Bureau du général Caym Symanth: une surprenante visite surprise [ PV Elys]

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Tuer un de ses subordonnés à coups de poings… Il fallait le faire. Et pas avec un gant de combat. À mains nues. Caym Symanth était le genre de personnage à rarement perdre patience mais quand on poussait le bouchon trop loin… Ce n’était jamais une bonne chose… Depuis un certain temps déjà, certains changement s’opéraient au sein du général Symanth et certains disaient que son calme impassible commençait à fondre avec le feu de la colère : la situation à Rugillian n’étant pas ce qu’elle devrait être, cela avait de quoi irriter le militaire qui devait constamment envoyer ses hommes régler des incidents ici et là pour éviter une guerre civile dans le royaume… Dans un tel contexte, il ne pouvait tolérer moins qu’une absolue loyauté non pas au royaume mais à sa personne car dans un contexte aussi instable, il fallait une étincelle pour que tout s’embrase et que la tête du pouvoir en place ne tombe. Pourquoi avoir tuer un de ses officiers alors? Parce que l’imbécile parlait de prendre part aux débuts de soulèvements plutôt que de les enrayer. Et cela, naturellement, n’avait pas plu au général qui avait perdu bien des hommes dans la foulée pour garder le royaume en un morceau. Il fallait bien l’avouer : on faisait rarement usage des autres corps d’armée en dehors des champs de bataille… Se joindre aux ennemis du royaume? Jamais. Si coup d’état il devait y avoir, il en serait l’unique instigateur! Cet officier était un idiot doublé d’un imbécile s’il avait pensé ne serait-ce qu’un instant que son chef approuverait une telle idée… Comptant mentalement jusqu’à dix avant de jeter un regard assassin au reste des personnes présentes, moins Relian Mirel, son aide de camp, seule personne en dehors de Sparda, son frère, qui au sein de l’armée avait son total respect. Il fit signe à un autre homme de parler, un simple caporal qui venait lui porter un message qui apparemment était assez important.

Caporal Varnand Dalomax : « Monsieur, la troisième légion a rencontré une poche de résistance féroce dans un village au sud de la capitale. On parle à date de quatre morts treize blessés et le commandant de cette même légion demande l’autorisation de faire usage de force pour éviter des débordements. Tel qu’ordonné, nous avons fait siège au village… Mais on dirait que les insurgés tentent de briser le siège par tous les moyens possibles. La situation pourrait empirer, selon les dires de notre commandant. »

Dans l’idéal du général Symanth, il fallait faire le moins de morts possibles. Il avait d’une part une responsabilité militaire certes mais en plus… Sa cote de popularité en souffrirait énormément s’il ne faisait que massacrer sans régler le problème. D’où l’ordre d’assiéger les localités rebelles ou lui de les prendre par la force. C’était en ayant prit en compte d’éventuelles milices rebelles et groupes mercenaires… Et à date les pertes en hommes se chiffraient à une centaine de morts et le double de blessés… Dans les rapports à sa disposition. Il avait conservé l’ensemble de ses légions dans et aux environs de la capitale… Ce qui privait de renforts les légions déjà engagées. Il connaissait personnellement les commandants de chacune de ces légions et les savaient à tout le moins professionnels… Et il espérait ne pas se retrouver à ordonner à ses troupes de massacrer leurs propres frères d’armes devenus renégats. Dans une situation de crise, c’était chose relativement fréquente… Et Caym Symanh s’était promit de passer à l’historie comme un grand meneur d’hommes, non pas le général dont les légions s’étaient retournées contre le royaume à cause de beaux parleurs civils de localités relativement éloignées. S’il faisait un coup d’état lui-même, ce serait une autre affaire… Mais pour l’heure, défendre Rugillian était sa priorité.

« Caporal Dalomax, quand vous retournerez voir votre commandant, dites lui qu’il a ordre de faire usage de force contre toute personne qui menace physiquement nos troupes. Vous n’Avez pas ordre d’entrer dans la localité assiégée et ce sont les tireurs d’élite de votre légion qui se chargeront d’éliminer les indésirables. Les patrouilles, si elles venaient à être attaquées, ont ordre de faire le plus de prisonniers possible au lieu de faire des morts. Je ferai envoyer un bataillon de réserve de plus pour ramener les coupables jusqu’à un établissement pénitencier. Mieux vaut les mettre en prison et les juger que les massacrer et s’attirer davantage les foudres des insurgés. Mes ordres restent les mêmes : je n’enverrai de légion additionnelle que si le besoin s’en fait cruellement sentir. Dans l’intervalle, la réserve se chargera de vous assister. Elle est suffisamment compétente pour lutter contre des paysans. »

Les autres commandants de légions et officiers présents y allèrent ensuite de leurs rapports respectifs jusqu’à ce qu’enfin Caym les congédie, restant seul avec le colonel Mirel. Il faudrait qu’il discute de la présente situation avec son frère… Il n’avait pas trop le choix. Il faudrait un détachement de cavalerie à tout le moins pour renforcer ses légions. Pour le moment, mieux valait garder hors du coup les trois autres généraux. Caym Symanth détestait être redevable envers quelqu’un… Voyant que son supérieur semblait soucieux, la femme officier jugea bon d’aller quérir dans une grande armoire une carafe remplie d’une eau excessivement claire et un verre. Une eau pure comme celle là ne se trouvait pas n’importe où et le général Symanth avait toujours dit que cela l’aidait à avoir les idées claires. Et au vu de ses nombreux succès militaires, nul n’avait de raison d’en douter. Caym Symanth était un prodige en matière de tactique et de stratégie… Et la rumeur voulait que certains généraux ennemis refusent d’aller au combat quand il était sur le champ de bataille. Remerciant d’un signe de tête son officier en second, il but une grande gorgée du liquide qui curieusement restait toujours froid de sensation lorsqu’on le buvait. Il fit ensuite appel à ce même officier en second pour régler quelques dossiers en attente, autrement dit, les rapports qui venaient juste d’arriver. Fanatique des dates limites, le général Symanth n’avait jamais de dossiers en retard et la plupart du temps, son bureau était vierge de tout dossier tant l’homme en question était efficace. Cela lui laissait le temps de superviser la formation des soldats, de s’entretenir avec ses collègues du haut commandement et suprême luxe, de prendre un peu de temps pour lui. Contrairement à sa collègue d’extraction noble qui avait des manières et des standards pointus ou sa collègue en charge du soutien magique qui organisait fête par-dessus fête, Caym en profitait pour s’entrainer davantage, écrire, lire un peu et quand il en avait fini avec sa routine, s’il lui restait du temps, il prenait le temps de penser et de réfléchir…

Il venait de mettre sur son dernier dossier en cours le sceau de son office et de tendre ce dernier au colonel Mirel qui se chargerait de faire transmettre ses ordres à un subalterne qui lui irait les transmettre à qui de droit quand on frappa à la porte de son bureau. Cela lui fit froncer les sourcils : ses subordonnés étaient en général annoncés bien avant d’arriver directement à la porte de son bureau et les invités de marque étaient d’ordinaire annoncés avec plus d’éclat. Qui donc pouvait s’en tenir à un toctoc si banal? Allié ou ennemi? Difficile à dire… À passer sa vie à planifier l’impossible, on fini par en oublier la simplicité de la vie… Et c’était une chose relativement fréquente chez Caym Symanth, général d’infanterie et de la stratégie de Rugillian…

Une ombre, sombre et fugace, s'approche lentement du garde assis à son bureau bancale. Recouvert de poussières et de vieux parchemins, celui ci semble apprécier son pichet de mauvais vin comme si c'était le dernier de sa vie. Portant son verre à la bouche, il interrompt son geste. Un courant d'air accompagne l'intrus recouvert d'une cape obscure. Suspicieux, il se lève et demande les yeux plissés dans un mélange de méfiance et d'angoisse :

- Qui est là ?

L'ombre n'esquisse aucun geste ni parole durant quelques secondes, puis levant les mains, découvre son visage encapuchonné. Des cheveux châtains clairs s'en échappent, cascadant sur la cape noire qui l'enveloppe. Ce sont ses yeux bleus électrique qui l'interpellent en premier. Dur et froid, jurant sur le visage olympien de la jeune femme qui se trouve maintenant devant lui. Son teint légèrement halé, et ses pommettes hautes lui donnent un air souverain. La gorge serrée, le soldat essaye tant bien que mal d'avaler sa salive devant pareille beauté. C'est bien la première fois depuis bon nombre d'années qu'une femme se présente à lui par la petite porte, et qui plus est d'une beauté aussi fatale. Cela lui rappelait les années où le prince Aegnor s’amusait à faire venir des femmes en douce dans ses appartements. Une époque qu’il ne regrettait pas. Ses yeux se froncent alors en voyant la fine cicatrice parcourir sa joue droite. Néanmoins elle n'altère en rien son charme, au contraire, il lui donne un coté mystérieux que peu de femmes ne s'enquerraient. Sa main sembla esquissait un mouvement et, s'en qu'il ne s'en aperçoive, en ressortit un parchemin. La vitesse à laquelle elle avait opéré le terrifia un instant : elle aurait très bien pu sortir un poignard et l'égorger à l'instant si elle l'avait voulu. La jeune femme sembla deviner ses pensées, et esquissant un sourire satisfait, lui tendit le parchemin. L'homme l'attrapa d'une main et le dépliant, en lut le contenu. Son froncement de sourcil n'étonna en rien la femme lorsqu’il posa ses yeux sur le sceau représentant la royauté d’Amilian. Il leva une seconde fois son visage vers elle et lui demanda :

- Je vais vous conduire à lui. Qui dois je annoncer ?

La jeune femme ouvrit la bouche et répondit alors :

- Elys ... Elys de Ramira.

................

Alors qu'elle parcourait bon nombres de couloirs sombres, ponctuaient de lumières, Elys ne put s'empêcher de repenser au dernier mois qu’elle avait passé à se cacher, dans un des endroits les plus dangereux et reculés du continent d'Erade. Son cœur battait la chamade, comme si une main invisible le lui compressait tel un étau. La jeune femme avait remis la capuche sur son visage afin que personne ne puisse la reconnaitre. Elle avait décidé de donner un nom d'emprunt le temps de rendre visite au général. Elle ne voulait pas que sa véritable identité ne soit révélé à n’importe qui. Si le royaume d’Amilian apprenait qu’elle était encore en vie, une véritable guerre civile pourrait éclater. Elle ne pouvait encore révéler à tout le monde son retour. Beaucoup la croyait morte, d'autres pensaient qu'elle s'était exilée en des contrées lointaines. La princesse aurait préféré ses deux versions plutôt que la vérité vrai.

Elle arriva enfin devant une lourde porte en bois où quelques voix se faisaient entendre. Comment le Général allait il prendre sa visite ? Mais surtout allait il pouvoir l’aider ? La jeune femme avait murement réfléchit à la situation. Elle ne pouvait pas se cacher éternellement dans ces contrées lointaines hors d’Erade. Maintenant qu’elle allait mieux après ce qu’il s’était passé le soir de disparition officielle, elle pouvait se permettre de « bouger » en Erade. Mais avait elle fait le bon choix en décidant d’aller rendre visite au général des armées rugiliennes ? A vrai dire, elle n’avait plus vraiment le choix : Le prince Azure d’Otian était mort. Et il n’était absolument pas question qu’elle aille en amilian, sa tête était mise à pris par certains. Et il ne restait que rugilian : sa mère, qui avait été la sœur du roi Nathaniel de Rugilian à l’époque, lui permettait peut être d’envisager une retraite en ces terres. Mais avait elle prit la bonne décision ? La reine Ramira avait quitté son frère dans de très mauvais termes et ils ne s’étaient pas reparlés depuis la mort de la reine. Comment allait-elle être accueillie ?

Elle fit signe au soldat de la laisser, elle ne voulait pas que celui entende ce qui allait se dérouler dans ce bureau. Il sembla hésiter un instant, et choisit finalement de la laisser lorsqu'il posa ses yeux sur les siens. Elys n’était même pas sure qu’il la reconnaisse : ses cheveux étaient châtains désormais, et la fine cicatrice qui barrait sa joue, changeait du tout au tout la princesse que les gens connaissait. Et qui plus est, tout le monde pensait qu’elle était morte …

Elys toqua à la porte et une voix forte l’invita à entrer. Apparemment il n’était pas seul. Elle espérait tout du moins que cela n’allait pas jouer contre elle. De ses mains, elle baissa sa capuche et découvrit son visage. Posant ses yeux froids sur ceux du général, elle lui dit d’une voix posée :

- Bonsoir Général Symanth … J’ai besoin de m’entretenir avec vous au sujet d’une affaire des plus urgentes …

Elle lui tendit alors une lettre, portant le sceau de Rugilian. C’était une attestation juridique de filiation portant sur la mère d’Elys, indiquant de ce fait qu’Elys était aussi un sujet de rugilian. Ce document important avait une double signification : la première était qu’elle révélait que la princesse n’était pas réellement morte comme certains l’avaient affirmé, mais qui plus est qu’elle se trouvait en ces lieux. Et la seconde, qu’elle demandait indirectement de reconnaitre sa filiation rugilienne. Et si le Général reconnaissait un tel lien, il était alors dans l’obligation de veiller à sa protection en son royaume. Tout se jouait là …

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S’il n’avait pas été « en couple » avec le colonel Relian Mirel, peut-être que le général Symanth se serait laissé impressionner par l’envoutante beauté de la personne qui pénétra dans la pièce. Manque de chance pour elle, n’ayant d’yeux que pour sa belle, elle aurait pu ressembler à un monstre qu’il n’aurait pas réagit autrement, c'est-à-dire dans la plus grand impassibilité. Il en fallait bien plus pour faire réagir Caym Symanth… C’est donc de manière un peu brusque qu’il prit des mains de cette inconnue la lettre qu’elle lui tendait… Et une lecture attentive bien que rapide de cette dernière manqua de le faire éclater de rire. Ainsi… Amillian ou plutôt sa famille régnante venait chercher aide et assistance à Rugillian… Quel affront, quel culot que de sortir la carte des liens de sang alors que le royaume était en pleine guerre civile… Les nobles… Toujours en train de regarder leur précieux nombril… Eut-il été plus impulsif, il aurait lui-même mit à la porte cette femme à coups de pied au derrière… Mais d’un autre côté, elle pourrait peut-être servir ses intérêts. Après tout, quand on demande un service, c’est que l’on est prêt à en rendre un en retour… Restait à trouver ce qui serait le plus profitable et de jouer cette carte le moment venu. Même s’il avait terminé sa lecture depuis un bon moment, il fit preuve d’une lenteur délibérée comme s’il cherchait des traces de contrefaçon dans le document… Pourquoi se presser après tout, elle était une intrus dans SON domaine… Elle se plierait donc à ses exigences et à sa façon de faire…

Son analyse terminée, il passa une main sur son menton, geste exprimant la réflexion avant de dévisager celle qui se disait de sang royal d’une part mais appartenant à Rugillian également. Il faudrait savoir jouer intelligemment sur ce coup là… Mais cela n’effrayait en rien le général qui, après tout, était un fin stratège et un tacticien de génie. Au bout d’un autre bon moment, il prit enfin la parole, jugeant qu’il avait été suffisamment théâtral pour les besoins de la cause.

« Elle est bien belle cette lettre mais vous vous rendez compte que vous votre venue pourrait être vu par plusieurs comme indésirable. Au cas où vous l’ignoreriez, nous sommes en pleine guerre civile ici. Celui qui a le gros du mandat pour ramener les choses à l’ordre, c’est moi. En temps normal j’aurais sans doute mit un peu plus de miel autour de mes paroles mais je n’ai plus la patience pour ce genre de banalités : vous vous attendez à quoi au juste? Que je prenne mes troupes pour allez sauver votre derrière précieux et votre trône? Dans l’état actuel des choses, c’est prendre vos rêves pour des réalités si tel est là le but de votre visite! Je n’ai pas de troupe s à envoyer à Amillian!

Ceci étant dit, si c’est asile politique et protection que vous demandez… C’est une toute autre histoire. À ce moment là il y a des possibilités de vous aider sur ce point. Minces sont les options à ma disposition considérant les troubles actuels mais bon… En fait, il aurait été sans doute plus sage de passer par un général moins impliqué dans cette guerre civile. Mon frère, par exemple, responsable de la cavalerie. Fort heureusement, il me reste une légion complète que je fais garder pour assurer la sécurité exclusive du palais : faire affecter quelques hommes pour veiller à votre sécurité sera par conséquent un moindre. Toutefois, ceci était dit... Il y a certaines choses qui devront être éclaircies. »

Évidemment, il n’allait pas se jeter à genoux devant cette femme sous présentation d’une missive aussi importante soit-elle. Il avait autre chose à faire que de jouer aux lèches bottes et à ceux qui veulent plaire aux autres pour une question de prestige personnel. Il avait un poids énorme sur les épaules soit celui d’empêcher Rugillian de sombrer dans le chaos le plus total et il n’avait plus de temps à perdre en futilités. Ce qui l’irritait au pus haut point par contre c’était qu’on venait le déranger lui alors qu’il ne représentait pas le pouvoir officiel. Il y avait un conseil entier bon sang, pourquoi le choisir lui?! En tant que professionnel, il refusait de courber l’échine devant cette noble étrangère mais son devoir de soldat, ou tout du moins du soldat qu’il avait été jadis, lui intimait l’ordre de veiller à la protection de cette femme, princesse ou non. Après tout, elle était venu d’il ne savait jusqu’ici pour quérir son aide, il devait à tout le moins faire un minimum pour aider… Et ce même si cette aide viendrait saper dans des forces qui déjà lui manquait. Il était hors de question de se départir de membre de sa section personnelle, sa section d’élite mais quelques hommes de la première légion, des vétérans endurcis, sauraient sans doute faire un excellent travail de protection. Encore là par contre, un problème demeurait : l’armée ne chaperonnait pas les civils et il faudrait donc cacher cette femme aux yeux du public. Le colonel Mirel dû arriver à la même conclusion car leurs regards se croisèrent avec la même expression stupéfaite avant de poser un double regard sur la princesse exilée que plusieurs avait cru morte. Caym s’en moquait éperdument, n’étant pas un politicien mais un militaire et c’était donc en militaire qu’il pensait. Il avait devant lui un problème et il devait le régler…

« Vous vous doutez bien que les gens au dessus de moi auront ma tête s’ils découvrent que je vous ai prit sous mon aile alors qu’il y a violation directe des voies hiérarchiques. Pour éviter des ennuis, le plus simple serait de vous faire passer pour une militaire… Mais encore là je doute que vous ayez envie de vous lever tous les jours à l’aube avec le reste de l’infanterie. L’autre solution serait de vous faire passer pour un officier ennemi capturé, auquel cas je pourrais vous faire attribuer une cellule de luxe, un beau terme pour parler d’une chambre d’invitée sous surveillance… Mais encore là je doute que cela soit adéquat pour votre rang. Comprenez moi bien, ce n’est pas tant que je veuille faire acte de mauvaise foi mais bien le fait que… J’ai un peu les mains liées en ce moment et pas mal de feux à éteindre. Je ne peux donc malheureusement pas vous offrir autant d’aide que j’aurais pu le faire en temps de paix… »

Un autre casse-tête… Un autre défi… Ils ne cessaient de venir et de partir ceux là. Il ferait en sorte de garder sous protection cette princesse en fuite mais cela ne se ferait pas sans mal, surtout qu’il ne pourrait pas protéger de façon constante la demoiselle Elys, ayant quantité d’engagements ailleurs… Elle arrivait à un moment fort mal choisit… Mais bon, le devoir avant tout : il ferait ce qu’il pourrait et si cela le conduisait au billot… Soit. Mourir faisait partie de la vie du militaire et puis quand c’était pour une bonne cause, ce n’était pas un gaspillage inutile. Ajoutez à cela qu’Amillian aurait ensuite une dette envers Rugillian… Et cela pourrait l’aider à avoir sa place au conseil quand toute cette folie qui s’était abattue sur le royaume se calmerait. Il fallait anticiper, calculer, planifier… Elys aurait le support de Rugillian, tout du moins de Caym Symanth… Et pour le moment c’était le mieux qu’il pouvait faire, offrir son support. À moins que la princesse en fuite n’ait le pouvoir de faire stopper la guerre civile… Il faudrait du temps avant de pouvoir faire plus que soutien direct et protection. Et même quand la guerre serait terminée, il n’était même pas sûr qu’il reste une infanterie à envoyer…

Elys eut toute les peines du monde à garder son sang froid face à ses premiers propos. Depuis le jour de se disparition, elle avait beaucoup changé. Elle s'était engagée à ne plus faillir comme ce dernier soir au chateau d'Amilian. Mais là elle devait jouer serrer si elle voulait que le général accepte sa requete. Il fallait absolumment qu'il accepte de manière positive à sa demande d'asile, mais qui plus est en gardant le secret sans que cela nuise au royaume de Rugilian. Beaucoup de choses restaient à faire si elle voulait un jour retrouver le trone de son père. Certes cela ne se ferait pas du jour au lendemain mais elle s'était jurer de ne jamais laisser le pouvoir à Milos et aujourd'hui, débutait les premiers enjeux à cette bataille politique. Pourtant au fond d'elle, la jeune femme aspirait à vivre une vie des plus calme : oublier ce qu'elle est, et vivre une vie des plus normales. Pouvait elle y aspirer ? Sa gorge se serra lorsqu'elle se rappela la promesse qu'elle avait faite à son père aujourd'hui décédé. Elle ne pouvait pas abandonner amilian aux mains d'un tyran. Elle devait tout faire pour sauver son peuple de la destruction qui leur était proche. Aucun ne pouvait imaginer à quel point ils étaient proche de la fin ... Elle seule pouvait les sauver pourtant on la considérait comme une renégat, un traitre à son pays. Comment llait elle réussir à rétablir la situation ? La chose n'était pas des plus simple à réaliser.

Ravalant sa fierté, Elys laisse le général parler. Elle ne devait surtout pas compromettre sa chance de pouvoir séjourner pendant quelques temps en rugilian. Elle devait voir certaines personnes qui pouvait peut être l'aider dans sa quete. De vieux amis en qui, l'espérait elle, elle pouvait avoir confiance. Les seules personnes en qui elle pouvait comptait avait quaismment disparus à ce jour. Le prince Azure était mort, ces "amis" malarians avaient d'autre chat à fouetter. Il restait Kaleth, le conseiller de Milos en qui elle avait eu à l'époque des sentiments. Mais sa disparition soudaine avait surement tout changé entre eux. Et puis, elle soupçonnait quelque chose de dérangeant et qu'il essayait tant bien que mal de cacher. Il y avait aussi Amaldriel, mais la dernière fois qu'ils s'étaient vus, elle lui avait brisé le coeur. Au final, il ne restait plus grand monde ... Alors ce soir, elle devait à tout prix gagnait le soutien du général. Elle savait qu'il était un des plus puissant du conseil et qu'il arriverait à les faire fléchir face à ses arguments implacables. Certes, il était de rugilian mais elle savait que c'était un homme de parole, donc s'il lui accordait l'asile politique et ceci dans les plus grand des secrets, elle savait qu'elle n'aurait pas à avoir peur qu'il ne la trahisse.

Elys devait jouer serrer à cet instant. Lorsqu'il eut fini de parler, la jeune femme jeta un regard furtif à la femme qui se tenait dans le bureau avec le général. Elle devina à sa façon de le regarder qu'il devait y avoir plus que de liens d'amitiés ou professionnels. Elle aurait préféré parler seule à seule mais elle ne pouvait pas se permettre de renvoyer quelqu'un comme elle le voulait. Déjà elle n'était pas chez elle et en plus, elle était arrivée sans se faire annoncer. Certes, elle n'avait pas joué dans la finesse mais elle ne voulait pas qu'on sache qu'elle était encore en vie. Pas maintenant, l'heure de la vérité n'avait pas encore sonné. Elys inspira profondémment, et lui répondit :

- Je sais oh combien la situation est des plus critique au sein de Rugilian. Vous devez faire face à une révolte sans pour autant nuire à la population, mais surtout garder le soutien de vos collègues au sein du conseil, chose qui n'est pas des plus aisés. Je ne vous demande pas d'envoyer une armée en terre amilianaise, mais seulement l'asile politique. Et plus important un asile qui restera dans le plus grand des secret pendant quelques temps. Si je suis venue à vous ce soir c'est parce que je sais que vous êtes un homme de parole. Donc ...

Elle se tut un instant, et reprit :

- Donc, S'il vous plait, parlez avec le conseil et faites leur part de ma requete. J'espère néanmoins que, même si vous rejettez ma demande, vous essayerez de garder le secret sur ma venue ici, car cela pourrez avoir de facheuses conséquences que ce soit pour moi ou pour votre royaume. N'ayant aucun controle sur amilian, je ne pourrais pas empecher le Conseiller Milos d'envoyer des troupes en rugilian pour essayer de me retrouver sans qu'il ne vous demande l'accord du conseil. Et vous connaissez comme moi ces méthodes des plus ... drastiques. Je ne vous demande pas un asile cérémonieux. Personne ne doit savoir que je suis la princesse d'amilian. Vous me traiterez comme une personne normale, donc je vous laisse juge de la situation. La seule chose que je demande c'est la libre circulation dans votre royaume ainsi que la possibilité de consulter vos archives royales. Personne ne saura que je suis encore en vie. Vous même, ne m'avez pas reconnue, ce n'est seulement que lorsque je vous ai adressé cette lettre que vous avez compris qui se tenait réellement devant vous. Pour l'instant, je n'ai pas grand chose à vous offrir mais je vous promets que Amilian vous en sera reconnaissante, peut être même que vous pourrez avoir l'appui militaire qui pourrait enrayer cette guerre civile. Mais surtout que j'aurais une dette personnelle envers vous. Peut être pourriez vous dire, si on vous pose des questions, que je suis une cousine éloigné du roi nathaniel venant de terres lointaines, et qui vient seulement visiter le pays ... Je vous en laisse seul juge mais j'espère de tout coeur que vous prendrez la bonne décision ...

"Pour le salut d'Erade", pensa t'elle ...

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« AH! Qu’il essaie simplement une invasion de Rugillian! Même affaiblis, nous lui infligerons une défaite qu’il n’oubliera pas de si tôt! Seriez-vous en train d’oublier, excellence, que nous sommes une des plus puissante force militaire qui soit? À moins d’engager l’intégralité de ses forces, il ne réussira rien de significatif sur notre territoire. Votre Milos ne me fait pas peur et je serais davantage préoccupé par Otian qui est notre ennemi mortel que d’Amillian qui se cassera les dents contre nos forces en cas de conflit. Puis-je vous rappeler que votre royaume, pardon, votre ex royaume a toujours été un simple médiateur pacifique? Alors je vous prierais de cesser de jouer la carte du drame avec moi et de laisser tomber le beau discours de politicien. Je déteste les gens qui s’apitoient sur leur sort et qui tente de présenter les choses comme si sans aide des gens qu’ils viennent supplier le monde allait cesser d’exister! »

Le ton avait été sec et méprisant, le général n’appréciant en rien ce discours larmoyant plein de promesses tant de récompense que de dangers mortels si Rugillian ne prêtait pas son support à cette princesse déchue… Avant que ce Milos ne soit considéré par Caym Symanth comme une véritable nuisance, il faudrait des actes et il était bien plus préoccupé par les rapports au sujet d’Airian que ce qui venait d’Amillian. Qui plus était, avec les funérailles du dénommé Azure d’Otian, Otian et Rugillian en étaient venus à une sorte de trêve. Il aurait été mal avisé de lancer une attaque contre Otian à ce moment là et particulièrement retors dans la mesure où Otian n’avait pas tenté une invasion pendant que Rugillian était en guerre civile. La relation était certes tendue mais pas dans un état critique et pour le moment, l’armée pouvait souffler un peu et se concentrer sur ses problèmes à l’interne. Ce qui le faisait rager encore plus c’était que cette femme se moquait ouvertement de lui : jamais Amillian n’accepterait de se mêler des affaires de Rugillian, ne serait-ce que pour l’aider avec une guerre civile! Ce serait détruire entièrement la réputation de royaume neutre dont jouissait le royaume en question! Ce serait aussi stupide que de voir soudainement Otian verser dans la barbarie! Quoi que… Sous sa gouverne, les troupes de Caym Symanth faisait un usage abusif de la stratégie, chose dont l’armée était jadis « dépourvue », l’acrimonieux étant autant sinon plus sournois et calculateur que ses homologues du royaume de l’eau. Mais encore là, ce n’était pas le but du constat : cette femme demandait considérablement plus que ce qu’elle avait à offrir bien qu’une partie de ses promesses soit absurde et il n’avait pas envie de se donner du trouble supplémentaire pour la représentante d’un royaume étranger, qu’elle soit de sang rugillien ou non. S’il aidait, cela se ferait en ses termes!

« Franchement excellence, je trouve que vos arguments sont tout sauf convaincants : vous demandez bien plus que vous n’offrez et nous savons tous les deux que votre royaume, si vous réussissez à en reprendre les rênes ne nous appuiera jamais pour mettre fin à la guerre civile. Qui plus est, vous ne réussirez jamais un retour en force à Amillian sans soutien militaire et de la façon dont vous semblez exposer les choses, tôt ou tard ce sera à ce royaume de faire le sale travail. Vous resterez oui à Rugillian, je n’y vois aucun inconvénient. Vous serez traitée comme une personne normale, cela me réjouis même. Toutefois, les personnes normales n’ont pas accès aux archives royales et ne sont pas au dessus des lois par conséquent, il est hors de question que je risque ma carrière et ma place au conseil pour annoncer de vive voix que vous êtes une lointaine cousine de Nathaniel de Rugillian! Vous pensez sincèrement que les autres conseillers ne vont pas mener investigation? Ou que le garde auquel vous avez parlé va garder le silence? En théorie, le garde est retourné à son poste, il n’aura pas eu le temps de parler. Mais cela ne durera pas éternellement! La couverture que vous demandez est aussi dangereuse que vous annoncer comme ce que vous êtes! Il est hors de question que je vous laisse circuler alors que Milos a sans doute des espions un peu partout, justement! »

Se tournant vers le colonel Mirel, Caym ordonna que l’on fasse arrêter le garde en question et qu’il soit détenu dans une des cellules directement sous la charge de la branche de l’infanterie et d’y faire assigner une unité spéciale pour le surveiller. Il suffirait de dire que le garde avait fait offense au général sur un motif quelconque, personne ne questionnerait la décision d’un général qui éliminait lui-même les mauvais éléments de sa branche tant soldats qu’officiers et qui faisait régner une terreur respectueuse au sein de ses troupes! Ce détail expédié, il posa un regard froid bien qu’inexpressif sur la princesse en fuite, se demandant ce qu’il ferait avec…

« Quoi que… Il y a une solution. Il y aurait un moyen de vous donner une couverture à toute épreuve qui vous permettrait par conséquent déplacement libre dans le royaume et accès aux archives. Cependant, je doute fortement qu’une noble de votre trempe accepte de jouer un tel rôle. En fait, je suis même convaincu que vous allez refuser catégoriquement mais je vous expose quand même mon plan. Si vous acceptez, ce sera un gage de bonne fois et je consentirai à réviser la dureté de mes précédentes affirmations, ce qui jouerait alors en votre faveur. Donc voici cette idée : en théorie, vous êtes suffisamment méconnaissable pour tromper la plupart des gens mais comme vous l’avez mentionné on va questionner la présence d’une noble de plus à la cour. Personne ne suspectera par contre un simple sous-fifre issu d’une branche de l’armée car oui, les archives royales sont accessibles aux hauts officiers ou à ceux qui siègent au conseil. Pour vous donner un exemple, sont consigné dans ces archives des anciens plans de bataille, des traités secrets, ce genre de chose. Pour planifier une attaque, il n’est pas rare de consulter les archives pour voir si ce qui nous passe par la tête a connu le succès par le passé. Je me propose donc de vous faire passer pour le dernière rentrée dans mon état major : personne ne va poser de questions car je ne vais pas par rang social mais par mérite et compétence pour choisir mes officiers. Pour vous donner un exemple, un de mes lieutenants était un simple fils de fermier avant de se joindre à l’armée. Cependant, il est fort comme trois, courageux comme dix et brillant comme cinq. Par contre, il va falloir vous couper les cheveux et sans doute vous malmener un peu par un entraînement intensif pour vous rendre crédible. Je vous nommerai major, vous serez en charge d’une petite équipe factice composée de vos protecteurs et vous pourrez aller où bon vous semble. Le gros du problème… C’est que techniquement mon état major se fait poser un tatouage honorifique qui désigne ses membres comme mes privilégiés. Je doute très fortement que un, vous allez vouloir vous faire tatouer, deux jouer à l’officier et trois, sacrifier la douceur de la noblesse pour la rigueur de l’armée. Si vous acceptez, vous êtes dorénavant le major Solena Liore. Vous aurez sous vos ordres un petit détachement de soldats chargé de vous aider à éplucher les archives pour une mission spéciale commandée par votre général : dresser l’historique de toutes les tactiques effectuées en territoire otianais au cours des dix dernières années. Vous en aurez du temps pour explorer les archives… Je vous le garantis. »

La balle était dans le cas de la princesse déchue maintenant. Ou elle jouait le jeu de Caym qui lui garantissait un maximum de sécurité et de liberté avec les sacrifices allant avec ou c’était la contre offre et le jeu de la négociation pour obtenir quelque chose de la part de l’acrimonieux qui avait davantage envie de passer à autre chose que de négocier davantage…