait une femme volontaire et critique. Ses prunelles émeraude inspectaient minutieusement, rapidement immergées dans cette nouvelle tâche comme si elle n'avaient pas exprimé de toutes autres émotions peu avant, comme si il n'y avait pas eu du batifolage dans l'air.
Posant alors un instant ses dossiers sur une table non loin qui y avait été disposée à cet effet, le colonel marcha tranquillement le long des rangs, suscitant plusieurs fois le malaise et la nervosité chez les plus farouches. Erreur numéro un. Manifester la peur face à un allié supposait qu'ils seraient totalement incapables de tenir tête à un bataillon ennemi qui lui leur ferait encore moins de cadeaux. La Féale enregistra mentalement leurs visages pour finalement les associer tour à tour à des noms, qu'elle connaissait déjà par cœur depuis un moment. Sa mémoire était devenue presque légendaire parmi ceux qui la côtoyaient, puisqu'on pourrait aisément la comparer à l'équivalent de celle d'un troupeau d'éléphants au meilleur de leur forme. En général il lui suffisait d'entendre un élément une fois pour qu'elle la sauvegarde dans un coin de sa tête, et parfois il lui arrivait même de ne plus savoir quelle était au juste la source. Pour donner une idée, elle pourrait presque citer les noms complets de tout son bataillon à condition qu'elle se concentre...


On ne pouvait pas lui reprocher de manquer d'attention même quand elle avait l'air absent, ce qui lui permettait également de rappeler à Caym tous les détails qu'il avait potentiellement omis au sujet de n'importe quelle affaire ou entrevue. Quel jugement pouvait être plus complet et précis que celui qui prenait en compte chaque parole, chaque geste, chaque inspiration? Tous les détails avaient à ses yeux leur importance, des différentes réactions au stress en passant par la présentation de leurs tenues ou leur hygiène corporelle. Tout comptait, sans exception. Son regard inquisiteur quitta alors les jeunes bleus tandis qu'elle avait terminé sa première prise de contact. Alors laissant le Général parler à sa guise, elle s'approcha de lui et déposa le dossier dont il avait besoin dans sa main, juste quand il le demanda. C'était aussi ça l'avantage de bien connaître les personnes avec qui l'on travaillait au quotidien... le timing devenait quelque chose de normal et ce sans même se consulter. Restant en retrait en attendant que son supérieur fasse à son tour une inspection rapide des hommes, la demoiselle contemplait de loin la situation avec un œil avisé. Elle aimait garder toujours un certain recul avec ce qui se passait pour mieux avoir une vue globale et neutre des différentes évaluations qui allaient être rendues.
Par ailleurs il y avait également une distinction majeure entre les méthodes entre eux. Si Caym privilégiait des manières dures et les provocations, les échanges intenses qui lui apportaient les réponses concernant les personnes qu'il testait et les épreuves de feu... C'était souvent comme ça lorsqu'il avait en ligne de mire un soldat prometteur, il le soumettait à une mission ou une série d'obstacles physiques ou moraux qui décideraient si oui ou non il était digne de la valeur qu'il voulait bien lui prêter. Qu'on ne s'y trompe pas, il n'était pas quelqu'un d'injuste loin de là, mais disons qu'il n'y avait pas d'espace pour les faibles et les hésitants dans ses lignes, et il le faisait très vite savoir. Relian était différente, et bien que ses méthodes soient peut être moins expéditives, elles n'en demeuraient pas moins efficaces. Plus proches des bras armés qui servaient directement sous elle, c'était un supérieur intransigeant mais qui savait se faire respecter et apprécier jusqu'à une certaine mesure.


Voyant alors que l'Acrimonieux avait congédié tout le monde pour ne garder qu'un jeune arrivé à l'aspect fringant et fier, Relian ne fut pas surprise pour autant. « Here we go again... » Souriant légèrement en acceptant le dossier que Caym lui retourna, elle écouta attentivement ce qui se disait tout en complétant mentalement ce qu'elle savait de ce jeune homme. William... Birnolf. Celui qui avait la particularité de se balader avec un animal peu ordinaire. Devinant aisément à quoi cet entretien allait conduire, elle se prépara en posant à nouveau la paperasse sur la table pour s'approcher un tant soit peu du dernier soldat restant. Lui faisant face elle n'avait pas l'air bien méchant du haut de son petit mètre soixante, mais le fait est que s'y tromper pouvait être fatal... Le saluant d'un hochement de tête sobre, elle s'apprêta donc à lui expliquer ce dont il allait être question, puisque Caym préférait lui en laisser la charge. D'ailleurs elle se demandait bien pourquoi il lui passait le relais sur ce qui était son champ de prédilection... mais ça elle le verrait plus tard, en aparté. Prenant alors la parole de sa voix féminine mais ferme elle montrait là toute l'étendue de ses capacités qu'il ne serait vraiment pas judicieux de remettre en doute:

- Bien pour ce qui est des présentations je pense que l'essentiel a été dit. Pour ce qui est de votre mission... Les choses sont toutes autres. Les postes frontaliers sont tous problématiques, car les Terres Oubliées ne sont séparées de notre territoire que par des obstacles de terrain ou des barrières du relief. Les hordes ennemies sont désorganisées et imprévisibles, tentant parfois de faire irruption quand bon leur semble avec une hargne à nulle autre pareille. Il ne s'agit pas de rigoler avec une affectation pareille, car jour et nuit votre tête sera mise à prix, d'avantage encore que si vous vous mettiez à courir nu dans les campements Otianais. À côté des horreurs qui vous attendent là bas, les escarmouches habituelles sont une colonie de vacances, je veux que vous l'ayez bien en tête, Soldat Birnolf.

Marquant une pause dans son récit, la demoiselle le regarda dans les yeux comme si elle le transperçait, s'assurant qu'il l'écoutait avant de poursuivre.

- Depuis plusieurs semaines déjà, les rapports qui nous viennent d'un de ces avant-postes ne nous parviennent plus qu'au compte gouttes. Pendant une période les réponses se faisaient tarder pour nous parvenir en retard, ensuite elles se sont faites plus espacées et pendant quelques jours elles ont même mystérieusement arrêté de nous arriver. J'ai moi même enquêté sur les lieux pendant une certaine période, et le désordre a cessé pendant mon séjour... ce qui nous conduit dans une impasse. Qui ou quoi que ce soit qui soit responsable de cette problématique me connait et connait l'icône que je représente... Du moins le responsable est assez intelligent pour savoir qu'il est totalement déconseillé de continuer ses manigances en présence d'un officier. J'aurais bien fait le sale boulot moi même mais je suis trop connue parmi nos hommes, je suscite trop de méfiance. Ce qui me conduit à penser que nous devons user de méthodes plus subtiles, en employant quelqu'un qui pourra s'intégrer aisément sans attirer les soupçons. Voilà pour ce qui est des faits. Maintenant j'ai plusieurs questions, soldat. Première question: pensez vous être à la hauteur? Et deuxième question... Pensez vous pouvoir gérer votre bête ou mieux, vous servir d'elle comme d'un atout vous permettant de repérer les fuites afin de remonter jusqu'à leur source?
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William Birnolf

William Birnolf

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MessageSujet: Re: Une nouvelle recrue (PV)   Une nouvelle recrue (PV) Icon_minitimeDim 7 Fév - 15:44

Petit à petit, la pièce se remplissait, les membres de l’unité d’élite arrivaient les uns après les autres et allaient se placer dans de divers endroits de la pièce tout en gardant le petit nouveau à l’œil. Aucun, pourtant ne s’approcha du maître chien et de son animal incommode au grand bonheur de ces derniers qui préféraient ça à un bizutage militaire. Quelques groupes s’étaient formés et l’un d’eux, qui intrigua William, regroupait la totalité des femmes du régiment d’élite et ne comportait aucun homme.

Alors qu’un brouhaha se faisant entendre dans la salle tout le monde se tut et se mit en rang quand un carrosse dit son entrée. Comme les autres, Birnolf se mit en rang avec Razul à ses côtés mais, fidèle a lui-même ne put se résoudre à se mettre au garde à vous et garda une allure décontractée. C’est alors que Caym Symanth, le général de l’infanterie et Relian Mirel, son colonel en second, sortirent du véhicule et donnèrent des ordres à tous les soldats, excepté à William qui fut ignoré pendant un temps.

Quand toute la salle se fut vidée, les deux officiers s’approchèrent de Birnolf et ce dernier fut surpris de voir que Caym se rappelait du destin tragique qui avait mis la jeune recrue sur le chemin qui l’avait mené ici. Ensuite, il lui présenta son nouveau supérieur hiérarchique : le colonel Mirel. William, qui n’avait alors fixé que le général, porta son attention sur la jeune femme au regard froid qui se trouvait à côté du grand homme et, la fixant du regard, écoutait avec attention ses paroles, qui concernaient sa première mission au sein de cette unité.

Le colonel lui expliqua brièvement la situation et, dans son esprit, Birnolf résumait cette dernière : l’un des postes frontaliers avec les Terres oubliées, seuls remparts entre le royaume de Rugilian et les hordes barbares peuplant cette zone monstrueuse, devint, dans les derniers mois, de plus en plus avares de rapports sur la situation et cet état de fait devient inquiétant. Quand le colonel Mirel est allée enquêter sur ce problème, la fréquence des rapports est redevenue normale, preuve évidente que quelque chose se trame dans cet avant-poste, mais preuve insuffisante pour faire arrêter les responsables du camp.

La mission de William est donc simple : comme le colonel Mirel l’a fait remarquer, l’investigation de la part d’un officier de poids ou d’un soldat renommé est impossible et il faut donc une jeune recrue pour démarrer une investigation sans être soupçonné trop facilement, le jeune homme devait donc découvrir ce qui se tramait dans le poste frontière et faire un rapport à Relian Mirel quand il l’aura trouvé. Aux oreilles de Birnolf, cela avait l’air d’une simple mission d’espionnage, mais il risquerait de se retrouver en plein territoire ennemi si le corps officier du camp se trouve être la source du complot, de plus il n’était pas très doué pour s’attirer la confiance des gens, mais le tempérament et le flair de Razul lui seront d’une grande aide dans ce lieu austère et malsain. Mirel posa deux questions auxquelles, après une courte réflexion, William répondit :

-Mon colonel, mon compagnon m’est très fidèle et obéissant et son flair dépasse celui des chiens les mieux entraînés ; de plus sa force me serait d’une grande aide dans l’éventualité où mon investigation tourne mal. Mais je pense être en mesure de réussir cette mission, malgré les risques que je courrai et les dangers qui me guetterons. Cela dit, j’ai une question, mon Colonel : une fois que j’aurais trouvé la source, je dois l’anéantir ou attendre vos ordres ?

William avait les bras ballants, les genoux légèrement pliés et le regard hagard, bien que tournant autour de la personne à qui il s’adressait, pas vraiment une attitude de soldat…
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MessageSujet: Re: Une nouvelle recrue (PV)   Une nouvelle recrue (PV) Icon_minitimeDim 7 Fév - 17:36

Caym écouta avec attention le colonel Mirel, hochant mentalement la tête devant sa rare expertise à faire des briefings aussi précis que concis et il se félicita encore une fois de l’avoir prit comme second et d’avoir su développer avec cette femme une telle relation tant professionnelle qu’amoureuse. Elle avait peut-être l’air sévère et impitoyable… Mais quand Caym lui avait fait la surprise de diriger sa propre élite de femme, on aurait dit une gamine le jour de Noël. Et oui, Relian Mirel était également une femme douce et aimante bien que les impératifs militaires ne le laissait que rarement voir… Cela ne voulait pas dire que dans sa vie privée elle devenait une faible femme : Caym, qui avait partagé son lit avec son second officier, savait que la jeune femme savait faire montre de… beaucoup de vigueur et de vitalité et ce en toute circonstance. D’ailleurs, cette autorisation de créer une élite féminine avait conduit à un moment intime des plus mémorables dont le général se remémora les détails… Jusqu’à ce que la voix du soldat William Birnofl ne le ramène à la réalité.

Si pendant toute sa petite rêverie le visage de Caym Symanth était demeuré tout aussi impassible… Le masque se fit plus menaçant une fois qu’il eut écouté les dires du soldat. Point n’était besoin d’être un génie pour deviner que le général était… Mécontent, à tout le moins, furieux au mieux et hors de lui au pire… Avec le temps, l’entourage de Caym avait apprit à reconnaître les signes avant coureur d’une mauvaise saute d’humeur et il n’était pas rare que des officiers en permission mais se trouvant dans les parages du général se souviennent soudainement d’une tâche urgente à accomplir. Point de caprices chez Caym, sa colère était donc en tout point « légitime »… Ce qui motivait encore plus ses subalternes à ne pas trainer dans les parages, ce qui pourrait s’avérer en fait dangereux pour eux : Caym n’était pas réputé pour accepter l’incompétence et tolérer les fautes. Relian Mirel elle-même, pourtant la personne la plus près de Caym dans tout Rugilian, savait qu’elle n’avait pas le droit à l’erreur…


« Soldat Birnolf… Si j’avais voulu que le colonel Mirel vous fasse part de détails concernant un assassinat de masse, je pense qu’elle l’aurait déjà mentionné. Il ne s’agit pas d’une vendetta mais d’une affaire de justice militaire. Pour autant que je sache, quand bien même que le colonel aurait voulu vous donner ces autorisations, elle aurait dû passer par moi… Et JE me réserve le droit de vie ou de mort sur ces fumiers! Contentez-vous de suivre les ordres… Et le protocole. »

Comme par magie, un nouveau dossier se retrouva dans la main du général. Relian avait fait ses devoirs… Un dossier concernant le parcours plutôt… Peu orthodoxe du jeune homme. Entre autres choses et le plus problématique des points venait son animal qui techniquement n’était pas dans l’éventail de choix proposé aux maîtres chiens. Qui plus était, la bête n’avait pas reçu son entraînement de la part de l’armée rugilianaise et cette dernière était particulièrement hostile à tout ce qui n’était pas son maître… Et à ce jute titre, si tel était son bon plaisir, Caym pourrait ordonner à William de se débarrasser de l’animal puisqu’il représentait un danger potentiel pour les autres soldats. Un maître chien incapable de s’imposer sur sa bête, incapable de lui faire suivre à la lettre les règles qui étaient spécialement conçues pour les différentes créatures de guerre ou encore incapable de domestiquer correctement son compagnon pouvait être accusé de négligence voire d’insubordination… Et Caym voulait tester le jeune soldat pour voir à quel point il tenait à son poste dans l’armée. Plus encore, il voulait voir si William Birnolf savait faire la différence entre ce qui est souhaitable et ce qui était nécessaire. Si l’animal du soldat devenait trop dangereux, les règles de l’armée était fort strictes : on se débarrassait de façon permanente de la créature jugée dangereuse. Autrement dit… Un rappel que William appartenait à la crème de l’élite et que son supérieur n’accepterait aucune faute ni de lui ni de Razul. Et encore, « aucune » était faible comme terme…

Invitant d’un geste le soldat Birnolf à prendre le dossier et à le lire, Caym compta mentalement une bonne minute pour laisser le temps au soldat de voir l’essentiel du rapport. Chaque faute, chaque erreur, chaque irrégularité tant de lui que de son animal y était consigné avec une précision à faire froid dans le dos. C’était comme si Caym avait des yeux et des oreilles partout… Et qu’il surveillait les moindres faits et gestes de son élite. Cela, après tout, n’avait rien de bien surprenant, quand on se donnait la peine d’y réfléchir : que ce soit sur un champ de bataille, dans la salle de stratégie ou face à ses hommes, Caym avait et aurait toujours une longueur d’avance sur les autres…


« Vous vous distinguez, soldat Birnolf… N’eut été des récents conflits avec Otian, vous auriez sûrement fini devant le conseil de guerre, avec autant d’irrégularités à votre dossier… Et votre animal… Fermer les yeux sur sa nature m’apparaît de plus en plus comme une erreur. C’est une bête sauvage sans aucune domestication qui n’hésiterait pas à s’en prendre aux autres bêtes utilisés par le corps des maîtres chiens! Vous l’avez confessé vous-même : il VOUS est loyal et fidèle. Touchant, vraiment… Mais ce n’est pas ce dont l’armée a besoin! Je veux des professionnels surentrainés pas n’importe quel sac à puce du désert avec pour seul entrainement la vie sauvage! En vous prenant dans mon élite, je m’attendais à ce que vous opériez certains changements… Manifestement je me trompais. Colonel, je suppose que vous en arrivez aux mêmes conclusions que moi, me tromperais-je? »

Les pires colères de Caym n’étaient pas les plus bruyantes. C’était ce genre de colères froides qui rappelaient, pour ceux connaissant un minimum les autres royaumes, les terribles blizzards d’Airian… Et là, à moins d’être passé maître dans l’art de lire Caym Symanth (une discipline dans laquelle même Relian, pourtant excessivement proche de Caym, n’excellait pas encore), ni William ni son compagnon à fourrure ne serait en mesure de déterminer qu’il s’Agissait d’un test, d’une mise en scène. Relian elle le savait car c’était une tactique fréquente employée par le général… Et chacun de ses mots était comme autant de ces échardes de glace qui vous transpercent la peau de façon vicieuses ou comme ces violentes tempêtes de sable où chaque grain semble s’être transformé en micro poignard… Du temps où il était encore major, il avait fait pleurer des soldats et il s’était montré si terrifiant qu’un colosse réputé indémontable avait fait dans son pantalon d’uniforme devant l’efficacité de Caym Symanth à savoir se faire plus grande terreur des soldats. La légende urbaine voulait que ceux qui avaient subi la colère du général et qui en avait réchappé ne pouvaient plus fermer l’œil sans voir le spectre de cet officier impitoyable… Le colonel Mirel ne pourrait qu’applaudir sa performance : Caym se surpassait sur ce coup là! Si l’animal de William partageait un minimum les émotions de son maître, il ne devait pas en mener large lui non plus… Un coup de maître qui permettrait à Caym de faire une pierre deux coup : tester l’homme et la bête…
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Relian Mirel

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MessageSujet: Re: Une nouvelle recrue (PV)   Une nouvelle recrue (PV) Icon_minitimeLun 8 Fév - 15:09

Act 2. Début de Tempête


Le topo avait été dressé rapidement et efficacement, tout du moins autant qu'il lui avait été possible. Ce n'était pas forcément facile de s'en tenir aux faits, mais de toute façon ce qu'elle lui avait révélé pour l'instant était plus que suffisant. Il n'était pas question de lui donner trop d'informations avant d'être certaine qu'il était fait pour cette mission... et puis si il y avait des fuites, ce n'était pas garanti qu'elles ne s'aggravent pas si ils faisaient preuve de laxisme ou de légèreté envers cette affaire. Les dossiers de la sorte, qui comportaient en variable la fidélité et le patriotisme était une véritable gangrène qui risquait de contaminer tout le reste si ils n'étaient pas assez fermes... Ce que Relian ne comptait pas laisser arriver.

Par ailleurs si cette nouvelle recrue semblait attentive à ce qu'elle prenait la peine de lui expliquer, on ne peut pas dire du tout que son attitude soit en accord avec le poste auquel il prétendait. Ici ce n'étaient pas les rangs de mollassons Otianais, ces marmailles traîtresses qui se défilaient à tour de bras dès que le danger devenait trop pressant. Il était plus que clair que si ce qu'il voulait c'était couler des jours heureux à ne rien foutre autant qu'il s'engage dans d'autres lignes ou qu'il prenne la retraite anticipée... Surtout si il ne voulait pas se faire botter le cul pour impertinence. Cette dégaine trop détendue lui donnait des airs d'adolescent rebelle, de civil infiltré... en bref de tout sauf de ce qu'il était censé être, un Soldat d'honneur. Prés-sentant de toute façon que son supérieur allait vouloir se charger de son cas personnellement elle ne bougea pas, et laissa s'approcher la tempête qui de toute façon serait inévitable.
Il ne manquait plus qu'à espérer que ce jeunot ait au moins le bon sens de savoir la boucler dans ce genre de cas de figure, car autrement les choses pouvaient s'envenimer extrêmement vite, elle le savait par expérience. Le nombre de soldats qui avaient été sommairement exécutés par manque de respect elle ne les comptait plus... Mais si effectivement William Birnolf avait grandi dans un orphelinat militaire, il devait avoir une petite idée de ce qu'était la rigueur... ce qui laissait deviner qu'il se comportait de la sorte de manière volontaire. Des deux elle ne savait pas ce qui était le pire au final: soit l'indolence insouciante de se comporter de la sorte peu importent les conséquences, soit la folie de se jeter dans la gueule du loup en flirtant volontairement avec le péril. On pouvait même dire qu'il dansait avec la mort... mais la colonel doute qu'il en ressorte en bon état si il s'engageait sur cette pente. Il ne fallait pas non plus compter sur elle pour lui sauver la peau, car rien ne lui donnait envie de prendre de tels risques. Il était bien assez grand pour se suicider tout seul... alors si c'était ce qu'il voulait... autant lui rendre service.

Et voilà... ce qui était prévisible et redouté arriva. Dans ces premières paroles du Général on pouvait déjà lire les prémices d'une ire que les gens censés fuyaient sans chercher à comprendre. Déposant à nouveau un dossier dans la main de celui qui était aussi son compagnon, Relian arborait une expression blasée. Comment pourrait-il en être autrement quand on connaissait aussi bien ce qui découlait inlassablement de ces colères? Elle les avait déjà écopée plusieurs fois et était toujours en vie, mais le fait est que chaque fois il s'agissait de lui tenir tête de manière épique et s'offrir en quelques sortes comme défouloir jusqu'à ce qu'il se calme. Ce n'était pas tous les jours qu'elle pouvait s'accorder un luxe pareil... et de fait elle ne le faisait que pour des raisons qui lui tenaient vraiment à cœur. Autant dire que ce n'était pas le cas en cet instant bien précis... Faisant preuve d'un grand sang froid témoignant de ce de quoi elle était capable pour nettoyer et purger ses rangs de traîtres, elle lui dit sans émotions:

- Comme l'a si bien dit le Général, si ce que je voulais était simplement régler tout par la force, j'aurais très bien pu trouver un moyen d'assassiner chaque homme se trouvant en se moment affecté à ce poste frontière, mais comme vous vous en doutez, une perte de soldats aussi bien entraînés n'est pas du tout le premier moyen qui me vient à l'esprit d'enrayer ce problème. Je pourrais en venir là c'est un fait, mais cela reste un dernier recours. Alors votre but sera uniquement et simplement de réunir des informations et des preuves nous ramenant à celui ou ceux qui s'amusent à brouiller notre correspondance. Quand vous serez sur place je veux au moins un rapport par jour, qui sera dispatché par un moyen personnel qui ne sera pas faillible. Je vous en parlerai plus tard, pour peu que vous soyez digne de cette mission.

« Et que vous surviviez à ce qui va suivre. », c'est ce qu'elle aurait volontiers rajouté si elle pouvait se le permettre. De fait bien peu ignoraient encore les colères noires de Caym Symanth... et dans ce cas là, elle était tentée de dire que « bienheureux étaient les ignorants »... Ou pas. Laissant l'Acrimonieux prendre le relais pour ce qui était de la discussion avec le nouveau, Relian était terre-à-terre assez pour savoir qu'il valait mieux que ce soit l'orphelin qui paye le prix de sa nonchalance plutôt qu'elle qui n'avait rien demandé. Croisant donc les bras sur la poitrine, elle sourit donc légèrement et se permit de rester là, attentive et fiable... à admirer le spectacle dans la meilleure des places.
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MessageSujet: Re: Une nouvelle recrue (PV)   Une nouvelle recrue (PV) Icon_minitimeSam 13 Fév - 9:21

William était largement déçu par les propos du général Symanth. C’était bien souvent le lot de ceux qui adulaient une personne qu’ils ne connaissaient pas vraiment : ils inventent une personnalité idyllique et, une fois revenu à la réalité, ça fait extrêmement mal. C’est précisément ce qui est arrivé au pauvre Birnolf et la douleur commençait à germer dans son cœur.

Après avoir été réprimandé pour en avoir trop fait en parlant de meurtres et de massacres, ce qui, William le savait, était parfaitement justifié et totalement normal, Caym se mit à reprocher au jeune soldat le fait qu’il sorte du lot et la plupart des remontrances portaient sur son insoumission envers ses différents supérieurs et l’apparence peu militaire du jeune homme et de son compagnon à poils. Voilà encore qu’on leur reprochait leur identité et leur non conformisme qui faisaient d’eux des êtres uniques, à la différence de l’ensemble du corps militaire. Ce qu’il détestait particulièrement et qu’il avait espéré fuir en rentrant dans l’élite revenait le hanter et tenter une nouvelle fois de détruire ses ambitions.

Razul connaissait les sentiments de son maître vis-à-vis de du général de l’infanterie et, ne supportant pas de voir la déception se lire sur le regard de son maître, se mit à grogner et à hérisser ses poils pour vainement tenter d’intimider le général. Ne voulant pas que Razul envenime les choses, William posa fermement sa main sur la tête de l’animal, ce qui le calma immédiatement. Le colonel Mirel le rappela, elle aussi, à l’ordre à propos des paroles déplacées.

Caym avait fait passer au jeune homme un dossier le concernant et contenant tous les incidents l’impliquant. En le regardant attentivement, William se rendit compte que le dossier, bien que complet et effrayant, n’était pas parfait, ce qui donna envie au jeune soldat de répondre. Le bon sens voudrait que Birnolf fasse profil bas et tente une approche conciliante, mais le jeune homme ignorait tout de ce mot et allait, en répondant, encore montrer toute son identité, tout en ayant les jambes flageolantes, intimidé par la prestance du général :

" Mon général, mon colonel, je vous présente mes excuses pour avoir tant manqué de discernement quant à vos intentions et aux ordres que vous m’avez donné et je suis prêt à en assumer les conséquences. Cependant, pour ce qui est des autres reproches que vous me faites, je ne peux que vous contredire. Ce dossier résume ma vie militaire mais le point de vue n’est pas très objectif : en le lisant, on pourrait facilement croire que je suis une brute ne voulant que se battre avec tous les officiers qui croisent sa route, alors que je me suis opposé à eux dans le seul et unique but de laver mon honneur terni par leurs tentatives de m’humilier. Je pensais que l’honneur était la première qualité d’un bon soldat, et non son allure. Je sais que je n’ai pas l’allure d’un soldat mais j’en ai le cœur : je me suis engagé dans l’armée pour défendre le peuple de Rugilian contre l’oppression, non pour faire le dos rond et obéir à tous les ordres stupides des différents supérieurs que j’ai eu jusque là. Je pensais qu’en rentrant dans votre élite, l’on nous jugerait d’abord sur notre talent et pas sur notre apparence.

Aprés une légère pose, William repris :

" Car, bien que mon compagnon ait l’air d’une bête sauvage, il n’en est pas moins discipliné, comme nos supérieurs l’ont remarqué : en temps de guerre, nous obéissons scrupuleusement aux ordres qui nous ont étés donnés dans le but d’assurer la victoire à Rugilian. Et le fait que Razul n’obéisse qu’à moi car j’ai déjà vu un maître chien tué par son propre animal qui avait suivi les ordres d’un supérieur peu scrupuleux. Et, même s’il est moins discipliné qu’un professionnel surentraîné, il brille par sa plus grande vivacité d’esprit et par un esprit d’initiative que n’ont pas la plupart des animaux de guerre. Je pensais qu’à l’armé on cultivait et utilisait les talents de chacun, mais si l’on ne fait que les supprimer avec tout ce qui fait de nous des êtres pensants, alors je me suis trompé de vocation."

William parlait de façon calme et posée avec un grand respect dans le ton de sa voix, mais on voyait bien la déception dans le regard du jeune homme qui attentait la réponse des officiers avec une grande appréhension.
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MessageSujet: Re: Une nouvelle recrue (PV)   Une nouvelle recrue (PV) Icon_minitimeMar 16 Fév - 2:58

« Il a du cran, Relian. J’aime ça… Un anticonformiste, cela fait changement… Mais c’est un anticonformiste avec une trop grande gueule à mon goût. Beaucoup de promesses, peu d’actions… Donnez lui le briefing complet et… Vous savez quoi faire s’il faute. Vous savez ce que je dis toujours : rien ne vaut un exemple… Et dans le cas de notre jeune soldat… Ce sera mémorable… »

Ainsi, le soldat Birnolf voulait jouer la carte du soldat philosophe, un peu plus malin que le reste du lot et qui dénonçait les ordres stupides et compagnie? Soit mais Caym jouerait alors l’officier de commandement sadique qui n’attend qu’une erreur pour faire tomber le couperet… Relian savait parfaitement où Caym s’en allait et ce que cela impliquait. Personne ne donnait ce genre d’opinion sans avoir fait ses preuves… Et passer les tests d’admission n’était qu’une formalité, pas une preuve en soi… Birnolf avait une bien grande gueule pour quelqu’un dans sa position. Cependant, loin de là était l’idée de Caym de le faire échouer à tout prix : le soldat aurait sa chance, ce serait à lui de la saisir et d’en tirer partie. De toute façon, là où Caym l’expédiait, il y avait de forte chance que si frime il y avait, le jeune soldat y laisserait sa peau : les terres oubliées donnaient des cauchemars aux vétérans les plus endurcis… C’était un endroit à ce point dangereux et terrifiant. Caym Symanth lui-même y allait un minimum et à chaque fois, il amenait avec lui un bataillon complet au minimum… Entre se battre contre les troupes d’Otian et les horreurs des terres oubliées, il y avait toute une marge…

Ceci dit, il n’en demeurait pas loin que le plan de base lui ne changerait en rien : un espion serait envoyé pour découvrir qui faisait passer les rapports au compte-goutte et si William Birnolf pensait qu’il menait l’enquête… Il se tromperait alors largement. Prendre un soldat peu connu voir inconnu avait pour but de servir de diversion pour laisser le vrai professionnel, formés pour ce genre de cas, faire ce pour quoi on les payait. Cela ne voulait pas dire que William serait inutile et perdrait son temps : il y avait toujours des chances pour que le maître chien parvienne à mettre la main sur des preuves juteuses. Cependant, ce que William obtiendrait probablement en faisant des remous, l’espion, lui, l’obtiendrait en secret… De plus, cela promettait de donner une bonne idée du genre de travail dangereux qu’il serait amené à faire en servant dans l’élite de Caym… Il ne ferait certainement pas le simple travail d’inspection des frontières plus tranquilles pour trouver la contrebande et les autres articles passés illégalement de l’extérieur vers l’intérieur du royaume… Caym avait d’autres plans pour les membres de son élite.

En fait… Caym avait également une autre raison dans son choix de personne pour cette mission, outre le dossier et la diversion pour un espion : au vu de ses récents succès et du fait qu’il commençait à se rapprocher de ses collègues généraux, s’attirant leur sympathie, plusieurs membres du conseil commençait à regarder trop intensément le général Symanth qui espérait qu’en envoyant William dans les terres oubliées, il passe une fois de plus comme un être retors et sans pitié qui préférait jouer avec la vie de ses pantins plutôt que de s’en servir « pour le bien de la couronne ». L’attention, par dédain, serait détournée de lui… Et il pourrait alors s’occuper de vérifier les progrès de la section spéciale de Relian. Il fallait bien l’avouer… William Birnolf ferait l’effet d’une énorme lanterne dans le noir sur les opposants de Caym. Chose certaine, si le jeune homme menait en plus sa mission à bien, il y aurait « le phénomène Birnolf » qui pousserait au questionnement une pléthore de théoriciens militaires : comment survivre avec une donne si mauvaise? Caym jouerait alors à son jeu préféré : semer la confusion chez les ignorants qui se prétendaient meilleurs que lui et les regarder se débattre avec des suppositions…

Son regard se posant maintenant sur le compagnon à quatre pattes du soldat, le général esquissa un sourire sarcastique en se demandant si la créature comprenait le langage des humains… Car s’il avait prévenu le soldat Birnolf du sort qui l’attendait en cas d’échec, mieux valait, même si c’était probablement futile, faire comprendre à la bête que son sort serait le même que celui de son maître… Il n’y aurait pas de pitié.


« Je ne sais pas si tu comprends le langage des humains, Razul… Mais si ton maître échoue… Tu vas y passer aussi. Le chien est aussi fautif que son maître, c’est une des premières choses que ton maître, William, a apprise. Et crois moi, le fait que tu saches cracher des flammes ne te sauvera ni toi ni lui si vous échouez dans votre mission. Premier et dernier avertissement. On se comprend? »

Relian connaissait cette technique qu’elle avait baptisé « tactique des vases communicants » : si Caym les avertissait les deux… Forcément, l’avertissement voyagerait de l’un vers celui qui ne l’aurait pas, par exemple, clairement comprit. C’était une des plus traitre de l’arsenal du général car c’était une double « je t’avais prévenu » saupoudré d’une joyeuse couche de « échoue et tu amèneras ton ami dans la tombe »… Le général était un être perfectionniste et si en un sens il partageait en partie la vision du soldat Birnolf, cela ne voulait pas dire pour autant qu’il en ferait montre ouvertement alors qu’il connaissait à peine le soldat en question.

Si Rugilian avait réussit, ces dernières années, à infliger des défaites à Otian, ce n’était pas parce que soudainement Rugilian était devenu infiniment supérieur. C’était grandement dû au fait que Caym avait entièrement réformé l’infanterie, qu’il la gardait dans sa poigne et que personne n’avait su percer les secrets entourant cette branche de l’armée. Caym n’avait pas, tout du moins, dans les VRAIS échelons de son armée, d’officiers dans le genre de ceux décrit par William. Les officiers de l’infanterie étaient des vendus à Caym et s’ils se comportaient d’apparence comme des officiers « classiques »… Au final, c’était ce qui se trouvait derrière le masque qui faisait toute la différence. Il était regrettable que William se soit laissé ainsi berner… Mais bon, il apprendrait que dans le monde de Caym, apparences et vérités n’avaient de sens que pour ceux qui désiraient bien se laisser empoisonner par l’évidence. Aux yeux indiscrets qui étaient ceux de ses ennemis et rivaux, Caym semblait avoir fait certaines réformes. Ses hommes, eux, savaient ô combien ces réformes étaient plus que ce que la pointe de l’iceberg ne laissait voir… L’Acrimonieux connaissait son métier mieux que quiconque et ce n’était pas demain la veille que quelqu’un passerait au travers de toute cette toile d’illusions qui avait pour but de masquer ce qui était le plus important dans toute cette affaire. Un jour, Rugilian aurait une armée qui tomberait sous les ordres d’un unique commandant. Pas un vulgaire roi sans formation réelle. Un officier. Et cet officier… Ce serait lui. Relian en savait quelque chose… Elle avait été celle qui avait mit sur pied le commando d’assassins féminins qui, le moment venu, se chargerait d’éliminer systématiquement tous les obstacles se trouvant sur la route du général…
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MessageSujet: Re: Une nouvelle recrue (PV)   Une nouvelle recrue (PV) Icon_minitimeDim 21 Fév - 3:55

Act 3. Dans l'œil du Cyclone


On ne pouvait pas dire le contraire, ce jeune homme n'avait peut être pas toute l'expérience requise pour être dans l'élite, mais en tout cas il avait ce dont beaucoup trop de gens manquaient: le courage. Courage certes mais qui frisait un peu trop avec la témérité. Cependant Relian était une habituée de la sélection des nouvelles recrues, et elle n'était pas sans savoir qu'une fois canalisé, ce trait pouvait être une qualité de poids. Disons qu'il y avait aussi l'effet blasant de voir tous les jours des gens s'écraser aveuglément devant l'autorité de leurs supérieurs. C'était très difficile de trouver un juste milieu entre la bêtise de l'exécution dépourvue d'analyse personnelle, et le penchant certain pour l'arrogance et l'insolence. Pour l'instant William Birnolf ne l'avait pas encore trouvé, mais la Féale ne désespérait pas... Tout était possible à condition de travailler assez fort.

À titre purement personnel Relian n'avait rien contre lui, puisqu'elle partait toujours du principe de se faire un jugement par elle même en dehors de tous les rapports et autres données sur papier. Ce n'était pas sur un dossier que l'on apprenait à connaître quelqu'un, à le jauger jusqu'à ses retranchements, à reconnaître ses qualités humaines. C'était autant d'éléments importants à ses yeux qui ne pourraient être appris autrement que par l'observation pure et dure. Dans ce cas précis et bien que ce soit assez cruel, il lui fallait également voir la manière dont ce jeunot s'en sortait face à la colère de son supérieur. Si jamais il parvenait à lui tenir tête il aurait au moins un peu plus de crédit à ses yeux, car il n'y avait que bien peu de monde capable d'un tel exploit. Assistant donc à l'échange qui promettait de tourner court étant donné l'habitude de l'Acrimonieux à mettre à mal les soldats les plus récalcitrants, Relian avait les bras croisés d'un air égal.
C'était théâtral, une belle mise en scène comme toujours, mais qui se trouvait perfectionnée à chaque fois. C'était un petit jeu qui apportait son lot d'amusement et d'informations alors la Féale ne comptait sûrement intervenir pour priver son compagnon d'un pareil plaisir. Pourtant à sa manière la colonel observait, jaugeait silencieusement... Et un dernier doute commençait à la travailler, au point de lui imposer l'envie d'en avoir le coeur net. Laissant donc les deux hommes discuter comme il leur plairait, et finalement elle s'approcha non de William mais bien de Razul. Curieuse de voir ce dont cette petite bête était capable, elle avait une réelle envie de savoir ce que pouvait donner sa collaboration avec son dresseur. Se baissant donc pour être à la hauteur de la créature, elle la fixa dans les yeux sans aucune agressivité. Tendant alors la main vers la bête en lui montrant prudemment le dos de sa main afin de ne pas l'effrayer, la demoiselle prit le risque de déclencher une réaction inattendue... mais c'était exactement ça le but.

- J'aimerais bien qu'on fasse connaissance toi et moi...
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