Que fais-tu dans mon lit? [PV Luhiel]

Cela faisait un long moment que je n'étais pas venu dans cet endroit. D'un voyage à l'autre, d'une mission à l'autre, je dormais à la belle étoile ou sous un toit, sur le plancher lorsqu'un généreux paysan m'offrait le gite. En général, je leur offrait de sortir le bétail pour eux à l'aube et les conduire à un pâturage le temps qu'ils se préparent et prennent la relève avant de partir.

Passant près de la tour, je décidai de m'y arrêter pour me reposer. Mes camarades m'accueillirent chaleureusement et préparèrent un banquet pour fêter mon retour dans la Citadelle. Cette fête me fit chaud au coeur de voir mes camarades s'amuser par ma seule présence et alors que tous les autres avaient un peu picoler, je n'avais pris qu'un verre pour garder mes sens aux bons endroits. Fatiguer, je saluai la salle d'un revers de main et tous levèrent leur verre en criant mon nom lorsque je fis passer une autre tournée d'alcool. Ils n'étaient pas difficile à contenter et c'était drôle à voir.

Traversant les nombreux couloirs se ressemblant les uns des autres, j'arrivai enfin devant la section des dortoirs. Parcourant le couloir, passant devant quatre portes, je pris la cinquième à la gauche puis entrai dans cette section du dortoir où se trouvait mon lit.

Bien sûr, la salle était vide puisque tous faisait encore la fête. Une seule personne semblait dormir et alors qu'il se dirigeait vers son lit, je m'aperçus que cette personne, une jeune et belle femme aux cheveux de la couleur du blé des champs, dormait dans mon lit. M'asseyant à côté d'elle, sur le côté son visage lui faisait face, elle semblait dormir paisiblement. Ayant garder tous ses vêtements, elle semblait épuisée. Pourquoi une si belle jeune femme aux formes généreuse et malarianne(xD) était dans son lit? En réalité, il n'avait qu'un seul moyen de le savoir...

Je connaissais un moyen de réveiller n'importe quel femme étant dans le lit d'un homme sans connaître ce dernier. Je m'approchai de son oreille puis je lui glissai ces douces paroles.

« Que faites-vous dans mon lit, jeune et belle femme? » dis-je doucement, sans énervement.

Maintenant, je me relevai et j'attendis une réaction de sa part. Si cela ne marchait pas, il restait que la solution du sceau d'eau glacé et je ne voulais pas aller vers cette solution.

Luhiel avait longtemps déambulé parmi les longs couloirs des dortoirs des Malarians, elle avait sillonné les jardins et même tenté de se réfugier parmi les plus hautes tours mais rien n'y faisait. Ce bruit infernal lui déchirait les tympans, et les bruits de rires des convives manquaient de la rendre lentement folle. Tous faisaient la fête et batifolaient en jouissant de choses aussi triviales que d'un repas trop copieux et des plaisanteries mièvres et fades. Elle qui avait essayé d'une fois de plus se plonger dans les bouquins de la bibliothèque afin d'approfondir ses connaissances historiques de l'Erade s'était rapidement vue frustrée... Errant alors en quête d'un endroit tranquille ou le vacarme serait moins audible, elle avait fini par avancer les yeux clos dans une grimace... avant de rentrer dans la première chambre qu'elle trouva et de tomber raide dans un des lits qui de toute façon sentait le propre d'une chambre étant libre. Le sommeil l'avait alors rapidement gagnée, et Morphée avait fait le reste...

Des curieux songes défilaient dans sa tête sans qu'elle n'ait la moindre emprise sur eux... Elle retrouvait les plages limpides de son Otian natal, et se baladait librement dans ces étendues naturelles sans que personne ne vienne troubler son calme cette fois... Le soleil se couchait à l'horizon et il n'y avait pas un chat. Juste le bruit de la mer... susurrant, murmurant doucement à son oreille... ou était-ce autre chose? S'extirpant doucement à cette étrange clameur, la Malarian ouvrit un œil avant de se rendre compte qu'il y avait quelqu'un de penché à son chevet... tentant de lui parler. Hein? Se frottant les yeux comme un enfant fragile, elle le regarda en tentant de se souvenir de qui il s'agissait. Son visage ne lui était pas étranger, probablement parce qu'ils n'avaient pu faire autrement que se croiser dans cette fratrie si élitiste... pourtant son prénom lui échappait encore...
Confuse et les cheveux d'habitude tressés s'étendant sur les draps immaculés telle une couverture de soie, elle le regarda dans les yeux sans trop comprendre... Des explications saugrenues lui vinrent, mais toutes semblaient pires les unes que les autres...

- Je... suis désolée, ce bruit a failli me rendre folle alors je... j'ai trouvé refuge dans l'endroit le plus au calme que j'ai trouvé. Je... rentre dans une furie incontrôlable lorsque je suis dans cet état, et je ne voulais pas causer d'ennuis alors j'ai essayé de me faire discrète... de toute façon je n'aime pas les fêtes. Mais... qui êtes vous?

Gardant un air assez froid qui n'en cachait que plus de trouble, la blondine aux airs angéliques dévisageait cet homme. Les sens encore embrouillés et les muscles engourdis, elle se sentait bien là au chaud et n'avait aucune envie de bouger... mais le fait que la migraine qui se profilait à l'horizon n'était pas très engageante pour ce qui est de faire connaissance...

À moitié endormi et un peu froide, la belle malarian avait un de ces charmes même au réveil alors en pleine journée, je n'ose pas imaginer le résultat. Disons que c'est pour le bien de ma santé mentale, car si j'essaie d'imaginer, je risque de tomber dans un état latent en voyant dans mon esprit une si belle... Passons à autre chose!

Alors que celle ci présentait ses excuses, j'observais la jeune femme qui avait l'air fatigué et exténué! Elle avait besoin de sommeil en résumé.

« Je m'appelle Amaldriel et vous êtes dans mon lit. » dis-je avec un petit sourire.

Remontant la couverture jusqu'à son coup puis replaçant une mèche de cheveux de la jeune femme, je lui chuchotai avec douceur.

« Je suis désolé pour le bruit, cela fait un moment qu'on ne m'avait pas vu à la Citadelle. Dormez dans mon lit et reposez-vous, je vais veiller à ce que personne ne vienne vous déranger... »

M'asseyant sur le sol, je fermai les yeux pour tenter de me reposer un peu de cette fête. Décidément, le plancher de la Citadelle était loin d'être confortable. Ouvrant un oeil, je l'observai avant de dire.

« Et vous, femme aux beaux yeux bleus, avez-vous un nom? » dis-je avec grande sincérité.

L'observant un peu, je retournai dans mes pensées pensées. À voix haute, je ne pu m'empêcher de dire.

« Lorsque j'étais plus souvent à la Citadelle, j'étais souvent à la bibliothèque dans mes temps libres. Je crois avoir lu la plupart des livres de la bibliothèque... »

Me rendant que j'avais dit cela à voix haute, je sursautai légèrement pour ensuite m'excuser à la jeune femme. Je ne faisais pas attention, parfois, lorsque je réfléchissais et ainsi, je dis mes pensées à voix haute, qu'elle soit banale ou très personnel, donc gênante. Heureusement, je voyageais seul la plupart du temps. Ainsi, si je parlais seul, il avait seulement la nature qui pouvait en être le témoin. J'ai de bons arguments pour être malarian, heureusement, car sinon, je ne serais pas très heureux dans ma vie de loup solitaire alors que les malarians, la plupart du temps, sont très solidaire. C'est pour réduire les risques d'être repérer que les malarians sont envoyé seul sur Érade pour des trucs banals, car ainsi, ils passent inaperçu parmi la population tant qu'ils ne montrent pas leur pouvoir malarien ou leurs griffes de métal. Toute une vie celle de protecteur d'Érade.

L'accueil en plus d'être embrouillé par les vapeurs oniriques de son sommeil, avait été froid... très froid. Et encore Luhiel avait été plus ou moins polie envers cet étranger qui venait la déranger alors qu'elle était en plein repos. En règle générale cela aurait été suffisant pour que par réflexe elle essaye de le tuer, mais pour cette fois cela allait, car elle se savait dans un lit moelleux de la cité Mannam... Pourtant si il la connaissait un minimum il saurait à quel point il avait été imprudent. Les yeux encore embués et à moitié fermés à cause de la fatigue ainsi que de la migraine carabinée qui lui pressait les neurones comme du jus de fruits, la blondine regarda son interlocuteur sans trop comprendre. C'était difficile de faire parvenir à son cerveau les informations qui parvenaient à ses orillons... ! Une faible protestation sortit d'entre ses lippes rosées alors qu'elle se frottait les yeux.

- Ce lit n'est à personne puisque personne n'était dedans et que la chambre était inoccupée depuis des semaines... Amaldriel? Connais pas... Bizarre ce prénom.

Le discours était lapidaire et un peu déroutant... il est vrai qu'elle pouvait paraître sauvageonne ou non civilisée, ce qui au final n'était peut être pas si loin de la réalité. Dur à dire, surtout que peu de monde pouvait se glorifier de la connaître vraiment. Le regardant comme on dévisage un objet non identifié, elle eut un mouvement de recul quand il la toucha car elle n'y était pas du tout habituée. Ne comprenant pourtant pas pourquoi il tenait absolument à se coucher là plutôt que d'aller dans une autre chambre comme n'importe qui de censé, Luhiel se réinstalla tranquillement en espérant que le silence serait de retour... seulement on dirait qu'il avait des autres plans.

- Heu, je m'appelle Luhiel...

Soupirant elle remarqua que les festivités semblaient se calmer quelque peu, et si elle entendait encore le brouhaha incessant, il était déjà beaucoup moins fort. C'était réconfortant pour sa tête qui en bourdonnait encore, mais ce n'était pas encore gagné puisque cet étrange confrère avait apparemment une grosse envie de bavarder. D'ailleurs sa remarque la rendit sceptique... bon il se pouvait en effet que ce soit un passionné de littérature, mais elle ne voyait pas trop pourquoi il lui disait ça? Était-ce une étrange manière d'amorcer une conversation? Mais pourquoi faire... si il voulait de grandes discussions jusque tard dans la nuit, elle n'était probablement pas la plus adéquate...

- Je ne sais pas qui vous êtes, et étrangement je ne vous ai jamais rencontré à la bibliothèque... Vous êtes un nouveau??