Au nom du roi, pour la couronne et pour la patrie... (PV Ismérie) (TERMINÉ)

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Il allait falloir revêtir le masque plaisant et agréable de la conseillère du roi, aujourd’hui. Severia Palenix avait certains rapports à déposer auprès de son employeur et elle préférait ne pas faire tarder les choses, ayant une chute de régime et un assassinat royal en cours de préparation. L’ombre qu’elle était n’avait jamais aimé les humains, créatures à l’espérance de vie si éphémère et à la volonté si faible… Rares étaient ceux capable de voir réellement grand, la plupart d’entre eux faisaient au mieux imaginer au meilleur de leurs faibles capacités de réflexion… Et c’était ce qui la faisait rire. Pour eux, le court terme était tout, parfois le moyen mais jamais le long. Et c’était justement en exploitant cette faiblesse que Severia avait manœuvré si efficacement pour mettre des pièces d’un même puzzle en place, chaque morceau n’attendant que sa main pour s’imbriquer dans l’autre… Un royaume, pour elle, c’était une sorte d’énorme horloge, comme celle que créaient les alchimistes. Ses rouages internes et ses engrenages coopèrent et travaillent ensemble par définition. Cependant, un minuscule grain de sable pouvait tout détruire… Et la lignée des Palenix était reconnue chez les ombres pour être toute une famille de manipulateur vicieux et de saboteurs sans pitié. Severia était juste plus redoutable encore que ses prédécesseurs. Mais cela, le pantin à couronne ne le saurait jamais… Si un jour il avait la « chance » de réaliser son erreur, c’est qu’il serait alors bien trop tard pour faire quoi que ce soit : Severia y veillerait tout particulièrement.

Le bruit de ses pas raisonnant dans les couloirs, la figure solitaire se démarquait du reste de l’entourage féminin du roi. De loin, on aurait dit un homme puisqu’elle en portait l’habillement, dédaignant les robes et autres artifices de la garde-robe féminine jugée trop restrictives en matière de mouvement. Quand on savait que Severia Palenix était en plus une combattante compétente, il y avait matière à se demander dans quel monde elle vivait ou plutôt pourquoi elle choisissait d’agir selon un train de vie plus masculin. Efficacité, voilà un mot qui résumait tout chez la belle et qui était pratiquement sa philosophie. Pour elle, chaque seconde gaspillée était du temps perdu sur des projets qui prenaient alors du retard et elle ne faisait des efforts qu’en présence du roi pour mettre du miel autour de ses paroles pour ne pas annoncer froidement les faits pour les faits. Oh non, elle ne perdait pas son temps en vains babillages… Et son attitude peu orthodoxe jetait parfois un malaise lors des rencontres plus protocolaires. Mais les résultats parlaient pour elle : sous son œil attentif, il y avait une croissance dans tous les secteurs… Pour le moment. Quand l’échéance arriverait et que tous les diables sortiraient de leur boîte, le royaume serait plongé dans une telle crise que le peuple exigerait la tête de son roi. Et bien sûr, elle viendrait prendre sa place en apportant des solutions qui mettraient fin à la crise…

Arrivant devant la salle des trônes, les gardes vérifièrent son identité, plus par soucis de se conformer aux ordres que de vouloir réellement le faire : la conseillère royale était unique en son genre et très certainement inimitable alors… Ce contretemps réglé, elle pénétra dans la salle du trône avant de saluer respectueusement le roi selon les usages du royaume. Ceci fait, elle prit la parole de son ton calme et posé coutumier. Intérieurement par contre, l’agacement et le dédain teintait ce qu’elle ressentait dans le moment présent. Misérable créature humaine… Elle avait hâte de le chasser du trône…

« Sa majesté désirait me voir? Que puis-je faire pour vous en ces temps troublés, votre altesse? Vous n’avez qu’à demander... »

Se relevant, elle constata deux choses. La première, elle aurait dû regarder QUI était sur le trône avant de saluer. La seconde… Quelqu’un semblait-il l’avait prit de vitesse dans ses plans de « conquête » du royaume… Tirant son épée de son fourreau, elle faisait donc face à un parfait inconnu… Mais elle continuerait de jouer son rôle jusqu’au bout.

« Qui êtes-vous et où est sa majesté? Parlez ou je fais donner l’alarme et vous ne survivrez guère longtemps! »

" Rappelez moi son nom. "

" Severia Palenix, seigneur Ismérie. Descendante direct de Bella Palenix, maître. Vous conviendrez que.. "

" Tais toi à présent. Le sang des Palenix coule encore, deux milles ans après l'affrontement des immortels. L'âme parfaite. "

" Qu'allez-vous faire ? "

" Sais-tu quel est le chiffre parfait ? "

" Le numéro sept... ?! "

" Le numéro sept. Sept sangs, septs dynastes du Roi Erade lui même. L'histoire a perdu ses splendeurs avec le temps mon doux éphémère. Je suis née à l'origine du monde et mourrais à son apocalypse. J'aimerais d'abord connaitre sa valeur, je lui confierais une mission de taille, et si cette amazone me plaît, alors elle aura son due mérité. Amène-là moi, immédiatement ! "

On entendit ensuite le conseiller courir vers les grandes portes, demandant que l'on appelle au plus vite la demoiselle. Ismérie restait debout, durant la conversation, il lui avait tourné le dos. Depuis qu'il avait reprit le flambeau, Ismérie avait légèrement modifié la décoration de la salle, quelques petits riens certes mais en plus dominent était tout de même cet immense et gargantuesque sablier d'or et de saphir bleu océanique qui donnait à la salle un goût de temps qui passe et s'efface dans l'infinie de ce qui s'est déjà écoulé. Oui, Ismérie était obsédé par le temps qui passe, on ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi vue qu'il était immortel, enfin c'était un point à éclaircir en tout cas. Ce fut ainsi en faisant volte-face à ce sablier qu'Ismérie parlait, son regard obnubilé par ce sable couleur d'encre qui s'effilait entre les mains de nos vies. Ismérie se mit à effleurer le verre transparent et turquoise, dans son reflet il voyait l'âme d'Ulfrick d'Airian reposer en paix, loin de se douter que sa mort avait tout déclenché.

« Sa majesté désirait me voir? Que puis-je faire pour vous en ces temps troublés, votre altesse? Vous n’avez qu’à demander... Qui êtes-vous et où est sa majesté? Parlez ou je fais donner l’alarme et vous ne survivrez guère longtemps! »

Ismérie ferma les yeux un instant et sourit au néant. Son invité était arrivé.

" Severia Palenix je présume. Enchanté. " dit-il, se retournant délicatement. Montrant son visage craquelé de traits noirs et infimes et son regard ainsi que sa voix transformé par une magie inconnu. Sa carrure colossale faisait contrasté avec un visage et une chevelure raffinée, tel un prince sanguinaire. Il avança d'un pas, prit la main de Severia qu'il baisa doucement. L'empreinte du baisé fit monter d'horribles souffrances dans l'esprit de Severia; le contact des lèvres laissait une amertume et un désespoir profond pénétrer dans la chaire de la jeune femme, une légère fumée noir presque invisible s'en était d'ailleurs échappé pendant un instant tout du moins. Il était rare ces derniers temps qu'Ismérie prenne l'attention de se retourner pour parler à quelqu'un dans les yeux, il trouvait généralement que ces gens ne valaient pas la peine.. Alors pourquoi avait-il fait preuve d'une exception et d'une telle politesse pour Severia ?

" Votre roi est mort.. de peur. Et ceci n'est pas à prendre au sens figuré. Tétanisé, la faucheuse le berce et le réconforte, ne vous inquiétez donc pas, il est sa place là bas au moins. Notre monde se purifie, les faibles s'effondrent, et les méritants survivent. La dure loi du plus fort n'est-il pas ?! Je contrôle à présent le royaume d'Airian " prononça-t-il ensuite, tendant de son cou le médaillon des vents, réelle couronne des roi d'Airian depuis des siècles.

" Le monde sera bientôt mon empire comme il le fut il y a deux milles ans. Et vous Mademoiselle Palenix, voulez-vous d'une part de ce monde ? Voulez-vous votre due ? Ou mourrez-vous avec les faibles ? Vous ne m'avez pourtant pas l'air d'une faible, cela me décevrait énormément, et je déteste être déçu, vous l'apprendrez. " soufflait-il tel le chaos, tel le souffle de la mort en plein apophthegme.

Le temps s'écoulait, s'écoulait toujours, sans cesse, sans arrêt, sans répit. Le royaume d'Airian était sien. Les populations s'étaient soumis sans rechigner malgré deux, trois réfractaires qui aujourd'hui dansent avec la mort. Le palais était sien, les gardes lui obéissaient, un coup d'Etat certes, un coup de maître surtout. Tous les Kashras étaient à Airian, protégeant le royaume des opposants, le royaume était fort, sécurisé, en plein prospérité. Le médaillon des vents permettait d'usurper richesse et nourriture. Oui.. Airian n'avait jamais connu telle prospérité en toute son histoire, jamais tant de gloire et d'heureuses satisfactions. Plus personnes ne souffraient de maladie ou de famine. Ismérie avait construit son petit Eden à Airian et bientôt l'étendrait. Airian connaissait à présent la pérennité du paisible et doux rêve d'Ismérie, ne restait-il plus qu'à éliminer les réfractaires anarchistes. Hathor par exemple. Enfin, nous n'en étions pas encore là, restait-il encore à négocier avec la belle et sulfureuse ombre. Il était vrai que l'immortel avait toujours été fasciné par les âmes sombres.

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Il y avait une règle qui prédominait sur toutes les autres chez les Palenix. Performe ou on dispose de toi. Si Severia venait de voir ses chances de prendre le contrôle d’Airian s’effondrer, elle serait donc la première Palenix femelle à périr sous les coups de sa propre famille. Oh ça non. Elle avait été promise à de grandes choses et elle accomplirait sa mission comme sa mère avant elle et la mère de sa mère et ainsi de suite. Bien que mortifiée à l’idée d’avoir perdu l’avantage stratégique, il n’en demeurait pas moins qu’elle avait toujours son petit groupe de conspirateurs avec elle. Des cerveaux à mettre au service d’un nouveau mettre pour faire avancer les plans des Palenix dans la foulée… Rengainant son arme et s’inclinant gracieusement, Severia voyait un tout nouvel éventail de possibilité se déployer devant elle… Et elle comptait bien rester avec les forts et non pas mourir avec les faibles, c’eut été indigne d’elle.

« Un changement de gouvernement? Hum… Cela va me forcer à faire quelques modifications à mes plans… Vous savez ce que l’on dit n’est-ce pas? Le roi est mort, vive le roi. L’allégeance des Palenix va à la figure qui est assise sur le trône d’Airian et il en est ainsi depuis qu’il y a une Palenix en ce monde. Je servirai mon nouveau maître avec une rigueur plus prédominante que chez feu notre roi… »

Il faudrait par exemple ordonner la modification de certains plans à long terme mit en branle qui auraient pu lui servir à asseoir son pouvoir sur le trône. Donner des directives pour faire taire certaines voix. Faire le nécessaire pour que le nouveau maître d’Airian la garde dans ses bonnes grâces. Severia Palenix ne voulait qu’une chose et une seule : le royaume d’Airian. Elle aurait pour ce faire assassiné chaque Palenix si nécessaire. La mission familiale avait tournée à l’obsession… Et c’était devenu un grand point faible chez l’ombre dont la tâche commençait à affecter son esprit…

« Vous parlez de vouloir une part du monde. Je veux Airian. Je veux ce royaume. Rien de plus, rien de moins. Ma famille a œuvré pendant des décennies, des siècles, pour avoir un représentant à sa tête et faire de ce royaume quelque chose de réellement grandiose. Je suis prête à me plier à toutes vos directives et à tous vos ordres si ultimement c’est moi qui dirige ce royaume. Il n’y a que cette récompense que vous pourriez m’offrir je pense : je n’ai pas grand intérêt pour le reste des choses en ce monde… Je servirai loyalement… Non en fait ce serait mentir. Les Palenix ne connaissent pas le sens de ce terme et ce serait donc mentir. Nous connaissons par contre le terme scrupuleusement par contre. Nous avons toujours été exécutant et exécuteurs après tout… »

Si effectivement le nouveau seigneur et maître d’Airian connaissait les Palenix, il savait que ce que Severia venait de dire était l’équivalent d’un serment d’Allégeance pour ces créatures. En fait, s’il connaissait vraiment les Palenix, il pourrait même se sentir honoré : rares étaient les gens qui avaient pu se prétendre maître des Palenix. Entre servir pour ses intérêts et servir une autorité, il y avait une énorme différence pour un ou une Palenix. Une différence notable que seul un parfait imbécile ne saurait observer et Severia se doutait que cette entité était loin, très loin d’être stupide. Elle savait reconnaître la puissance t le pouvoir quand elle les voyait… Et là elle en voyait une quantité énorme, pratiquement inconcevable même. Elle se demanda même en quoi cette entité aurait besoin d’elle et pourquoi il lui donnerait quoi que ce soit : chez les Palenix, les forts abusaient des faibles, point final…

"Je veux Airian. Je veux ce royaume. Rien de plus, rien de moins. Ma famille a œuvré pendant des décennies, des siècles, pour avoir un représentant à sa tête et faire de ce royaume quelque chose de réellement grandiose. Je suis prête à me plier à toutes vos directives et à tous vos ordres si ultimement c’est moi qui dirige ce royaume"

Ismérie restait là, l'écoutant discourir voulant acquérir le domaine des glaces qu'il dominait depuis des millénaires de son absence comme par sa présence. Intéressant et osé, il n'en était tout du moins pas fou, car elle savait ce qu'il voulait et demandait le juste prix en échange. Oui, elle savait que s"il voulait obtenir le joyaux mortel d'Hathor, son coeur de glace, alors il faudrait une contre partie qui se voudrait être digne de ce nom. Hors le nom des Palenix n'en était tout du moins, celui qu'Ismérie connu il y a des millénaires. Malheureusement c'est avec le temps que tout s'oublie et que tout s'écrit sans se comprendre. On oublie nos origines et le combat de nos ancêtres qui ont permis à nos corps éphémères de gambader sur la terre qui recouvre d'or leur sang coulé pour notre liberté. Preuve que souvent les mortels ne méritent pas de vivre sur cette terre, oubliant même jusqu'à l'essence de la magie qui coule dans leurs veines. Seulement de Severia, l'on avait fait une servante, une seconde.. Quand on sait ce qu'était son ancêtre, l'on aurait due mal à le croire sans le voir de ses propres yeux. Toutefois Ismérie était là pour rétablir l'ordre du sang, et cela était inévitable.

" Airian, belle rose d'épines empoisonnées ? Airian.. Je ne le concevais pas autrement. Vous devrez simplement m'obéir dans l'oeuvre contre Hathor et Airian sera votre. De toute façon, je m'en vais prendre d'assaut Otian d'ici un mois. Une fois que j'aurais pris le trône du royaume des océans, il me faudra une personne de... confiance.. pour diriger Airian. Une personne méritante, qui n'agit que par amour du royaume et de son bien être. Vous semblez, Severia, être la personne la plus apte à prendre ce trône. Dés lors,vous cessez d'être seconde, ou conseillère ou je ne sais quel titre bidon l'on vous a donné avant ma régence. Dés mon départ d'Airian, il sera vôtre, mais n'oubliez pas qu'ici je serais toujours un peu chez moi.. cela va de soit, n'est ce pas ? "

Il lui tapota ensuite sur l'épaule. A vraie dire, Ismérie était assez tourmenté par les gens à qui il pouvait faire confiance. Ce n'était pas qu'il était méfiant à en être paranoïaque mais.. Si. Il partirait d'Airian dans quelques jours et si Ismérie ne nommait personne de confiance, il était certain que le royaume perdrait l'Eden sans nuage qu'il possédait depuis que l'immortel l'avait pris sans violence réelle. Il ne s'attendait pas à trouver la personne idéale pour gouverner le royaume, et pourtant elle se trouvait devant lui. Severia Palenix. Maintenant qu'il avait une Palenix qui voulait du trône, Ismérie n'allait sûrement pas lui refuser pour tout l'or du monde. Toutefois, la confiance se vaut bien plus chére que l'or, et en oeuvrant contre Hathor, Severia prouvera sa motivation et sa fidélité au seigneur des Kashra. Il devait en être ainsi.

" Hathor est un être pathétique, vous le constaterez humblement par vous même. Elle n'a rien comprit aux enjeux du monde, et se croira supérieur à vous. Essayera de compatir à votre malheur, vous proposera même de l'or minable, mais laissez moi rire, elle n'aura pas sue voir en vous l'être unique que vous êtes. Les Palenix ont une histoire unique savez-vous ? Je vous la conterais bien mais pas maintenant, le temps s'écoule et nous n'en avons que trés peu. Lorsque vous serez... reine d'Airian, nous aurons tout le temps de discuter de vos origines glorieuses et royales. Pour l'heure, laissez moi vous appeler à la méfiance ! Hathor est un être qui ne voit que dans son intérêt et sa folie idiote de la faucheuse qui lui parle.. Prenez un chiffon et faites "ainsi font font les petites marionnettes" ça reviendra exactement au même sauf que cette usurpatrice sans mérite l'appelle "faucheuse". Elle est prétentieuse et vous prendra de haut, essayant de vous déstabiliser, de profiter d'une quelconque faiblesse, surtout si c'est celle d'acquérir ce royaume. Elle ne pourra rien vous promettre, elle ne dirige rien du tout puisqu'elle n'en a pas la capacité, trop môle, trop faible elle même. Moi je possède et domine Erade et vous offrirez Airian, je n'ai pas vraiment le choix.. Les Palenix doivent régner sur Airian, il en est ainsi depuis des millénaires, et j'ai le devoir de rétablir l'ordre du sang ! Je vous protégerais de vos opposants et ne laisserais personne vous faire le moindre mal. Dans cette optique, je mets à disposition mes Kashras pour vous protéger et pour attaquer vos ennemis potentiels, ainsi que des armes, des artefacts, de la magie bien plus puissante que votre imagination. Tout est réunis pour vos beaux yeux ma belle, contentez vous d'oeuvrer contre Hathor la révolutionnaire, et d'oeuvrer pour la gloire et la beauté d'Airian. Puis-je vous faire confiance ? "

Les moments où Ismérie parlait avec une telle sincérité étaient rares. A vraie dire, Ismérie détestait parler avec son âme et son coeur, mais cela faisait trois millénaires qu'il se battait pour rétablir l'Eden sur Terre. Il fallait absolument que l'Eden revienne, que la paix et la liberté émane de notre continent ! Ismérie allait faire de Severia le symbole même de la liberté Airianaise. Il ne laisserait personne toucher à son sang de Palenix, sa vie était précieuse et Ismérie ferait tout pour qu'elle reste à jamais en vie. Elle était une valeur sûre, il ne fallait pas la perdre. De plus sa beauté était saisissante, certes Ismérie n'agissait pas que sur le physique de son interlocutrice, mais cela n'enlevait rien à son charme, il fallait l'avouer.

Invité

Quelque chose dans les paroles de son nouveau maître eurent tôt fait de mettre légèrement mal à l’aise l’ombre. Il semblait trop en savoir sur elle et sa lignée et cette confiance qu’il plaçait en elle allait titiller l’instinct paranoïaque et prudent naturel des Palenix. De toute époque et de tout endroit, jamais les puissants ne donnaient ainsi, de façon si énorme et sans marchander. Non seulement il lui promettait le royaume mais en plus une partie de ses effectifs pour assurer sa protection… Deux choses l’une : soit cette Hathor était effectivement un danger de seconde zone, soit les choses étaient plus graves et son nouveau maître cherchait à dédramatiser. D’un côté comme de l’autre, elle se demandait si à elle seule elle saurait empêcher l’usurpatrice, la rebelle, de passer. Severia savait se battre mais elle n’était pas d’une grande puissance. Elle faisait partie de la branche illusionniste de son peuple et ses aptitudes principales étaient et restaient du domaine de la manipulation… Non, définitivement il y avait anguille sous roche. Elle était en présence d’un manipulateur, à n’en pas douter, qui usait de ses faiblesses pour détourner son attention de… Elle ne savait quoi au fait. Chose certaine, elle pouvait le deviner aisément, le médaillon était en jeu. Elle en savait suffisamment sur le bijou pour savoir que c’était loin d’être un vulgaire colifichet. Tiens, à ce propos… Qui garderait le symbole du pouvoir d’Airian si Ismérie partait pour Otian? Severia, habituée à son rôle de conseillère impitoyable, zélé et tatillonne, ne put retenir sa question…

« Sa seigneurie n’ignore pas toutefois que le médaillon qu’elle arbore devra rester à Airian. Il en reste et en demeure le symbole de gouvernance, de régence de ce royaume. Le peuple ou plutôt les traditionalistes verraient d’un très mauvais œil son départ… »

Évidemment, Severia s’était fait faire une copie conforme mais non magique du bijou, substitut qui alimentait sa détermination toujours croissante à mettre sa main sur le royaume et qui d’une certaine façon lui permettait d’entrevoir ce qu’elle ferait avec le trône quand elle l’aurait… Cette copie pourrait servir mais Severia se garda bien de parler de cette extension de son obsession à vouloir le trône. À chacun ses petites manies et ses petits secrets… Qui plus était, les chances que son nouveau maître soit au courant de l’existence de cette copie était facilement d’une sur un million de milliard. L’éternelle manipulatrice savait mener ses affaires avec discrétion et efficacité. Elle n’était pas, après tout, la meilleure et la plus redoutable de sa lignée pour rien…

« J’ajoute à cela votre seigneurie que l’armée verra d’un mauvais œil une élite étrangère assurer ma sécurité. Si apparences nous nous devons de conserver, je ferai avec ce qu’Airian a sous la main. Je suis persuadé, si je puis me permettre d’ajouter, que ces effectifs vous seront beaucoup plus utiles qu’à moi. »

Se faire épier et surveiller par des soldats qu’elle ne contrôlait pas? Non merci! Il faudrait faire plus que lui sortir la plate excuse de la sécurité pour qu’elle accepte d’avoir les hommes d’Ismérie dans son entourage. Il faudrait même probablement les lui imposer à dire vrai. Oui, Ismérie tant qu’il tiendrait ses promesses aurait le soutien de la belle manipulatrice mais Severia travaillait en solitaire avec ses propres règles et ses propres termes. Elle ne tolèrerait pas d’avoir des intrus sur son territoire de chasse. En fait… Une fois Ismérie partit, il pourrait voir la réelle efficacité de Severia et ce qu’elle avait en tête pour le royaume... Des plans qu’elle n’avait encore révélé à personne…

Ismérie comprit de lui même que Severia avait radicalement viré de bords.

" De la méfiance ?! Ce n'est pas trés bon pour nos affaires tout ça.. "

Ismérie aussi avait changé radicalement de ton. Celui-ci était devenu plus froid, plus sec, plus direct. En fait, toute la pièce semblait s'être gelée dans le temps, comme un triste arrêt.

" Hathor a été plus rapide que moi c'est cela ? Qu'importe. Vous mourrez vous aussi puisque vous avez choisis le camps des rebelles ! "

Lui soufflait-il à l'oreille avant d'appeler des gardes Kashras. Ceux-ci invitèrent la demoiselle à évacuer la pièce, Ismérie voulant rester seul, il avait à présent bien d'autres affaires à traiter.

Rp clos.